Chaque jour sur RFI, vivez la mutation de l'économie africaine. Chefs d'entreprises, décideurs, africains de tous bords et de toute condition témoignent dans Afrique Economie, votre rendez-vous de l'Economie africaine sur RFI. Diffusions : 05h53, 08h48. Retrouvez les sujets traités par cette émission sur RFI SAVOIRS. http://savoirs.rfi.fr
L'État guinéen a pris le contrôle de l'opérateur téléphonique Areeba Guinée, jusque-là détenu par le groupe sud-africain MTN. Au-delà de l'affirmation d'une souveraineté de la Guinée sur son secteur des télécommunications, le défi sera de relancer un opérateur qui a pris beaucoup de retard dans la modernisation de ses infrastructures.
En Guinée, les autorités de Conakry ont pris le contrôle de l'opérateur MTN, 21% du marché des télécom du pays, sans avoir à racheter cette filiale du groupe sud-africain, mais en effaçant sa dette. « Quand un opérateur ne paie pas ses licences et ses fréquences, soit on lui retire ses licences et ses fréquences, soit il doit acquitter cette somme, souligne Stéphane Lelux, ingénieur réseau et président du groupe de conseil Tactis. MTM avait accumulé une dette de plus de 100 millions de dollars, qui a été convertie en titres, par le transfert de la dette en capital pour l'État guinéen. »
Par cette quasi-nationalisation de MTN Guinée, les autorités de Conakry espèrent concrétiser leurs ambitions de souveraineté, déjà affichées dans le secteur aérien, et rééquilibrer un marché des télécom largement dominé par Orange Guinée, co-détenu par Orange et Sonatel.
« L'ambition du président était de relancer un certain nombre de sociétés emblématiques pour les Guinéens, et Guinée Télécom en fait partie, explique le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo. Il s'agit de regrouper, dans une entité étatique, la gestion des infrastructures pour avoir un socle technologique commun, et un opérateur mobile qui vienne un peu redistribuer les cartes, dans lesquelles un seul opérateur, aujourd'hui, s'est adjugé plus de 80 % du marché. »
Guinée Télécom et MTN pourraient donc fusionner. Mais il faudra des compétences et rattraper un retard important dans les investissements. « Aujourd'hui, il y a moins de 1 000 tours qui appartiennent à MTN, dont un peu moins de 800 sont opérationnelles, remarque Stéphane Lelux. Orange en a 2 700 ! Aujourd'hui, pour créer un opérateur d'ambition nationale face à Orange, la seule option, c'est d'investir dans au moins 1 000 à 1 500 tours nouvelles. Ensuite, il va falloir investir aussi dans une nouvelle génération de réseau, puisqu'il faudrait passer de la 4G à la 5G. On parle au minimum de 100 millions de dollars. »
Deux options sont possibles selon l'expert : le financement par un nouveau partenaire du secteur – Maroc Telecom, Axian ou Airtel –, mais qui exigerait probablement la majorité des parts dans Guinée Telecom, ce que ne souhaitent pas les autorités de Conakry ; ou un partenaire financier pur, plus un partenaire technique en simple contrat de service, la solution de long terme choisie au Bénin par la SBIN, la Société béninoise d'infrastructures numériques.
À lire aussiL'entreprise de télécom Orange française affiche ses bons résultats financiers en Afrique
La circulaire relative à l’exécution de la loi de finances 2025 de l’État du Cameroun, prévoit une fiscalité spéciale pour lutter contre la déforestation. Parmi les mesures, est acté un abattement de 20% de la valeur FOB (valeur du produit embarqué dans un bateau pour exportation, NDLR) pour l'hévéa, le cacao et le bois en grumes, et qui disposent « d'un certificat délivré par le ministère technique compétent, attestant de leur conformité aux normes de lutte contre la déforestation ». Une mesure qui interroge les experts du secteur.
Samuel Nguiffo est le directeur du Centre pour l'environnement et le développement (CED) à Yaoundé, capitale du Cameroun. Avocat, il a fait de la lutte contre la déforestation l'un de ses chevaux de bataille. S'il voit dans cette mesure une volonté de répondre aux nouvelles normes européennes, il s'interroge sur la certification.
« Pour le bois, il n'y a pas de norme en matière de lutte contre la déforestation dans la législation camerounaise. Donc, on ne voit pas très bien à quoi est-ce que cet article 10 de la loi des finances fait référence en parlant d'attestation de conformité aux normes en matière de lutte contre la déforestation », questionne-t-il. En plus des recherches menées par son organisation, « on peut avoir une attestation de conformité à la législation forestière, mais quand on regarde le contenu de la législation forestière, on ne garantit pas la durabilité de l'exploitation du bois ».
