De Mozart à Marilyn Manson... C’est Le rendez-vous transmusical de RFI présenté par Laurence Aloir, avec des portraits, des reportages, des chroniques, les nouvelles sessions live du studiOne à Issy-les-Moulineaux et la tournée des festivals. *** A partir du 31 mars 2019: Diffusions les samedis et dimanches à 20h10 TU vers toutes cibles → (22h10 à Paris), Rediffusions les dimanches et lundis à 01h10 TU vers toutes cibles → (03h10 à Paris). ATTENTION !! Retrouvez Musiques du monde cet été, aussi en semaine, du 5 au 8 août 2019 à la place de Radio foot internationale. Musiques du Monde, ça s’écoute et ça se regarde ! Si voulez voir nos vidéos, cliquez sur ce lien. Réalisation : Taguy M’Fah Traoré. Consultez notre page « Fans » de l'émission sur Facebook.
Du nu reggae au manouche, en passant par le jazz, la #SessionLive reçoit 2 noms de la scène hexagonale.
Nos 1ers invités sont les Doigts de l’Homme pour la sortie de Erratic, The Art of Roaming.
Les Doigts de L'Homme fêtent leurs 20 ans. Pour cela, ils sortent un double album ambitieux qui illustre le trajet parcouru le long de ces nombreuses années avec une approche encore plus inédite et personnelle. De l'acoustique à l'électrique, 23 titres autour d'un jazz de création, «guitaristique», coloré et exigeant. Et pour respecter la tradition : à chaque nouvel album, un nouvel instrument invité !... C'est le batteur Pierre Rettien qui rejoint l'équipe pour illustrer ce passage à l’électrique. Erratic deuxième single tiré du double album Erratic, The Art Of Roaming qui est sorti le 20 septembre 2024. Accepter le désordre, ne pas suivre de ligne de conduite, laisser émerger librement ce qu'il en résulte, dans la vie comme dans la musique, accepter de se laisser malmener par l'imprévu, fuir l'ordre qui peu à peu s'établit. Ignorer l'influence du regard extérieur, celui qui finit par restreindre la véritable liberté de choisir. Laisser naître de ce qui semble être le chaos.
Titres interprétés au grand studio
- Dreaming of my Brothers Live RFI
- Des Hommes Intègres, extrait du double album (cd Électrik)
- Californian Christmas Live RFI.
Line Up : Olivier Kikteff (guitare), Benoît Convert (guitare), Yannick Alcocer (guitare), Tanguy Blum (contrebasse) et Nazim Aliouche (percussions).
Son : Mathias Taylor, Camille Roch.
► Album Erratic, The Art of Roaming (Lamastrock/ Inouïe Dist. 2024).
YouTube - Bandcamp - Lamastrock.
Puis nous recevons Flox pour la sortie de Square.
Flox est square. Carré, précis, direct. Il aime aller droit à l’essentiel, ne pas se perdre en considérations superflues. « Je n’ai pas le temps de faire de la merde », résume-t-il. Alors, son septième album s’intitule Square.
Square correspond à un virage majeur dans la carrière du pionnier du nu reggae, extraordinaire artisan du studio qui joue de tous les instruments, s’enregistre, se mixe et se produit mais, pendant une douzaine d’années, montait sur scène avec des musiciens. Après avoir enregistré Square, il a commencé à tourner seul, équipé d’une machine qu’il a dessinée et construite avec des contrôleurs Midi pour lancer samples et boucles qu’il a enregistrés lui-même : « Il faut maîtriser tous les outils pour délivrer ce que l’on veut », répète-t-il depuis longtemps...
Ce doux quinquagénaire franco-britannique au crâne lisse sourit, gentiment moqueur : « Il y a tellement d’outils si faciles qui permettent de sortir des albums alors que l’on est encore en phase d’apprentissage ou d’acquisition que beaucoup se brûlent les ailes. »
Flox sait si bien combien son chemin a demandé de patience, de précision et de passion. Il y a quelques décennies, il sort diplômé en reliure de ses cinq ans à l’École Estienne. Il est en pleine période punk et ne se voit pas travailler pour les vieux clients bourgeois des relieurs. Alors il devient informaticien et son premier salaire sert à payer la première traite d’une table de mixage à 25 000 francs. Après tout, Florian Gratton n’a jamais manqué de détermination et sait prendre des décisions tranchées. Avant lui, sa mère moitié kabyle, moitié française, s’est évadée en Grande-Bretagne à l’adolescence, a rencontré un acteur moitié anglais, moitié irlandais et ne revient en France qu’après la victoire de Mitterrand à la présidentielle de 1981. Florian a onze ans et se met à la batterie, son premier instrument. Peu à peu, il saura jouer d’un peu tout. « Je suis plus curieux que vraiment multiinstrumentiste. Je n’apprends de chaque instrument que ce qui me suffit pour faire de la musique. C’est un apprentissage ciblé. Il me faut des notes bien appuyées et bien placées. »
Qu’on ne s’attende pas à une trajectoire classique de reggaeman. Sa porte d’entrée pour la musique jamaïcaine est franchement britannique avec Police, avant le drum’n’bass et le choc de la dub poetry de Linton Kwesi Johnson. « À part ça, j’ai autant été nourri de Bob Marley que des Pink Floyd. » À vingt ans, commence le temps des groupes. À trente ans, il dirige une batucada de trente percussionnistes. Mais il s’est fixé comme un cap de faire son premier album avant trente-cinq ans. Square est son 7è album.
Titres interprétés au grand studio
- Square Live RFI
- In The Shade, extrait de l’album
- Loose Live RFI.
Line Up : Florian Gratton alias Flox (machines, voix).
Son : Mathias Taylor, Camille Roch.
► Album Square (Underdog Records 2024).
Knobisous suisses de la contrebassiste et chanteuse lausannoise Louise Knobil + Charlène et Claudine Civil pour leur livre « On nous a menti sur Haïti ! ».
Notre 1ère invitée est Louise Knobil pour la sortie du 2è EP Knobisous
KNOBIL est un projet de chanson en français, post-bop et jazz pailleté créé par la contrebassiste, chanteuse et compositrice lausannoise Louise Knobil. Influencée par Esperanza Spalding, Charles Mingus ou encore Boris Vian, elle utilise sa contrebasse et sa voix pour vous partager son journal intime musical, entre polyamour, manque de sommeil et recette de pesto.
Ce deuxième EP intitulé Knobisous s’inscrit dans une démarche artistique de journal intime musical.
