Donald Trump sera le prochain président des États-Unis. On pensait que l'élection serait serrée et les résultats contestés, mais les Américains l'ont massivement élu: ils sont près de 4,5 millions de plus à avoir voté pour lui plutôt que pour Kamala Harris. Caroline du Nord, Géorgie, Michigan, Pennsylvanie, Wisconsin: cinq des sept États-pivots ont choisi le Républicain. Et si le dépouillement est toujours en cours au Nevada et en Arizona, les résultats partiels semblent être eux aussi en faveur de Trump.

Côté international, Vladimir Poutine a adressé ses félicitations à Donald Trump le jeudi 7 novembre. Quelques temps auparavant, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait pourtant dit que le président russe ne le ferait pas car les États-Unis étaient «hostiles» à la Russie, notamment du fait de leur implication dans le conflit en Ukraine. Malgré les liens entre Poutine et Trump, de nombreux observateurs estiment que les relations entre Moscou et Washington ne vont pas radicalement changer après cette élection. De plus, nous connaissons Trump et son imprévisibilité… Que peut-il se passer sur le théâtre ukrainien après son élection?

Ce même jeudi 7 novembre, les Vingt-Sept se réunissaient à Budapest pour le sommet de la Communauté politique européenne. Le président français Emmanuel Macron a appelé l’Europe à «reprendre le contrôle». «Si on décide de rester des herbivores, les carnivores gagneront», a-t-il dit… Cette élection est-elle une chance pour la construction européenne?

Le monde devant soi est un podcast hebdomadaire d'actualité internationale présenté par Christophe Carron, avec Jean-Marie Colombani, directeur de la publication de Slate.fr, et Alain Frachon, éditorialiste au Monde spécialisé dans les questions internationales.

Direction et production éditoriale: Christophe Carron
Prise de son, montage et réalisation: Aurélie Rodrigues
Présentation: Christophe Carron
Musique: «Sinister», Anno Domini Beats

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l aura fallu attendre les résultats du Wisconsin pour avoir la confirmation de ce que, tout au long de la nuit, beaucoup craignaient: la victoire de Donald Trump. Le Républicain sera donc le 47e président des États-Unis: il l'a emporté avec une large avance sur son adversaire démocrate Kamala Harris, tant en nombre de délégués que de voix –ce qu'on appelle le vote populaire. Pour bien se rendre compte, à 11h35 (heure de Paris) ce 6 novembre, Donald Trump réunissait près de 5 millions de bulletins de plus que sa rivale.

C'est une victoire de Trump mais aussi du Parti républicain, qui rafle au passage le Sénat et s'assure une majorité au Congrès. Est-ce Donald Trump qui a gagné ou Kamala Harris qui a échoué? Le Parti républicain aurait-il pu aller aussi loin sans le milliardaire? À quoi s'attendre sur les dossiers ukrainiens, israéliens, iraniens et européens? Les réponses et analyses de Laurence Nardon dans ce nouvel épisode de New Deal.

Tous les mercredis, New Deal décortique l'actualité politique américaine. New Deal est un podcast de Laurence Nardon produit et réalisé par Slate Podcasts en partenariat avec la newsletter «Time to Sign Off» (TTSO) et l'Institut français des relations internationales (IFRI).

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Musique: «Cutting It Close», DJ Freedem

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«La politique que nous ferons, c'est la politique du peuple souverain. C'est, comme le disait le général De Gaulle, la “politique de la majorité nationale”, avec trois priorités: rétablir l'ordre, rétablir l'ordre, rétablir l'ordre. Parce que je crois à l'ordre comme condition de la liberté.»

