Comment s’habiller, échanger, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale et écologique, Delphine Saltel explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible. Une production ARTE Radio.
À quoi sert de running ? Pourquoi se retrouve-t-on chaque week-end en petite foulée à la queue leu leu autour des parcs, tous en leggings et baskets fluos ? Comment peut-on trouver du plaisir à cracher ses poumons ? Que signifie cette lubie généralisée autour de la course à pied ? Le capitalisme postindustriel nous a-t-il transformé en hamsters camés à la dopamine et au gel énergétique ? Prêts à se flinguer les ménisques pour compenser le vide intersidéral de nos existences sédentaires de bons petits soldats du secteur tertiaire ? D’où vient cette obsession masochiste de la performance, du cardiotraining et des chaussures à 200 euros ?
Delphine Saltel consulte différents spécialistes pour repenser sa propre addiction au running, et éclairer notre pratique collective. À la lumière de la paléoanthropologie, de la sociologie et de la philosophie, se dégagent quelques pistes pour renouer avec nos instincts de chasseur-cueilleur, échapper au grand méchant Nike et courir hors des sentiers battus. Avec : - Guillaume Millet : professeur de physiologie de l’exercice à l’université Jean Monnet de Saint-Etienne, auteur d' Ultra-trail : plaisir, performance et santé, Éditions Outdoor-éditions, 2012, Défatiguez-vous., Éditions Marabout, 2024.
- Olivier Bessy : professeur au département de géographie et d’aménagement de l’université de Pau, auteur de Courir de 1968 à nos jours, Éditions Cairn, 2022 et Le Grand raid de la Réunion : une folle Diagonale, Éditions Orphie, 2023.
- Guillaume Le Blanc : philosophe, écrivain et professeur de philosophie politique et sociale à l’université Paris-Diderot, auteur de Courir, Éditions Flammarion, 2012.
- Vicky : fondatrice du club de course à pied féministe Run VNR.
- Extrait du spectacle “Madame Foresti” de Florence Foresti
Ressources :
- Born to run de Christopher McDougall, publié en 2009, trad. Éditions Guérin, 2012.
- Free to run de Pierre Morath, production ARTE France, YUZU Productions, 2015.
- Le marathon de Jean-Claude et autres épreuves de fond, Cyrille Martinez, Verticales, 2022
- Courir, de Marathon à Athènes, les ailes aux pieds, Andrea marcolongo, Gallimard, 2024
- Vidéos de Francis Chaouloff, directeur de recherche à l'INSERM
Merci à Pierre Manil, Cyrille Martinez, Andrea Marcolongo, Marie Morand, Guillaume Lalu, le GANG groupe athéltique de Noisy le grand
Pour cet épisode allégé spécial pause estivale, Delphine Saltel retrouve certains des intervenants qu’elle a enregistrés cette année pour qu’ils partagent un conseil, une idée, des pistes de réflexion ou d’activité à pratiquer, quelque chose que l’on puisse expérimenter ou laisser tranquillement infuser avant de redémarrer la vie normale à la rentrée.
Anis Rhali est réalisateur et scénariste. Sa chaîne YouTube a des milliers d'abonnés et pour ARTE Radio il a réalisé L’école c’est de la merde. On a aussi pu l'entendre dans l’épisode de Tu t’es vu quand t’as pas bu ? Il raconte comment son enfance de fils unique lui a appris à kiffer la solitude, même en vacances.
Julie Neveux est linguiste, maîtresse de conférences à La Sorbonne en linguistique. Elle est l’autrice du Langage de l’amour auquel a été consacré l'épisode Comment parler d'amour. Elle trouve que l’été est une saison idéale pour l’endophasie. Quèsaco l’endophasie ? C’est notre faculté à se parler en silence, dans notre tête. Que disent nos voix intérieures ? Comment se brancher sur sa fréquence mentale ?
Zineb Fahsi est professeure de Yoga et autrice d’un essai abrasif sur sa propre discipline Le Yoga, nouvel esprit du capitalisme. Elle est intervenue dans l’épisode Le yoga, c’est de droite ? Elle nous recommande une position que chacun.e peut tenter à son petit niveau, n’importe où. C’est tout simple et avec Zineb Fahsi, ça peut même devenir politique. Alors, fermez les yeux, ouvrez les oreilles, et vivez heureux avant la fin de l’été.
