L'oignon est-il vraiment de toutes les marmites du monde ? Les ancêtres sont-ils gourmands ? Et la pomme de terre une déesse ? Vous saurez tout dans le Goût du Monde, l'émission qui parle de saveurs, d’histoires, de partage, de goûts : d’ici ou d’ailleurs. Ces goûts qui rappellent les souvenirs, les émotions, et nourrissent l’imaginaire. À vous ensuite de partager vos souvenirs et de faire chauffer les marmites ! *** À écouter, podcaster, à partager, à déguster le samedi sur RFI en temps universel à 12h10 (vers le monde sauf Paris), 16h10 (vers l'Afrique), 19h10 (vers le monde et Paris). ATTENTION, Le goût du monde remplace Radio foot internationale du lundi 22 au vendredi 26 juillet 2019. Comme nous ne pourrons pas goûter, racontez-nous ! En mots, en photos, en recettes, en histoires, parlez-nous de vous ! Sur la page internet de l'émission et sur Facebook LeGoutDuMondeRFI ou sur Twitter @GoutRFI. Réalisation : Cécile Bonici.
Khinkali, jiaozi, Xialongbao et autres wonton ou pierogis, le ravioli mystérieux cache dans ses plis de pâte une farce. Son goût ne se révèle qu'une fois dans la bouche, et alors l'esprit s’emballe et les sens cherchent : quel goût, quelles herbes, ciboule, coriandre, sarriette ? Quelles épices pour raconter les paysages, quel geste, quelles mains pour les façonner, dans quels souvenirs se nichent-ils ? Et la surprise du bouillon que l’on n’attendait pas, et l'on éclate de rire, de se laisser surprendre, des raviolis pour transmettre, raconter, partager !
Le journaliste Emmanuel Guillemain d’Echon est allé dans de nombreux pays, en commençant par les montagnes de Touchétie en Géorgie, là où les bergers façonnent les khinkalis – avant de se lancer à la recherche des raviolis du monde, d’est en ouest, du nord au sud. Il fit un long voyage, a-t-on envie de vous dire, des rencontres et des reportages est né le Raviolivre, enquête passionnante, drôle, tendre et sensible sur cette bouchée universelle, de transmission, de lien et de partage.
Quête presque aboutie ! En effet, il manque encore – regrette Emmanuel Guillemain d’Echon – un ravioli d’Afrique ou un cousin américain. Si vous en connaissez, n’hésitez pas à lui en faire part, idem si vous souhaitez partager le ravioli de chez vous ! L'adresse est celle du compte Instagram.
Avec Emmanuel Guillemain d’Echon, journaliste, khinkalis et raviolis passionnés, auteur du Raviolivre, le tour du monde d’un fou de raviolis. Routes, recettes et tour de main, paru aux éditions Keribus.
Épicerie géorgienne vente en ligne epiceriegeorgienne.fr
Chez Magda, 5 avenue Jean Jaurès, Paris XXe
À découvrir, les piegogis, des raviolis « monuments » savourés aux quatre coins de la Pologne et dans tous les foyers, ils sont emblématiques de la culture et de la gastronomie polonaise. Chaque saison a son pierogi, on s’en régale, de Cracovie à Varsovie, et même à Paris : souvenirs d’enfance du chef Piotr Korzen, le chef du restaurant Matka (78 rue Quincampoix, Paris IIIe).
Mandoo bar, 7 rue d’Edimbourg, Paris VIIIe : mandoo, le nom des raviolis coréens, ici cuits-minute dans des paniers en bambou, délicats, addictifs, aux herbes, au kimchi, à la feuille de shiso. Un restaurant « mono produit » comme il en existe assez couramment en Corée.
Programmation musicale : Gara de Songhoy Blues
« La cuisine me permet de découvrir qui je suis et où me situer dans ce monde, de comprendre que l'on peut être d'ici et de là-bas », explique la cheffe Zuri de sa voix douce, et posée. Ses mains ponctuent ses souvenirs, son sourire à l’évocation des fleurs sur les marchés, des herbes de la villa Médicis à Rome.
Entre journal intime et carnet de voyage sur les traces de son enfance de Goa, à Bangalore, Pune, Zuri Camille de Souza explore et cuisine ses origines, espérant y trouver sa place, son identité pour mieux les honorer et les partager. Chez Elle, la nature est partout, les fleurs, ses ancêtres, sa famille, et les Dieux s’invitent dans les marchés, dans la forêt, dans la lumière et le parfum d’un bain d’huile de coco pour Diwali, la peau frottée de ce mélange de graines de pavot blanc, de farine de pois chiches, de crème de lait et d’herbes ayurvédiques parfumées.