Au-delà de la question de l'applicabilité de cette mesure, Samuel Nguiffo s'inquiète du message que ferait passer cette mesure. « C'est un message qui dit, ''vous pouvez continuer à couper du bois en grumes, et vous pourrez même avoir un abattement à l'exportation'' », détaille, déçu, le défenseur de l'environnement. « Je me serais attendu à ce qu'il y ait un abattement de cette nature-là pour les compagnies qui exportent du bois transformé. Donc il y a une incitation à aller le plus loin possible dans la transformation, à aller vers des produits finis », poursuit-il, estimant que cela pousserait les compagnies à investir dans la transformation au Cameroun. Et de conclure : « Je suis d'avis qu'il faut décourager totalement les exportations de bois en grumes. »
Alain Karsenty, économiste et chercheur au Cirad, est spécialiste de ces questions. Pour lui, une manière d'encourager la production de matières premières ou de produits agricoles ou forestiers durables, « c'est de jouer sur la fiscalité ». Donc oui, pour lui, ce type d'initiative « est une bonne chose ». Cependant, il s'étonne des choix réalisés par les autorités camerounaises. « C'est une baisse unilatérale de 20% sur la taxe d'exportation, c'est quand même beaucoup. C'est très étonnant parce qu'ils sont en tension budgétaire. Donc là, ça veut dire qu'ils acceptent de faire des sacrifices budgétaires », constate l'expert.
Lui préconise plutôt un « bonus malus » pour ne pas peser sur les États déjà sous tensions budgétaires. « Les systèmes que je propose sont des systèmes dans lesquels ils ne perdent pas d'argent, puisque qu'il y a du bonus que s'il y a du malus. C'est-à-dire, le malus, c'est qu'on augmente progressivement une taxe sur les produits qui sont non certifiés, non durables, non tracés », détaille-t--il.
Pour Alain Karsenty, nul doute qu'il s'agit d'une mesure prise pour s'aligner sur les recommandations du Fonds monétaire international, ceci afin de pouvoir décaisser les 183 millions de dollars de prêt obtenu auprès du Fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité de l'organisation.
À écouter aussi, dans l'émission C'est pas du ventDans le sud-est du Cameroun, l'éthnocide silencieux des peuples de la forêt
À lire aussiCameroun: comment l'exploitation forestière échappe au contrôle de l'Etat
Deux véhicules sur trois produits en Afrique du Sud sont destinés à l’export, principalement vers l’Union européenne et les États-Unis. La nouvelle administration Trump rend l’avenir de la filière automobile sud-africaine bien incertain.
De notre correspondant à Johannesburg,
L’industrie automobile sud-africaine compte sur les États-Unis : en 2023, c’est plus de 1 milliard d’euros d’exportations. Et si le protectionnisme de Donald Trump pourrait avoir un impact dévastateur pour l’Afrique du Sud, Norman Lamprecht, du Conseil économique de l’automobile en Afrique du Sud, reste confiant : « Aucun pays n’est autosuffisant. Chaque pays importe et exporte. Et je pense qu’il faut aussi être réaliste vis-à-vis de ce qui est possible et ce qui ne l’est pas, parce que vous avez toujours besoin d’importer depuis d’autres pays — des matières premières pour les véhicules électriques en provenance d'Afrique du Sud et d’Afrique par exemple. »
Selon le spécialiste du secteur, « les États-Unis risquent alors d’être perdants si toutes ces opportunités sont saisies par des pays comme la Chine. Je pense donc qu’il faut vraiment être réaliste, et je suis sûr que le président Trump a beaucoup de conseillers à ce sujet. »
Reste que Donald Trump affiche une certaine hostilité vis-à-vis de l’Afrique du Sud, et des Brics en général. Le doute plane concernant l’avenir de l’Agoa, un pacte commercial mis en place par les États-Unis dans les années 2 000, qui favorise les échanges de marchandises avec certains pays africains, monnayant très peu de droits de douane.
Un pacte qui a permis un boom des exportations de véhicules sud-africains, +500 % en un peu plus de 20 ans. « Si Trump revient sur la participation de l’Afrique du Sud au sein de l’Agoa, cela affectera notre industrie nationale », assure Brandon Cohen, porte-parole de l’Association nationale des concessionnaires automobiles.
L’avenir de ce traité sera donc décisif pour l’industrie automobile sud-africaine. Mais pour l’économiste Xhanti Payi, il y a également d’autres menaces avec ce retour de Trump au pouvoir. « Aujourd’hui, on ne peut pas savoir quelles seront les futures relations économiques avec les États-Unis. Mais moi, ce qui me préoccupe, ce sont les répercussions sur l’Afrique du Sud des politiques menées par les États-Unis dans son propre pays, précise-t-il. Des droits de douane qui ne seront peut-être pas appliqués à l’Afrique du Sud, mais à d’autres partenaires commerciaux, et qui pourront avoir une incidence sur les prix et les taux d’intérêt. Avec un impact sur la finance mondiale qui nous affectera. Donc, oui, l’inquiétude est là ».
