Les opinions, les points de vue et les avis souvent divergents des éditorialistes et des commentateurs sur l'actualité française et internationale. Présentée par Frédéric Couteau du lundi au jeudi, par Norbert Navarro le vendredi et le samedi, ainsi que la revue de presse des hebdos le dimanche. Diffusion : 12h38. Retrouvez les sujets traités par cette émission sur RFI SAVOIRS = http://savoirs.rfi.fr/
Cette première page d’histoire, c’est celle que nous avons vécu ces 25 dernières années. Car, comme nous le signale le Nouvel Obs, « avec 2024, ce n’est pas seulement une année qui s’achève. C’est le premier quart de ce siècle qui touche à sa fin. Le temps d’une génération, l’humanité a fait son entrée dans le 3e millénaire et tout est allé si vite qu’il n’est pas inutile de se retourner pour examiner le chemin parcouru ». Et à feuilleter les pages du Nouvel Obs, on est quelque peu pris de vertige. Ce premier quart de siècle a d’abord été marqué au fer rouge par le 11 septembre 2001 qui a « terrorisé » l’Amérique et le monde. Puis, il y eut l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak. L’avènement de Vladimir Poutine, les Printemps arabes, Fukushima, les attentats de 2015 en France, le Brexit, le covid, l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Et plus près de nous, le 7 octobre 2023, la guerre à Gaza et le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Il y a eu aussi la vague MeToo, l’avènement des réseaux sociaux et des smartphones…
« On se souviendra enfin », ajoute l’hebdomadaire, que « nombre d’humains étaient tenaillés par une angoisse profonde, celle de la disparition possible de notre humanité, éradiquée de la surface d’une planète qu’elle-même a rendu invivable ». De là à penser que « c’était mieux avant », que le monde d’hier était plus « enviable », il n’y a qu’un pas que le Nouvel Obs se garde de franchir. « Bien sûr, nous devons aujourd’hui affronter nombre d’épreuves », nous dit-il. Mais « il faut le faire sans pleurer sur la mort d’un temps qui ne reviendra pas, en regardant l’époque comme elle est, pour en comprendre les enjeux, en déjouer les pièges et y dénicher les motifs d’espoir ».
Des motifs d’espoir qui font parfois défaut. C’est ce que l’on se dit, en parcourant les articles de la presse du dimanche, au sujet de Mayotte, 9 jours après le passage du cyclone Chido. « C’est la ruée vers l’eau », constate la Tribune Dimanche, l’eau potable qui fait encore souvent défaut. L’envoyée spéciale du journal a rencontré une femme « dont la cabane a été détruite » et qui dort avec ses quatre enfants, « sous un toit de fortune en taule, soutenu par deux barres de fer ». « Sur le sol boueux », poursuit la Tribune Dimanche, « cette femme désigne ce qui lui reste pour survivre. Une eau saumâtre récupérée dans une flaque et un sac de riz moisi par l’humidité ». « Mes enfants pleurent tout le temps », se plaint cette mahoraise, « ils me disent maman on a faim, mais il n’y a plus rien. On a besoin d’aide ! ». Notons que dans le Journal du Dimanche, le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau assure que « 90 % de la population sera reliée à l'eau courante d'ici ce soir ».
Le cyclone Chido, une catastrophe au bilan indéterminé. Le bilan officiel est de 35 morts, mais on sait que la réalité est tout autre. « Où sont ceux qui manquent à l’appel ? » se demande Aujourd’hui en France Dimanche, qui poursuit : « les services de l’État l’admettent, le nombre de morts comptabilisés jusqu’ici "n’est pas en adéquation avec la réalité des 100 000 personnes qui vivent dans un habitat précaire" ». « Habitat précaire », un euphémisme pour désigner les bidonvilles, où, précise Aujourd’hui en France Dimanche, « les clandestins pourraient avoir payé un lourd tribu ». Mais faire le recensement des morts semble impossible. Saïd Omar Oili, sénateur de Mayotte s’indigne : « Il n’y a pas eu jusqu’ici de recherche des survivants dans les décombres, comme c’est le cas dans toutes les catastrophes. Je n’ai jamais vu ça ». « Les gens ne se sont pas évaporés », ajoute-t-il, « s’ils ne sont ni dans les hôpitaux, ni dans les centres de refuge, ni dans les familles, où sont-ils ? » L’élu mahorais semble penser que nombre de victimes sont encore prisonnières des décombres. Il évoque aussi les morts non déclarées.
La fin de ce premier quart de siècle est également marquée par la situation en Syrie. Quelques jours après la chute de Bachar el-Assad, le Point s’est rendu à Palmyre, oasis historique dans le centre du pays, qui nous rappelle l’hebdomadaire, a « subi la terrible répression du régime d’Assad, la loi des djihadistes de Daech, mais aussi « l’occupation des soldats russes et des miliciens chiites, iraniens, irakiens et afghans. » Puis, récemment, les bombardements de l'aviation israélienne sur « un quartier proche du siège des services de renseignement. » Les envoyés spéciaux du Point ont assisté à l’arrivée « des rebelles syriens originaires de Palmyre », qui « célèbrent en fanfare leur retour au bercail ». Rebelles qui doivent désormais s’entendre avec les hommes d’al-Joulani, le nouvel homme fort de Damas. L’avenir est incertain. « À Palmyre, plus encore qu’ailleurs », conclut le Point, « les lignes sont mouvantes ».
Un pied écrase un portrait de Bachar el-Assad jeté au sol. C’est en Une du Nouvel Obs. Photo accompagnée de ce titre : « Les nouveaux maîtres de Damas ». Le Point de son côté, a choisi la photo d’Abou Mohammed al-Joulani, « L’émir de Damas », titre l’hebdomadaire qui s’interroge : « Qui est vraiment le nouveau maître de la Syrie ? ». Et c’est bien ce qui préoccupe les hebdomadaires français, l’avenir. C’est « le vertige de l’après Assad », titre l’Express, qui ajoute « le soulagement de voir un dictateur sanguinaire tomber ne doit toutefois pas nous aveugler. Un coup d’œil sur l’avenir de la Syrie suffit à donner le vertige ». « Le jihadiste désormais à la tête de la Syrie », estime le Point, « promet la modération, mais son passé témoigne de sa radicalité ». Comme tous les hebdos, Le Point passe en revue le passé d’Abou Mohammed al-Joulani, son parcours de jihadiste, l’État islamique, al-Qaïda, le Front al-Nosra. Un homme qui, selon l’islamologue Thomas Pierret, « a mis en scène, en 2014, une application très brutale de la charia dans son mode de gouvernance des territoires conquis ».
Le Nouvel Obs, parle même d’un « vieux routard » du jihadisme, qui a toutefois plusieurs facettes. « Il est aussi charismatique et fin communicant » ajoute le Nouvel Obs, « il multiplie désormais les gages de bonne conduite. Il a raccourci sa barbe, troqué le turban pour un treillis kaki à la Zelensky et délaissé son nom de guerre pour signer de son nom de naissance, Ahmed al-Charaa ». Mais l’hebdomadaire ne se berce pas d’illusions. « En 2021 », nous dit le Nouvel Obs, « al-Joulani faisait l’éloge des talibans lors de leur retour au pouvoir, les citant comme une source d’inspiration pour équilibrer jihad et compromis politiques. Trois ans plus tard, il est en passe de diriger un pays de 24 millions d’habitants ».