L’expression de sa culture et son univers est bouleversante, nostalgique, sensible et chatoyante. Si juste ! Son livre, les recettes et les récits nous invitent dans la rue, à sa table, assis entre ses grands-mères, fascinées par ses plats qui disent si bien la côte de Konkan, l’amour avec lequel les pains, le riz au lait de coco, les piments verts croustillants ont été préparés.
Les dieux s’invitent aussi sur les marchés, à la saison des mangues. Les tubéreuses animent les sillages, colliers de jasmin, et de roses d’Inde dans les paniers du marché. Zuri Camille de Souza évoque avec gourmandise les pani puri, boules croustillantes à la garniture fraîche et acidulée, si délicieuses dans la torpeur de décembre. Les aubergines aux cacahuètes qui permettent de saluer l’été, les bains de coco, aux sachets de Xacuti massala qui permettent d’être ici, à Marseille, et en même temps là-bas, dans cet ailleurs si cher. La cuisine devient langue, elle capture les parfums, les goûts, et permet de conserver un peu de ce qui n’est plus.
Avec Zuri Camille de Souza, cheffe itinérante, elle publie « Là où le riz sent les fleurs de manguiers, mes recettes familiales du sud-ouest de l’Inde » aux éditions Ulmer, Zuri sur les réseaux.
Côté Musique : Farafina Mousso, de Gaël Faye et Lubiana. Un titre de l’album Terre Rouge.
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« Un bar à Chaï ? » Pas commun et plutôt intrigant de prime abord que ce bar à Chaï. J’entre dans ce bar-alcôve où il fait s’arrêter- ou se poser- pour boire une tasse de ce thé au lait et aux épices qui rythme les journées en Inde. La carte propose aussi un peu de salé, dès 9h du matin. Addictifs, le thé bien sûr comme les Khati, petit sandwich enveloppé dans une galette de pâte feuillée – les paratha – légère, délicatement croustillante. Caché, un chutney délicieux maison, avec du poulet plus ou moins épicé, ou bien du paneer, au choix, des herbes et des crudités : un coup de cœur ! Candice Franc et Charley Moreau, les fondateurs de Kuna Massala, sont tombés dans le chaudron indien à Londres, longtemps capital sans rival et ultradynamique des cuisines du monde. Après avoir séduit avec une première adresse autour du naan, près de Montmartre à Paris, Kuna version chaï latte est une adresse à ne pas rater ! Kuna Massala, 89 rue du Rocher, Paris 8ème.
La Recette, tirée du livre de Zuri Camille de Souza, édité par Ulmer.
Petit éloge du vin et de la vigne, plante merveilleuse et exemplaire : elle est tenace, résistante, la seule à même de pousser partout, même quand il n’y a rien, dans le désert, sur des sols très durs, pauvres, elle s’infiltre. Ses racines plongent dans la terre et la roche, à l’affût de minéraux, et donne ce fruit à la saveur de la terre.
Dans les adjectifs employés pour parler de la vigne, dans son évolution, sa maturité, elle est presque « humaine », les âges de la vigne reflètent les âges de l’homme, sa fougue adolescente, sa sagesse, sa persévérance et son obstination, parfois. Les paysages qu’elle compose reflète les villages, les pierres des maisons, les hommes qui les habitent.
Avec Gabrielle Vizzavona, journaliste, critique, experte en vin, autrice d’une « Petite éloge du vin », aux éditions pérégrines, lauréate du Prix Curnonsky du vin 2022 de l’APCIG (Association Professionnelle des Chroniqueurs et Informateurs de la Gastronomie et du vin)
«On n'a pas la maîtrise sur le vin, il y a quelque chose de magique. En cuisine, on peut contrôler un plat, dans une certaine mesure, si on a les bons ingrédients, les bonnes cuissons, etc. Le vin, c’est une co-création avec l’univers avec mère nature, avec Dieu, selon la manière dont vous souhaitez l’appeler. En tous cas, il y a quelque chose de magique, ne serait-ce que dans la fermentation, insaisissable. »
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Pour aller plus loin :
- Les vrilles de la vigne, de Colette
- Les caves de Tuffeau
- Recettes de vendanges, d'Isabelle Guichard, éditions du Rouergue
- Recettes de ma vigne, d'Anne Sophie Thérond et de Catherine Bernard, éditions du Rouergue
- La vigne et ses plantes compagnes, d'Yves et de Léa Darricau, éditions Rouergue
- Vins Insolites, de Pierrick Bourgault, éditions Jonglez
- Les vendangeurs au domaine de la Croix-Charnay, chez Iris Mauclert et Vincent Lebègue, par Cécile Bonici
- L’aile ou la cuisse, de Claude Zidi
- Le nez du vin, aux éditions Jean Lenoir.