Enregistrements : juin-juillet 2024 - Texte, voix, prises de son et montage : Delphine Saltel - Réalisation et mixage : Arnaud Forest - Illustration : Yasmine Gateau - Production : ARTE RadioComment parler de sexe à son ado sans se faire claquer la porte au nez ? Bourrelée d'angoisses maternelles mais incapable d'aborder frontalement la question avec sa fille de 15 ans, Delphine Saltel prend le biais de s’intéresser à un mot. Une injure misogyne qui guette toujours les filles dans les situations de séduction : Allumeuse. La professeure de philosophie Christine van Geen y a consacré un essai entier : « Allumeuse, genèse d’un mythe ». Elle décortique méthodiquement le terme, son étymologie et l’ambiguïté qu’il fait peser sur le désir et le consentement. Qu’est-ce qu’une allumeuse ? Une fille qui veut ou qui ne veut pas ? Que lui reproche-t-on ? De s’offrir ou de se refuser ? En clarifiant les sous-entendus que charrie cette figure féminine, Christine van Geen renverse les étiquettes que l’on a peur d’endosser et les rôles que l’on se sent obligé.e de performer dans les scénarios amoureux.
Avant les départs en vacances et en colo, Delphine Saltel propose avec cet épisode une boîte à outils pour bricoler les nouvelles règles du jeu sexuel et déclencher la discussion que l’on se doit tous et toutes d’avoir avec nos enfants sur le consentement.
Avec :
- Christine van Geen, professeure de philosophie, autrice de « Allumeuse, genèse d’un mythe », Le Seuil, 2024
- Irène Théry, sociologue du droit, de la famille et de la vie privée, autrice de « Moi aussi, la nouvelle civilité sexuelle », Le Seuil, 2023
- Les récits de Norah et Juliette.
Merci à Pauline, Nina et Inès.
Enregistrements : mai-juin 2024 - Texte, voix, prises de son et montage : Delphine Saltel - Réalisation et mixage : Arnaud Forest - Stagiaire : Adélaïde Martin - Lecture : Timothée Lerolle - Illustration : Yasmine Gateau - Production : ARTE RadioIl y a dix ans, Delphine Saltel avait inscrit ses deux filles à l'école maternelle de son secteur, un quartier du sud de Paris au bord du boulevard périphérique. L’établissement, classé en REP (réseau d'éducation prioritaire), était déserté par les classes moyennes qui préféraient envoyer leurs enfants dans une école privée catholique toute proche. Cette situation tristement banale, avait inspiré le podcast Y'a deux écoles où Delphine Saltel interrogeait ses voisins, des spécialistes et ses propres angoisses. Pourquoi choisit-on une école plutôt qu'une autre ? Que dit la sociologie ? Et que valent nos convictions face au réel ?
Depuis, la valse des ministres de l’Éducation nationale n'a cessé de nous remettre sous le nez la crise d’un système scolaire à deux vitesses qui creuse les inégalités. Delphine Saltel retourne voir les parents et les élèves qu’elle avait enregistrés en 2014, leur demande où ils en sont, ce qui a fonctionné ou non dans leur stratégie, comment le choix de l’école a influencé leur mobilité sociale. En croisant leurs expériences et le regard de chercheurs comme Marco Oberti, Laélia Véron ou Karine Abiven, elle essaie de clarifier ce que fabriquent nos angoisses scolaires collectives.
Avec :
- Fatiha Abram, assistante maternelle et Anas, son fils
- Marianne, parent d’élève
- Marco Oberti, Professeur des universités en sociologie à Sciences Po et au Centre de Recherche sur les Inégalités Sociales
- Karine Abiven et Laélia Véron, maitresses de conférences en stylistique et langue française, autrices de Trahir et venger, paradoxes des récits de transfuge de classe.
Extraits :
- Discours d’Annie Ernaux pour la réception de son Prix Nobel de Littérature
- Pierre Bourdieu (INAthèque)
- “La place”, d’Annie Ernaux (1983)
Bibliographie :
- « Sociologie de l'école », 6ᵉ édition, Marie Duru-Bellat (avec Agnès van Zanten et Géraldine Farges), Armand Colin, collection U, 2022.
