Musiques du monde

De Mozart à Marilyn Manson... C’est Le rendez-vous transmusical de RFI présenté par Laurence Aloir, avec des portraits, des reportages, des chroniques, les nouvelles sessions live du studiOne à Issy-les-Moulineaux et la tournée des festivals. *** A partir du 31 mars 2019: Diffusions les samedis et dimanches à 20h10 TU vers toutes cibles → (22h10 à Paris), Rediffusions les dimanches et lundis à 01h10 TU vers toutes cibles → (03h10 à Paris). ATTENTION !! Retrouvez Musiques du monde cet été, aussi en semaine, du 5 au 8 août 2019 à la place de Radio foot internationale. Musiques du Monde, ça s’écoute et ça se regarde ! Si voulez voir nos vidéos, cliquez sur ce lien. Réalisation : Taguy M’Fah Traoré. Consultez notre page « Fans » de l'émission sur Facebook.

  • 48 minutes 31 seconds
    Discobole Orchestra et Zangbeto #SessionLive, de La Réunion au Togo

    Maloya à 360° avec le Discobole Orchestra et Christine Salem et #SessionLive du groupe de jazz togolais Zangbeto.

    Notre 1er invité est Stéphane Hoareau pour présenter Kafé Gryé du Discobole Orchestra et invite Christine Salem.

    Sous la direction de Stéphane Hoareau et Théo Girard, Discobole Orchestra vous immerge dans un maloya électrique et orchestral.

    Identifiés dans les domaines du jazz et de la world autant pour leurs projets au long cours qu'aux rencontres éphémères qu’ils organisent (Trans Kabar, Pensées Rotatives, Discobole Parties), Théo Girard et Stéphane Hoareau, artistes associés à Discobole, développent depuis des années une musique métissée qui a comme noyau dur l’improvisation et des espaces de créations instantanées propres au jazz de toutes époques. Dans le prolongement de leurs expérimentations passées, ils ont créé un orchestre qui leur ressemble et pour la création duquel ils ont convié une icône de la musique Maloya en la personne de la chanteuse réunionnaise Christine Salem. Avec son Maloya teinté de blues, Christine Salem trace ses pistes voyageuses, rend grâce à ses ancêtres, et chante la paix. Elle vous fixe de son regard noir, un regard franc, de ceux qui ne mentent pas. Si, selon l’expression consacrée, « les yeux sont le miroir de l’âme », les siens racontent, sans hésitation, son caractère comme son itinéraire. Le résultat est une fusion unique de sons et de styles, où les rythmes puissants du Maloya se mêlent aux harmonies sophistiquées du jazz. L'orchestre est composé de musicien·nes talentueux·ses, chacun·e apportant sa propre voix distinctive à l'ensemble. Ensemble, ils créent une musique qui est à la fois profonde et émouvante, tout en étant incroyablement entraînante et pleine d'énergie. Avec leur nouvel orchestre, Théo Girard et Stéphane Hoareau ont créé quelque chose de vraiment spécial en invitant Christine Salem, une musique qui transcende les frontières et les genres, et qui parle directement à l'âme. Ils ont réussi à capturer l'essence même de la musique, à la fois intemporelle et contemporaine, et à la faire vibrer dans chaque note et chaque battement de tambour. C'est une expérience musicale à ne pas manquer pour tous les amateurs de jazz et de musique du monde.

     

    Titres joués

    Kafé Gryé, Mr Koloni, Bal Maloya + Mama Nye Wa (sur compilation Fuchsia).

     

    ► Album Kafé Gryé (Discobole Rd 2024)

    ► Album Fuchsia (Discobole Rd 2024)

    Concert 15 novembre 2024 au Comptoir (Fontenay-sous-Bois).

    Site 

    Capsule discobole avec Max Cilla.

     

    Puis recevons le groupe togolais Zangbeto pour la sortie de l’album Ezo #SessionLive

     

    Le nom Zangbeto trouve son origine dans une société de masques dont la mission est de protéger la ville et la communauté en chassant les mauvais esprits pendant la nuit.

    Le groupe est né de la rencontre, en 2021, entre trois jeunes musiciens prodiges togolais : Joachim Amouzou au piano, Honoré Dafo à la basse, et Henoch Fafadji à la batterie, lors d'une résidence artistique menée par Peter Solo du groupe Vaudou Game. 