Une baisse des exportations sud-africaines pourrait aussi pousser des concessionnaires présents en Afrique du Sud à reconsidérer leur implantation dans le pays.
À lire aussiPrésidentielle américaine : la victoire de Donald Trump vue d’Afrique
Ce lundi 20 janvier, Donald Trump devient à nouveau président des États-Unis. Sa politique va être suivie de près par beaucoup sur le continent africain, notamment au Kenya. Joe Biden et William Ruto s’étaient rapprochés. Le chef d’État kényan avait même été reçu en grande pompe à Washington l’année dernière. Les industriels kényans particulièrement vont suivre avec attention les premières mesures de l’administration Trump, les États-Unis figurant parmi les plus importants marchés d’exportation du pays.
De notre correspondante à Nairobi,
Les États-Unis représentaient en 2023 le cinquième marché à l’exportation du Kenya, selon des chiffres des autorités kényanes. Des exportations qui ont augmenté sous l’Agoa, la loi sur la Croissance et les opportunités économiques en Afrique qui permet aux producteurs kényans d’exporter leurs produits vers les États-Unis sans droits de douanes. Mais le programme se termine en fin d’année et l’administration Trump pourrait affecter son renouvellement.
« Le nouveau président Trump a un objectif assez clair en ce qui concerne la promotion des entreprises américaines. Il veut une relation bilatérale qui revient à : je gagne, tu gagnes », explique Tobias Alando, le PDG de l’Association kényane des fabricants. Des échos reçus par le PDG, l’Agoa pourrait être renouvelée, mais avec de nouvelles contraintes. « Ça nous inquiète parce que nous ne sommes pas à des niveaux comparables en termes de puissance économique, de marchés, de technologies... Donc, nous ne pouvons pas négocier avec les mêmes exigences », souligne Tobias Alando.
À lire aussiSommet États-Unis-Afrique: le futur très flou de l'Agoa [3/3]
Une inquiétude partagée par un grand nombre d'industriels kényans. Si l’Agoa n’était pas renouvelée, les emplois créés grâce à cette loi disparaîtraient, craint-il. « Je reçois constamment des appels des fabricants de textiles qui me demandent des nouvelles. Le secteur du textile serait le plus affecté, car c’est celui qui exporte le plus vers les États-Unis. Et probablement les produits frais. Les autres produits bruts devraient réussir à compenser avec d’autres partenaires commerciaux », détaille encore Tobias Alando.
Le Kenya porte notamment ses espoirs sur l’Union européenne. Un accord commercial a été signé en 2023, garantissant un accès sans taxes douanières aux produits kényans importés dans l’UE. Mais le gouvernement de Trump pourrait avoir des conséquences plus larges sur l’économie kényane. « Nous ne savons pas comment vont réagir les Républicains une fois à la Maison Blanche. Il pourrait y avoir des coupes en termes d’aide au développement ou des demandes faites en termes d’échanges commerciaux », insiste XN Iraki, économiste et professeur à l'Université de Nairobi.
« Ce qui est sûr, c’est que le secteur de la santé est très dépendant de l’aide américaine, notamment la lutte contre le VIH. Nous avons aussi un certain nombre d’agences américaines qui sont basées au Kenya, qui créent de l’emploi. Donc, un changement de politique étrangère pourrait avoir des conséquences pour le Kenya », analyse-t-il. Autre enjeu : les transferts d’argent issus de l’émigration. Les États-Unis en sont la première source pour le Kenya.
À lire aussiL'Union européenne et le Kenya signent un accord de partenariat économique «historique»
Les opérateurs économiques sont avant tout inquiets et dans l’attente d’un apaisement depuis octobre et l'aggravation progressive de la brouille diplomatique entre Paris et Alger. À part quelques signaux récents de tension dans le commerce du blé ou des retards dans le redémarrage de Renault en Algérie, le commerce bilatéral n'a pas subi de perturbation majeure.
Les signaux de tension existent sur le terrain économique entre l’Algérie et la France. Le groupe français Renault n’a toujours pas obtenu l’autorisation de relancer sa production, alors que le constructeur français s'était adapté aux nouvelles réglementations algériennes. « Renault a fait de gros efforts d'investissement pour demander à ses sous-traitants de fabriquer en Algérie, souligne Michel Bisac, le président de la Chambre de commerce algéro-française. Donc, normalement, Renault devrait obtenir ses autorisations. Mais le contexte politique n'est pas du tout favorable. »
À lire aussiLe chef de la diplomatie française «prêt à aller à Alger pour échanger avec les autorités»
Le blé français est également boudé par l’Algérie depuis octobre, un seul bateau est parti sur cette campagne, soit 31 000 tonnes, contre 1,6 million de tonnes habituellement, mais pour des raisons qui sont loin d'être uniquement politiques. « La qualité était vraiment mauvaise en début de campagne, souligne le courtier en céréales Damien Vercambre. Les silos portuaires ont commencé à la travailler, c’est là qu’il aurait fallu une collaboration entre la France et l'Algérie. Mais la porte s'est refermée. L'Algérie a trouvé d'autres fournisseurs, essentiellement de mer Noire. »
Pour l'heure, la brouille diplomatique entre Paris et Alger a surtout un impact psychologique sur les opérateurs. « Nous ne voyons pas du tout l'impact aujourd’hui, observe l’homme d’affaires algérien Slim Othmani. En revanche, évidemment, les entreprises françaises s'interrogent sur les conséquences que cela pourrait avoir sur leurs activités en Algérie. ».