Musique : Boukanack, de Mariaa Siga et Oddy.
La technique est ancienne, elle remonterait au Moyen-âge : envelopper dans une pâte des victuailles et ingrédients divers pour les conserver. Autrefois, la pâte était rarement mangée, elle servait surtout de « coffre », mais depuis, la cuisine est devenue gastronomie et la croûte, un art et un délice.
La croûte, le plus souvent, c’est une pâte. Plusieurs types sont utilisés, des pâtes feuilletées légères, croustillantes et beurrées, des pâtes à « pies » plus solides, plus épaisses, des sablées, sucrées, au mil ou sucrées. La pâte s’adapte et voyage, elle est faite de ce qui se trouve sur place, et enveloppe aussi les délices locaux, de la volaille aux plantains. Elle se décline dans toutes les cuisines du monde, les pauvres comme les riches.
« Ici pas de moule, C’est technique. La pâte devient le moule. L’humidité est la clef de la tourte dans le bon et dans le mauvais sens ».
Avec Hugo Riboulet, chef cuisinier, vainqueur de la saison 14 de l’émission «Top Chef», fondateur de « Groot, la tourte » avec sa complice Albane Auvray, 34 rue Saint Sauveur à Paris et sur Tik Tok.
Tout en croûte, de Hugo Riboulet, aux éditions Albin Michel.
Avec aussi : Georges Reynon, et l’oreiller de la belle Aurore, Paul Bocuse à propos de sa soupe VGE, Aïssatou Mbaye cuisinière, et autrice notamment de « Pastels et Yassa ».
Pour aller plus loin :
- Le championnat du monde de pâté en croûte
- Le pâté de nos rêves, de Laetitia Visse & Apolline Muet, aux éditions First
- Pâté en croûte, recettes et technique, de Marion Sonier et Yohan Lastre
- Le petit manuel des tourtes, friands et cie, de Mélanie Dupuis, éditions Marabout
- La confrérie du pâté croûte chez Hachette Cuisine.
Quelques adresses de bonnes croûtes :
- Lastre sans apostrophe, 188 rue de Grenelle, 75007 Paris
- La femme du boucher, 10 rue du Village, 13006 Marseille
- Maison Vérot, 3 rue Notre-Dame-des-Champs 75006 Paris, et plusieurs autres adresses.
Côté musique : Rien de sensationnel, de Myra.
La recette
L’annonce a été faite un mercredi soir, discrètement, à l’image du chef honoré : Guy Savoy est élu à l’Académie des beaux-arts. Pour la première fois dans l’histoire de cette institution créée en 1805 par Napoléon, un cuisinier devient l’un de ses membres, et avec lui, la gastronomie toute entière est reconnue pour ce qu’elle est : un art à part entière.
Avec son élection, L’académie explique saluer « un éminent représentant de la gastronomie française, un humaniste, passionné d’art contemporain qui contribue au rayonnement international de la France. »
Le chef multi-étoilé nous a reçus à l’Hôtel de la Monnaie, dans son restaurant, pour évoquer sa nomination, sa carrière, sa passion pour l’art contemporain, sa complicité avec les artistes, l’amour pour son métier et sa gourmandise.
Restaurant Guy Savoy et Instagram.
Guy Savoy est l’auteur de plusieurs livres autour de la cuisine, de la littérature dont : Le goût de Stendhal, « Guy Savoy cuisine les écrivains du 18ème siècle » avec Anne Martinetti, vient de paraître aux éditions Herscher.
Dans l’émission, il est question de plusieurs artistes contemporains exposés sur les murs du restaurant, ici quelques liens pour les découvrir :
Le repas gastronomique des Français, patrimoine culturel immatériel à l’Unesco
Côté musique, De vous à moi de Flavia Coelho.
Café ? thé ? chocolat ? avec un peu de sucre ? Un coup d’œil à nos petits déjeuners et à nos tasses de boissons chaudes, et c’est une autre histoire du monde que l’on découvre.