- « Enseignement privé et ségrégation scolaire. L’enjeu de la diversité socio-territoriale », Marco Oberti, La Vie des idées, 25 avril. 2023.
- « Trahir et venger : Paradoxes des récits de transfuges de classe » Karine Abiven et Laélia Véron, Editions La Découverte, 2024.
- « Changer : méthode » d’Édouard Louis, Édition du Seuil, 2021.
- « Héritocratie », Paul Pasquali, Editions La Découverte, 2021.
Peut-on survivre sans éthanol ? Quand on hérite d’une culture latine qui érige depuis des siècles le vin en boisson totem, symbole de culture et de convivialité, comment arriver à se détendre, à fraterniser, à s’enjailler sans s’imbiber ?
Depuis quelques années, le Dry January nous invite à prendre un temps de pause dans nos consommations ordinaires. Un défi collectif qui oblige à reconsidérer nos rituels alcoolisés et à décaper les représentations qui entourent une substance psychotrope, addictogène et cancérigène.
Delphine Saltel chronique les hauts et les bas de son mois de janvier sobre, accompagnée du sociologue Nicolas Palierne qui replace nos pratiques dans le grand mouvement de « dénormalisation » de l’alcool. En 50 ans, la consommation annuelle individuelle moyenne est passée de 26 litres d’alcool pur par an à 12 litres. Quelles prises de conscience, quels éclairages historiques peuvent nous aider à renouveler les codes et les imaginaires sociaux qui nous poussent à boire ?
Anis Rhali, youtubeur et scénariste, a grandi dans un milieu où l’alcool ne va pas de soi. Il partage joyeusement quelques clés pour mettre en pratique la sobriété sans désespérer.
Avec :
- Nicolas Palierne, docteur en sociologie, enseignant à l’université de Poitiers
- Anis Rhali, scénariste, comédien, youtubeur
Merci à Ludovic Gaussot, maître de conférence à l’université de Poitiers et à la cave sans alcool « Le Paon qui boit »
Bibliographie :
- « Pour une sociologie de l’alcoolisme sous le prisme du genre », thèse soutenue en décembre 2023 à l’EHESS, Nicolas Palierne
- « Modération et sobriété : études sur les usages sociaux de l’alcool », Ludovic Gaussot, Éditions L’Harmattan, 2004
- « La culture de l’ivresse, essai de phénoménologie historique », Véronique Nahoum Grappe, Éditions Quai Voltaire, 1991
- « Boire : Une affaire de sexe et d’âge », ouvrage collectif sous la direction de Marie-Laure Déroff et Thierry Fillaut, Presses de l’EHESP, 2015
- « Sans Alcool, 1001 boissons pour un nouvel art de vivre à la française », Augustin Laborde, Maud Catté, Fabien Humbert, Éditions Massin, 2023
Faut-il attendre de planquer des mignonnettes de vodka dans le placard de sa salle de bains pour considérer qu’on a un problème avec l’alcool ? Tout le monde lève le coude, mais personne ne tombe jamais vraiment d’accord sur la définition de l'alcoolisme. Est-ce boire tous les jours ? Boire seul ? Avant 18h ? Chacun y va de sa petite frontière personnelle entre le bon vivant et le pochtron qui doit partir en désintoxication. En se focalisant comme ça sur la déviance des normes sociales, on évite de réfléchir à ce qui se passe avant l’enfer de l’addiction, dans la zone grise de nos consommations ordinaires : cette alcoolisation ambiante et totalement banalisée dans laquelle on trempouille quotidiennement avec notre religion bien franchouillarde de l’apéro, du pot de départ ou du dîner bien arrosé. On vit tellement immergés là-dedans, partout, tout le temps, qu’on ne réfléchit plus à ce que ça nous fait à tous, collectivement.
Sans attendre le Dry January pour s’atteler à la réflexion, Delphine Saltel a lu Jour Zéro, le journal de bord que l’autrice Stéphanie Braquehais s’est mise à tenir quand elle a décidé d’arrêter de boire. Au fil des jours de sobriété, elle arrive à s'extirper peu à peu des automatismes de consommation et de la convivialité éthylique pour regarder notre apérocratie en face.
