Noël Herpe est historien du cinéma français et auteur de nombreux ouvrages sur Éric Rohmer, René Clair, Max Ophuls ou Sacha Guitry. Il a notamment été avec Noëlle Ginet commissaire de l'exposition "Sacha Guitry, une vie d'artiste", en 2007 à la Cinémathèque française.

Conférence enregistrée au Cinématographe le dimanche 8 décembre 2024, à l'occasion de la rétrospective Sacha Guitry.

Conférence proposée avec le soutien de l'ADRC.

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"Bavard, théâtral, narcissique, cabotin, misogyne, une vision de l’histoire ambiguë et bourrée de clichés, etc. Autant se débarrasser tout de suite des reproches et critiques qui ont poursuivi et poursuivent encore le cinéma de Sacha Guitry. À juste titre car si l’on attribue à Cocteau la phrase "Ce que l’on te reproche, cultive-le !", elle pourrait être de Guitry, tant il assume et persiste dans ce qu’on lui reproche et dont il joue.

Car, si cet auteur de pièces à succès se lance à 50 ans dans la réalisation de films avec, au début, pour seul objectif la conservation de ses pièces, il va vite aller plus loin. Aidé d’abord par des réalisateurs confirmés et toujours secondé par des techniciens chevronnés, à qui il rendra toujours hommage dans des génériques inventifs et savoureux, il ne se contentera jamais de la simple captation des spectacles. Choisissant de mettre en valeur les situations et les dialogues, il apprend rapidement que le cinéma, outre la fabrication d’une image qu’il travaillera soigneusement et qui fera sa réputation, peut apporter à ses créations une efficacité supplémentaire.

Mais le néophyte ne s’embarrassa pas des codes de l’époque et, élargissant ses objectifs primitifs pour donner libre cours à ses goûts personnels, il sut innover, oser, s’amuser et jouer avec désinvolture sa propre partition cinématographique, faisant valser les plans et résonner sa voix, et ce n’est pas un hasard si François Truffaut, dans sa volonté de rupture le "redécouvrit" et le mit en avant comme un précurseur, avec en particulier Le Roman d’un tricheur. Mais cette rétrospective prouve qu’il ne faut pas s’arrêter à ce film et aller chercher, derrière le répertoire théâtral, la comédie de mœurs d’une époque et, derrière les fantaisies créatrices d’un auteur à part, une manière de cinéma singulière." - Guy Fillion

INGMAR BERGMAN
"Mes films sont l'explication de mes images"

Conférence de Jacques Aumont, ancien enseignant d'esthétique et de cinéma à l'université et aux Beaux-Arts, auteur de nombreux ouvrages, notamment Montage Eisenstein, L'Œil interminable, Du visage au cinéma, Amnésies : Fictions du cinéma d'après Jean-Luc Godard, L'interprétation des films, Doublures du visible…

Le 22 janvier 2023

Sport et cinéma sont deux « faits sociaux » historiquement et intiment liés : ils naissent et s’institutionnalisent à la même époque (dans la seconde moitié du 19e siècle) et résultent chacun d’une passion collective nouvelle dans le monde occidental capitaliste : la captation, la mesure et la comparaison des mouvements du corps humain. Il n’est donc pas étonnant que le sport soit devenu une catégorie cinématographique à part entière dont le volet fictionnel a largement été documenté et analysé. Pourtant, il reste à faire une histoire du documentaire de sport. Cette conférence se présente comme une proposition d’introduction – agrémentés de nombreux extraits de films - qui permettra de poser les grandes périodes qui ont jalonné le genre : les liens vers l’imagerie scientifique, l’intérêt accordé par les avant-gardes, les premières captations en direct, l’invention des dispositifs, la tentation de l’abstraction et les contre-discours médiatiques.

Enregistré au Cinématographe le 1er octobre 2023

"Sur la terre comme au ciel. Pasolini cinéaste.", conférence d'Hervé Joubert-Laurencin, professeur d'esthétique et d'histoire du cinéma, auteur de "Le Grand Chant. Pasolini poète et cinéaste." (Éditions Macula ; en vente à la caisse du cinéma)

Enregisté le samedi 4 novembre 2023 au Cinématographe (Nantes).

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Les images contre l’image. Écrivain, poète reconnu qui, à quarante ans, passe à la réalisation de films, homosexuel assumé dans l’Italie des années soixante, plus une mort tragique et sordide, il y a une sorte de légende Pasolini dont le terme de "marginal" qui le qualifie souvent est le plus amène. Cette rétrospective quasi complète permet enfin de juger de l’œuvre, dans son évolution et sa diversité. Émergeant d’une époque riche du cinéma italien, il s’en détache peu à peu. Ignorant tout de l’outil – le simple terme de "focale" lui était inconnu – il apprend en créant et il est passionnant de suivre cet itinéraire. Cela l’est tout autant de saisir la complexité de sa pensée : sa synthèse personnelle entre marxisme et christianisme dérouta beaucoup mais tout est chez lui à double face, entre réalisme et abstraction, dérisoire et sublime, comme quand il investit la mythologie de ses propres obsessions ou va chercher ses sujets dans des textes médiévaux. Et quand il tourne des documentaires, présents également dans la rétrospective, on est au centre de son œuvre. Au delà de la légende, un auteur majeur et inconfortable du cinéma italien, pour ses recherches formelles parfois très rudes, pour les questions qu’il pose à sa manière. - Guy Fillion