En d’autres termes, Louise raconte ses différentes aventures et anecdotes au travers de six compositions originales dont les sujets principaux sont : le polyamour, les ruptures, les lessives, le coming-out queer et le patriarcat systémique. Les textes sont portés par le KNOBIL trio : clarinette basse (Chloé Marsigny), batterie (Vincent Andreae) et contrebasse/chant (Louise Knobil). Il se dégage de cette instrumentation particulière une énergie brute teintée de poésie fine, révélant la personnalité de chaque musicien.ne Louise Knobil invite Louis Matute, guitariste genevois bien connu des scènes suisses et européennes, sur l’une de ses compositions « Comète ». La contrebassiste a également dessiné la pochette de son disque.
Titres joués : Lampadaires, Lessives, LEA, Comète.
► EP Knobisous (Unit Rd/The Orchard 2024).
Puis nous recevons Charlène et Claudine Civil pour leur livre « On nous a menti sur Haïti »
Charlène et Claudine Civil, fondatrices de PAP’PADAP Travels et passionnées par leur terre d’origine, embarquent le lecteur au cœur de la 1ère République noire au monde. Dans ce 1er volume, elles racontent Haïti, du précolombien (Arawaks, Taïnos) jusqu’à nos jours.
« Haïti… Combien de fois a-t-on décrit ce pays comme pauvre, gangréné par les gangs et marqués par les rites vaudous. Ce portait sombre a nourri l’imaginaire collectif pendant des décennies, cristallisant une vision biaisée et incomplète de ce joyau des Caraïbes. mais tout cela n’est qu’un mensonge ! »
« On nous a menti sur Haïti ! » est un ouvrage hybride entre histoire et album illustré, qui revisite avec humour et pédagogie les moments-clés de l’histoire d’Haïti.
À travers ce projet, les autrices souhaitent sensibiliser un large public à l’héritage historique et culturel haïtien, mais aussi engager la diaspora et les passionnés d’histoire dans une réflexion sur la richesse et les défis de ce patrimoine.
Charlène travaille dans l’humanitaire et Claudine, dans le tourisme écoresponsable.
Playlist des sœurs Civil
- Tabou Combo Lakay
- Tropicana d’Haïti Nou Renmen Duvalier
- Leyla McCalla Fort Dimanche
- Daniel Larivière Sérénade des mélomanes
- Jonathan Perry Feat. Belo Si’w blé (Ayiti souri)
- Boukman Eksperyans Imamou Lele.
► Livre « On nous a menti sur Haïti », volume1 par Charlène et Claudine Civil (auto-édition).
Le volume 2 sera consacré à l’art et à l’héritage musical.
En amont de la saison France-Brésil 2025, la session live reçoit deux artistes de la diaspora brésilienne : Momo et Rio 77.
Londres compte un nouveau talent brésilien : Momo ! Il fait partie de la récente génération d’artistes influencés par les classiques brésiliens, du tropicalisme des années 70 à Os Mutantes, en passant pas Milton Nascimenton. L’album a été enregistré dans l’est de Londres au Total Refreshment Center, avec des musiciens brésiliens et anglais, issus de la foisonnante scène jazz londonienne.
Après une odyssée musicale qui l’a mené de Rio de Janeiro à l’Angola, au Michigan, à l’Espagne et à Lisbonne, Momo vit à Londres depuis trois ans.
Son premier album A Estética do Rabisco, sorti en 2006, est désigné comme l’un des meilleurs albums de l’année par le Chicago Reader et lui ouvre la voie. Ses fans s’appellent Patti Smith, David Byrne…
Gira signifie bouger, c’est un album pour danser, donc enregistré dans les conditions du direct au Total Refreshment Center, un centre créatif qui est à la fois un espace de concert, un atelier d’artiste et un studio depuis sa création en 2012.
Titres interprétés au grand studio
Pára (Feat. Jessica Lauren) Live RFI
Rio, extrait de l’album
Joao Live RFI
Line Up : Marcelo Frota (voix, guitare acoustique), Caetano Malta (basse)
Traduction : Eva Massy
Son : Jérémie Besset, Mathias Taylor, Camille Roch
► Album Gira (Batov Rd 2024)
Site internet - YouTube - Facebook
Rio 77 provient directement du Brésil et de la MPB, la Música Popular Brasileira. Un répertoire riche et immense dans lequel Rio 77, métissage de musiciens brésiliens, français et anglais, a puisé pour construire Cultura e Civilização.
En ramenant en 2024 cette sélection 70s’, Rio 77 a laissé le curseur temporel à sa place, pour agir uniquement sur celui de l’esthétique. Funk et jazz sont au service de la chanteuse Paula Mirhan, de Thomas Renwick, guitariste de la scène jazz funk parisienne, du trompettiste Rubinho Antunes (Hermeto Pascoal, Marcos Valle, Milton Nascimiento, Gilberto Gil, Criollo), de Rui Barossi (Tom Zé). Le groupe Rio 77 est complété par deux soufflants parisiens, Matthieu Huteau et François Morin, le pianiste londonien Dave O'Brien et Mauro Martins, batteur brésilien qui accompagne régulièrement Toquinho et Tania Maria.
Bref, c’est la classe décontractée d’un costume en lin par une chaude soirée carioca, toujours pieds nus pour danser sur le sable.
Titres interprétés au grand studio
Tantas Mães Live RFI
Para Lennon e McCartney (Milton Nascimento), extrait de l’album
Disse me Disse Live RFI
Line Up : Paula Mirhan (chant), Rui Barossi (basse électrique), Thomas Renwick (guitare électrique), Dave O'Brien (claviers), Mauro Martins (batterie), Rubinho Antunes (trompette), François Morin (trombone) et Matthieu Huteau (saxophone).
Son : Mathias Taylor, Jérémie Besset.
► EP Cultura e Civilização (Cie Mamaya 2024)
Site internet - YouTube Opéra Lyon 2024 - Facebook
Des roucoulades électriques italiennes (et espagnoles) à la transe malgache, sans transition !