Inquiétude palpable parmi les adhérents de la Chambre de commerce algéro-française, qui regroupe 400 entreprises françaises et 2 400 entreprises algériennes. Son président Michel Bisac veut néanmoins temporiser. « Il faut faire attention à ce qui relève un petit peu du fantasme et de la réalité. Beaucoup d'entreprises mettent sur le dos de la situation actuelle certains blocages, mais c'est peut-être aussi parce qu'il y a des excès de zèle de l'administration algérienne. »
Concrètement, il n'y a pas de perturbation majeure du commerce bilatéral, en 2024, selon les derniers chiffres des douanes. Les exportations de l’Algérie vers la France ont diminué de 12 %, mais les achats français de gaz naturel liquéfié algérien ont augmenté. Dans le même temps, les exportations de la France vers l’Algérie ont grimpé de 8 %. Et ce sont des fluctuations annuelles courantes. « Il faut être mesuré parce que les exports comme les imports de la France sont erratiques, rappelle Dhafer Saidane, professeur à Skema Business School. Il y a des années où le taux de croissance des imports et des exports est positif, d'autres années où il est négatif. En l'état actuel des choses, on ne peut pas tirer de conclusions structurelles. Pour moi, il n'y a pas de rupture commerciale. » Il est trop tôt, estime l'économiste, pour mesurer les conséquences éventuelles du différend politique franco-algérien.
À lire aussiAlgérie-Maroc-France: les implications économiques du rapprochement entre Paris et Rabat
Le Togo est un gros consommateur de poisson : plus de 105 000 tonnes en 2022 selon le plan d'investissement dans la filière. Mais le pays n'en produit qu'une petite part localement. Deux milliards de francs CFA devaient être investis en 2024 pour le développement du secteur. Certains acteurs n'ont pas attendu pour se lancer dans l'aventure. À 200 kilomètres au nord de Lomé, dans le petit village de Nangbéto, se trouve Lofty Farm, la plus grosse ferme d'élevage de poissons du pays.
Avec notre envoyé spécial à Nangbéto,
Après un premier essai dans la banlieue Est de Lomé, au Togo, Pierrot Akakpovi, transitaire de formation, décide d'aller s'installer sur le site du barrage hydroélectrique « Fin digue de Nangbéto ». Là-bas, 12 000 hectares dont 2 à 6 hectares de terre ferme sont exploités. La profondeur de l'eau y est idéale, comprise entre 5 et 20 mètres. L'entrepreneur détaille les avantages de ce site : « Il y a la profondeur, la qualité de l'eau et les critères environnementaux. C'est plus spacieux. Le barrage de Nangbéto fait 180 km². » Le lieu est bien trouvé.
Pierrot Akakpovi y produit des aliments pour la consommation des poissons, sa conservation et la mise en carton. Il emploie 300 personnes. Ce jour-là, le moulin tourne. On est à la production des aliments. Komi est sur la machine pour moudre un mélange de farine de blé, de maïs, de soja, de la sonde, du manioc sec et des asticots. « S'il n'y a pas de coupure de courant, on fait 230-250 sacs. Mais si la machine a des problèmes, on n'atteint pas cela », explique Komi.
À lire aussiEn Afrique, la pisciculture paysanne, une solution locale
Dehors, des bacs au sol contiennent des milliers d'alevins qu'il faut nourrir et oxygéner. Nicolas surveille. Un aérateur très bruyant tourne en continu. Le processus est long pour arriver aux gros poissons d'au moins 500 grammes. « Nous sommes à plus de 13 tonnes de nourrissage par jour avec un prix moyen de 800 francs CFA. Cela fait plus de 10 millions de francs CFA que l'on jette dans l'eau chaque jour », souligne Pierrot Akokpovi.
Le Togo a besoin de 6 000 à 7 000 tonnes de tilapia chaque année, et Pierro Akakpovi souhaite apporter sa pierre à l'édifice. « Nous sommes aujourd'hui à près de 30-35% de production en 2024. Cette année, nous souhaitons viser les 50%, ce qui voudrait dire que nous serions autour de 3 500 tonnes cette année », précise le patron. Une production pour l'instant consacrée uniquement à la consommation locale.