Choisissez votre préféré : Thé, café, chocolat ? Des produits exotiques découverts au Mexique, en Éthiopie, au Yémen, en Asie que les Européens ne pouvaient cultiver au Nord, et auquel pourtant ils avaient pris goût. Plus ancienne encore : la découverte de la canne à sucre, « ce roseau qui donne du miel sans le recours des abeilles », dont la valeur dépasse celle de l’or au XVè siècle.
Ce petit déjeuner s’avère pionnier de l’industrie agroalimentaire, aux sources mêmes de la colonisation et de la mondialisation.
Avec Christian Grataloup, géo-historien, professeur émérite, auteur de « Le monde dans nos tasses, une étonnante histoire du petit déjeuner », publié aux éditions Payot.
Le sucre est l’élément de base sur lequel sera construit le modèle de la plantation, et donc le recours aux esclaves.
Thomas Clouet est animateur TV et cuisinier. Il publie « Petit déjeuner, tout un monde en 150 recettes », aux éditions Flammarion. Curieux, Thomas Clouet s’est passionné pour le sujet et s’est laissé presque surprendre par la richesse de ce repas auquel la littérature culinaire prête généralement peu d’attention.
Au micro de Catherine Fruchon-Toussaint, de RFI, qui aime aussi les livres de cuisine. Pour suivre Thomas Clouet sur les réseaux.
Pour aller plus loin
- Robert Fortune. La route du thé et des fleurs. Éditions Payot.
- Histoire du sucre, histoire du monde, de James Walvin. Éditions de la Découverte
- L’usage du thé, une histoire sensible du monde, de Lucie Azéma. Éditions Flammarion
- Quelques adresses où petit déjeuner : le Holy Belly café à Paris, rue Sampaix, Arthurs Nosh à Montréal, Aux bons amis pour un bouillon, des bao, du tofu sucré, ou aux algues à Belleville, Mûre à Paris, Keliba café à Dakar.
Côté musique : Oh Bahia, de Dino d’Santiago et Luedji Luna.
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Recettes :
Issues du livre de Thomas Clouet ; Le petit déjeuner, tout un monde en 150 recettes, aux éditions Flammarion.
Inspirante, décomplexée, riche et courtisée : la nouvelle cuisine créée par les chef-fes africains, afro-descendants, afropéens est jubilatoire. Ils osent remettre à plat les traditions, insufflant de la vie et du mouvement aux recettes patrimoines, ils créent en France une nouvelle cuisine inédite, exquise, inspirante.
« L’Afrique cuisine en France », de la documentariste Vérane Frédiani est un passionnant livre enquête -tour de France sur ces chef-fes qui ont choisi – merci à eux – la France pour créer, qu’elle soit leur terre natale, pays de racine ou d’adoption. Un écho à la société comme bien souvent avec la cuisine.
La France enfermée dans sa tradition gastronomique et ses codes n’est pas une terre facile à conquérir, et à ouvrir au monde, Jules Niang se souvient qu’il lui a fallu «ramer » au départ, à l’ouverture de son restaurant Petit Ogre à Lyon, temple s’il en est de la gastronomie française, mais la population est curieuse. « Je ne reproduis pas les plats africains, l’idée c’est de travailler en partant des produits : je vais prendre des produits, les connecter avec d’autres de saison, on peut aimer le mil avec le poisson qu’on a l’habitude de manger, le baobab avec le veau que l’on connait. » Le chef se dit « heureux d’arriver à cette époque de l’histoire où l’on en est à écrire cette page de l’histoire de la cuisine africaine en France. » dans la foulée de ceux qui avaient initié ce changement. La différence ? Nous sommes de plus en plus nombreux se réjouissent les chefs, et Vérane Frédiani avec eux.
Avec Vérane Frédiani, journaliste, documentariste, réalisatrice et autrice de « L’Afrique cuisine en France », aux éditions de La Martinière, « Marseille cuisine le monde ».
Jules Niang est le chef propriétaire du restaurant le Petit Ogre
Ornella Anani est fromagère et la fondatrice l’entreprise « Mon fromage peuhl du Bénin ». Elle prépare et vend wagashi.