Sophian Fanen propose sa sélection mensuelles de cinq nouveautés. En janvier 2025, les nommés sont :
Andrea Laszlo De Simone, Un momento migliore (Hamburger Records, 2024)
Soleá Morente, No temas nada (feat. Kiki Morente), tiré de l'album Mar en calma (Discos Probeticos, 2024)
Mauricio Flores, No Funcionó (Palm Street Music, 2024)
Ornella Vanoni, Sant'allegria (feat. Mahmood), tiré de l'album Diverse (BMG, 2024)
Empress of, Someone I Know, tiré de l'album Like Someone I Know : a Celebration of Margo Guryan (Sub Pop Records, 2024)
Blakaz Antandroy est un album innovant créé par Loya en collaboration avec la famille Remanindry, composée du père Remanindry et de ses enfants, Samba, Nindry, Isabelle et Adeline. Issus du peuple Antandroy, une communauté chamanique du sud de Madagascar, ces artistes utilisent leurs chants et instruments traditionnels pour invoquer les esprits « Kukulamp » et ainsi soigner les villageois, éloignés de toute médecine moderne. L’origine de ce projet unique remonte à une commande du Musée du quai Branly – Jacques Chirac, qui demandait à Loya de concevoir un concert pour accompagner une exposition dédiée à Madagascar, en s’inspirant des archives sonores du musée. C’est ainsi que Loya découvre la musique de Remanindry et en tombe sous le charme. En 2019, il se rend à Tuléar pour rencontrer ce musicien en personne, donnant lieu à une rencontre musicale d’une rare intensité. De cette alchimie est née l’idée de collaborer sur Blakaz Antandroy, un projet ambitieux qui marie la musique chamanique Antandroy à l’univers de la musique électronique.
Remanindry, comme Loya, est né dans l’océan Indien. Tous les deux grandissent en fréquentant des cérémonies faisant appel aux esprits. Les sons, les odeurs et les couleurs intenses lors des cérémonies spirituelles imprègnent profondément tous leurs sens. Loya arrive en Europe et s’initie aux instruments électroniques qu’il va maîtriser plus tard. Remanindry commence son apprentissage de la musique Antandroy sous la direction éclairée de sa belle-mère, elle-même percussionniste et chanteuse dans les cérémonies. Ancien lutteur, il découvre sa voix puissante qui résonne dans sa carrure imposante. Il apprend le lokanga (violon malgache) et intègre tout le répertoire de sa famille. Il pratique les cérémonies dans tout le sud de Madagascar et décide d’habiter à Tuléar lorsque sa famille s’agrandit. Il fait la rencontre d’autres musiciens malgaches, notamment Régis Gizavo qui découvre tout son talent exceptionnel. Il a été aussi membre du groupe Ny Malegasy Orkestra qui a porté l’étendard de la chanson malgache à l’international. De son côté, Loya commence son apprentissage en devenant ingénieur informaticien. Il apprend à maîtriser les machines et en parallèle entame un parcours d’apprentissage dans les musiques classiques et le jazz. Autodidacte dans les musiques électroniques, il développe son propre processus pour retranscrire les musiques traditionnelles de l’océan Indien sur ses machines.
Titres interprétés au grand studio
Koulé Live RFI
Be Sadia + Tokalava + Zilikala Ekarety, extraits de l’album
Kukulamp Live RFI
Line Up : Sébatien Lejeune alias Loya (machines)
Son : Jérémie Besset, Mathias Taylor et Camille Roch
► Album Blakaz Antandroy (LZ Records 2024)
Du blues burkinabè de Soba à l’afro-latin tropical d’Ayom. (Rediffusion)
Nos 1ers invités : le trio Soba pour la sortie du 1er album Fiman
Formé par le chanteur-guitariste Moussa Koita, l’harmoniciste Vincent Bucher et le batteur Émile Biayenda, Soba renoue les liens entre la chanson mandingue et le blues du Mississippi. Soit un afro-blues aussi rustique que lumineux, au moyen duquel le trio explore les recoins de l’âme humaine. Pour remonter aux racines du blues, il faut rejoindre le Mississippi depuis Chicago, naviguer vers le Sud jusqu’à la Nouvelle-Orléans via Memphis, puis embarquer pour les Caraïbes et finalement traverser l’Atlantique jusqu’aux rivages d’Afrique de l’Ouest depuis lesquels le rhizome se ramifie via les fleuves Niger et Congo. On peut lire Le pays où naquit le blues, d’Alan Lomax, ou regarder «Du Mali au Mississippi : Feel Like Going Home», de Martin Scorsese. On peut se plonger dans les enregistrements historiques, du pionnier américain W. C. Handy jusqu’au maître malien Ali Farka Touré. Pour tout comprendre des voyages qui forment l’éternelle jeunesse du blues, on peut enfin écouter un album lumineux grâce auquel tout s’éclaire : Fiman, du trio franco-burkinabè Soba. Soba désigne «la grande maison» en dioula, le parler mandingue notamment pratiqué au Burkina Faso. Foyer des retrouvailles amicales et des complicités musicales, Soba est le toit sous lequel se rencontrent Moussa Koita, Vincent Bucher et Émile Biayenda. La formation s’est échafaudée au fil des six dernières années, depuis que ses membres ont fait connaissance dans les projets des autres, jusqu’à vouloir ériger leur groupe sur les fondations du blues qu’ils ont en commun.
Entre Moussa Koita et Vincent Bucher, la collaboration s’est ainsi nouée dans le groupe d’Abou Diarra, le maître malien du kamele n’goni qui creuse la source du blues mandingue. L’intuition s’est vite confirmée qu’ils étaient faits pour jouer ensemble. Guitariste et chanteur burkinabè, né dans une famille de griots de Bobo-Dioulasso, Moussa Koita a écumé l’underground parisien où sa réputation est élogieuse dans les domaines des musiques traditionnelles ouest-africaines, du reggae et de la soul, en plus de travailler avec le groupe Rivière noire et la chanteuse Kady Diarra. De vingt-deux ans son aîné, l’harmoniciste Vincent Bucher s’est d’abord passionné pour le blues originel. Immergé dans la « sono mondiale » parisienne du début des années 1980, puis complice de CharlElie Couture, Bill Deraime, Patrick Verbecke et du Heritage Blues Orchestra nommé aux Grammy Awards en 2013, il a noué des compagnonnages fructueux avec le polyinstrumentiste franco-malgache Tao Ravao et l’éminent guitariste malien Boubacar Traoré. À l’époque où les deux musiciens épaulent Abou Diarra, Moussa Koita développe déjà, avec une créativité prolixe, ses propres projets de chanson mandingue contemporaine sur lesquels Vincent Bucher pose parfois des parties d’harmonica. L’idée germe bientôt de jeter un pont avec le blues mississippien, dans son essence la plus rustique. Le duo vérifie rapidement que la connexion fonctionne. Pour bien faire, il ne manque plus qu’un batteur-percussionniste qui indiquerait la rythmique inhérente au genre. Musicien parmi les plus prisés de la diaspora subsaharienne, explorateur des hybridations entre le jazz et les rituels ancestraux, au point de s’immerger pendant six mois avec les pygmées Mbenga, Émile Biayenda est tout indiqué. Après avoir côtoyé Vincent Bucher avec Tao Ravao et les Tambours de Brazza, il a fait la connaissance de Moussa Koita dans le groupe de Sam Mangwana, légende de la rumba congolaise. Moussa, Vincent, Émile : les astres sont alignés. Le trio est né.