À lire aussiDévelopper et valoriser la pisciculture en Côte d'Ivoire
Début janvier, des dizaines de milliers de visiteurs ont rejoint le CES (Consumer Electronics Show), gigantesque salon de la technologie, à Las Vegas. Et pour la première fois, un pavillon africain était présent. L'occasion de se montrer, en particulier pour des start-ups marocaines.
De notre correspondant à Las Vegas,
Il est un peu difficile à trouver, presque caché derrière la centaine de stands coréens. Mais le pavillon africain est bien là, à Eureka Park, l'espace du CES réservé aux start-ups. C'est une première. « Commencez petit, voyez grand », sourit Lamia Aamou. C'est elle qui a réuni ici un peu moins d'une dizaine de start-ups liées à l'Afrique.
Objectif : promouvoir la tech locale. « L'Afrique a des besoins aujourd'hui. Et elle sait innover pour elle, c'est-à-dire que ces innovations, dans un premier temps, elles sont faites pour résoudre des vrais problèmes à destination des Africains. Notre challenge à nous, c'est comment faire pour que ces innovations, qui sont à destination des Africains et qui marchent très bien aujourd'hui, puissent atteindre le niveau mondial », développe Lamia Aamou.
À lire aussiCES de Las Vegas: «Pour l'automobiliste, l'IA va tout changer»
Franco-marocaine, elle a profité de ses contacts avec l'UM6P, l'université Mohammed VI Polytechnique, pour trouver des « pépites ». Sensebiotek par exemple, avec son nez électronique. « On a développé un dispositif médical pour dépister l'odeur des maladies. Quand une maladie entre dans notre corps, notre odeur change du fait du métabolisme et des réactions immunitaires qui se passent à l'intérieur du corps. », explique le docteur Nabil Moumane
Dans le stand voisin, on retrouve une autre start-up médicale, Deep Echo, fondée par Saad Slimani, un radiologue : « C'est une start-up qui utilise l'intelligence artificielle pour faciliter l'examen échographique. Notre outil permet en fait d'automatiser tout ce qui est estimation du bien-être fœtal. C'est bon à la fois pour l'éducation, donc des jeunes internes etc, et à la fois, c'est bien pour les médecins experts, pour leur faciliter le travail. »
À lire aussiCES à Las Vegas: avec son laser, Ablatom révèle, à la vitesse de la lumière, la composition de la matière
Le siège de Deep Echo est aux États-Unis mais son activité opérationnelle est au Maroc, pays qui intéresse Peter Townshend. Cet entrepreneur californien a participé au panel sur l'investissement en Afrique : « Les coûts sont moins élevés au Maroc. Les talents risquent moins de quitter l'entreprise qu'ici. Les start-ups marocaines expliquent qu'elles peuvent tester leur concept sur leur marché. Et c'est très bien. Mais si nous sentons qu'elles ne peuvent pas élargir ce concept aux marchés américains, européens et asiatiques, nous n'investirons probablement pas. » Autre piste de financement : attirer une partie des 100 milliards de dollars envoyés chaque année depuis l'Europe par la diaspora en direction de l'Afrique.
À lire aussiAu CES de Las Vegas, la tech se révèle enjeu économique et géopolitique mondial
À lire aussiL'industrie du gaming au CES, c'est à fond la caisse !
À Maurice, le tramway introduit en 2020 est devenu un gouffre financier. Baptisé Metro Express, ce nouveau mode de transport en commun est destiné à désengorger le trafic entre les villes. Mais il accuse un déficit annuel de 300 millions de roupies, l'équivalent de 6 millions d'euros. Le nouveau gouvernement, en poste depuis novembre 2024, réclame des comptes et veut stopper l'hémorragie financière d'un projet qui plombe lourdement les finances publiques.
De notre correspondant à Port-Louis,
Présenté comme l'un des plus grands chantiers jamais entrepris à Maurice, Metro Express est devenu, selon le nouveau gouvernement installé en novembre, un gouffre financier insoutenable. Dans une déclaration à l'Assemblée nationale, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a placé le réseau ferroviaire en tête des sociétés étatiques déficitaires et a estimé qu'il était insolvable : « Metro Express est incapable de rembourser sa dette, un emprunt de 16 milliards de roupies (l'équivalent de 330 millions d'euros, NDLR) contracté auprès de l'Inde. »
Opérationnel depuis janvier 2020, Metro Express relie les cinq villes de Maurice sur 30 kilomètres. Ses 18 trams desservent 21 stations, de Port-Louis à Curepipe. Environ 45 000 voyageurs, soit un tiers des usagers urbains, utilisent quotidiennement ce mode de transport apprécié pour son confort et sa rapidité.