Pour aller plus loin
- Mon Afrique, d'Anto Cocagne, aux éditions Mango
- Good Afrique, d'Anto Cocagne et Aline Princet, aux éditions Mango
- L’Afrique a du goût sur Cuisine TV
- La cuisine contemporaine africaine, d’Alexander Smalls avec Nina Oduro, aux éditions Phaïdon
- Plats express aux saveurs d’Afrique, de Cheikh Niang
- Le goût de Cotonou, de Georgiana Viou, aux éditions Ducasse
- Pastels et Yassa, d'Aïssatou Mbaye, ainsi que saveurs subsahariennes
- Mafé, Yassa et Gombo, d'Alexandre Bella Ola, Éditions First
- La cuisine d’Afrique Vegan, de Marie Kacouchia, éditions La Plage
- Les grandes tables à Marseille – cuisine du quotidien et de l’extraordinaire
- Les journées de la chaire alimentation du monde à Montpellier organisées par le CIRAD
Côté musique : Issa, titre de l’album Héritage, du groupe Songhoy Blues.
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LES RECETTES
Est-ce la cuisine ou le fait d’être ensemble, de partager, de laisser les gestes faire, les mains caresser, les larmes couler, les vivants entourer et nourrir les endeuillés. Parce qu’elle est rituelle, culturelle, qu’elle se passe de mots quand la douleur et le chagrin submergent les cœurs, parce qu’elle est la vie, même dans la mort. Elle accompagne cette nouvelle vie sans lui, sans elle, et ouvre un monde nouveau avec nos morts. (Rediffusion)
La cuisine permet de faire un pont entre les mondes. Dans bien des cultures, la frontière s’efface, les vivants vivent avec leurs morts, dans le souvenir, parfois même sans penser à la mort comme une fin, mais comme une étape.
En cuisinant, les mains font, les esprits parfois entrent dans une sorte de méditation, pour d’autres la parole se libère, les bouches racontent. On parle aux enfants des grands-parents, des ancêtres qu’ils n’ont pas forcément connus, mais dont le souvenir ravive la présence. On se rappelle les plats préférés, les habitudes, les manies, des anecdotes, le dialogue se poursuit, par-delà la mort.
Avec Stéphanie Schwartzbrod, comédienne, biographe, écrivain, auteure de « La cuisine de la consolation » chez Actes Sud, des récits, et des recettes, de la cuisine de l’exil et de saveurs sacrées.
« On goûte un plat, et d’une saveur avoir l’impression que la personne disparue avec qui on partageait ce plat est avec nous, qu’elle est là ».
Pour aller plus loin
- « Manger fantômes » de Ryoko Sekiguchi, éditions L’Atelier de l’Argol
- « Sacre » de Lorraine de Sagazan
- Vinciane Despret, « Les morts à l’œuvre », éditions La Découverte 2023
- « Soigner les morts pour guérir les vivants », de Magali Molinié 2006
- Dis à mes amis que je suis mort, film documentaire de Nino Kirtadzé
- Dia de los muertos, Le goût du monde sur RFI
- Cuisine et spiritualité avec Luna Kyung et Judith Baumann dans Le goût du monde
- « The wandering chef », de Hye Ryong Park autour et à propos du chef coréen Lim Ji Ho
- Le travail de Doriane Albert et Anna Gianferrari
- « Leurres et lueurs » de Birago Diop
Sur un air de Llorona de La Mana.
Notre adresse pour nous écrire : [email protected]
Le poivre de Penja a le premier bénéficié d’une indication géographique, en 2013. Premier « label » octroyé par l’AOPI – l’organisation africaine de la propriété intellectuelle. L’objectif ? Comme au nord, protéger et valoriser un terroir, un savoir-faire et des hommes, en Afrique, mais également aux yeux du monde.
Depuis 2013, d’autres produits ont reçu ce signe « Indication géographique », récemment en Côte d’Ivoire, l’attiéké des lagunes a été identifié et protégé, le miel d’Oku, le café des montagnes de Man, ou encore l’ananas pain de sucre du Bénin.
Comment ces signes sont-ils octroyés ? Comment sont-ils protégés et aux yeux de qui sont-ils reconnus ? Réponses avec Carole Ly, la directrice de l’INAO, l’institut national de l’origine et de la qualité. Avec les reportages de Cerise Maréchaud et Alice Milot pour «C'est pas du vent».
Pour aller plus loin
- AOPI, l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle
- L’attiéké des lagunes en Côte d’Ivoire protégé par l’AOPI Propriété intellectuelle : L'« Attiéké des lagunes», le « Pagne baoulé » et le « Café des montagnes de Man », Trois produits made in Côte d'Ivoire, labellisés
- Pour en savoir plus sur le miel africain
Côté Musique : Mbenda de Yammè, ainsi qu'un peu de vinaigrette sur le dessus.