De son côté, Marianne, n’est pas plus convaincue des bonnes intentions du nouveau maître de la Syrie. « Rebelle modéré ? » interroge l’hebdomadaire, qui répond aussitôt : « non, islamiste ». Marianne raille « les confrères » qui qualifient al-Joulani de « chef de la coalition rebelle ». « De quoi faire craindre », nous dit Marianne, « le grand retour de la figure du rebelle « modéré », selon la terminologie imposée par les Américains pour justifier leur soutien à des formations islamistes syriennes », une « arnaque sémantique », accuse l’hebdomadaire, qui se demande toutefois : « comment éviter le chaos ? » Marianne a interrogé Michel Fayad, spécialiste en géopolitique, selon lequel « la communauté internationale doit s’impliquer et ne pas se laisser berner par al-Joulani. Il va montrer patte blanche, jusqu’à ce que Donald Trump retire les troupes américaines de la zone pétrolifère du sud du pays. Une fois qu’il aura fait main basse sur la manne pétrolière, il aura la voie libre pour révéler ses véritables intentions ».
La situation demande donc de la lucidité… C’est ce que suggère le journaliste libanais Anthony Samrani, co-rédacteur en chef du quotidien francophone libanais l’Orient-Le Jour. Dans les colonnes du Nouvel Obs, il pose plusieurs questions : « est-ce qu’on doit craindre un État islamique syrien qui mènerait des opérations terroristes en Europe ou dans le reste du monde ? Je ne crois pas. Est-ce qu’en revanche, on doit craindre un modèle qui ressemblerait à celui des talibans, un groupe fondamentaliste radical qui pourrait héberger des factions encore plus radicales que lui ?» « Oui » répond Anthony Samrani, pour qui « al-Joulani est un homme obsédé par la conquête du pouvoir, une véritable bête politique qu’il ne faut surtout pas sous-estimer ».
L’actualité, c’est aussi la nomination d’un nouveau Premier ministre en France. Les journaux du dimanche s’en font largement l’écho. Et c’est la Tribune Dimanche qui a décroché l’interview (très courte interview) de François Bayrou. Photo pleine page en Une, avec cette citation du nouveau Premier ministre « J’aime réparer ». Allusion sans équivoque à ce qu’il pourrait apporter à une France bien mal en point. François Bayrou sera-t-il l’homme de la situation ? Aujourd’hui en France Dimanche en doute. Le Premier ministre « s’avance sur un chemin tellement escarpé, que ses chances de survivre à cette aventure sont aussi ridicules que celles de son prédécesseur ». Une option partagée, dans le Journal du Dimanche, par l’ex-ministre centriste Hervé Morin : « Sauf miracle », dit-il, « Bayrou connaîtra le même sort que Barnier ». Et après ? « Si Bayrou échoue », continue Hervé Morin, « et si un troisième gouvernement ne dure pas plus longtemps que les précédents, les Français tireront leur propre conclusion : la seule issue sera le départ de Macron ». Autant dire que François Bayrou tient le sort du président entre ses mains…
Ça ne fait aucun doute, le sort de Boualem Sansal préoccupe la presse française, et particulièrement les hebdomadaires. L'écrivain, arrêté et emprisonné en Algérie, il y a deux semaines, est à la Une du Point. À côté de sa photo, sourire aux lèvres, figure en gros le mot « otage ». Accusés : « la dictature algérienne et les islamistes ». « Il risquerait la prison à perpétuité », ajoute l'hebdomadaire, qui voit en lui « l'auteur d'une œuvre aussi percutante et courageuse, que sa voix est douce et enveloppante ». À l'origine de sa disgrâce, une interview au média Frontières, proche de l'extrême droite, dans laquelle il parle des frontières de l'Algérie et du Maroc, sujet hautement sensible, et il déclare notamment que « la France n'a pas colonisé le Maroc parce que c'est un grand État ». « Quand la France a colonisé l'Algérie », ajoute-t-il, « toute la partie ouest de l'Algérie ne faisait pas partie du Maroc. C'est facile de coloniser des petits trucs qui n'ont pas d'histoire, mais un État, c'est très difficile ». Une phrase qui ne passe pas du côté des autorités algériennes.
« Désormais tout est possible : la perpétuité pour un texto, la prison pour un soupir d’agacement », écrit, toujours dans Le Point, un autre écrivain franco-algérien, Kamel Daoud, dans un appel à la libération de Boualem Sansal, signé de plusieurs prix Nobel, les Français Annie Ernaux et Jean-Marie Gustave Le Clézio ou encore le Nigérian Wole Soyinka, et de nombreux autres écrivains. « En Algérie, précise le texte de Kamel Daoud, les écrivains et les intellectuels, les éditeurs, les libraires vivent dans la peur des représailles, des accusations d’espionnage et des arrestations arbitraires, des procès et des diffamations et des attaques médiatiques violentes sur leur personnel et leur proche ».
Kamel Daoud a donc écrit ce texte, alors qu’il est lui-même dans l’œil du cyclone, comme le rappelle L’Express. Kamel Daoud est le récent lauréat du prestigieux prix Goncourt, en France, pour Houris, « une plongée dans la vie d’une victime de la guerre civile qui ravagea l’Algérie dans les années 1990 », explique L’Express. » Or « une rescapée de la décennie noire », poursuit l’hebdomadaire, « accuse l’écrivain d’avoir tiré son récit des confidences faites à son épouse psychiatre, violant ainsi le secret médical ». « L’écrivain, estime Marianne, est victime de cabales, pour avoir osé aborder une période taboue, la guerre civile des années 1990 (…) les autorités algériennes ont poussé sur le devant de la scène une femme qui a affirmé sur la chaîne One TV, que le récit qui sert de trame au roman, était le sien. Elle accuse Kamel Daoud et son épouse d’avoir ' volé' son histoire ». Or, accuse de son côté Marianne, « le journaliste à l’origine de l’entretien télévisé, n’est autre qu’un conseiller politique du gouvernement d’Abdelmadjid Tebboune. »
En filigrane de ces polémiques : les relations entre l’Algérie et la France. « En pleine crispation diplomatique, écrit L’Express, le régime algérien franchit une étape en s’en prenant à deux grandes voix de la dissidence à la double nationalité, Kamel Daoud et Boualem Sansal ». « L’arrestation de Boualem Sansal, estime Le Point, s’inscrit dans le cadre de la dégradation des relations entre la France et l’Algérie, à propos du Maroc ». « Depuis l’été, poursuit l’hebdomadaire, la crise est bien installée entre Alger et Paris, avec la reconnaissance par le président Emmanuel Macron, de la 'marocanité' du Sahara Occidental ». « Comment devrait-on réagir ? » s’indigne un responsable algérien, « Sourire et dire merci à une position qui appuie une politique coloniale du XXIe siècle ? » Ce même responsable, sous couvert de l'anonymat, précise que « l’intégralité territoriale est une ligne rouge. » « Boualem Sansal, dit-il, peut critiquer comme il veut le système, le manque de démocratie, l’islamisme, draguer l’extrême droite française… mais toucher à la terre algérienne, unie et indivisible, c’est un crime puni par le Code pénal. »
À lire également dans la presse hebdomadaire cette semaine, un article de M, le supplément du Monde, sur Gaza. « À Gaza », titre M, « un inventaire pour mémoire. Des chercheurs français documentent l’état du patrimoine de l’enclave, classé à l’Unesco, alors que les deux tiers des bâtiments ont déjà été détruits par l’armée israélienne ». Plutôt que de l’inventaire du patrimoine, il s’agit en fait souvent de « l’état des destructions », réalisé notamment grâce aux images satellites de l’ONU. « Parmi les lieux recensés », nous dit M, « le souk Al-Qissariya, marché emblématique situé au cœur de la vieille ville de Gaza, ou encore le cinéma An-Nasr, construit en 1956, symbole de l’âge d’or du 7ᵉ art palestinien ». Les chercheurs qui réalisent cet inventaire, expliquent ainsi : « il en va de notre responsabilité d’écrire l’histoire de chacun de ses endroits et d’aider à préparer au mieux leur restauration ou, au minimum, de conserver leur mémoire ». « L’image satellitaire ouvre une frontière sur l’enclave gazaouie » ajoute M, « à l’heure où 139 journalistes ont été tués par les forces israéliennes dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023 et où les médias étrangers sont empêchés d’y entrer ».