Vous aurez reconnu les mots de Bruno Retailleau, prononcés lors d'un discours le jour de son arrivée au ministère de l'Intérieur, le 21 septembre 2024. Difficile de croire qu'ils ont été choisis au hasard, tant ils sont un signal favorable pour la droite et l'extrême droite et un chiffon rouge pour le reste de l'échiquier politique. Les mots ont un sens, leur utilisation aussi, et ceux de Bruno Retailleau semblent être le résultat d'un glissement sémantique initié il y a des années et étudié par Olivier Mannoni dans son nouveau livre Coulée brune – Comment le fascisme inonde notre langue (éditions Héloïse d'Ormesson).

Olivier Mannoni est l'invité de cet épisode des interviews du Monde devant soi. Les mots du fascisme, il en est un spécialiste: entre 2011 et 2021, il a travaillé sur une traduction critique de Mein Kampf, «une expérience singulière», explique-t-il dans son précédent ouvrage, Traduire Hitler.

Son nouveau livre débute par un constat. Nous sommes en 2024: les États-Unis risquent de voir revenir au pouvoir un «milliardaire en cours de jugement devant quatre tribunaux sous quatre-vingt-onze chefs d'inculpation», nous avons une néofasciste, Giorgia Meloni, à la tête de l'exécutif italien, et des extrêmes droites qui progressent partout en Europe. Leur point commun, c'est ce langage dur et populiste, un langage qui s'immisce partout dans la société au point d'être repris par les forces démocratiques.

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Prise de son et réalisation: Aurélie Rodrigues
Montage: Paul Thébault
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Musique: «Tangled», Emmit Fenn

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Dans moins d'une semaine, les électeurs et électrices américains seront appelés à choisir leur prochain président… ou présidente. Impossible de prévoir l'issue de cette élection qui oppose la vice-présidente en poste, la Démocrate Kamala Harris, à l'ancien président républicain Donald Trump, tant les sondages sont serrés et le pays clivé.

Tous les regards seront rivés vers l'autre rive de l'océan Atlantique, le 5 novembre prochain, comme ils le sont depuis de longs mois. Et parmi ces regards, il y a celui de Rama Yade, ancienne secrétaire d'État chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'homme du gouvernement Fillon II puis déléguée permanente de la France auprès de l'Unesco. Désormais directrice Afrique et Senior Fellow Europe pour Atlantic Council à Washington –un think tank américain spécialisé dans les relations internationales–, elle bénéficie d'un poste d'observation privilégié des États-Unis. Des observations dont elle a tiré un livre, Les Leçons de l'Amérique – Nation et puissance, qui vient de sortir aux Éditions L'Harmattan.

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À moins de quinze jours de l’élection présidentielle américaine, personne ne peut en prédire l'issue, en raison des sondages plus serrés que jamais et de la présence du candidat républicain Donald Trump, dont on connaît le rapport flou aux règles démocratiques. Souvenez-vous du 6 janvier 2021 et de l'attaque du Capitole, de ses projets de vengeance en cas de retour à la Maison-Blanche et de ce plan de gouvernement que lui a préparé la très à droite Heritage Foundation, projet dont il a pris publiquement ses distances après le tollé qu'il a suscité.

Dans cette dernière ligne droite, les révélations continuent. Les dernières en dates proviennent du New York Times et de The Atlantic, qui rapportent les propos de John Kelly. Le général retraité des Marines et ancien chef de cabinet à la Maison-Blanche a estimé que l'ex-président «préfère très certainement l'approche dictatoriale dans la manière de gouverner» et qu'il «répondait à la définition du fascisme». L'adjectif «fasciste» a justement été repris dans la foulée par Kamala Harris, qui durcit le ton face à son adversaire.

Mais cela suffira-t-il à faire gagner Harris? Américaines et Américains se mobiliseront-ils pour, à leur manière, constituer un front républicain? Le monde va retenir sa respiration, la nuit du 5 novembre, et suivre de très près la situation dans les États flottants, ces fameux swing states, qui font l'élection.

