Freud, Sartre, Huston et les autres. Table ronde
À la fin des années 1950, John Huston, cinéaste passionné d'aventures et d'« exploration », a une idée doublement iconoclaste : consacrer un film de fiction au jeune Sigmund Freud, et en confier le scénario à... Jean-Paul Sartre, le philosophe de l'existentialisme qui avait pourtant dit et écrit ne pas croire à l'inconscient, et qui étonnamment accepte la proposition. Dans Freud, passions secrètes, Montgomery Clift incarnera le rôle du jeune homme de sciences qui, au cours de la période « héroïque » des débuts, à la fois seul, incompris et névrosé, hésitant et déterminé, va recourir à l'hypnose avant d'inventer, à la fin du XIXe siècle, une méthode inédite pour accéder à ce qui échappe à la conscience de l'homme et, en même temps, le détermine. C'est l'histoire de ce scénario impossible et des rebondissements menant au film qui vaut d'être racontée : parce qu'elle en dit long sur Sartre, sur Huston aussi, et parce qu'elle relance de façon spectaculaire la question de la figuration de la psychanalyse au cinéma, une représentation que Freud lui-même avait en son temps considérée comme irréalisable. Table ronde avec Élisabeth Roudinesco (historienne de la psychanalyse, biographe de Freud et Lacan), Raymond Bellour (théoricien et essayiste sur le cinéma et la littérature) et Alexis Chabot (maître de conférences à Sciences Po), animée par Bernard Benoliel.
11 June 2016, 12:00 am