"Corps transgressé, corps transgressif : le cinéma de David Cronenberg"

Docteur en Lettres modernes et en Études cinématographiques, auteur de "La Transgression selon David Cronenberg" (Playlist Society, 2021), et de "Gregg Araki, le génie queer" (Playlist Society, 2024), Fabien Demangeot écrit également pour la revue en ligne "Le Rayon vert". Cette conférence traitera de la question du corps dans l'œuvre de David Cronenberg en insistant plus spécifiquement sur les modalités de sa représentation. S'il permet à l'homme de transgresser un certain nombre de normes afin d'accéder à une meilleure version de lui-même, le corps est aussi l'investigateur d'une nouvelle sexualité d'autant plus subversive qu'elle déconstruit les modèles hétéronormatifs classiques.

Conférence enregistrée au Cinématographe de Nantes le dimanche 3 mars 2024, à l'occasion de la rétrospective David Cronenberg : https://www.lecinematographe.com/du-24-fevrier-au-7-avril-2024_a9229.html

"Jerry Goldsmith, fantaisie et dissonance : de La Planète des singes à Basic Instinct"

"Jerry Goldsmith, fantaisie et dissonance : de La Planète des singes à Basic Instinct", conférence de Thierry Jousse, producteur-animateur de Ciné Tempo sur France Musique, auteur du "Dictionnaire enchanté de la Musique au cinéma VoL.1" (Marest Édition) et de "Bandes Originales "(EPA) et réalisateur.
> Les livres de Thierry Jousse seront en vente à la caisse du cinéma durant toute la rétrospective, en partenariat avec la librairie Durance.

Si Jerry Goldsmith est assurément l’égal d’un John Williams, il n’a jamais connu une célébrité équivalente. Pourtant, du début des années 1960 au milieu des années 2000, il n’a cessé de travailler à Hollywood, imposant un monde musical rempli de dissonances, souvent proche de la musique contemporaine (La Planète des singes, La Malédiction, Alien…). Mais cette veine sombre n’a pas empêché Jerry Goldsmith d’être un mélodiste hors-pair comme le montrent ses partitions pour Chinatown ou Basic Instinct, sans oublier un certain goût pour la fantaisie un peu pop (Notre homme Flint…). En redécouvrant cette œuvre vaste, multiple, encore trop méconnue, on s’apercevra qu’elle est une des plus grandes que le cinéma hollywoodien ait engendré.

Conférence enregistrée au Cinématographe de Nantes le dimanche 18 juin 2023, dans le cadre de la rétrospective Jerry Goldsmith.

"Roberto Rossellini, la modernité à portée de main"

Conférence de Mathieu Macheret, critique de cinéma au Monde et aux Cahiers du Cinéma. Avec le soutien de l’Agence Nationale pour le Développement du Cinéma en Régions.

> Conférence enregistrée au Cinématographe à Nantes, le samedi 25 mars 2023 à 18:30. Dans le cadre de la rétrospective Roberto Rossellini : https://www.lecinematographe.com/du-25-mars-au-30-avril-2023_a8682.html

En juillet 2017 dans les Cahiers du Cinéma, Nicolas Stanzick écrivait : "Un lien passionnel se noue immédiatement entre les Rolling Stones et le cinéma. Il y a d'abord cette intuition décisive que l'épopée en cours ne se réduit pas à une affaire de son, fût-il celui révolutionnaire de la guitare fuzz, mais qu'il s'agit d'une onde de choc physique dont seule l'image peut rendre compte. Pour lui donner corps à l'écran les personnages sont là, leur charisme provocant, leur beauté moderne, la dualité photogénique de Mick et Keith. Et puis il y a ce jeu du chat et de la souris entre des acteurs nés et la caméra qui scrute leurs faits, gestes et paroles." En décembre 2022, au Cinématographe il parlera de cette filmographie centenaire, "qui réunit avec une diabolique cohérence les grands noms de la Nouvelle Vague et du Nouvel Hollywood."

https://www.lecinematographe.com/Samedi-10-et-dimanche-11-decembre-2022_a8532.html

"Je ne suis pas une apparition, je suis une femme" : Delphine Seyrig, icône du cinéma moderne, actrice insoumise, star féministe, conférence d'introduction au cycle par Alexandre Moussa, docteur en études cinématographiques.

Enregistrée le dimanche 9 octobre 2022, à l'occasion de la rétrospective Delphine Seyrig au Cinématographe.

https://www.lecinematographe.com/du-7-octobre-au-18-novembre-2022_a8433.html

Leçon de cinéma par Anne-Sophie Lepicard, à destination des enseignant.es, enregistrée le 28 septembre 2022 au Cinématographe.

Premier épisode de cette quatrième saison du podcast "Des trains dans la nuit".

Pour lancer cette saison qui s'annonce musicale au Cinématographe, rencontre avec Gilles Mouellic, professeur des universités en études cinématographiques et chercheur dans l'Unité de Recherche "Arts, pratiques et poétiques", pour parler des liens fructueux entre le septième art et le plus grand groupe de pop musique du XXè siècle : les Beatles.

A Hard Day’s Night (Quatre garçons dans le vent), de Richard Lester
Help!, de Richard Lester
Magical Mystery Tour, des Beatles
Yellow Submarine, de George Dunning

The Beatles : the First U.S. Visit, d’Albert et David Maysles