Cette élection de 2024 semble avoir comme un parfum de 2016: rationnellement, tout empêhce de voir un homme comme Donald Trump revenir à la Maison-Blanche. Pourtant, rien n'est moins sûr…

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Le 24 février 2022, l'Europe se réveillait sonnée, avec une guerre à ses portes. Un choc, mais pas vraiment une surprise: les services de renseignement occidentaux avaient repéré les forces russes qui s'amassaient à la frontière avec l'Ukraine et l'invasion s'inscrivait dans la logique expansionniste et antieuropéenne de Vladimir Poutine. Mais nombreux ne purent, ou plutôt ne voulurent le voir –à Paris, mais surtout à Berlin. Un aveuglement aux multiples causes et aux funestes conséquences.

Dans ce nouvel épisode des interviews du Monde devant soi, Christophe Carron reçoit Sylvie Kauffmann, journaliste au Monde depuis 1988, ex-grand reporter et correspondante à Moscou, en Europe centrale, en Asie et aux États-Unis. Elle parle de son dernier livre, Les aveuglés – Comment Berlin et Paris ont laissé la voie libre à la Russie, qui vient de sortir en poche chez Folio.

Le livre raconte vingt-cinq ans d'errements, d'hésitations, de petites lâchetés, d'arrogance et d'erreurs géostratégiques qui ont mené finalement à la guerre en Ukraine. Sylvie Kauffmann y montre combien les facteurs qui ont permis à Poutine de s'autoriser à envahir son voisin sont multiples, évidemment. L'un domine tout de même: la complaisance du couple franco-allemand à l'endroit de Moscou, en France pour des raisons stratégiques, en Allemagne pour des raisons économiques.

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Prise de son: Marius Sort
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«Yahya Sinwar est mort. Il a été tué à Rafah par les soldats israéliens. Si ce n’est pas la fin de la guerre à Gaza, c’est le début de la fin de la guerre à Gaza.» Dans la nuit du 17 au 18 octobre, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a pris la parole après la mort du chef du Hamas, considéré comme le cerveau de l'attaque du 7-Octobre, tué dans un raid israélien dans la bande de Gaza.

Est-ce un tournant dans la guerre qui fait rage au Proche-Orient? C'est ce que pense Joe Biden, qui parle d'une «bonne journée pour Israël, les Etats-Unis et le monde» et voit là l'occasion d'un règlement politique du conflit. C'est aussi l'analyse d'Emmanuel Macron qui, lors d'une conférence de presse à Bruxelles, a dit vouloir «saisir cette occasion» et travailler «avec les partenaires israéliens, arabes, américains» à un «cessez le feu à Gaza». Mais le premier ministre israélien a posé ses conditions: «Cette guerre peut prendre fin dès demain. Elle peut prendre fin si le Hamas dépose les armes et rend nos otages.».

Dans le même temps, le conflit dure au Liban, Tsahal maintient sa pression meurtrière sur le sud du pays, au 17 octobre, on dénombrait plus 1.300 morts dûs aux bombardement israéliens et le Hezbollah a annoncé «passer à la vitesse supérieure», et déclaré avoir eu recours à des missiles de précisions contre les soldats israéliens.

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Le Kremlin a-t-il piégé Donald Trump? Y a-t-il un kompromat, des dossiers gênants qui le lient et le soumettent à Vladimir Poutine? La question revient souvent, en raison de la proximité affichée entre le président russe et son ancien homologue américain. Il semble bel et bien y avoir des liens forts entre Moscou et Trump, mais c'est un peu plus compliqué qu'un simple chantage à la sextape.

C'est ce qu'explique Antoine Vitkine, journaliste, écrivain et réalisateur spécialiste des relations internationales, dans le documentaire Opération Trump – Les espions russes à la conquête de l'Amérique, diffusé le dimanche 20 octobre à 21h05 sur France 5, en partenariat avec Slate. C'est un film fascinant, qui plaira beaucoup à celles et ceux qui ont regardé The Americans, cette série qui met en scène deux agents russes infiltrés aux États-Unis. Antoine Vitkine y montre que la proximité entre Trump et la Russie est le fruit d'une opération entamée avant même la fin de la Guerre froide.