Ressources :
- « Jour Zéro », Stéphanie Braquehais, Editions L'iconoclaste, 2021.
Delphine Saltel s'interroge avec humour sur le couple, la famille et la sexualité. Dans ce livre, elle fait appel à des experts, sociologues ou philosophes, pour éclairer ce qu’elle et nous avec, vivons au quotidien. Une coédition ARTE Éditions / Philosophie Magazine.
D’où provient notre modèle conjugal ? Pourquoi est-il en crise ? Comment vivre en famille quand les histoires d’amour durent de moins en moins longtemps ? Qu’attend-on des parents d’aujourd’hui ? Où en sont nos scénarios sexuels ? Comment se dépatouiller avec la monogamie, les modes de garde des enfants, le chéquier du compte commun ?
Dans cet ouvrage inspiré du podcast « Vivons heureux avant la fin du monde », produit par ARTE Radio, Delphine Saltel mêle le récit de soi aux rencontres avec des anonymes, des penseurs-ses et des activistes. Tirant des traits d’union entre nos difficultés intimes et l’éclairage des sciences humaines, elle livre un essai tonique, informé et incarné qui repolitise la grande aventure du couple. 19,00€ - 248 pages
Avec l'éclairage des sociologues Eva Illouz, Irène Théry, Céline Bessière, Claude Martin, du philosophe Pierre Zaoui, de l’historienne Bibia Pavard ou de la psychologue Isabelle Roskam.
Le podcast Vivons heureux avant la fin du monde
Comment s’habiller, échanger, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale et écologique, Delphine Saltel explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible. Une production ARTE Radio.
Dans l’imaginaire occidental, le yoga a été importé d’Inde par des hippies qui refusaient le moule petit-bourgeois : métro, boulot, dodo. Aujourd’hui, Amazon met à disposition de ses employés en entrepôt des cabines baptisées « Amazen » : on peut y méditer, s’étirer et réaligner ses chakras avant de repartir empaqueter les commandes. Chez Google, un programme de méditation est proposé aux employés, il s’intitule “Search inside yourself”. Quoi de mieux qu’une séance en savasana pour se recentrer avant un conf call ? Ou une posture du “guerrier II” pour libérer son potentiel ? Malgré ses côtés gentiment baba cool, le yoga s’est tranquillement intégré au monde de l’entreprise et aux techniques de management.
Delphine Saltel interroge Marie Kock et Zineb Fahsi, deux Yogis qui ont chacune enquêté sur la discipline qu’elles pratiquent et enseignent. Comment d’ancestrales sagesses indiennes ont pu être digérées par l’économie de marché ? En nous incitant à travailler d’abord sur nous-mêmes, le yoga ne risque-t-il pas de devenir une courroie de transmission de l’idéologie libérale ordinaire ? Compter sur la respiration ventrale pour surmonter nos difficultés, n'est-ce pas une manière de les dépolitiser ?
Merci à Binge Audio et au centre Sésam de Lyon.
Avec :
- Zineb Fahsi, enseignante de yoga et autrice de « Le Yoga, nouvel esprit du capitalisme », Éditions Textuel, 2023.
- Marie Kock, autrice de « Yoga, une histoire-monde, de Bikram aux Beatles, du LSD à la quête de soi », Éditions La Découverte, 2019.
- Jeanne Pouget, professeure de yoga, créatrice du blog Citta Vritti
- Victoire Tuaillon, journaliste, pratiquante et enseignante de yoga
Ressources :
- « Le nouvel esprit du capitalisme », Luc Boltanski, Ève Chiapello, Éditions Gallimard, 1999
- « Politiser le bien-être », Camille Teste, Éditions Binge Audio, 2022
- Extrait du film l’Inde fantôme, de Louis Malle, 1968 Le podcast Vivons heureux avant la fin du monde est aussi disponible en livre !
Delphine Saltel s'interroge avec humour sur le couple, la sexualité et la parentalité. Un essai tonique, informé et incarné qui repolitise nos grands bouleversements intimes. Un livre ARTE Éditions / Philosophie Magazine, disponible en librairie.