Cependant, sa rentabilité pose un sérieux problème. « Les coûts des opérations sont largement supérieurs aux revenus, déplore le ministre des Transports, Osman Mahomed. Je travaille sur un plan pour assainir le lourd impact de Metro Express Ltd sur les finances publiques. On ne peut pas ad infinitum faire de sorte que la compagnie soit financée par des fonds publics. »
Metro Express dessert les zones les plus stratégiques du territoire, notamment les cinq villes du pays, ainsi que le technopole d'Ébène et la cité universitaire de Réduit. Selon la directrice générale au ministère des Transports, un compromis doit être trouvé. « Ce nouveau mode de transport a fidélisé de nombreux voyageurs à Maurice, notamment des voyageurs urbains, souligne Moheenee Nathoo. Il faudra continuer à offrir le même service, 45 000 voyageurs par jour, sans que cela impacte le coût des opérations. Nous mobilisons nos ressources au niveau de Metro Express Ltd afin de chercher à rendre le service rentable et de peser moins sur le budget national. C'est très important. »
Afin de rationaliser le service, le gouvernement envisage plusieurs mesures : une augmentation du prix du ticket – qui vaut en moyenne moins d'un euro en ce moment –, une révision des conditions de gratuité du service pour les seniors et les étudiants, ainsi qu'un report des prochains développements.
Face aux critiques concernant le déficit du projet, les anciens administrateurs de Metro Express défendent un projet stratégique avec des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux à long terme.
À lire aussiLe téléphérique urbain, une solution qui monte
Poumon économique de l'économie marocaine, le secteur du tourisme a réalisé des records en 2024, en générant plus de 10 milliards d'euros de revenus. Avec 17,4 millions de visiteurs, le Maroc devient le pays le plus visité du continent africain et ne compte pas s'arrêter en si bon chemin : 30 millions de visiteurs sont attendus en 2030.
Les chiffres vont au-delà des objectifs de la feuille de route fixée par le gouvernement. Le Maroc bat son record absolu en terme de fréquentation avec une augmentation de 20% de visiteurs en 2024 par rapport à l'année précédente et tient la première place du podium sur le continent. Avec 12,7 milliards d'euros, l'industrie touristique égyptienne génère toujours davantage de revenus, mais en nombre de visiteurs, c'est bien le Maroc qui la surpasse.
À lire aussiLe Maroc bat des records de fréquentation touristique en 2024
En tête des destinations privilégiées : Marrakech, qui cumulait déjà plus de 10 millions de nuitées enregistrées à la fin du mois de novembre. Ce couple venu du département de la Manche en France visite Marrakech pour la première fois. Ils confient : « On est venu là pour découvrir premièrement. Et puis deuxièmement, on est venu rechercher le soleil, la chaleur. Chez nous, il fait 5-6°, ici, il y a quand même presque 20° de plus. C'était le but recherché ».
Autre destination qui connaît une forte croissance : le tourisme balnéaire à Agadir et ses environs, prisés des amateurs de surf. Renée a voyagé avec ses trois adolescents depuis les Pays-Bas. Elle profite du soleil de décembre à Taghazout et se prépare à entrer dans l'eau en combinaison pour profiter des vagues : « En fait, c'est ma deuxième fois. J'étais là l'année dernière et j'ai beaucoup aimé, donc j'ai décidé de revenir. Pourquoi ? Parce que c'est super joli. Le temps est magnifique et c'est super pour apprendre à faire du surf. »
À lire aussiLes vacances au Maroc, trop chères pour les Marocains
À ses côtés se tient Oussama, avec ses longs cheveux bouclés et dorés par le sel et soleil. Il est aujourd'hui professeur de surf à temps plein : « Il y a beaucoup de touristes, et d'année en année, ces plages deviennent de plus en plus connues. Il y a des gens qui viennent de partout dans le monde. »
Même si les problèmes liés au surtourisme commencent déjà à faire surface au Maroc, le gouvernement préfère se féliciter pour ces bons chiffres, en très grande partie imputables aux contrats qui ont pu être signés avec les compagnies low cost. À titre d'exemple, pas moins de 34 lignes à petit budget relient la France au Maroc.
« Cette croissance est due à une stratégie efficace, notamment l'amélioration de la connectivité aérienne avec des vols directs vers les principaux marchés émetteurs. Aussi, il y a eu des efforts de promotion et les performances de l'équipe de football nationale du Maroc au Mondial du Qatar qui ont renforcé le rayonnement international du Maroc », assure Zoubir Bouhoute, expert du secteur.
Si à ce jour, 70% des touristes étrangers sont Européens, le Maroc entend attirer de plus en plus de touristes chinois, brésiliens ou canadiens en ciblant ces marchés et en menant des campagnes de promotion.
À lire aussiMaroc: le tourisme retrouve des couleurs, un an après le séisme
Sénégal, Namibie, Ouganda, Mozambique... les projets gaziers et pétroliers pullulent sur le continent. Pour 2025, le mot d’ordre semble rester le même : explorer mieux pour exploiter plus.
