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[email protected] Jean-Paul II AUDIENCES GÉNÉRALES DU MERCREDI LA VERTU DE FORCE Très chers Frères et Sœurs, (…) Qui tenons-nous pour un homme fort, un homme courageux ? Ce terme évoque habituellement le soldat qui, en temps de guerre, défend sa patrie au péril de sa santé et même de sa vie. Nous nous rendons compte, toutefois, que même en temps de paix nous avons besoin de force. C'est pour cette raison que nous nourrissons une grande estime pour les personnes qui se distinguent par ce que l'on appelle « courage civique ». Un témoignage de force nous est offert par celui qui risque sa propre vie pour sauver quelqu'un en train de se noyer, ou par l'homme qui prête son aide dans les calamités naturelles comme un incendie, une inondation etc. Et Saint Charles, mon Patron, s'est certainement distingué par cette vertu quand, durant la peste de Milan, il accomplissait son ministère pastoral parmi les habitants de cette ville. Et nous pensons également, avec admiration, à ces hommes qui escaladent les sommets de l'Everest ou au cosmonautes, à ceux, par exemple, qui furent les premiers à mettre le pied sur la lune. Comme il résulte de tout ceci, les manifestations de la force sont nombreuses. Quelques-unes d'entre elles sont largement connues et jouissent d'une certaine célébrité. D'autres sont plutôt ignorées, bien qu'elles exigent une vertu encore plus grande. Comme nous l'avons dit au début, la force est, en effet, une vertu, une vertu cardinale. Permettez-moi d'attirer votre attention sur des cas généralement peu connus mais qui témoignent en eux-mêmes d'une grande vertu, héroïque parfois. Je pense, par exemple, à une femme, mère d'une famille déjà nombreuse, à qui l'on conseille de divers côtés de supprimer une nouvelle vie conçue dans son sein, en se soumettant à « l'intervention » d'interruption de la maternité ; et elle répond avec fermeté : « non ! ». Elle sait toutes les difficultés que ce « non » entraîne avec soi, difficultés pour elle-même, pour son mari, pour la famille, et pourtant elle répond « non ». La nouvelle vie humaine conçue en elle est une valeur trop grande, trop « sacrée » pour qu'elle puisse céder à de semblables pressions. Un autre exemple : un homme auquel on promet la liberté et, également, une carrière facile à condition de renier certains principes ou d'approuver quelque chose qui heurte son honnêteté envers autrui. Et lui aussi répond « non ! » même devant des menaces, d'une part et des avantages de l'autre. Voilà un homme courageux ! Nombreuses, très nombreuses sont les manifestations de force dont les journaux ne disent rien ou que l'on connaît à peine. Seule la conscience humaine les connaît... et Dieu le sait ! Je désire rendre hommage à tous ces courageux inconnus. A tous ceux qui ont le courage de dire « non » ou « oui » quoi qu'il en coûte. Aux nommes qui offrent un remarquable témoignage de dignité humaine et de profonde humanité. Et, précisément parce qu'ils sont ignorés, ils méritent un hommage et une reconnaissance particuliers. Selon la doctrine de Saint Thomas, la vertu de force se rencontre chez l'homme — qui est prêt « aggredi pericula » c'est-à-dire à affronter le danger ; — qui est prêt « sustinere mala », c'est-à-dire à supporter les adversités pour une cause juste, pour la vérité, pour la justice etc. La vertu de force impose toujours de surmonter la faiblesse humaine et surtout la peur. En effet, l'homme par nature, craint spontanément le danger, les ennuis, les souffrances. C'est pourquoi, les hommes courageux il faut les chercher non seulement sur les champs de bataille mais aussi dans les salles d'un hôpital ou sur un lit de douleur. On pouvait souvent rencontrer de tels hommes dans les camps de concentration ou dans les centres de déportation. Ils étaient certainement d'authentiques héros. La peur ôte souvent le courage civique aux hommes qui vivent dans un climat de menaces, d'oppression ou de persécution. Ont alors une particulière valeur humaine, ceux qui sont capables de franchir le mur de la peur afin de rendre témoignage à la vérité et à la justice. Pour parvenir à une telle force l'homme doit, d'une certaine manière « dépasser » ses propres limites et se « surmonter » lui-même, avec le risque d'être mal vu, le risque de s'exposer à des conséquences désagréables, à des injures, des dégradations, des pertes matérielles, peut-être même à la prison ou aux persécutions. Pour atteindre une telle force, l'homme doit être soutenu par un grand amour pour la vérité et pour le bien auquel il se consacre. La vertu de force va de pair avec la capacité de se sacrifier. Cette vertu avait déjà pris dans l'antiquité un aspect bien défini. Avec le Christ elle a pris une forme évangélique, chrétienne. L'Evangile s'adresse aux hommes faibles, pauvres, humbles et doux, artisans de la paix, miséricordieux et il s'y trouve en même temps, un constant appel à la force. Il répète souvent « N'ayez pas peur » (Mt 14,27). Il enseigne à l'homme que, pour une cause juste, pour la vérité, pour la justice, il faut savoir « donner sa vie » (Jn 15,13). Je désire encore me référer ici à un autre exemple qui remonte à 400 ans, mais reste toujours vivant et actuel. Il s'agit de la figure de Saint Stanislas Kostka, patron des jeunes, dont la tombe se trouve en l'église Saint-André au Quirinal, à Rome. C'est ici en effet qu'à l'âge de 18 ans se termine la vie de ce Saint, par nature très sensible et tendre, mais aussi très courageux. La force le mena, lui qui provenait d'une famille noble, à choisir d'être pauvre, à l'exemple du Christ, et à se mettre exclusivement à son service. Bien que sa décision rencontrât une ferme opposition dans son milieu, il réussit avec grand amour mais aussi avec grande fermeté, à réaliser son projet, synthétisé dans la devise : « Ad majora natus sum » (Je suis né pour des choses plus grandes). Il gagna le noviciat des Jésuites, parcourant à pied la route de Vienne à Rome et cherchant à échapper à ses poursuivants qui voulaient par la force détourner cet « obstiné » de ses intentions. Je sais qu'en novembre de nombreux jeunes de tout Rome, et spécialement des étudiants rendent visite à la tombe de saint Stanislas en l'église Saint-André. Je suis avec eux, parce que notre génération a besoin, elle aussi, d'hommes qui sachent répéter avec une sainte « obstination » : « Ad majora natus sum ». Nous avons besoin d'hommes forts ! Nous avons besoin de force pour être des hommes. En effet seul est vraiment prudent l'homme qui possède la vertu de force ; de même que l'homme véritablement juste est seulement celui qui a cette vertu. Prions pour ce don de l'Esprit Saint qui s'appelle « le don de force ». Quand font défaut à l'homme les forces pour se surmonter lui même, en vue de valeurs supérieures, comme la vérité, la justice, la vocation, la fidélité matrimoniale, il est nécessaire que ce « don de là-haut » fasse de chacun de nous un homme fort et, au moment opportun, nous dise, au plus intime de nous-mêmes : « courage ! » (15 novembre 1978) SH