Comté, champagne, riz basmati, piment d'Espelette, lentilles vertes du Puy, ananas pain de sucre du Bénin, poivre de Penja : qu’ont-ils en commun ? Un signe qui les distingue et les valorise, une Indication Géographique ou une appellation reconnue et protégée au niveau national et international.
Comment s’octroient ces signes ? Quels intérêts pour les producteurs et pour les mangeurs ? Quelle valorisation ? Des signes pour se protéger et s’ouvrir au monde différemment, comme l’explique notre invitée, Carole Ly, directrice de l’INAO, Institut national de l’origine et de la qualité.
Outre les Indications géographiques (IG), protégées en France et en Europe (IGP), d’autres signes existent plus ou moins connus du public : Les AOP - appellations d’origine protégées, AOC - appellations d’origine contrôlées, Label Rouge, AB- Agriculture Biologique.
Dans cette émission, vous entendrez un extrait du reportage réalisé dans une fruitière de comté à Plasne, dans le Jura. Pour l’écouter en intégralité.
- La maison du comté à Poligny.
Rencontre avec François Gagnaire, le chef auvergnat du restaurant Anicia. La lentille verte du Puy y est une star, savoureuse, cuisinée avec astuce, sobriété ou luxe ! Pour le chef, la lentille est un trésor, un caviar du pauvre. Anicia, 97 rue du Cherche Midi, dans le 6ème arrondissement de Paris.
Le terroir auvergnat balayé par le Foehn, et où se trouve ce foin précieux : le foin du Mezenc.
Pour aller plus loin :
- Sur le site de l’INAO, découvrez les produits protégés dans votre région, en Europe.
- Sur le site du réseau d’information de l’Union européenne
- Découvrez l’OAPI qui protège et distingue des produits en Afrique de l’Ouest : l’ananas pain de sucre du Bénin, le poivre de Penja, et l’attieke de Côte d’Ivoire depuis 2024
- IGP, AOP, AOC qu’est-ce que ça change : le point de vue d’un éleveur artisan de la vallée des Aldudes au Pays Basque.
La musique : Avéou Doudou, de Jean-Claude Naimro.
En images
Recettes :
Ces recettes proviennent du site internet « La lentille verte du Puy » riche en explications sur la filière, cette lentille bien particulière, et en recettes savoureuses et surprenantes, telle une version sucrée de la lentille verte du Puy : un gâteau au chocolat et lentilles.
Silax, un nom qui brille, qui claque comme on dit, que l’on retient. Silax, le nom de la pâtisserie de Silamaka Soukouna à Fontenay-sous-Bois : un établissement gastronomique, chic, qui propose des gâteaux, rien que des gâteaux, insolents de douceurs et de soleil : Coco djambo, Mango mango, igloo cassis, fraisier et bientôt un Paris-Bamako, un capitole.
De la douceur par brassées pour une pâtisserie aux allures de revanche sur la vie et les galères pour son fondateur, Silamaka Soukouna. Enfant, Silax a vécu avec sa famille dans des logements supposés temporaires, pendant des années, des logements précaires en bordure de cité. Il lui a fallu faire preuve d’une volonté exemplaire et travailler sans relâche pour se construire un avenir, et ouvrir finalement sa boutique, un jour de décembre 2021. Silamaka Soukouna est resté à Fontenay, il espère maintenant ouvrir une école de pâtisserie « pour que d’autres gamins comme celui que j’ai été, dans les quartiers, aient leur chance et une figure à laquelle s’identifier en se disant : c’est possible ! »
Avec Silamaka Soukouna, pâtissier, fondateur de Silax, « pâtisserie fine de banlieue » telle qu’elle est présentée sur son compte Instagram. L’adresse : 3 place du Général Leclerc à Fontenay-sous-Bois.
Dans l’émission aussi :
- Les mots de Boris Tavernier, président de l’association VRAC vers un réseau d’achat en commun qui propose du bio à prix coûtant dans les quartiers : Vrac organise des concours culinaires pour les adultes, et pour les enfants. J’avais été jury une année
- Quelques notes de « À chacun sa bohème », de Grand Corps Malade et Charles Aznavour
- Un extrait du journal Télévisé d’Antenne 2. 1992
- La musique : Bats-toi, d'Abou Tall, pépite de la playlist de RFI
- Pas 2 quartier sur France 24 : Silax le goût de l’effort.
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