    Leur projet d'album actuel est le fruit d'une rencontre lors du Togoville jazz festival entre ces talentueux musiciens togolais et le trompettiste français Félicien Bouchot. Profitant de leur séjour en France en 2023, le trompettiste a convié le guitariste Romain Baret à les rejoindre pour une semaine de travail intensif en quintet. 

    Ce travail a donné naissance à un répertoire original mêlant le jazz à de multiples influences, ainsi qu'aux rythmes et chants traditionnels du Togo, et a permis une première tournée (Sunset, Crescent Jazz Club, Altitude Jazz Festival, Périscope...) ainsi que l'enregistrement du premier album, organisés en janvier 2024.

     

    Titres interprétés au grand studio

    - King’s dancing Live RFI

    - Akpèssè, extrait de l’album

    - Rhythm From My Soul Live RFI.

    Line Up : Yao Honoré Dafo (basse électrique, chœurs), Richard Mawunyo (batterie, chœurs), et Komi Joichain Senam (claviers, chœurs), Romain Baret (guitare électrique) et Félicien Bouchot (trompette).

    Son : Mathias Taylor, Jérémie Besset, Camille Roch

    ► Album Ezo (feu en éwé) (PIM 2024).

    YouTube - Facebook - Linktr.

    10 November 2024, 7:00 am
  • 48 minutes 30 seconds
    La Symphonie de Ségriès, mouvements cosmiques

    Une vingtaine d’artistes venue du monde entier font l’expérience d’une retraite artistique au Monastère de Ségriès. Reportage Jeanne Lacaille.

    Fin septembre, une vingtaine d’artistes venus du monde entier ont fait l’expérience de la retraite artistique pendant une semaine dans un ancien monastère cistercien : le Monastère de Ségriès, entre lavande, oliviers et Verdon. Un rassemblement œcuménique où toutes et tous se sont abandonnés avec joie à cette résidence de création collective, intense et exigeante qui donne lieu depuis quatre ans à La Symphonie de Ségriès, une soirée de concerts hors-norme qui pendant 8h entraîne le public, d’un mouvement à l’autre, au fil d’une partition très libre, des jardins à la chapelle du monastère, en passant par son cloître et sa forêt. Certain.e.s sont connu.e.s, d’autres pas, mais toutes et tous ont un jour croisé la route du Souffle Collectif qui interroge la dimension rituelle de la musique live depuis 2013. Celle également du vidéaste Vincent Moon qui, après avoir filmé les stars du rock indé pour la Blogothèque, s’est tourné, pour la collection Petites Planètes, vers l’exploration des cultures chamaniques, des traditions musicales liées à la terre et des cérémonies de transe. Et ce sont donc eux – en complicité avec l’agence Powa et l’équipe du Monastère de Ségriès — qui ont invité ces artistes à expérimenter, entre nature et culture, profane et sacré. Tout ça, sous l’influence d’une super lune, d’une éclipse solaire et de l’équinoxe d’automne, alors autant vous dire que s’orchestre là une aventure vraiment cosmique, où le processus de création compte autant – voire plus — que le résultat final. 

     

    Avec : Vincent Moon, Raul Refree (Catalogne), Walid Ben Selim (Maroc), Fransy Gonzalez (Galice), Arthur Larrue (France), Marc Vilajuana (Catalogne), Fanny Perrier-Rochas (France), Neda Caneiro (Suisse/Tessin), Mehdi Chaïb (France), Zoé Perret (France), Li-Chin Li (Taïwan), Tomi Lebrero (Argentine), Yann Hunziker (Suisse), Anja Jacobsen (Danemark), Zora Snake (Cameroun), Abdallah Abozekry (Égypte), Ross Daly (Crète)… Un reportage de Jeanne Lacaille.

     

    Bonus : Les Portraits sonores

    Ross Daly : Maître des lyres crétoises, spécialiste des musiques modales, l'irlandais Ross Daly vit en Crète où il dirige, depuis 1982, l'école de musique Labyrinth Musical Workshops dans le petit village d'Houdetsi. 

     

     

    Li-Chin Li : Basée à Taïwan, la trentenaire est l'une des rares musiciennes de sa génération à composer pour l'orgue à bouche sheng, un instrument plurimillénaire originaire de Chine. Jazz, musiques improvisées, techno... Li-Chin Li repousse les limites de son instrument, entre répertoire traditionnel et approche expérimentale. 

