L'histoire contemporaine de l'Afrique à travers ses grands hommes. Illustrée d'archives sonores et de témoignages des acteurs encore vivants. Nul n'a le droit d'effacer une page de l'histoire d'un peuple, car un peuple sans histoire est un monde sans âme. Une émission présentée par Alain Foka. *** À partir du 6 avril 2019 : Diffusions le samedi vers toutes cibles, à 08h10 TU et à 22h10 TU. Journaliste coordinatrice d’émission : Delphine Michaud. Réalisateur : Olivier Raoul. Retrouvez les sujets traités par cette émission sur RFI SAVOIRS = http://savoirs.rfi.fr/
Mali, mardi 19 novembre 1968. Il est 7 heures du matin, l’heure des informations à la radio nationale. Pourtant, à la place du bulletin traditionnel, le média d’État diffuse de la musique. Des chansons du vieux griot Banzoumana Sissoko qui évoquent l’époque du Grand Mali, des grands Empires. Le changement de programme suscite la curiosité des habitants de la capitale Bamako. Que se passe-t-il donc ? Peut-on craindre un coup de force ? Où se trouve le président Modibo Keïta ?
Modibo Keïta ne peut se résoudre à l’éclatement de la Fédération du Mali. Comment a-t-on pu mettre fin à une union, un regroupement qui devait servir de socle, de base à la construction de l’unité africaine ? Alors que le Sénégal de Léopold Sedar Senghor tourne vite la page, Modibo Keïta fait les yeux doux à la Côte d'Ivoire d'Houphouët-Boigny et forme l'Union des États ouest-africains avec le Guinéen Sékou Touré et Kwamé Nkrumah du Ghana.
Modibo Keïta ne peut se résoudre à l’éclatement de la Fédération du Mali. Comment a-t-on pu mettre fin à une union, un regroupement qui devait servir de socle, de base à la construction de l’unité africaine ? Alors que le Sénégal de Léopold Sedar Senghor tourne vite la page, Modibo Keïta fait les yeux doux à la Côte d'Ivoire d'Houphouët-Boigny et forme l'Union des États ouest-africains avec le Guinéen Sékou Touré et Kwamé Nkrumah du Ghana.
Premier président de la République du Mali, Modibo Keïta était un fervent partisan du panafricanisme. L’unité africaine passait même avant la souveraineté de son propre pays. Retour dans Archives d’Afrique sur le parcours de ce leader qui a marqué durablement l’histoire contemporaine du Mali et de l’Afrique de l’Ouest tout entière.
En cette année 1985, le Mozambique est au plus mal. Les accords de N’Komati signés quelques mois plus tôt n’ont pas permis de ramener la paix, et la guerre civile et son cortège de mutilations ont quasiment vidé le pays de sa population. Le développement promis lors de l’accession à l’indépendance semble bien loin au regard de cette famine qui frappe durement le pays. Au regard aussi de l’insécurité qui touche désormais la capitale Maputo.
Le 25 juin 1975, le Mozambique accède à l'indépendance. Samora Machel, l'ancien guérillero qui proclame l’accession du pays à la souveraineté internationale, hérite d'un territoire de plus de 9 millions d'habitants et d’une économie en ruine. 90% de la population est analphabète et les cadres manquent cruellement pour reconstruire la nation après le départ de la majorité des colons blancs. Une priorité s’impose : l’enseignement pour tous.
Au Mozambique, en cette première moitié de la décennie 70, le climat est particulièrement tendu entre les différentes communautés. Face à l’intransigeance et à la surdité de Lisbonne, les nationalistes sont plus que jamais déterminés à conquérir leur liberté par les armes. Tandis que les combats s’intensifient, un évènement va venir précipiter les choses : la révolution des Œillets et la chute de la dictature de Salazar au Portugal…
Dans l’ambiance des indépendances qui se succèdent, le jeune Mozambicain Samora Machel est séduit par le combat. Le déclenchement de la lutte de libération en Angola en 1961, puis l’accession à l’indépendance du Tanganyika vont l’amener à quitter la vie civile pour s’engager dans la lutte nationaliste. Qui est ce personnage qui ose défier ainsi le Portugal de Salazar ?
Au Burkina Faso, ce 15 octobre 1987, la radio diffuse de la musique militaire depuis le milieu de l’après-midi. Un peu plus tard, un communiqué laconique est diffusé.
« Peuple burkinabè, militantes et militants de la révolution démocratique et populaire. Amis du Burkina Faso, jeunesse militante d’Afrique, le Front populaire regroupant les forces patriotiques décide de mettre fin, en ce jeudi 15 octobre, au pouvoir autocratique de Thomas Sankara, d’arrêter le processus de restauration néo coloniale entrepris par ce traître à la révolution d’Août. À la faveur des méandres de l’histoire, cet autocrate s’est hissé à la tête de notre révolution pour mieux l’étouffer de l’intérieur. (…) Ouvriers, paysans, soldats, paramilitaires, intellectuels révolutionnaires, démocrates et patriotes du Burkina Faso, le Front populaire vous invite tous à soutenir fermement l’action de rectification tant attendue par tous les révolutionnaires démocrates sincères. (…) La patrie ou la mort, nous vaincrons. »
Le processus de rectification est en marche. Et curieusement, même s’ils sont un certain nombre à se rendre sur la tombe sommaire de Thomas Sankara pour un hommage, ce n’est pas l’émeute. Tout le monde attend de voir qui va revendiquer ce crime, ce putsch qui a fait 13 victimes. Comment cela a-t-il pu arriver ? Comment réagiront les partisans de Thomas Sankara ?
15 octobre 1987. C’est Jeudi, jour du sport de masse. Vêtu d’un tee-shirt blanc et d’un pantalon de jogging rouge, le président Sankara prend place dans la Peugeot 205 noire qui lui sert de véhicule présidentiel ce jour-là. Comme à son habitude, il est en retard pour sa réunion, puisqu’il est déjà 16h20 lorsqu’il arrive au Conseil de l’entente. (Rediffusion)
La réunion devait démarrer à 15h00, les autres participants sont déjà sur place. À 16h35, un véhicule s’arrête dans la cour et aussitôt résonnent les tirs des Kalachnikovs.
Si le Capitaine Sankara, avec ses discours sur la promotion d’une Afrique décomplexée, une Afrique qui doit se prendre en main, conquit les jeunes Africains de tout âge, il a dans le même temps de plus en plus de mal à conduire avec sérénité la révolution burkinabè dont il est le leader. En interne, une opposition souterraine s’emploie à diviser, à opposer les principaux acteurs du changement.
Ses ennemis sont parvenus à créer une brèche dans la confiance qui régnait entre lui et son numéro 2, Blaise Compaoré. Celui-là même qui a mené la charge le 4 août 1983 depuis Pô pour prendre Ouagadougou et lui remettre le pouvoir. Celui qu’il considère comme son frère et qui s’occupe de sa sécurité.
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