« 2025 sera l’année du "Drill baby drill" en Afrique », martelait NJ Ayuk, président de la Chambre africaine de l’énergie, sur la chaîne Arise News il y a quelques jours. Forer la terre partout où il le faudra, selon le lobbyiste en chef du secteur de l’énergie en Afrique, qui reprend le slogan de campagne de Donald Trump. « Nous allons forer partout sur ce continent. Les gouvernements doivent simplement mettre les foreurs du bon côté de la fiscalité pour avancer dans ces projets, poursuit-il. Je suis très enthousiaste. Nous allons accueillir l’administration Trump à bras ouverts et nous sommes prêts à travailler avec elle. »
L’exemple namibien déchaîne les passions. Le pays n’avait jamais sorti une goutte de pétrole et l’année dernière, plusieurs gisements, dont un estimé à 10 milliards de barils, y ont été découverts.
Le projet gazier offshore mauritano-sénégalais Grand Tortue Ahmeyim suscitait aussi de grands espoirs lors de son lancement, mais il n’a débouché sur aucune autre découverte majeure, rappelle Benjamin Augé, chercheur à l’Institut français des relations internationales. « Depuis 2015, depuis la découverte de Grand Tortue, il y a eu énormément d’intérêt et finalement, ça a été largement douché. La production est cyclique et, à partir du moment où il y a une découverte dans un endroit, il y a un phénomène moutonnier qui se met en place, où toutes les majors accourent, mais il n’y a pas forcément davantage de découvertes. Ça a été le cas de l'Ouganda, ça a été le cas du Kenya. Il y a eu beaucoup de déceptions. Mais là, ce dont je vous parle en Namibie, c’est du “prouvé” — probablement autour des 500 000 barils par jour au moins. Ce genre de cas est rarissime ».
À lire aussiLe Sénégal et la Mauritanie deviennent producteurs de gaz
L'Algérie envisage de lancer des projets d’exploration d’hydrocarbures sur ses côtes ; la Libye se prépare à lancer son premier appel d’offres pour de la prospection depuis 2011 ; tous les pays producteurs s’agitent, mais pas simple de trouver les investissements. « Le contexte global mondial est à la baisse des investissements pétroliers et gaziers, poursuit Benjamin Augé, l’enveloppe qui reste, à peu près 1 000 milliards de dollars, va plutôt dans les zones faciles, où la gouvernance est plutôt bonne. On prend des risques dans des zones ou la sécurité n’est pas correcte et la gouvernance est mauvaise uniquement lorsque les découvertes sont très importantes. Donc, en Afrique, le cas le plus évident, c’est le Mozambique. Les projets de Total et d’ExxonMobil vont un jour se lancer parce que ce sont des projets avec des réserves absolument énormes ».
Cette volonté d’aller plus loin se cogne à la réalité de l’investissement. L’idée de NJ Ayuk de la Chambre africaine de l’énergie est la suivante : stopper les financements verts pour l’Afrique et aller chercher l’argent du côté des banques américaines qui se retirent les unes après les autres de l’Alliance bancaire pour la neutralité carbone.
À lire aussiAvec le retour de Trump, des banques américaines se retirent d'une alliance pour le climat initiée en 2021
Les cinémas de Côte d’Ivoire ont connu une année charnière en 2024, avec des ouvertures de salles et un chiffre d’affaires en croissance d’au moins 13 % par rapport à 2023, avec plus d’un milliard de francs CFA sur les dix premiers mois de l’année. Pour mesurer la dynamique du secteur, l’Onac-Ci, l’Office national du cinéma, publie le Côte d'Ivoire Cinéma - Box Office pour mettre un coup de projecteur sur le secteur, redynamisé, de l’exploitation cinématographique.
De notre correspondant à Abidjan,
La file d’attente s’allonge devant le Majestic Ficgayo. Des adolescents et des familles sont venus s’offrir une séance au cinéma de Yopougon, la plus grande commune d’Abidjan, pour la fin des vacances. Le ticket coûte 3 000 francs CFA pour un adulte, 500 francs de moins pour les enfants. Popcorn dans les mains, Franck est venu avec sa copine. « C’est la deuxième fois que je viens au cinéma de ma vie, confie le jeune homme. Nous sommes venus d’abord parce que c’est la période des fêtes. On a plus de temps, on voulait en profiter pour venir regarder un film au cinéma parce que c’est une autre expérience avec le grand écran. »
Dans la salle de 300 places, le couple fait partie des 90 spectateurs présents. À l’écran, c’est Sonic 3, avec Jim Carrey, qui est projeté, un blockbuster familial américain. Les films produits ou coproduits aux États-Unis représentent 80 % de la part de marché des 280 000 entrées enregistrées sur les dix premiers mois de l’année 2024, selon le Box Office et, en moyenne, par séance, il faut compter une quinzaine de spectateurs.