Titres interprétés au grand studio
- Fiman Live RFI
- Horonke, extrait de l’album
- Tounga Live RFI
Line Up : Moussa Koita (chant, guitare), Vincent Bucher (harmonica) et Emile Biayenda (batterie, cajon).
Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant et Camille Roch
► Album Fiman (MDC/Pias Integral 2024)
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Puis nous recevons le groupe Ayom pour la sortie de l’album SaLiVa.
Ayom est un groupe de 6 voyageurs : Jabu, une Brésilienne ; Alberto, un Italien résidant en Espagne ; Timoteo, d’origine grecque et italienne ; Francesco, également Italien, Ricardo et Walter, tous deux Angolais. Ils se sont réunis autour d’une passion commune pour la musique de la diaspora africaine et lusophone en particulier (Brésil, Angola, Cap-Vert), et trouvé à Lisbonne, une sorte de patrie.
Après avoir joué avec le Black Atlantic Tour dans le monde entier, Ayom sort l’album Sa.Li.Va, un acronyme représentant 3 impulsions : « SA-grado » (sacralité), « LI-berdade » (liberté et amour) et « VA-lentia » (courage).
L’album est une trilogie, avec 3 titres reliés au Sacré, 3 autres qui célèbrent la liberté, l’amour et la vie, et les 3 dernières qui abordent les thèmes de lutte contre les injustices, le racisme, la machisme et la colonisation. Sur cet album, on chante en italien, en portugais ou en yoruba.
Titres interprétés au grand studio
- Filhos da Seca Live RFI
- Vestido de Fogo, extrait de l’album
- Eu Me Quero Mais Live RFI
Line Up : Jabu Morales (chant, percussions), Timoteo Grignani (percussions), Alberto Becucci (accordéon) et Ricardo Quinteira (guitare électrique)
Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant et Camille Roch
► Album Sa Li Va (Ayom music, l’Autre Dist. 2024)
À lire dans The Guardian
Réalisation : Donatien Cahu
Afropop, zouk et yole traditionnel de Guinée et écriture automatique. (Rediffusion)
Notre 1er invité est Olivier Conan pour son nouveau projet Combo Daguerre.
Basé à New York, Combo Daguerre est le nouveau projet d’Olivier Conan qui, après avoir passé plus d’une décennie immergé dans le monde de la cumbia psychédélique avec son groupe Chicha Libre, a maintenant mis au point un répertoire original de thèmes francophones joué en mode psychédélique. Le groupe est composé de musiciens latins établis à Brooklyn, et les influences multiples comprennent le boléro, la cumbia, le rock 60’s ainsi que d’évidentes influences gainsbouriennes et surréalistes. Chicha Libre est devenu un groupe culte en Amérique du Sud et au Mexique et Combo Daguerre est un peu l’héritier francophone d’un projet qui n’aurait pu naître qu’à New York où les frontières culturelles et linguistiques sont fluides et les influences pan-latines débordent sur tous les mondes musicaux : du rock, au hip-hop - et maintenant la chanson. Les thèmes à la fois joyeux et sérieux sont ceux de l'exil, de la nostalgie déplacée et d'une langue frelatée par la distance. Le dessin qui illustre la pochette tire son inspiration des têtes de cheval des boucheries chevalines parisiennes. Un symbole bicéphale qui représenterait un empire disparu ?
Après 30 ans passés à Brooklyn, terre peu sainte où le français n’existe que dans des formes créolisées, mon français boite des deux jambes. Ma nostalgie se nourrit d’une langue et de souvenirs tous les deux reconstitués. Je ne contrôle ni la grammaire, ni le lexique, ni même la chronologie. Les images de mon enfance parisienne sont maculées, mâtinées d’images de mes aïeux, de photos de classe et de cartes postales d’une autre époque. Mes souvenirs pourraient être ceux d’un autre. Je, bien sûr, pourrait être un autre. Le Paris où je crois avoir grandi est peut-être bien celui de Rivette et de Truffaut. En tout cas, je crois le reconnaitre dans le Daguerréotypes de Varda (parce que j’ai été un enfant du 14ème), voire dans Les Maléfices de Jacques Yonnet ou Les Nuits de Paris de Restif de la Bretonne. Les paroles de Combo Daguerre sont placées sous le signe de Fracassines - une chanson écrite Dieu sait quand et Dieu sait comment, et qui est apparue - comme une vierge chrétienne - sans prévenir. Génération spontanée, écriture automatique. Le reste de l’album est parsemé de bribes inconsciemment glanées au hit-parade de la poésie française parce qu’après trente ans d’absence, tout ce qui demeure de cette culture enfouie, c’est une eau polluée dans laquelle flottent les scories d’une culture française élémentaire. Fracassines est un travail automatique avec peu d’interventions conscientes. Olivier Conan.
Titres joués
Fracassines
Paroles trouvées sur mon écran d’ordinateur sans souvenir de les avoir écrites. Qu’elles ne signifient pas grand-chose est presque rassurant.
88 rue Daguerre
Cumbia Instrumentale du guitariste péruvien Felipe Wurst. 88 rue Daguerre est l’adresse d’Agnès Varda.
Daguerre Paris
Le Petit Bossu
Chanson du XVIème siècle. La version qu’Yvonne George chantait dans les années 20 était en fait une icône de l’élite littéraire de l’époque. Amie de Cocteau (qui ne l’était pas ?) et de sa coterie. Desnos tombe amoureux d’elle et lui dédie son A la Mysterieuse (j’ai tant rêvé de toi..) et en fait l’héroïne de son roman «Le vin est tiré». Yvonne George n’est pas convaincue. Elle préfère les femmes, et l’opium. Elle meurt à 33 ans, comme une rock star.
► Album Fracassines (Barbès Rd 2024).
Site Combo Daguerre - facebook - Barbès Records bandcamp.