Le Nouvel Obs a choisi de fêter ce 60e anniversaire dans la bonne humeur, et même plus, dans « la joie ». L’hebdomadaire, a réuni de nombreuses personnalités des arts, de la littérature, ou encore des médias, pour leur demander ce qui leur donne de la joie. Un homme fait la Une : Thomas Jolly, le metteur en scène des cérémonies des Jeux olympiques et Paralympiques. « La joie », dit-il, « ç'a toujours été mon carburant. Quand j’ai commencé à faire mes propres spectacles, j’ai tout de suite posé ce cadre : on peut être sérieux et exigeant, tout en travaillant dans la joie ».
Edgar Morin, lui, évoque « les émotions que lui donnent une musique ou un poème », c’est « de l’extase », assure le sociologue et philosophe plus que centenaire. La plasticienne Annette Messager parle, elle, de « la joie de jouer avec les chats, dîner avec des gens qu’elle aime, manger un morceau de très bon chocolat, écouter « Hallelujah » de Leonard Cohen ». Plus nostalgique, le chanteur Philippe Katerine confie avec malice : « la joie, c’est d’abord celle de l’enfance. Cette joie-là passe par les narines. On la trouve dans des odeurs de pissotière ou de pissenlit ».
Mais malgré sa volonté de célébrer la joie, le Nouvel Obs est vite rattrapé par la réalité. Dans ce même numéro fêtant le 60e anniversaire de l’hebdomadaire, figure l’interview de Mohamed Abou Salmiya, « l’ancien directeur d’Al-Shifa, le plus grand hôpital de Gaza, aujourd’hui détruit ». « J’ai vu des scènes à faire saigner l’humanité », raconte-t-il (…) « nous avons enterré plus de quatre-vingts cadavres sous les frappes aériennes ».
Quelques heures après les massacres du 7-Octobre, « le siège complet de Gaza est décrété », rappelle le Nouvel Obs. Mohamed Abou Salmiya se souvient : « des corps étaient éparpillés. Les chiens s’en approchaient. (...) Nous recevions des centaines de personnes par jour. Aucun système de santé, et encore moins celui de Gaza, ne peut absorber autant de blessés. Mes collègues découvraient sur les brancards, leur père, leur mère, leurs enfants, parfois déjà morts ». Mohamed Abou Salmiya a été emprisonné durant 7 mois en Israël, sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui. Aujourd'hui, il vit comme beaucoup de Gazaouis, sous une tente, avec sa famille. Mais il a repris son travail, à l’hôpital Al-Nasser, à Khan Younès, dans le sud de la Bande de Gaza.
À lire également, cette semaine, dans les hebdomadaires français, de nombreux articles consacrés à Marine Le Pen. « La présidente du Rassemblement national à l’Assemblée, se retrouve dans un guêpier judiciaire », annonce Marianne, qui détaille le dossier de la fraude aux assistants parlementaires européens et relate quelques extraits d’audience. « Dossier accablant, défense grotesque à la barre, absence de la moindre reconnaissance de culpabilité, mélange de morgue et d’absurdités. Tout plaide pour que le tribunal confirme, au printemps 2025, les réquisitions du parquet », estime Marianne. À savoir, cinq ans de prison dont deux ferme et cinq ans d’inéligibilité.
Ce dernier point a son importance car cette condamnation pourrait empêcher Marine Le Pen de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Et ce n’est pas le magistrat Eric Halphen, cofondateur de l’association anticorruption Anticor, qui lui viendra en aide. Marianne l’a interrogé et son verdict est sans appel : « les politiques condamnés devraient être inéligibles à vie ». Le philosophe, tendance libérale, Marcel Gauchet, lui, est beaucoup plus conciliant et accuse la procureure de « partialité politique ». « Tous les moyens étant bons », ajoute-t-il, « il s’agit de saisir l’occasion d’empêcher Marine Le Pen d’être candidate en 2027, ou avant ».
La patronne du Rassemblement national qui peut aussi compter sur le soutien duFigaro Magazine. Dans son éditorial, le directeur de la rédaction Guillaume Roquette estime que « Marine Le Pen n’a pas exagéré en déclarant que les procureurs avaient requis contre elle « la peine de mort politique ». L’Express, de son côté, a préféré suivre Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, en tournée dans le sud de la France pour la promotion de son livre Ce que je cherche. Un cadre du parti commente : « c’est un peu Bardella sur la croisette, Marine Le Pen aux oubliettes ».
Enfin, une idée de sortie en cette fin d'année. M, le supplément du Monde, nous présente le Offline Club. Un concept venu des Pays-Bas et qui, paraît-il, rencontre un succès planétaire. Le principe : abandonner son portable dans une boîte à l’entrée d’un café, comme cela s’est fait récemment à Paris. Et pour la somme de 9 euros 50, ce qui n’est pas rien, vous pouvez, nous dit-on, « satisfaire votre soif de déconnexion ». On vous propose tout d’abord 45 minutes de silence, pour rêver, dessiner ou écrire, avant de parler avec vos voisins et voisines. Parler « entre inconnus », « sans être dérangé toutes les trente secondes », explique un participant. Bref, une joie simple mais apparemment en perdition.
Winter is coming. L'hiver arrive en France, et l'on se dirige « vers un Noël sous tension », titre La Tribune Dimanche. Le spectre de la grève refait surface du côté des agriculteurs contre l'accord de libre-échange, toujours en négociation, entre l'Union européenne et les pays du Mercosur ; du côté des fonctionnaires contre la volonté du gouvernement de passer de un à trois jours de carence, comme dans le privé ; du côté des cheminots contre la disparition du Fret SNCF, prévue au 1e janvier 2025. « Va-t-on revivre, s'interroge La Tribune Dimanche, une fin d'année comme en 2022, avec une France paralysée, des trains annulés et des milliers de voyageurs ne pouvant pas rejoindre leurs proches pour les fêtes ? ». Dans l'hebdomadaire, le président du groupe SNCF, Jean-Pierre Farrandou, en appelle « au sens des responsabilités des cheminots », au moment « où la France connaît une situation économique compliquée ». Un constat dressé, aussi, par Marianne, qui voit réapparaître « le spectre du chômage de masse ». Le magazine décompte 183 défaillances d'entreprises par jour, des « fleurons nationaux » comme Auchan et Michelin licencient. Et avec un déficit à 6% du PIB, « le gouvernement se trouve dans l'impossibilité, selon Marianne, d'intervenir massivement, comme par le passé, pour colmater la brèche avec de l'argent public ».