     

     

    Marc Vilajuana : Expert ès-chants grégoriens, façon traditionnelle ou électronique avec le projet Gregotechno, le sémillant Marc Vilajuana navigue entre la Catalogne, Toulouse et la Galice où il étudie également les danses & chants de la région. 

    Fanny Perrier-Rochas : D'abord bergère dans les Hautes-Alpes, Fanny Perrier-Rochas se consacre aujourd'hui aux chants sacrés d'Orient (byzantin, grec ancien, araméen) après s'être formée auprès de Sœur Marie Keyrouz, quand elle n'enregistre pas la B.O du jeu vidéo Assassins Creed Odyssee ! 

     

    Prochaines dates ciné-live-transe de Vincent Moon (Petites Planètes) : 22 mars 2025 au Jeu de Paume à Paris. 

    Site Petites Planètes - YouTube Ségriès édition 2023 par Vincent Moon.

    Prochaines dates du Collectif Souffle : le 20 décembre 2024 pour le solstice d'hiver au Consulat à Paris. 

    Instagram - Site

    Site du Monastère de Ségriès.

    9 November 2024, 7:00 am
  • 48 minutes 30 seconds
    #SessionLive Seun Anikulapo Kuti

    Seun Kuti présente son nouvel album Heavier Yet, Lays the Crownless Head réalisé par Lenny Kravitz.

    Le virtuose de l’afrobeat Seun Kuti s’apprête à dévoiler au monde entier son dernier chef-d’œuvre musical, « Heavier Yet (Lays The Crownless Head) » prévu le 4 octobre 2024 via le label indépendant milanais Record Kicks.

    Six ans après l’album Black Times, nominé aux Grammy Awards, cet album marque un tournant dans l’illustre carrière de Seun Kuti et témoigne de son évolution en tant qu’artiste et activiste.

    Produit par le légendaire musicien Lenny Kravitz et l'ingénieur du son historique de Fela Kuti, Sodi Marciszewer « Heavier Yet (Lays The Crownless Head) » promet d'offrir une expérience sonore sans précédent. Grâce à l'expertise de Kravitz et de Sodi et au talent inégalé de Seun Kuti, l'album est prêt à redéfinir les limites de la musique contemporaine tout en restant fidèle aux racines de l'afrobeat.

    Chacun des 6 titres de l’album incarne l'esprit de la résistance, de la résilience et de la révolution. Chaque chanson parle de la nécessité de relever les défis et de se battre pour le changement. Comme les singles « Dey » avec l'icône du reggae Damian Marley, décrit comme « une chanson sur l'acceptation et la défense de ce que nous sommes, indépendamment » et « Emi Aluta », « une chanson sur la lutte (Aluta signifie lutte) qui rend hommage à tous les grands révolutionnaires », avec la rappeuse et compositrice zambienne Sampa The Great, l'un des meilleurs et des plus novateurs paroliers de notre époque.

    Le titre « T.O.P. » évoque « la façon dont la société valorise l'argent et le succès plus que les gens ». Seun Kuti veut changer cela en encourageant l'empathie et en renouant avec la nature. Dans une autre chanson, « Love and Revolution », il exprime son amour pour sa femme et pense que l'amour véritable peut inspirer les gens à rendre le monde meilleur.

    « Ce projet a été très spécial pour moi dès le moment où je l'ai conçu, en parlant à Lenny Kravitz, qui m'a témoigné un tel amour fraternel et un tel respect », déclare Seun.

    « Il m'a fait venir chez lui. J'ai rencontré sa fille Zoe et il nous a guidés avec férocité. Depuis que nous avons parlé de l'album, il y a trois ans, en tant que producteur exécutif de ce projet, il a toujours été à nos côtés et nous a beaucoup soutenus ». « Je tiens à remercier Craig Ross et Sodi, le producteur de ce projet. Nous avons passé un excellent moment. C'était la première fois que je travaillais en studio avec Sodi et j'ai été très impressionné par son travail, ses conseils paternels et son dévouement ».