Tout débute il y a quarante ans. Vladimir Poutine est alors un simple agent du KGB stationné à Dresde, en Allemagne de l'Est, et Donald Trump est un entrepreneur immobilier à succès. À ce moment-là, les services russes doivent réagir à la menace Reagan et décident de changer de stratégie. Après avoir joué avec la gauche américaine, ils décident d'infiltrer la droite républicaine, comme l'expliquent d'anciens agents russes dans le documentaire.

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C'est dans une guerre sans fin qu'Israël entraîne le Proche-Orient. Déterminé à détruire le Hezbollah, l'État hébreu multiplie les attaques sur le sol libanais en prenant de nombreuses libertés avec le droit international. Ce jeudi 10 octobre encore, des frappes de Tsahal sur Beyrouth ont tué vingt-deux personnes et en ont blessé 117 autres. Et les soldats de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), ces casques bleus déployés dans le sud du pays, ont été la cible de tirs israéliens à Naqoura.

En parallèle, le monde attend la réplique de Tel-Aviv à l'attaque de missiles de Téhéran du 1er octobre. Une attaque qualifiée «d'agressive mais imprécise» par le ministre de la Défense israélien, le pourtant modéré Yoav Gallant, qui promet en retour une «attaque meurtrière, précise et surtout surprenante».

Et c'est cette réponse qui inquiète la communauté internationale et tend sérieusement les relations entre Benyamin Netanyahou et Joe Biden. Le président des États-Unis s'oppose fermement à une attaque israélienne contre les installations pétrolières iraniennes ou contre des sites nucléaires en Iran; un différend qui s'est terminé par l'annulation d'une visite de Yoav Gallant à Washington, le mercredi 9 octobre.

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Voilà plus d'un an qu'une guerre de haute intensité fait rage entre Israël et le Hamas, à la suite des attaques sanglantes du 7 octobre 2023. Ce conflit, qui vient de s'étendre au Liban, a fait 42.010 morts et 97.720 blessés dans la bande de Gaza, selon le dernier bilan du 9 octobre du ministère de la Santé du Hamas (des chiffres corroborés par les Nations unies). On décompte par ailleurs 1.205 Israéliens tués et 97 otages toujours retenus par le Hamas.

Le 20 mai 2024, Karim Khan, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), a réclamé des mandats d'arrêt à l'encontre de dirigeants israéliens et du Hamas. Dans son viseur, du côté de l'organisation terroriste palestinienne, Yahya Sinwar, Mohammed Deïf et Ismaël Haniyeh (tué à Téhéran le 31 juillet 2024) pour «des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité qui auraient été commis sur le territoire d'Israël et dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023 au moins». Côté israélien, il s'agit du Premier ministre Benyamin Netanyahou et de son ministre de la Défense Yoav Gallant pour «des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité qui auraient été commis dans la bande de Gaza à compter du 8 octobre 2023 au moins».

Pour y voir plus clair sur cette procédure lancée par la CPI, sur les pouvoirs réels de cette juridiction pénale internationale qui siège à La Haye (Pays-Bas) et sur le fonctionnement du droit international, Clara Gérard-Rodriguez, avocate au barreau de Paris spécialisée en droit pénal, est l'invitée du Monde devant soi.

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Dans ce premier épisode des «Interviews du monde devant soi», Christophe Carron reçoit la journaliste et essayiste Peggy Sastre à l’occasion de la sortie de son nouveau livre, «Ce que je veux sauver». Un plaidoyer pour une théorie politique et philosophique accusée de tous les maux, en difficulté dans de nombreuses sociétés, dont la nôtre: le libéralisme. Un plaidoyer écrit après le choc consécutif à l’attaque du 7 octobre, le massacre d’israéliens par le Hamas.

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Musique: «The color of sound» – Hamish Fletcher Huntley

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