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Lui a jeté un froid supplémentaire après sa victoire : Donald Trump de retour au pouvoir aux États-Unis. Puisque de nombreuses analyses ont déjà été écrites pour expliquer cette victoire, le vote des Américains, la défaite des démocrates, les innombrables conséquences du retour de Donald Trump aux États-Unis et dans le monde... Pourquoi ne pas revenir, tout simplement, à l'origine du mal ? Paris Match retrace la carrière de « ce gamin, né dans le Queens » à New York, juste après la Seconde Guerre mondiale, en 1946, et « qui rêvait de gloire en regardant au loin les hautes tours de Manhattan ». Donald Trump « a un temps caressé l'idée de faire des études de cinéma », mais il en aurait été empêché par son père, Fred, à qui il n'avait pourtant pas peur de répondre. Son père a « fait fortune en construisant des HLM à Brooklyn », rappelle Paris Match, mais Donald Trump « vise beaucoup plus haut ». « Il veut faire partie du grand monde qui vit en vase clos et le regarde de haut. » Il devient donc un magnat de l'immobilier, avant de frôler la banqueroute puis d'accéder, finalement, « aux sommets de la célébrité » en participant à l'émission de télé-réalité « The Apprentice ». La suite, on la connaît : élu président des États-Unis en 2016 avant un échec en 2020 suivi de l'invasion du Capitole, puis sa récente victoire, à l'issue d'une campagne électorale au cours de laquelle il a su « jouer contre le système », « attaquer en permanence », « ne jamais reconnaître ses torts », « mentir ». Autant de méthodes apprises, raconte Paris Match, aux côtés d'un avocat sulfureux, Roy Cohn, qu'il a rencontré plus jeune en entrant dans un club privé de Manhattan.
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De retour à la Maison-Blanche, « il sait ce qui l'attend », « il est préparé », assure Le Nouvel Obs. Tout est compilé, selon l'hebdomadaire, dans les plus de 900 pages du « Projet 2025 », une « feuille de route préparée par une centaine de cercles de réflexion conservateurs ». Au menu, donc, d'après Le Nouvel Obs : « démanteler l'État administratif, défendre la souveraineté et les frontières, remettre la famille au centre de la vie américaine et garantir les droits individuels pour vivre librement ». À cela s'ajoute la volonté de mettre fin à la guerre en Ukraine, et sur ce point, « Donald Trump sera meilleur que vous ne le croyez » : c'est ce que veut penser Boris Johnson. Dans L'Express, l'ancien Premier ministre britannique s'interroge : « Donald Trump, avec tout son ego, tout son orgueil, sa détermination à rendre sa grandeur à l'Amérique, va-t-il laisser la Russie humilier son pays ? Va-t-il inaugurer son mandat en laissant Vladimir Poutine rendre sa grandeur à l'empire soviétique ? ». « Je ne pense pas », répond Boris Johnson. Pourtant, Le Point revient sur la façon dont le président russe « va tenter d'exploiter le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche pour étendre son influence mondiale ». Washington travaille sur un accord de paix qui pourrait notamment « valider les conquêtes russes, soit 20% du territoire de l'Ukraine », et empêcher Kiev d'adhérer à l'Otan pendant 20 ans. « Reste un obstacle, ajoute Le Point : les exigences de Vladimir Poutine », qui vont « bien au-delà ».
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Donald Trump, qui s'en est par ailleurs pris à une toute autre personnalité, au cours de sa campagne : la boxeuse algérienne Imane Khelif. Au cœur d'une polémique, cet été, lors des JO de Paris, accusée de ne pas vraiment être une femme, la championne olympique est en couverture de M Le magazine du Monde. Retour sur le « harcèlement » qu'elle subit depuis « toute petite », sans avoir empêché Imane Khelif « de devenir une idole nationale en Algérie », rappelle l'hebdomadaire et une icône de la mode. Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris, c'était il y a 100 jours déjà. Le magazine L'Équipe a donc choisi de célébrer ce compte à rebours inversé. De se remémorer les bons souvenirs, avec les Phryges, ces « mascottes qui ont renvoyé Footix aux vestiaires », constate le magazine. Avec le recordman du monde de saut à la perche, le Suédois Armand Duplantis, qui redescend doucement de ses 6,26 m. Et puis avec cet article sur les bons perdants : ceux qui ont terminé au pied du podium, à la « place du con ». Eux aussi ont été reçus par le président, en Italie, et ils ont été salués, en Belgique, par le Comité olympique. « Les quatrièmes ont eu une visibilité accrue durant les derniers JO », note L'Équipe, en expliquant que « la commisération tend à céder le pas à une dédramatisation, une approche propre à une génération d'athlètes attentive à son bien-être ». Pour certains sportifs, difficile tout de même de savoir s'il faut mieux en rire qu'en pleurer. Mais en ce qui concerne la fin des Jeux, la petite larme de nostalgie n'est jamais bien loin. C'était l'été et les cheminots avaient même décidé de respecter la trêve olympique.
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Le vert, couleur de l'espoir utilisée pour symboliser la nature, à la veille de la COP29 qui débute demain, en Azerbaïdjan. Une nouvelle conférence internationale sur le climat qui se déroule encore, après Dubaï l'an dernier, « chez l'un des plus importants exportateurs d'hydrocarbures de la planète », remarque Le Nouvel Obs. En 2024, l'or noir, « le pétrole est toujours roi », constate l'hebdomadaire, et le monde « toujours accro aux énergies fossiles », alors même que pour tenir l'objectif de l'Accord de Paris d'un réchauffement de la planète contenu à 1,5°C, il est nécessaire, d'après un rapport de l'Agence internationale de l'Energie, de renoncer dès maintenant au développement de nouveaux champs pétroliers ou gaziers. Le directeur de l'AIE milite donc « pour une décarbonation accélérée » : Fatih Birol est devenu « le poil à gratter » des producteurs d'énergies fossiles, indique Le Nouvel Obs, qui consacre un article à celui qui a « cassé le côté "club de riches" de l'Agence internationale de l'Energie en l'ouvrant aux grands pays émergents ».
Le vert est en couverture d'Aujourd'hui en France Week-end, pour un numéro entièrement consacré à l'environnement. Avec un reportage dans la luxuriante forêt guyanaise, à la frontière brésilienne, à la découverte des pratiques ancestrales des autochtones. « Les sociétés amazoniennes pourraient nous (ré)apprendre à préserver nos écosystèmes ou à recréer des relations plus saines entre faune, flore et humains », explique le chercheur Guillaume Odonne. Même si là-bas, aussi, on vit « un choc des générations ». « Cultiver le coton pour tisser son hamac, s'en remettre au chaman en cas de maladie » : de nombreuses coutumes « sont aujourd'hui en décalage avec l'appel de la vie moderne », peut-on lire dans ce reportage, qui conclue en ajoutant que « nombreux sont ceux qui pensent que ces deux mondes devraient s'inspirer mutuellement pour tenter de sauver l'essentiel ».
Reste encore beaucoup de chemin à parcourir, donc, et cela ne devrait pas s'arranger avec la réélection de Donald Trump aux États-Unis. « Ce sera l'éléphant dans la pièce de la COP29 », il sera « dans tous les esprits » en Azerbaïdjan, écrit Libération. Dans son édition du week-end, le journal prévient : « Il va falloir faire avec un climatosceptique assumé et fier de l'être ». En matière d'environnement, Donald Trump « a l'intention de mettre en place un système de destruction », s'inquiète, dans Libération, Laurence Tubiana, l'une des architectes de l'Accord de Paris, que les États-Unis pourraient de nouveau quitter avec Donald Trump. « Le contexte global est propice à voir d'autres pays le suivre », estime-t-elle, en pensant à l'Argentine et au Venezuela. En l'absence des États-Unis, Laurence Tubiana mise donc sur la Chine qui a, selon elle, « tout intérêt à ce que la diplomatie climatique continue de fonctionner », pour des raisons économiques. Elle cite également le Brésil et l'Union européenne. Sauf que l’UE est aussi perturbée par le retour de Donald Trump.