Nancy Aka dirige Majestic One, premier exploitant du pays, qui tire 40 % de son chiffre d’affaires de la billetterie — le reste étant complété par la confiserie (30 %), la vente d’espaces publicitaires avant les séances (15 %), et la location de salles, entre autres. Pour la directrice générale du groupe ivoirien, il y a des formules gagnantes avec les spectateurs ivoiriens. « Ils adorent l’horreur !, observe-t-elle. On va dire qu’on a 35 % de notre public qui est âgé de 16 à 24 ans. Eux, ils vont vouloir des émotions fortes donc ils vont préférer l’horreur et les films d’action. Notre deuxième grand public, ce sont les 25-35 ans. Eux ont plutôt tendance à préférer la comédie. Donc, ça nous donne le top 3 en termes de genre qui marchent dans nos salles : horreur, ensuite action et enfin la comédie. »
À cela s’ajoutent les films d’animation familiaux. Sur les dix premiers mois de l’année, Vice-Versa 2 s’octroie la première place, en attendant les bilans de Vaiana 2, Mufasa et Sonic, taillés pour les vacances de Noël. Dans ce contexte, les films ivoiriens sont moins exposés — une demi-douzaine ont été exploités en 2024, pour une part de marché inférieure à 5 %, avant tout des comédies, le genre-roi dans l’industrie ivoirienne, notamment incarné par l’acteur Michel Gohou, vedette du Gendarme d’Abobo. En 2023, Marabout Chéri de la réalisatrice et comédienne Khady Touré s’était aussi hissé à la deuxième place des longs-métrages les plus vus au box-office.
Majestic One a passé près d’une décennie en quasi-monopole avec ses sept écrans, dont un ouvert à Yamoussoukro fin 2023. Depuis avril 2024, le groupe ivoirien voit sa position dominante remise en cause avec l’inauguration à Abidjan du complexe du français Pathé Cinémas. Six écrans, des projecteurs 4K et des tarifs bien plus conséquents, à partir de 4 000 francs CFA.
Une compétition accueillie avec appréhension, mais finalement acceptée par Nancy Aka. « Ce n’est pas n’importe quel concurrent, concède celle qui tient les rênes de Majestic One depuis un an. Ils ont cent ans d’expérience, nous n’en avons que dix, et ils ont beaucoup plus de moyens. Mais le fait qu’ils soient venus s’installer en Côte d’Ivoire, ça prouve que nous avons eu raison de nous lancer il y a dix ans, en rachetant la salle de l’hôtel Ivoire en 2015. »
Huit mois après l’entrée de Pathé sur le marché, la dirigeante juge que les tarifs pratiqués par Pathé induisent différents positionnements pour les deux sociétés. La société au coq occupe le terrain du premium, quand les cinémas Majestic ont l’ambition de la proximité. « Une salle a souffert quand même, celle de l’Ivoire, souffle Nancy Aka. Ça fait dix ans qu’elle est ouverte, et cette concurrence nous pousse à envisager des changements. » Jusqu’à rééquiper la salle de l’Ivoire ? « Joker », répond-elle.
À lire aussiAudiovisuel en Côte d’Ivoire: des initiatives privées pour pallier le manque de main-d’œuvre
Avec l’arrivée de Pathé, la Côte d’Ivoire compte désormais quinze écrans, dont treize à Abidjan, en comptant celui de l’Institut français, qui n’a pas une vocation commerciale. C’est encore loin de l’âge d’or du cinéma en Afrique de l’Ouest des années 1970 et 1980, quand le pays comptait une cinquantaine de salles réparties dans tout le pays. Aujourd’hui, l’une des priorités de la politique culturelle ivoirienne est de relancer des salles sur l’ensemble du territoire, selon Germaine Asso, qui suit l’exploitation à l’Office national du cinéma. « En 2024, il y a eu, je peux dire, un coup de fouet, avec le complexe de Pathé et l’ouverture de l’écran à Yamoussoukro à l’hôtel Président. C’est cette volonté-là du ministère de la Culture de rapprocher le cinéma de la population pour que les Ivoiriens puissent aller en salle. »
Pour 2025, l’Onac-Ci pousse pour la réouverture d’une salle à Bouaké, la deuxième ville du pays. C’est également l’objectif de Majestic One, qui entend par ailleurs lancer un cinéma itinérant. Avec une idée derrière la tête : tester le marché dans d’autres communes d’Abidjan, mais aussi dans d’autres villes de Côte d’Ivoire. Et pourquoi pas y recréer des cinémas, en espérant un soutien des pouvoirs publics.
À lire aussi Cinéma en Afrique : « Les femmes participent à l’essor de l’industrie », dit Emma Sangaré
Your feedback is valuable to us. Should you encounter any bugs, glitches, lack of functionality or other problems, please email us on [email protected] or join Moon.FM Telegram Group where you can talk directly to the dev team who are happy to answer any queries.