« And the public wants what the public gets, but I don’t get what this society wants, I’m going underground » éructait Paul Weller dans les Jam. Emission de culture nerd et de rock’n’roll intègre, des lunettes 3D sur le nez et des vinyles sous le bras. Dossiers ciné, actu musicale, séries TV, artistes aussi cultes que morts et bon goût relatif.
Daniel Johnston enveloppe des mélodies extraordinaires dans une maladresse touchante, et il distribue ses cassettes au McDonald’s. Mais il n’a pas cherché à intellectualiser sa démarche lo-fi, c’est un enthousiaste qui a juste enregistré avec ce qu’il avait sous la main, comme quand on est adolescent et qu’on bricole de grands projets avec des bouts de ficelle.
Daniel Johnston, c’est les années teenagers prolongées pour toujours, la pop culture constamment digérée de la façon naïve que nous on n’a vécu qu’une seule fois, le jour où on l’a découverte avec émerveillement. Il a la pureté premier degré d’un enfant, mais d’un autre côté il frappe son manager avec une barre à mine, et il balance une dame par la fenêtre parce qu’il pense que c’est Satan. Voilà le truc.
PLAYLIST :
life in vain
true love will find you in the end
the story of an artist
some things last for a long time
it’s over
devil town
like a monkey in a zoo
walking the cow
honey I sure miss you
mind movies
Casper the friendly ghost
Les gonzes viennent de la même ville que REM, ont un look à jouer du rockabilly et des tubes mainstream trop flashy pour te rendre curieux. On a l’impression que tout chez les B-52s mène à une fausse piste. Alors je reviens à une vieille habitude de ce podcast, de réhabiliter des groupes sur qui les gens ont un avis négatif sur la foi de deux ou trois hits qu’on a entendu 8000 fois. Vous connaissez tous Rock lobster, Love shack, Roam, Planet Claire : pas besoin de les mettre dans la playlist. J’ai carrément préféré vous mettre des morceaux où le refrain revient à brailler « quiche — quiche lorraiiiiiiiiiiine ».
PLAYLIST :
Give me back my man
Private Idaho
52 girls
53 miles west from Venus
Wig
Quiche lorraine
Topaz
Legal tender
Dirty back road
Dans Sparky’s dream, on entend ces paroles : « Elle habite dans l’espace, alors je vais construire un avion ». Quand on choisit un nom comme Teenage Fanclub, c’est ce genre de romantisme naïf qu’on promet. Et Gerard Love continue de chanter : « elle peignait des peintures qui ne séchaient jamais, pour garder l’émotion bien vivante ». Awch. Ce sera toujours comme ça, il y a des êtres purs qui fixent la ligne de crête des usines de Glasgow et qui s’imaginent en Californie. Bref, Teenage Fanclub, un groupe sans ego et sans trop d’ambition qui propose des guitares trop saturées pour la scène pop de leur propre ville, puis des harmonies vocales qui l’excluent des années grunge, puis plus tard, qui reluque les Etats Unis alors que la Britpop essaie de les copier. Le profil typique d’un CV que le DRH repose sur la table en disant : « vous avez un problème avec l’autorité, vous, non? »
PLAYLIST:
Sparky’s dream
I don’t want control of you
Your love is the place where I come from
The concept
Ain’t that enough
About you
Neil Jung
I need direction
Gene Clark
Margo Guryan a sorti un seul album en 1968. Il s’appelle Take a Picture et il est merveilleux. Mais elle s’est retrouvée là un peu par hasard. Elle devait composer des chansons pour que les autres les chantent mieux, les jouent mieux. Au final, des démos qui se révèlent trop modernes pour leur époque et une voix qui te brise le coeur en 8000. Bref, je te parle d’une chanteuse qui ne voulait tout simplement pas être sur le devant de la scène. et d’un album qui disparaît immédiatement après sa sortie avant de ressurgir de nulle part 30 ans plus tard, juste parce qu’un mec est tombé dessus par hasard à l’autre bout du monde.
PLAYLIST:
Margo Guryan - sunday morning
Margo Guryan - Timothy gone
Margo Guryan - California shake
Margo Guryan - please believe me
Margo Guryan - come to me slowly
Margo Guryan - why do I cry
Margo Guryan - love songs
Billy Nicholls - would you believe
Death - keep on knocking
the La’s - there she goes
Margo Guryan - something’s wrong with the morning
Margo Guryan - take a picture
Margo Guryan - chopstick variations #9
Margo Guryan - sun
Margo Guryan - the hum
Pour beaucoup de gens, Cypress Hill a été - avec Public Enemy et les Beastie Boys - la porte d’entrée qui a permis de passer du rock au hip-hop. Une émission totalement normale, où on parle de membres de gangs qui finissent par se faire des câlins, d’allemand LV2, de Space Jam, de quartiers de Los Angeles que t’as jamais vus, de stagiaires MTV qui changent tout le bordel parce qu’ils dorment sur des canapés, de cartographie et de l’orchestre symphonique de Londres.
PLAYLIST :
Hand on the pump
How I could just kill a man
Insane in the brain
I ain’t goin’ out like that
Throw your set in the air
Tequila sunrise
Pigs
I love you Mary Jane ( avec Sonic Youth)
When the shit goes down
Dr Greenthumb
Richard O’Brien a inventé un style : l’opéra rock qui ne pousse pas au suicide. Et pour ça, on devait lui rendre un hommage dans cette émission. Les midnight movies, l’influence de David Bowie, la suite inconnue Shock Treatment, le merveilleux Sal Piro, l’arbre de famille culturel du Rocky Horror avec entre autre Mel Brooks, Diana Ross et Chapeau Melon et Bottes de Cuir … ce podcast s’est juré d’être à la hauteur de son sujet : c’est vulgaire, un peu à la ramasse et malgré tout, acceptable pour les nerds. Un genre de midnight podcast.
( REDIFFUSION - émission prémâchée en janvier 2016 )
PLAYLIST :
Rocky Horror Picture Show – sweet tranvestite
Rocky Horror Picture Show – science-fiction double feature
Rocky Horror Picture Show – over at the Frankenstein place
David Bowie – Ziggy Stardust
Groovy Ghoulies – time warp
The Polyphonic Spree – touch touch-a me
Shock Treatment – shock treatment
Phantom of the Paradise – somebody super like you
Hedwig an the Angry Inch – angry inch
The Wiz – ease on down the road
Rocky Horror Picture Show – I’m going home
Le plus souvent, on s’en fout si un acteur est techniquement « bon », si un groupe est virtuose, ou si un peintre n’imite pas automatiquement Raphael. Parce que ce qui compte, c’est ce moment précis où les artistes font se toucher les deux saintes courbes - celle où leur oeuvre rend l’identification possible et celle de la beauté esthétique - et créent « l’émotion juste ». Même si c’est rare et que ça dure une seconde, le truc te fout toujours en l’air… Neil Hannon, lui, il réédite cet exploit sur quasiment chaque chanson de Divine Comedy. La chiale 8000. Bon courage.
PLAYLIST :
love what you do
to the rescue
perfect lovesong
a lady of a certain age
the booklovers
when the lights go out all over Europe
songs of love
mastermind
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