« La protection qu'apportaient les États-Unis n'est plus garantie », reconnaît le ministre français des Affaires étrangères dans Le Parisien Dimanche. « Les Européens font face à un triple risque existentiel, poursuit Jean-Noël Barrot : l'insécurité généralisée et la guerre sur le continent, le décrochage industriel et technologique et la désintégration du modèle démocratique ». « La victoire de Donald Trump doit servir d'électrochoc », espère, dans La Tribune Dimanche, le directeur général du Forum de Paris sur la paix. Selon Justin Vaïsse, le retour du républicain à la Maison Blanche « confirme une tendance du système international, qui s'oriente vers toujours plus de protectionnisme, de guerres commerciales. Dans ce paysage, reste la pauvre petite Europe, dont le centre de gravité demeure le libre-échange ».
« La planète tourne, et l'Europe regarde », se désole Éric Chol dans son édito dans L'Express, en se demandant « où sont donc passés les grands dirigeants d'hier ». « Le célèbre moteur franco-allemand est bon pour la casse, ajoute Franz-Olivier Giesbert dans Le Point, et rien ne l'a encore remplacé. Au moment où tous les cieux du monde se couvrent de nuages noirs, l'Europe a décidé de retourner avec les vaches regarder les trains qui passent ».
Lui n'est d'ailleurs pas un Européen convaincu. Jordan Bardella en tournée, dans les médias, pour faire la publicité de son premier livre : Ce que je cherche, un titre inscrit sur une photo-portrait du président du Rassemblement national en noir et blanc. Couverture qui rappelle celle des mémoires de Barack Obama. Le Figaro Magazine publie des extraits de ces 324 pages. Jordan Bardella se présente comme un « enfant des classes populaires et fils de migrants italiens, héritier de la méritocratie républicaine ». Il revient sur son enfance en Seine-Saint-Denis, près de Paris, dans la cité Gabriel-Péri, et parle aussi de son prénom, qu'il dit avoir eu du mal à « assumer ». « J'ai voulu que les Français saisissent en profondeur ce que je pense et les raisons qui me poussent à le penser », explique Jordan Bardella dans Le Journal du dimanche, propriété de Vincent Bolloré comme les éditions Fayard qui publient l'ouvrage. « Le président du RN cherche à gommer son appartenance à l'extrême droite, analyse Le Nouvel Obs, en se présentant plus libéral que Marine Le Pen. Sans rien renier, en réalité, de ses obsessions identitaires et autoritaires ». Sur le fond comme sur la forme, Libération est encore plus critique : « Dans ce livre au style si mauvais qu’on finit par penser qu’il l’a vraiment écrit tout seul, le dauphin de Marine Le Pen ne parvient guère à se découvrir ».
Elle s’affiche avec des baskets blanches, à lacets bleus et rouges, et le même sourire qui a fait chavirer la France, l'été dernier : Aurélie Aubert, en Une du magazine L'Equipe. Les images de la championne paralympique de boccia « éperdue d'extase sur son fauteuil une fois victorieuse » ont « saisi les cœurs », rappelle le reportage. Depuis son titre, le quotidien d'Aurélie Aubert « en famille d'accueil dans un hameau de l'Eure a explosé », et son entraîneuse bénévole la « trouve encore fatiguée ». Mais « c'est une combattante », assure Claudine Llop Cliville. Orpheline, atteinte d'une paralysie cérébrale due à un manque d'oxygène à la naissance, Aurélie Aubert peine à le reconnaître mais, oui, sa victoire à Paris l'été dernier, c'est une « revanche ». Dans cette vie « pas très simple », elle assure que la boccia est « sa bouée de sauvetage ». « Si on m'en prive, je pleure. Quand j'y joue, ma journée est belle. C'est un projet de vie ». Passé les nombreuses sollicitations médiatiques, Aurélie Aubert espère donc pouvoir reprendre l'entraînement normalement et, encore une fois, porter les couleurs bleu, blanc, rouge, là aussi signes d'espoir.
C'est tout d'abord Le Nouvel obs, qui exprime cette inquiétude. « À quelques jours de la date fatidique du 5 novembre », estime ainsi l’hebdomadaire, « la démocratie américaine apparaît dans un bien sale état. À l’heure où un citoyen sur deux semble vouloir remettre à la Maison Blanche, un milliardaire notoirement instable, considéré par la justice comme un criminel et qui, selon son ancien chef de cabinet John Kelly, professe une certaine admiration pour Hitler. » Mais ce n’est pas tout. « Avec des sondages donnant jusqu’au bout les deux candidats à égalité », poursuit Le Nouvel obs, « il faudra un coup de théâtre, si Trump est distancé à l’arrivée, pour que l’écart soit tel qu’il ne puisse sérieusement contester le verdict. Autrement dit, l’Amérique se prépare à une troisième mi-temps, bien plus incertaine et potentiellement violente que celle de 2020. Attachez les ceintures… » nous conseille l’hebdomadaire…
L’élection américaine est « l’élection qui affole le monde », titre La Tribune dimanche. Pour le journal, « les États-Unis sont à un pas du précipice. Le résultat du scrutin pourrait menacer la démocratie américaine, comme le reste du monde ». « À Washington », ajoute La tribune dimanche, on votera « la peur au ventre ». « La capitale fédérale, traumatisée par l’attaque du Capitole, redoute autant des violences dans le pays, mardi, que le retour d’un Trump revanchard et débarrassé des contre-pouvoirs. »
De son côté, Aujourd’hui en France dimanche se demande ce que changera le résultat de l’élection américaine pour le reste du monde. « En Ukraine, l’aide militaire massive envoyée par Washington contribue à tenir en respect l’avancée des chars russes. Pour combien de temps ? » interroge le journal qui poursuit : « Au Proche-Orient, les Américains sont les seuls acteurs à pouvoir éviter l’embrasement général en contenant l’ardeur de leur allié israélien. Que feront-ils ? »
Une inquiétude que ne partage visiblement pas Le journal du dimanche. Le JDD réécrit même un peu l’histoire, en assurant que c’est Trump qui est victime de « mensonges et désinformations ». « La possible élection de Donald Trump rend fous les journalistes français pour qui le candidat républicain est le nouvel Hitler », affirme le JDD, qui s’indigne que le mot « fascisme », soit associé au candidat Trump et qui ne cache pas son admiration pour celui qui a « su déjouer deux attentats, faisant de lui un miraculé, lui conférant une dimension quasi mystique ».
En France, à présent, Le point s’intéresse à ce qu’il appelle « l’étrange fin de règne ». « Étrange fin de règne » que celui d’Emmanuel Macron… « Le chef de l’État étrenne, non sans mal, ses habits neufs de président sans pouvoir », raconte Le Point qui ne manque pas d’anecdotes sur l’ambiance à l’Élysée. « Même s’il dit que tout va bien, c’est très difficile », explique-t-on dans l’entourage du président. « C’est sûr que tu sens un peu plus que la bête est fatiguée », dit un « visiteur régulier ». Alors que l’intéressé lui-même aurait déclaré « en petit comité » : « Si j’étais sentimental, je me serais déjà suicidé ». Toutefois, selon Le point, Emmanuel Macron n’a pas dit son dernier mot : « Ceux qui connaissent intimement l’ancien banquier d’affaires, sont persuadés qu’il n’aura qu’un objectif, une fois qu’il aura quitté la scène : celui de revenir… en 2032 ». Il voudra réussir, là où Sarkozy et Hollande ont échoué. « Il n’écrit pas l’Histoire de France », persifle un ancien « confident », « il écrit sa propre histoire ».