Puis nous recevons Abdoulaye Kouyaté dans la #SessionLive pour la sortie de l’album Fefanyi – Le Bienfaiteur.
Après des années passées à sublimer les musiques des artistes qu'il accompagne par son jeu de guitare et la douceur de sa Kora (Ba Cissoko, Mariama, Jain et Gabi Hartmann entre autres), Abdoulaye Kouyaté met son énergie créatrice dans un projet personnel qui rassemble ses compositions originales. En plus du guitariste virtuose, on découvre qu'Abdoulaye Kouyaté est un orfèvre de mélodies et un chanteur au timbre feutré. Tantôt profonde et touchante, tantôt rythmée et dansante, sa musique métissée oscille entre ballades, instrumentaux à la kora et des morceaux aux sonorités afropop empruntant leur rythmique au coupé décalé, au zouk ou au yolé traditionnel de Guinée.
Abdoulaye confie la réalisation de l'album à Patrick Ruffino et s'accompagne de Yannick Vela à la basse et Nicolas Grupp à la batterie. L'album est enrichi par les précieuses contributions du joueur de flûte peule Dramane Dembele, de la chanteuse Gabi Hartmann, du bassiste Guy Nsangué, du saxophoniste Robbie Marshall, du violoncelliste Guillaume Latil, du djembefola Dartagnan Camara et des choeurs de la chanteuse Djene Kouyaté.
Ce premier disque affiche une diversité étonnante. Chantés en Soussou (la langue de la capitale guinéenne, Conakry) et en français, plusieurs titres s'inspirent de la jeunesse romanesque d'Abdoulaye dans le Conakry des années 1990-2000. Une époque où il se perfectionnait à la guitare en suivant à la trace les musiciens de son quartier, animait avec son groupe de folles soirées expatriés au Grand Hôtel Camayenne, et tombait amoureux pour la première fois (Inondi, Doumedira, On fait quoi ? et Nitanama notamment). À l'insouciance guinéenne, succède la jungle de l'Europe, la vie d'adulte, les responsabilités, le froid, et les apprentissages difficiles. Ces leçons de vie inspirent notamment les morceaux Douniéma (le rancunier), Saré (tout à un prix) ou Inamakana (si tu ne peux pas aider ton prochain, ne l'enfonce pas). Le morceau Fefanyi (le bienfaiteur) qui donne le titre de l'album reprend la tradition des griots, dont les Kouyaté sont issus, de « chanter les louanges » des grands Hommes, des généreux bienfaiteurs.
Suivant le chemin ouvert par son père Sekou Kouyaté, griot moderne, guitariste respecté et chef d'orchestre de Miriam Makeba durant ses années d'exil en Guinée, Abdoulaye Kouyaté façonne son jeu de guitare à l’écoute du jazz, du funk, du reggae, le Son Cubano ou de la Biguine antillaise tout en lui donnant des sonorités mandingues. Il cite Paul Simon et Georges Benson en inspiration. En Guinée, on l'affuble du surnom «jazzman» en raison de son style qui s'écarte du mandingue traditionnel. Lorsque son père tombe malade, Abdoulaye le remplace en tant que joueur de kora dans Circus Baobab. Avec ce premier cirque d'Afrique de l'Ouest, il sillonnera le monde pendant une décennie, avant de s'établir à Marseille puis à Paris.
Titres interprétés au grand studio
- Inondi Live RFI
- Toi Tu Penses nous on bouge, extrait de l’album
- Inamakana Live RFI
Line Up : Abdoulaye Kouyaté - voix, guitare - Thierry Fournel - guitare - Yannick Vela - basse - Nicolas Grupp – batterie
Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor
► Album Fefanyi – Le Bienfaiteur (Reva prod – Rock'n hall 2024)
Jacky iDO a les mots dans la peau, au point qu’on aime imaginer que ce généreux sourire, si souvent accroché à ses lèvres, est là pour leur dérouler le plus beau des tapis rouges : un peu comme dans un conte, sa bouche libère les mots pour leur donner mille tournures. Les cadencer, les faire claquer, les amarrer à l’âme, aux bleus, au cœur, leur faire prendre des sens interdits, les faire rougir et les conjuguer dans plusieurs langues, au pluriel, Jacky iDO a fait du verbe le concert de sa vie.
De l’Afrique à l’Amérique en passant par l’Europe, il les a élus guide pour relier les trois points cardinaux de son histoire et de son territoire. Devant une caméra ou derrière un micro, le langage chez lui est tension. Tension vers lui-même pour mieux tendre vers l’autre. Parallèlement à sa carrière d’acteur internationale au cinéma (avec Quentin Tarantino, Claude Lelouch, Luc Besson...) et au théâtre (Bérénice, Phèdre, mis en scène par Muriel Mayette-Holtz), il revient à ses premières amours : le slam et la musique.
En 2023, il remonte la scène Slamaleikoum, créée début des années 2000 avec Grand Corps Malade et qu'il anime aujourd’hui une fois par mois au 360 Paris Music Factory. Dans ce chorus de voix, Jacky iDO affûte aussi la sienne et enregistre en 2023 son premier album, coréalisé avec Cyril Giroux, aux studios Ferber à Paris et ICP à Bruxelles (sortie automne 2024). Caisse de résonance de son triangle identitaire, cet album retrace l’itinéraire d’une vie tournée vers la nôtre. Ses fulgurances, ses combats, ses espoirs se font l’écho de nos parcours. Jacky iDO slame, rappe et chante en français, anglais et moré. Des cordes classiques à celles d’un n’goni ou d’un ukulélé, d’un beat hip-hop à un groove chaloupé, il nous embarque avec ses musiciens Les Choco’Latés dans le labyrinthe d’une musique ouverte aux vents des mots et des rêves.
Titres interprétés au grand studio :
- Slamaleikoum, Live RFI
- La Cause, extrait de l’album Ouaga Doux Goût, Live RFI
Line Up : Jacky iDO, chant, Jean-Charles Acquaviva, piano, Frédérique Alié, chant, Clément Febvre, batterie, Guimba Kouyaté, guitare, Sébastien Moreau, piano, Simon Renard, guitare & Frédérique Briard.
Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant
► Album iDO donc je suis (BROOKLYNAFASO 2024).