On s’inscrit au Yoga pour aller mieux, dompter le stress qui nous ratatine la cervelle, relaxer ses lombaires, sourire enfin à la vie. Mais bizarrement, il arrive qu’on ne se sente pas si bien que ça, une fois positionné en lotus sur son tapis. Surgit parfois un sentiment de malaise ou une vague impression de ridicule : qu’est-ce qu’on fabrique là en legging à chanter Shiva ou Krishna ? Comment réussir à toucher sa clavicule droite avec son orteil gauche ? Pourquoi s’infliger le gong du bol tibétain ? Est-ce qu’on ne serait pas en pleine carte postale exotico-néo coloniale ?
Dans ce premier épisode, Delphine Saltel, tente de prendre position sur le Yoga, en tout cas celui que l’on pratique aujourd’hui dans les studios qui fleurissent en centre-ville. Elle mouille la brassière en prenant un cours de Hatha Yoga, rencontre des Yogis et des enseignants, soulève la question de l’appropriation culturelle et se penche sur l’histoire moderne de cette discipline multimillénaire. Derrière le mythe d’un yoga ancestral pur et authentique, se dégagent des pistes pour distinguer postures et impostures, et trouver une pratique éclairée du “chien tête en bas”.
Remerciements à Victoire Tuaillon et au centre Sésam de Lyon.
Avec :
- Marie Kock, enseignante de Yoga et autrice de Yoga, une histoire-monde - De Bikram aux Beatles, du LSD à la quête de soi, Éditions de la découverte, 2019
- Pulan Devii, analyste culturelle
- Zineb Fahsi, professeur de Yoga et autrice de Le Yoga, nouvel esprit du capitalisme, Éditions Textuel, 2023
Ressources :
- Mark Singleton, Aux origines du Yoga postural moderne, Éditions Almora, 2020
- Extrait du film L’Inde fantôme, de Louis Malle, 1968 Le podcast Vivons heureux avant la fin du monde est aussi disponible en livre !
Delphine Saltel s'interroge avec humour sur le couple, la sexualité et la parentalité. Un essai tonique, informé et incarné qui repolitise nos grands bouleversements intimes. Un livre ARTE Éditions / Philosophie Magazine, disponible en librairie.
Quelles relations entretenons-nous avec les objets ? Les chaudières, les valises, les tablettes numériques, les parapluies ? Toutes ces choses précieuses ou banales que nous utilisons chaque jour pour nous faciliter la vie, mais auxquelles on accorde peu d’attention. Peut-on continuer à les balancer à la déchèterie dès qu’ils ont la batterie qui flanche, ou une rayure sur la carlingue ? Alors que l’on sait pertinemment que les ressources naturelles nécessaires à leur fabrication s’épuisent ? que les tortues marines nagent au milieu de carcasses de frigos ? Pourquoi sommes-nous si infoutus de les dépanner ? De s’intéresser à ce qui se passe sous leur capot, dans les tréfonds de leurs mécanismes ? Et est-ce qu’un objet nous appartient vraiment si on est incapable de le réparer ?
Aux prises avec un lave-vaisselle agonisant, Delphine Saltel consacre un épisode à l'importance de la maintenance de nos objets. Les gestes que l’on est censé déployer pour faire durer les choses, mais que l’on fait si peu ou si mal. Dans une société de consommation obsédée par l’innovation, ça ne passionne pas grand-monde de décrasser le filtre de son aspirateur ou de passer un coup de percarbonate de soude sur les joints de sa salle de bains. Pourtant, Jérôme Denis et David Pontille, deux sociologues rattachés à l’école supérieure des Mines, ont consacré des années d'enquête à cette activité banale et invisible : l’art de faire durer les choses. D’en prendre soin. Ils montrent à quel point c’est une pratique politique et subversive, une autre manière d’être attentif au monde, à sa fragilité et à ce qui nous arrive.
Avec :
- David Pontille, directeur de recherche au CNRS, co-fondateur d'un programme consacré aux politiques de maintenance et co-auteur de l’ouvrage Le soin des choses. Politiques de maintenance (La Découverte, 2022).