« Harry et Meghan, pourquoi leur couple va si mal » … annonce l’hebdomadaire, qui s’appuie sur des informations parues dans la presse britannique… « Où est passée Meghan ? » s’interrogeait ainsi en octobre le Daily Telegraph, alors que Harry prolongeait une absence de quinze jours, en Afrique australe. « Toujours sans femme ni enfants », remarquait le quotidien britannique. « Harry », assure Paris Match, « aimerait renouer avec son passé princier, qu’il commence à regretter. Il a enfin admis que l’herbe n’était pas plus verte sous le soleil de la Californie. Le crachin anglais a aussi ses charmes ».
Quant à son épouse Meghan, « elle aurait tourné la page », nous dit l'hebdomadaire qui la décrit comme une femme sans scrupules, « capable de tout envoyer valser du jour au lendemain. » Et qui en veut pour preuve une robe « rouge » et « sexy » portée par l'actrice lors d'un gala de charité début octobre. Ne serait-ce pas là une « revenge dress », la robe de la vengeance, se demande Paris Match, qui ne semble pas porter dans son cœur celle qui, dit-il, « n'a jamais saisi les impénétrables codes de l'Angleterre »où « elle ne veut plus remettre les pieds ».
C’est la Tribune Dimanche qui consacre sa Une à la visite de trois jours que le président français Emmanuel Macron entame lundi 28 octobre à Rabat. « France-Maroc : la grande réconciliation », titre le journal. Il s’agit, nous dit-on, « d’enterrer une brouille de six ans. En cause : une succession de couacs, la perte de marchés économiques et un désaccord profond sur la question migratoire. »
Mais ce n’est pas tout. Ce voyage devrait aussi être celui « des gros contrats », explique la Tribune Dimanche, qui voit encore plus loin, évoquant la « dimension africaine de la relation franco-marocaine ». « Avec un marché ouest-africain en pleine expansion, assure le journal, Rabat et Paris ont tout intérêt à mettre en place une offre commune pour répondre aux besoins de la région », « alors que le Maroc est le deuxième investisseur sur le continent ».
M, le supplément du Monde, consacre un long article au média numérique + 972, composé de Palestiniens et d’Israéliens. Un nom qui fait allusion à « l’indicatif téléphonique partagé entre Israël et la Palestine », précise le magazine. « Depuis les massacres du 7 octobre et la riposte de l’État-hébreu », explique M, les reporters de ce média en ligne gratuit « font partie des rares journalistes encore présents à Gaza. Leurs enquêtes, sous les bombes, dérangent un état-major israélien de plus en plus enclin à la censure ».
Il faut dire qu’Israël interdit l’accès de la bande de Gaza à la presse internationale, alors qu’on estime à « 130 », le nombre de journalistes, pour la plupart palestiniens, tués dans l’enclave palestinienne. « Grâce à notre travail, estime Ruwaida Amer, ancienne enseignante de 30 ans, devenue journaliste, personne ne peut ignorer ce qui se passe dans la bande de Gaza. » Elle-même vit à Khan Younès et, poursuit M, « enchaîne les interviews de blessés et de familles de victimes, malgré les crises de larmes et les moments de découragement qui la traversent ».
« La dernière trouvaille de Donald Trump : se présenter en sauveur des femmes ». Dans l’Express, l’historienne Françoise Coste détaille sa méthode. « L’ancien président, dit-elle, met en œuvre deux stratégies. La première, peu glorieuse, consiste à éluder le sujet de l’avortement. La seconde est contre-intuitive. Elle consiste à présenter Trump comme le champion des Américaines. » Françoise Coste prend pour exemple la convention de Milwaukee, lors de laquelle « beaucoup de femmes se sont succédé à la tribune : des élues républicaines, des collaboratrices de Trump à la Maison Blanche, des dirigeantes du secteur privé ou encore des membres de la famille ».
« Dans le même temps », ajoute l’historienne, l’ancien président « martèle deux sujets de campagne principaux : l’immigration et l’addiction aux opioïdes. Et pour évoquer ces questions complexes, il s’appuie presqu’exclusivement sur des figures féminines, qu’elles soient épouses, mères ou proies sexuelles ». « Il faut croire, conclut Françoise Coste, que cette posture de "protecteur des femmes" est payante, car le candidat y recourt de plus en plus, en jouant à 100 % sur l’émotion, sans se soucier de défendre un projet ».
Donald Trump a-t-il trouvé dans le Journal du Dimanche un ardent défenseur ? Disons plutôt que le JDD a décidé de descendre en flèche sa rivale Kamala Harris. « En attaquant Trump, estime le journal, la candidate démocrate est surtout en train de flinguer sa propre campagne ». Le Journal du Dimanche appelle cela les « bévues » de la candidate. Prenant exemple d’une interview sur Fox News, « où elle s’est montrée peu convaincante sur l’immigration ». « Sur les questions difficiles », ajoute le JDD, « Kamala Harris se perd toujours dans les explications. Embêtant pour une ancienne procureure. Ses opposants – mais pas seulement eux – parlent de "salade de mots", une sorte de digression sous forme de cadavre exquis, pour éviter les sujets sensibles ».
Le Journal du Dimanche fait mine de s’étonner, estimant que « jusqu’ici, la démocrate s’était habilement débarrassée des clichés débités depuis maintenant huit ans par son parti au sujet de son adversaire. Non parce qu’elle avait davantage de respect pour lui que n’en avait Hilary Clinton. Mais pour ne pas injurier des américains qui ont déjà voté pour lui par deux fois ». Deux fois, vraiment ? Le JDD semble oublier, que la deuxième fois, Donald Trump a bel et bien perdu l’élection présidentielle.
Enfin, une nouvelle rassurante pour celles et ceux que l’intelligence artificielle effraie. C’est dans le Point, l’interview de Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France où il est titulaire de la chaire de psychologie cognitive expérimentale… Un professeur qui nous explique que « notre cerveau est plus fort que l’intelligence artificielle ». « Pas question d’avoir des complexes, résume le Point. L’intelligence artificielle n’est pas près de rivaliser d’intuition, de créativité et de sens de l’à-propos, avec notre cerveau ».
« Croyez-en vous-même » s’exclame Stanislas Dehaene, « croyez en votre cerveau, apprenez à mieux le connaître, car avec un peu d’effort quotidien, son potentiel d’apprentissage est tout simplement extraordinaire ».
Le Premier ministre est en Une de la Tribune Dimanche, du Journal du Dimanche, et du Point qui suggère que « l'on arrête les carabistouilles ». Au cœur du débat : le budget de la France et le meilleur moyen de faire des économies. Le JDD a interrogé le Premier Ministre : trois pages d'interview, alors que la Commission des Finances a rejeté hier la partie recettes du budget 2025. « Avec l'adoption des amendements du Nouveau Front Populaire, le texte était devenu insoutenable », assure Michel Barnier qui ajoute : « Des dizaines de milliards d'impôts supplémentaires conduiraient à fragiliser nos entreprises et le pouvoir d'achat de nos concitoyens ». Alors, quelles sont les solutions ? « Monsieur le Premier Ministre, si vous osiez » : le Point interpelle directement Michel Barnier, en lui disant : « nos voisins européens ont réussi à se réformer, pourquoi pas nous ? ». L'hebdomadaire suggère de donner un grand coup de pied dans la fourmilière pour faire un sort aux « faiblesses structurelles de notre économie : déficit de travail, système de retraite à bout de souffle, inefficience et complexité de l'administration territoriale, fonction publique en surpoids, fiscalité du travail écrasante etc ». En un mot, le Point suggère, selon une phrase devenue célèbre, de « dégraisser le mammouth ».