Site internet - Instagram - Facebook
- Meshell Ndegeocello Travel, tiré de l’album No More Water, The Gospel of James Baldwin (Blue Note Rd 2024)
- Nina Simone Four Women
- James Baldwin & David Linx A Lover’s Question
Site internet Meshell Ndegeocello
Réalisation : Donatien Cahu
(Rediffusion)
De l’afrobeat japonais, de la pop ouzbèke oubliée, des BOF transmusicales, en piste ! Tous les mois, le critique musical Sophian Fanen propose une playlist de 5 titres. (Rediffusion)
Playlist
- Adriana Paz & Mexican Choir, Las Damas que Pasan, tiré de la «Bande originale du film Emilia Pérez» (Why Not / Masterworks, 2024)
- Panda Bear & Sonic Boom, Viviendo en las sequelas (Mariachi 2000 de Cutberto Perez Version), tiré du EP Reset Mariachi (Domino Recording, 2024)
- Angelina Petrosova, Tantsuyushchiy Ostrov (Dancing Island), tiré de la compilation «Synthesizing the Silk Roads: Uzbek Disco, Tajik Folktronica, Uyghur Rock & Tatar Jazz from 1980s Soviet Central Asia» (Ostinato Records, 2024)
- Kyrylo Stetsenko, Play, the Violin, Play (feat. Tetiana Kocherhina), tiré de la compilation «Even the Forest Hums: Ukrainian Sonic Archives 1971-1996» (Light in the Attic, 2024)
- Kit Sebastian, Metropolis, tiré de l'album New Internationale (Brainfeeder, 2024).
Puis nous recevons le groupe japonais Ajate pour la sortie de l’album Dala Toni.
AJATE sort son 3ème album DALA TONI sur le label 180g. Dala Toni d'AJATE est un album qui célèbre la puissance de la connexion humaine, soulignant que nous sommes plus forts ensemble. Il nous invite à transcender les distances, à partager la beauté du quotidien et à enrichir nos vies mutuellement. Cet opus mêle émotions, joie et résilience, chaque chanson étant une exploration des profondeurs de l'âme humaine. À travers sa musique poignante, AJATE nous rappelle que nous ne sommes jamais seuls, offrant une expérience immersive de réconfort et d'inspiration. DALA TONI est une invitation à découvrir la magie de l'union humaine, promettant un voyage où l'amour et la force s'harmonisent.
Le musicien japonais « John » Imaeda, lors d’un séjour en Afrique de l’Ouest, est un jour pris de stupéfaction par les similarités qu’il ressent entre l’afrobeat qui résonne dans les rues d’Accra et les sonorités du «Ohayashi» , les musiques jouées lors des fêtes ancestrales japonaises – les fameuses «Matsuri» - auxquelles John participe depuis son enfance. A son retour dans l’archipel en 2009, il crée le groupe AJATE, collectif de 10 musiciens passionnés. Leur son unique passe d’un monde à l’autre, joue des rythmes et des mélodies pour créer une musique unique aux racines entremêlées. Aux tambours, aux flûtes et aux cloches, viennent se joindre de curieux instruments faits main par John lui-même avec le matériau incontournable des campagnes japonaises : le bambou.
Le « Jaate », xylophone-balafon doté de capteurs piézoélectriques sur chacune de ses touches et au son amplifié, ou le « Piechiku » version bambou du « Ngoni » malien ou du « Guembri » gnawa, équipé de cordes de shamisen et connecté à un arsenal de pédales guitare, donnent a AJATE une sonorité unique. Des chants féminins et masculins japonais puissants et entraînants comme jamais apportent la touche finale d’un groove extraordinaire et novateur, ou Afrobeat et musique Japonaise traditionnelle sont comme un poisson dans l’eau.
Titres interprétés au grand studio
- Nagi Yoni Live RFI
- Iduchihemo, extrait de l’album
- Waya Yawa Live RFI
Line Up : Junichiro «John» IMAEDA, Piechiku (guitare en bambou), vocal chorus, Yukio «Gen» SATO, vocal, chorus take (cylindre en bambou) NORIKO «Nyori» OTA, jaate (xylophone en bambou), Takako UCHIDA «Peppermint U», vocal, chorus, tamasudare (bamboo toy, traditional busking Japan), Kazuki «Cho-san» CHONAN, Shinobue (flûte japonaise en bambou), Keigo «Shin-san» YAMADA, Shime-taiko (Japanese trad high-pitched drum), Yugo AKAMATSU, Kane (jap trad metal percussion), Masaho «Doncic» TAMURA, Ohdo (jap trad low-pitched drum), Tomohiko «Kick-Rin» KIKUCHI, basse, Kenta Takeda, guitare + traduction japonais / français Gregory Gouty.
Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor
► Album Dala Toni (180g 2024)
Réalisation : Donatien Cahu
Des rives du Rio de la Plata, pour un tango brut de décoffrage aux paysages amazoniens dessinés par Nana Vasconcelos #SessionLive. (Rediffusion)
Originaire de Recife, le percussionniste Naná Vasconcelos, décédé en 2016, a laissé une empreinte exceptionnelle et pleine de grâce sur le monde de la musique ; il a collaboré avec Gilberto Gil, Gal Costa, Don Cherry, Talking Heads, Arto Lindsay, Pierre Barouh, Pina Bausch, Art Blakey, Gato Barbieri, Pat Metheny ou encore Egberto Gismonti. Fred Soul et Zé Luis Nascimento sont les invités de choix de l’orchestre des sons, de la magie du son vivant et vibrant dont Naná Vasconcelos aimait les cheminements, les sentiers secrets, l’éblouissement. Ces deux musiciens inventifs et libres rendent hommage à ce maître incontesté des percussions qui puisait inlassablement dans la nature et dans les éléments, les nutriments de la musique.
Sourciers, Fred Soul et Zé Luis Nascimento explorent, comme le fit Nana Vasconcelos au fil des ans, le champ d’improvisation pour faire jaillir ce que les sons mêlés, pour qui prête attention, révèlent de la pulsation de la vie. Éole s’enroule, chante et gémit dans la corde du berimbau ; les mains font gronder le tonnerre en « batucant » les cordes du piano. Des caxixis naissent un bruissement de branchage, le clapotis de l’eau, le cliquetis subtil des graines et des fragments de coquilles répondant à la mélodie forte de syncrétisme et d’inspirations multiples.
Créateurs de passerelles musicales et percussives qui vont de l’Afrique au Brésil, du Brésil à l’Occident, Fred Soul et Zé Luis Nascimento puisent dans l’océan sonore de Naná Vasconcelos, une inspiration sans cesse renouvelée, tel ce « vent appelant le vent » dont on ne sait pas d’où il vient ni où il va, mais qui porte en lui une mémoire ancestrale du chant du Monde qui jamais ne finit.