- Coralie Barbe, restauratrice du patrimoine spécialisée dans les livres anciens et directrice d’un atelier qui porte son nom.
Merci aux chercheurs Jérôme Denis et Julie Madon ainsi qu’à l’association 8connect et le Repair Café du Pré Saint-Gervais qui nous ont accueillis et fait découvrir leur activité. Et merci à Hortense Martin, stagiaire.
Vivons heureux avant la fin du monde
Comment s’habiller, échanger, s’aimer dans les années 20 ? Pour se bricoler une morale minimale en des temps de crises sociale et écologique, Delphine Saltel explore chaque mois nos incohérences et les solutions possibles. Mêlant questionnement personnel, tribulations domestiques, reportages et entretiens avec des chercheurs et des activistes, ce podcast veut alerter, éveiller et rassurer sur un autre monde possible. Une production ARTE Radio. Le podcast Vivons heureux avant la fin du monde est aussi disponible en livre !
Delphine Saltel s'interroge avec humour sur le couple, la sexualité et la parentalité. Un essai tonique, informé et incarné qui repolitise nos grands bouleversements intimes. Un livre ARTE Éditions / Philosophie Magazine, disponible en librairie.
Quand on devient parent, lire une histoire chaque soir à ses enfants fait partie des missions de base. Certains pédiatres disent même que c’est aussi important que de leur donner du lait. Pour les calmer, développer le langage, l’imaginaire, les faire rêver et réfléchir. Mais que faire des histoires glauques ou violentes qu'on nous a racontées mille fois quand on était petits ? La chèvre de Monsieur Seguin qui finit déchiquetée par le loup parce qu’elle n’a pas voulu rester sagement attachée à son piquet. Le Petit Chaperon rouge qui se fait dévorer toute crue parce qu’elle n’a pas écouté sa maman. Ou encore La Petite Fille aux allumettes qui meurt carrément de froid sur le trottoir un soir de Noël. Doit-on transmettre ces récits sous prétexte qu’ils font partie de notre tradition culturelle ? Quels messages subliminaux envoient-ils à nos enfants ?
Ces questions se posent d’autant plus quand on a des filles : a-t-on vraiment envie de perpétuer les injonctions larvées des contes où c’est systématiquement la plus jolie et la plus gentille du royaume qui s’en sort en chopant le prince charmant ? Faut-il réveiller la Belle au bois dormant ? Canceler le petit Chaperon Rouge ? Réécrire une version où Cendrillon chausserait du 42 ?
Toutes ces questions de mère angoissée, Delphine Saltel les soumet à la professeure de littérature Jennifer Tamas. Elle est spécialiste des 17ᵉ et 18ᵉ siècle, l’époque des frères Grimm et de Charles Perrault d’où provient une bonne partie des contes et des histoires que l’on raconte encore aujourd’hui aux petits. Elle s’intéresse aux questions de "cancel culture" parce qu’elle enseigne aux États-Unis, dans une université du New Jersey, face à des étudiants qui souvent se méfient des valeurs que véhicule notre passé littéraire. Elle milite pour une relecture attentive de cet héritage, et nous incite à décaper le sens des textes encroûtés sous le vernis des interprétations successives. Exemples à l’appui, elle démontre magistralement que, derrière l’histoire littéraire officielle et les blockbusters de Walt Disney, se cache une foule d'héroïnes et d’autrices oubliées, une sorte de “matrimoine” qu’il est urgent de redécouvrir.
Avec Jennifer Tamas, agrégée de Lettres modernes et professeure de Littérature française à Rutgers university (New Jersey).
Autrice de « Au NON des femmes, Libérer nos classiques du regard masculin », Seuil, 2022
Lecture : extraits de « La Belle et la bête » de Madame de Villeneuve (1740) lus par Emma Bouvier.
Bibliographie :
- « La Belle et la bête », Madame de Villeneuve, 1740
- « Finette Cendron », Madame d’Aulnoy, 1698
Vivons heureux avant la fin du monde
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Delphine Saltel s'interroge avec humour sur le couple, la sexualité et la parentalité. Un essai tonique, informé et incarné qui repolitise nos grands bouleversements intimes. Un livre ARTE Éditions / Philosophie Magazine, disponible en librairie.
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