En attendant, Michel Barnier a choisi d'augmenter les impôts. « Qui Barnier va-t-il faire casquer ? », s'interroge Marianne qui dresse une liste non exhaustive : « les PDG de grosses boîtes, les patrons de belles sociétés familiales mais aussi les super-cadres, les héritiers bien dotés, les sportifs de haut niveau ou les artistes prisés. Environ 24 300 ménages vont débourser 6 milliards d'euros sur trois ans ». Car le Premier ministre l'a expliqué en ces termes : « le redressement des finances publiques exige une contribution exceptionnelle des Français les plus fortunés ». « Un frisson a sans doute parcouru les concernés », s'amuse le Nouvel Obs, qui ajoute : « dans le club fermé des grandes fortunes, on n'est pas habitué à voir une ancienne figure du RPR s'approprier ce vocabulaire marqué à gauche ». Dans Marianne, un patron qui préfère garder l'anonymat, persifle : « Pour l'exécutif », dit-il, « il est politiquement plus payant et techniquement plus facile de taxer les hauts revenus, que de réduire le coût des administrations ».
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À la Une également, l'élection présidentielle américaine, l'échéance se rapproche... Dans un peu plus de deux semaines, les électeurs américains devront choisir entre Donald Trump et Kamala Harris. Leurs deux visages sont en Une d'Aujourd'hui en France Dimanche. Les électeurs sont « souvent désabusés », remarque le journal, « ils ont le choix entre un candidat républicain en roue libre, aussi excessif qu'inquiétant, et une candidate démocrate imposée cet été par l'élite du parti, lestée par le bilan d'une inflation galopante sous le mandat de Joe Biden et son échec en matière d'immigration, dossier dont elle avait la charge ». C'est « le choc des deux Amérique », annonce en Une le Nouvel Obs, affichant les profils des deux candidats, l'une en bleu, l'autre en rouge. « Rarement dans l'histoire des États-Unis, pourtant riche en conflits internes », estime l'hebdomadaire « le pays n'a paru à un tel tournant, fracturé qu'il est par des forces contraires, écartelé entre deux visions antagonistes de ce que doit devenir la démocratie américaine ». Le Nouvel Obs, qui publie un long dossier sur la présidentielle américaine, a également interviewé Ruth Ben-Ghiat, spécialiste de l'autoritarisme, qui compare Trump à Mussolini. « L'autoritarisme », dit-elle, « repose sur une personnalisation excessive du pouvoir exécutif au détriment de la justice et des autres institutions. Trump s'inscrit dans cette lignée mussolinienne ».
Enfin, l'Express publie un numéro exceptionnel. 170 pages, sur papier glacé, avec de belles photos, pour illustrer « Les défis de l'Occident ». L'Express dit avoir interviewé « 15 témoins indispensables pour comprendre le monde ». Cela va de Bill Gates, « entrepreneur et philanthrope » à Tony Estanguet, patron des Jeux Olympiques de Paris. Surtout des hommes. Même Patrick Pouyanné, le patron de Total Energies, souvent décrié par les écologistes, a droit à son heure de gloire. « Croire au grand soir en arrêtant les fossiles alors que la demande en énergie est en hausse parce que la population mondiale croît et aspire à un meilleur niveau de vie est », assure-t-il, « illusoire et dangereux ». En y regardant de plus près, on ne compte guère que deux femmes parmi les témoins (tous blancs) de l'Express. Une scientifique italienne, et la joueuse d'échecs d'origine iranienne Mitra Héjazipour, que l'on découvre sur la longueur. Elle est « celle qui tient la République Islamique en échec » titre l'Express. « Elle a porté les couleurs de l'Iran... jusqu'au jour où elle a refusé de se couvrir les cheveux du voile islamique ». Un geste lourd de conséquences : « cela voulait dire ne plus pouvoir retourner en Iran, ne plus voir ses parents, sa sœur, ses amis, sa ville ». Un courage qui méritait d'être salué.
Premier portrait : celui du nouveau ministre de l'intérieur Bruno Retailleau. Il est en Une du Point qui nous promet une « enquête sur le ministre le plus puissant du gouvernement ». « Mais qui est-il vraiment ? » se demande l'hebdomadaire, qui dresse un portrait plutôt flatteur. « Le Vendéen, bientôt 64 ans, n'est », nous dit-on, « pas là pour ménager son destin ni sa santé ». « Je suis un homme de mission », assure-t-il. Selon le Point, « les ors du pouvoir le laissent parfaitement indifférent, lui, le terrien, l'enraciné, n'est jamais si heureux qu'au milieu de ses poules, ses moutons et ses chevaux », dans sa ferme en Vendée. Un homme dont les premières déclarations ont fait polémique, notamment lorsqu'il affirme le 29 septembre sur la chaîne LCI : « comme des millions de Français, je pense que l'immigration n'est pas une chance ». Rappelé à l'ordre par Emmanuel Macron, Bruno Retailleau a plus ou moins rétropédalé, affirmant que « les Français avaient compris ce qu'il voulait dire. "Je parlais de l'immigration telle qu'on la connaît, celle qui a échappé à notre contrôle" ». « Et si c'était lui, la véritable arme anti-Le Pen et Bardella ? » s'interroge le Point. « Comme Nicolas Sarkozy qui en son temps, se targuait d'avoir "tué" le FN en syphonant ses idées, il entend priver Marine Le Pen d'oxygène ». Bruno Retailleau, à peine arrivé au gouvernement pour une mission périlleuse et qui ne durera peut-être pas très longtemps... Ce qui n'empêche pas le Point de l'interroger sur une éventuelle ambition présidentielle, qu'il écarte aussitôt, mais l'un de ses proches l'affirme : « bien sûr qu'il va vouloir être candidat à la présidentielle ».
Lui aussi est un homme de pouvoir : Alexis Kohler, « l'éminence noire de l'Elysée », annonce en Une Marianne. « Depuis 2017», poursuit l'hebdomadaire,« le puissant secrétaire général de l'Élysée, véritable homme lige du président, fourre son nez dans tous les dossiers. Rien ne lui échappe. Mais la nouvelle donne politique et l'avènement de Michel Barnier devraient le faire descendre de sa tour de contrôle ». Quand elle évoque sa relation avec le président Emmanuel Macron, Marianne parle d'un « couple », « un couple avec ses hauts et ses bas », « il est aussi souvent décrit comme le jumeau ou comme le prolongement du chef de l'État », ajoute l'hebdomadaire qui précise : « plus qu'une tour de contrôle, Kohler filtre ministres et conseillers, qui peinent à s'entretenir directement avec le président. Certains prennent leur courage à deux mains, lors de déplacements, afin de contourner le gardien du temple resté au Château ». Alexis Kohler, souvent assimilé à ses initiales « AK », voir « AK 47 » (allusion à la kalachnikov) , tant il inspire « la crainte ». Quid de son avenir ? Selon Marianne, « Macron n'osera jamais le faire partir ». « Le vice-président renoncera-t-il de lui-même ? », s'interroge l'hebdomadaire. La question reste en suspens.