Percussionniste brésilien virtuose, originaire de Salvador de Bahia. Soliste et assistant à la direction musicale, il enchaîne les tournées mondiales avec le ballet folklorique de Bahia, au sein duquel il a été formé.
Arrivé en France en 1996, il s'ouvre aux styles des percussions orientales et occidentales et élabore alors un vocabulaire rythmique profondément original, mêlant des instruments très variés, qu'il rassemble dans un discours musical d'une grande cohérence. Sur scène ou en studio, il collabore avec des artistes comme : Titi Robin, Mayra Andrade, Ayo, Cesária Évora, Al Di Meola, Sixun, Tania Maria, Lokua Kanza, Oumou Sangaré, Tété, Souad Massi, Vladimir Cosma, Michel Legrand, Jacques Morelenbaum, Georges Moustaki, entre autres. Il dit avant tout « vouloir servir la musique ». Inspiré, élégant et puissant, tel se définit l'univers musical de Zé Luis Nascimento.
Fred Soul a grandi en France au sein d’une famille de peintres et de musiciens. Initié à la musique dès l’âge de 5 ans, il évolue sur scène aux côtés de son père. Partagé entre cultures et instruments. La musique classique européenne pour le piano et les traditions de l’Orient pour les percussions. Son travail de compositeur et d’improvisateur se dirige vers la création d'un chemin entre le passé et le présent, l’Occident et l’Orient. Poly-instrumentiste virtuose et rythmicien hors pair, Fred Soul a le don et le secret de nous faire partager les poésies de son monde intérieur.
Ses collaborations sont nombreuses : Sekouba Bambino, Julia Sarr, Nguyên Lê, Alune Wade, l'Orchestre national de Montpellier, Moriba Koïta, Sylvain Barou, Mayra Andrade, Manu Dibango, Boy Gé Mendes, Papa Wemba, Aziz Sahmaoui.
Titres interprétés au grand studio
- Viva Nana Live RFI clip
- Odara Xire, extrait de l’album
- Continuum Live RFI
Line Up : Fred Soul, piano, Ze Luis Nascimento, percussions
Son : Benoît Letirant, Jérémie Besset
► Album Viva Nana (L’Autre Distribution 2024)
Site internet Fred Soul – Instagram Zé Luis Nascimento – Facebook Zé Luis – YouTube Viva Nanà
Tablao de Tango ou le blues du port du Rio de la Plata.
Immersion dans l'underground du tango, tel qu'il est né dans l'embouchure du Rio de la Plata fin XIXe, loin du « tango for export », des paillettes et de ses avatars spectaculaires, ce plateau de luxe de trois générations de solistes, et leurs instruments voyageurs, guitare, harmonica et voix, dessine un blues portuaire, radical et sans fioritures.
Un chant d'exil D’alcool et de désamour toujours bien vivant aujourd’hui dans les boliches, les bistrots portègnes, portés par les interprètes les plus emblématiques du genre aujourd'hui.
Un harmonica, une guitare et une voix. Des solistes argentins d'exception autour d'un maestro de la guitare : le tango à l'essentiel.
Les personnages, la colonne vertébrale idéale pour cette réunion exceptionnelle de solistes, c’est la guitare. Celle de Rudi Flores et son art virtuose, irrémédiablement teintée de chamamé, le folklore de la région de Corrientes, fait d’elle l’alliée de luxe. Walter Laborde dit « El Chino », chanteur soliste, acteur, chanteur d’orchestre, ancien footballeur, « activiste » au sens politique du genre à l’image d’un Pugliese en son temps, est l’artisan emblématique du renouveau du tango chanté, conté au XXIe siècle. Le Tablao de Tango, c’est son histoire et son ADN, celle d'un tanguero pure souche. Franco Luciani, l’harmoniciste multi-primé, improvisateur hors pair, à la culture jazz, aussi à l’aise chez Piazzolla, que pour un hommage à Toots Thielemans, aussi inventif dans le folklore que dans la réinvention des tangos classiques. Avec son instrument-valise, qu’il transforme à sa guise en bandonéon ou en grand orchestre, il n'y a pas d'autres pareils pour incarner le tango, comme un blues.
S’égrenant au rythme de la descente d’une bonne bouteille de vin, le Tablao de Tango incarne le tango au plus essentiel, c'est-à-dire métissé, syncrétique, « criollo », sans partitions, avec la base la plus simple, celle du dialogue du poète avec la guitare et la joie viscérale du partage. Ces chants « d'alcool et de désamour » mettent en scène un blues portuaire, sans fioritures, un chant issu des bas-fonds, tel le fado ou le rébétiko. Ce spectacle au dispositif simple – trois personnages autour d'une table et une bouteille de vin – est issu de la création Club de Tango, pour la Philharmonie de Paris. Il a réalisé quelque 36 concerts en 2023 en Europe et voyage sous forme de concert ou de concert-Milonga. Il peut être, et est aussi une scène ouverte (un tablao !) invitant danseurs, chanteurs ou autres musiciens.
Titres interprétés au grand studio
- Una cancion Live RFI avec RFI Vidéos
- Vuelvo Al Sur feat. Sandra Rumolino
- La Ultima Curda Live RFI avec RFI Vidéos
Line Up : El Chino Laborde, chant, Franco Luciano, harmonica, Rudi Flores, guitare avec Emmanuelle Honorin (Géomuse) et Roberto Burgos, traduction
Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant
► Album De Alcohol y Desamor (Geomuse / Caramba Rd / Virgin / Universal 2024)
Jazz manouche revisité par Baptiste Herbin et sélection d’hiver de Sophian Fanen.
Chaque mois, le critique musical Sophian Fanen chronique cinq nouveautés. En décembre, il sélectionne les oubliés de 2024 (ceux qu’on n’a pas eu le temps de diffuser). Le cours de rattrapage invite :
Charli XCX, 360 Remix (Feat. Robyn et Yung Lean), tiré de l' album Brat and it’s Completely Different but Also Still Brat (Atlantic Recording, 2024)
Meryl, Zoukamine Freestyle, single (Maison caviar, 2024)
Tiakola, Manon B Brazilian Remix (Feat Ryflo, Oskoow, MC Cebezinho), tiré de l'album BDLM vol. 1 (M3lo/Warner Music, 2024)
Billie Eilish, Chihiro, tiré de l'album Hit me Hard and Soft (Darkroom/Interscope Records, 2024)
Nala Sinephro, Continuum 1, tiré de l'album Endlessness (Warp Records, 2024)
Prix Django Reinhardt et élu meilleur musicien de l’année 2019 par l’Académie du Jazz, Baptiste Herbin est un musicien international, qui a réalisé cinq albums sous son nom, travaillé avec les plus grands, tourné avec Aznavour en 2014.