Dans la presse hebdomadaire également, la guerre au Proche-Orient. Une guerre vue par le prisme du Mossad, les services secrets israéliens. « Services secrets de faillite en réussite », annonce l'Express, qui se propose de « revenir sur une année tourmentée » pour les « gardiens de l'État hébreu », « du désastre du 7 octobre à la décapitation du Hezbollah ». Le 7 octobre tout d'abord : « Comme en 1973 (lors de la guerre du Kippour) le renseignement de l'État hébreu a été aveuglé par son ennemi »(...) estime l'Express, qui ajoute : « Les chefs du Mossad pensaient Israël à l'abri de la menace du Hamas, derrière l'imposante barrière bourrée de technologie qui les séparait de la Bande de Gaza. Ils croyaient surtout, que l'organisation terroriste avait trop à perdre en s'attaquant à l'État hébreu ». Depuis, le Mossad s'est repris. « Le 31 juillet », rappelle l'Express, « les services israéliens ont réussi à éliminer le leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh, au coeur même de Téhéran (...) avec des complicités indispensables au sein du régime iranien ». Le 27 septembre, ils ont aussi tué Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, « sans trop se soucier des effets adjacents », constate le Point. « Si la cible est de haute valeur », précise un expert, « les Israéliens acceptent que les dégâts collatéraux, donc sur des civils, soient relativement importants. Pour atteindre Nasrallah », remarque-t-il, « ils ont visiblement tué beaucoup de monde ».
Enfin, le Nouvel Obs nous faire découvrir Abou Sangare. « Ce sans-papiers guinéen de 23 ans a été récompensé à Cannes pour son interprétation d'un livreur à vélo, clandestin, dans l'Histoire de Souleymane », le film dont Abou Sangare est le héros. « Abou Sangare, une chance pour la France », précise bien le Nouvel Obs, allusion sans équivoque à la phrase de Bruno Retailleau dont nous parlions tout à l'heure, « l'immigration n'est pas une chance ». Abou Sangare, lui, est passionné de mécanique, et il dispose « d'une promesse d'embauche dans un garage ». Son rêve n'est pas de briller sous les projecteurs, mais « d'ouvrir sa propre affaire », en France, où il est arrivé il y a déjà 7 ans.
«C'était il y a un an, c'était il y a un siècle » remarque le Nouvel Obs. « Un an après le massacre commis sur le sol israélien par les commandos du Hamas, la terrible riposte de l'Etat hébreu contre la bande de Gaza et désormais contre le Hezbollah au Liban, a pris l'allure d'une fuite en avant militaire, sourde à tous les appels au cessez le feu », résume l'hebdomadaire. « Un an plus tard, chacun réalise à quel point cet événement a un impact profond, dont on n'a pas fini de mesurer l'étendue ». D'abord, le 7 octobre. Ce jour-là, raconte le Nouvel Obs, Abigaël était au festival Nova. Cette jeune femme a survécu cachée dans une voiture, sous les corps de deux amis, morts. « J'aurais dû mourir au moins trois fois », dit-elle, « mais je suis toujours là. La question c'est : pourquoi ? » se demande celle qui se dit aussi « morte à l'intérieur ». Les Israéliens sont traumatisés. « Alors qu'une centaine d'otages sont toujours aux mains du Hamas » explique Le Point, « le pays tente de se reconstruire psychologiquement ». « Notre pronostic vital est engagé », s'emporte l'écrivaine israélienne Zeruya Shalev. « Aujourd'hui, alors que presqu'une année s'est écoulée, me voilà, avec autant de douleur que de rage, à mettre des mots sur des choses que jamais je n'aurais pu imaginer. Jamais je n'aurais pu imaginer que cette incurie criminelle durerait encore. Qu'au bout d'un an il y aurait encore des otages à Gaza. Que cette guerre se poursuivrait encore, sans qu'aucun horizon politique se dessine, dans le Sud et dans le Nord ».
Dans ces propos, on entend bien sûr la dénonciation de la politique menée par Benyamin Netanyahu. Dénonciation que reprend à son compte Yaïr Golan, général de réserve et chef de la gauche israélienne. « Netanyahou n'a pas de stratégie », explique-t-il au Point. A la question : « Le Premier ministre peut-il sacrifier la vie d'Israéliens, de soldats, dans le seul but de rester au pouvoir ? », il répond : « sans équivoque. Il s'en fiche. S'ils meurent, ils meurent. Et les otages ? j'affirme qu'il y a eu au moins trois possibilités d'obtenir un accord sur la libération des otages, en janvier, en mai et en juillet. Qui les a empêchées ? Netanyahou. Il ne veut pas mettre fin aux combats. Cette situation lui convient ». Yaïr Golan qui appelle au sursaut : « nous devons manifester tous les jours, toute la journée. Nous devons assiéger la Knesset avec un demi-million de personnes. Nous devons expliquer à ce gouvernement que nous ne coopérerons pas avec lui ».
Les hebdomadaires consacrent aussi cette semaine de nombreux articles à la situation à Gaza. « L'interminable calvaire des civils », titre Le Point. « Un million neuf cent mille Gazaouis habitent désormais des abris de fortune. Plus de 41 500 ont été tués », selon le ministère de la Santé à Gaza. Selon l'ONG Airwars, composée de journalistes et de chercheurs, « 67 % des victimes qu'elle a identifiées sont des femmes et des enfants. Pourquoi la bataille de Gaza a-t-elle été si meurtrière ? » interroge Le Point. Parce que « les militaires font peser le fardeau de la guerre sur les civils palestiniens », estime le sociologue Yagil Levy, de l'Université ouverte d'Israël, qui s'explique : « c'est un transfert de risque par les bombardements aériens, pour épargner nos troupes ». Les civils paient donc le prix fort : le Nouvel Obs « a suivi l'évacuation d'une quarantaine d'enfants de l'enclave palestinienne » vers les Émirats Arabes Unis. Les photos parlent d'elles mêmes : celle d'un bébé « malnutri », « c'est le cas de presque tous les enfants présents sur ce vol humanitaire », nous dit-on. On voit aussi Hicham, 6 ans, dont le corps est « criblé d'éclats d'obus », ou encore Sarah, « piégée dans une maison en feu et n'ayant survécu que par miracle ». La petite fille a le visage marqué de larges cicatrices.
En France, enfin, un an après le 7 octobre, les juifs font part de leur douleur et de leurs blessures. « Douleur » parce que « les victimes françaises du Hamas ont été invisibilisées », dénonce Rachel Binhas, journaliste à Marianne. Elle vient d'écrire un livre sur le sujet. « Aujourd'hui encore, dit-elle, qui sait que 43 Français sont morts à la suite des massacres et que l'on compte encore deux otages français que l'on espère vivants aux mains du Hamas ? » « Cet événement tragique, ajoute-t-elle, aura surtout ouvert un débat un peu triste avec pour thématique : ces juifs partis en Israël sont-ils des nôtres ? ». De son côté l'Express, fait sa Une sur la « flambée antisémite » en France. « Depuis un an, les attaques contre les Français juifs ont plus que doublé et atteint un niveau inédit », annonce l'hebdomadaire, qui décrit « ces petits gestes auxquels les membres de la communauté juive se résignent ». « Kippa cachée sous une casquette », « pseudo pour passer une commande livrée à domicile ». « Plus que jamais, ajoute l'Express, on prend l'habitude de ne pas s'attarder à la synagogue après l'office, pour ne pas se rendre vulnérable ».
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