Voici la note d’intention de Daniel Yvinec : la préparation de ce disque fut d’une rare fluidité. Nous avons imaginé mille façons d'évoquer Django Reinhardt, à travers son époque, ses compositions, ses solos et dans les yeux de ceux qui lui ont rendu hommage. Chaque idée et chaque suggestion offertes à Baptiste furent couronnées de ripostes vives et stimulantes, comme si, peu à peu, le langage du génial manouche semblait épouser le sien, naturel, habité et jaillissant. Restait à la musique le soin de trouver sa place. Lors de deux journées intenses d’enregistrement, nous avons capté une quinzaine de titres et pris le temps d’en creuser chaque version, allant parfois jusqu’à six ou sept prises. À chaque nouvel essai, s’affinait le son (le laisser naître, ne jamais le forcer...), et se définissaient l'espace et les reliefs : les fulgurances seraient mises en valeur par les silences qu’on leur opposait.
Django ! met en phase trois artistes d’exception. Jamais axés sur eux-mêmes, ils font en sorte, par une abnégation engagée et un impressionnant lâcher-prise, que le tout soit supérieur à la somme des parties. De Sylvain Romano émane un son de contrebasse profond et une clarté harmonique qui naturellement imposent l’essentiel. Avec André Ceccarelli (sur l’album, pas dans la session live, NDLC), c’est une signature incomparable, une vivacité folle et surtout un cœur énorme, qui s’offre tout entier à la musique. Ainsi, dans la nudité du trio, rien ne manque et tout se montre limpide. Baptiste Herbin se révèle d’une exceptionnelle profondeur. Son incomparable virtuosité fait place à une expression libérée de toute volonté qui révèle, tel un diamant brut, l’essence de la musique. Nous redécouvrons alors, ébahis, l'œuvre de Django sous une nouvelle incarnation authentique, collective et continuellement stimulante. Baptiste Herbin, sous son égide, devient lui-même un maître et s’envole vers des sommets d’inspiration fréquentés par les plus grands. Django ! nous révèle ainsi un artiste au sommet de son art, et célèbre la naissance d’un trio d’exception.
Titres interprétés au grand studio
- Night & Day Live RFI
- Choro Django, extrait de l’album
- Nuages / Valse de Wasso / Montagne Sainte-Geneviève Live RFI.
Line up : Baptiste Herbin (saxophone alto), Sylvain Romano (contrebasse), Matthieu Chazarenc (batterie).
Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant, Camille Roch
► Album Django ! (Matrisse Prod. 2024)
Site internet - EPK Baptiste Herbin Trio, Django ! - YouTube
#SessionLive x 2 avec l’auteure, interprète, compositrice réunionnaise Ann O’Aro & la harpiste, chanteuse et cheffe de chœur Sophye Soliveau. (Rediffusion)
Notre 1ère invitée est Ann O’Aro pour la sortie de son 3ème album Bleu #SessionLive
Après le premier album éponyme (Ann O’Aro), un album tournant autour de l’intime et des violences familiales, et le second (Longoz), qui propulse son trio (Teddy Doris au trombone, Bino Waro aux percussions), voici BLEU, troisième opus de la Réunionnaise Ann O’Aro. qui joue ici du piano pour accompagner son chant. Le maloya de l’île de La Réunion respire toujours hors des sentiers battus avec l’arrivée de Brice Nauroy, un quatrième musicien qui embarque le son avec ses « machines ». Pour Ann O’Aro : « Le quartet esquisse des ports, sacs de riz sur les ponts, cancrelats et corsaires pris dans des estampes où le sang est laissé à sa seule qualité de fluide. Ostinato et bourdons sous le chant perçant la brume et les ressacs d’une mer fielleuse, relents pianistiques couleur boîte à musique, trombone stridulant, éclats de tôle et cris du fer bouillant le long du staccato continu du pikér, commérages de bord de nuit et temps de latence, harmonie révocable et restituée. Paysages grignotés par la fièvre du néant, nostalgie de l'enfance bleue arguant le branchage sec des arbres de la terreur dans la ouate blanche. »
Titres interprétés au grand studio
- Lanbordaz Live RFI
- Bouyon Lo Rosh, extrait Bleu
- Vane Lo Sor, extrait Bleu
- Lak Otab, Live RFI.
Line Up : Ann O’Aro : chant, piano, Teddy Doris : trombone, chœur, Bino Waro : percussions et Brice Nauroy : machines.
Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.
► Album Bleu (Cobalt 2024).
Réalisation : Donatien Cahu.
Puis nous recevons la harpiste et chanteuse Sophye Soliveau pour la sortie de son 1er album Initiation #SessionLive.
Sophye Soliveau est chanteuse, harpiste et cheffe de chœur, d’origine guadeloupéenne. Son amour des musiques afro-américaines, du R'n'b à la soul, en passant par le gospel, a pris racine dès son enfance, et elle a approfondi ses compétences en suivant un enseignement classique. Du détournement qui nourrit ses improvisations, la recherche de guérisons et l'apprentissage de la liberté, naît INITIATION, son premier album. La fougueuse célébration d'un R'n'b voluptueux. INITIATION se caractérise par son orchestration épurée. Les cordes vocales de Sophye et celles de sa harpe s’unissent, s’élèvent sur fond de chœurs aériens et d’une rythmique basse-batterie au groove précieux et subtil venant magnifier un répertoire original aux inspirations profondément soul.
Après un concert complet au festival Banlieues Bleues, la release party prévue le 26 avril 2024 à la Boule Noire est déjà complète ! Elle sera en tournée cette année dans toute la France.
Titres interprétés au grand studio
- Leave Live RFI voir le clip
- Extraits Alice Coltrane & Dorothy Ashby
- Can’t Sleep, extrait de Bleu voir le clip
- Simple Pleasures Live RFI.
Line up : Sophye Soliveau : harpe et voix, Eric Turpaud : basse et chœurs, Florian Mensah : batterie et chœurs.
Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.
► Album Initiation (Why We Sing 2024).
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