    Chaque chanson de l'album témoigne de l'engagement inébranlable de Seun Kuti à utiliser la musique comme outil de changement social et d'autonomisation. Grâce à ses paroles puissantes et à ses rythmes contagieux, il continue à perpétuer l'héritage de son père, le légendaire Fela Kuti, tout en traçant sa propre voie dans le monde de la musique. En tant que musicien et activiste panafricain, Seun a participé à plusieurs campagnes ces dernières années, notamment #EndSARS - un mouvement social contre les brutalités policières au Nigeria. Il a notamment relancé le Movement of the People (M.O.P.), le parti politique que son père avait créé en 1979 et qui avait été supprimé par le gouvernement militaire, peu de temps après l'échec de la candidature de Fela à l'élection présidentielle.

    La sortie de « Heavier Yet (Lays The Crownless Head) » est prévue pour le 4 octobre 2024, et sera disponible sur toutes les principales plateformes de streaming, sur vinyle coloré en édition limitée et sur CD. Les fans peuvent s'attendre à un album qui ne se contente pas de divertir, mais qui inspire et enflamme un esprit d'activisme et de libération.

     

    Titres interprétés au grand studio

    - T.O.P. Live RFI avec RFI Vidéos

    - Emi Aluta (Feat Sampa The Great), extrait de l’album

    - Dey (Feat. Damian Marley), extrait de l’album

    - Stand Well Well Live RFI avec RFI Vidéos.

     

    Line Up : Seun Kuti (chant), Valentin Pellet (trompette), Kunle Justice (basse), Mohammed Cherif Benhallak (guitare), Nicolas Julien Sakelario (sax baryton), Balogun Cynthia Abimbola (voix, danse), Yetunde Sophia Anikulapo-Kuti (voix, danse), Fabrice Fila (sax ténor) et Mario Orsinet (batterie).

    Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant, Camille Roch.

    RFI Vidéos : Romain Ferré, Cyril Etienne, Dominique Fiant.

    ► Album « Heavier Yet (Lays The Crownless Head) » (Record Kicks 2024).

    Site - YouTube - Facebook.

    À lire sur RFI Musique.

    3 November 2024, 7:00 am
  • 48 minutes 30 seconds
    Les Brésils de Véronique Mortaigne

    La journaliste Véronique Mortaigne publie « Brésils, Éloge de la déraison », une traversée ébouriffante d’un pays et d’un peuple, habile à s’extraire du chaos.

    « Qu’est-ce que le Brésil ? ». Une amie me répond, sans hésitation : « La plage ». Elle n’a pas tort. Jamais ennuyeuse, la plage au Brésil est un lieu unique. Neuf mille deux cents kilomètres de rivages, du sable blanc, ocre, doré, des baies, des îles, des caps, des lagunes, des estuaires, des falaises, des mangroves, de la boue, des récifs, des piscines naturelles. Le Brésil a été béni des dieux. De plein de dieux, noirs, blonds, catholiques, le tout fusionné avec les orishas, les divinités vaudoues, et agrémenté de la cosmologie indigène. La multitude de saints, d’anges, d’entités cosmiques, nourrit un mysticisme ardent.

    « Mais qu’est-ce qu’être Brésilien ? Un mélange de charme, de sensualité, de pouvoir d’attraction, de capacité à créer des situations bordéliques et enchantées. Cerner le caractère profond de ce peuple expérimental en perpétuel mouvement n’est pas une mince affaire. Antônio Carlos Jobim eut un jour cette formule : « Le Brésil n’est pas un pays pour débutants. Amateurs s’abstenir. »

    Dans ce récit guidé par le hasard, la quête du mystère, du secret et de la magie, Véronique Mortaigne nous invite à découvrir les expériences les plus folles et les plus improbables qu’elle a vécues (Joao Gilberto…), en profondeur, rencontrer un peuple habile à s’extraire du chaos. Plus qu’une déclaration d’amour, cette traversée ébouriffante à travers un Brésil multiple est un éloge de la déraison dans un monde qui étouffe.

    Véronique Mortaigne est journaliste, longtemps critique musicale au Monde, elle est l’auteure de plusieurs ouvrages (sur Césaria Evora, Manu Chao, Johnny Hallyday, Bernard Lavilliers, Anne Sylvestre) avec une passion particulière pour le Brésil où elle fut professeure de français à Récife (Nordeste brésilien).

    Playlist de Véronique Mortaigne

    - Maria Bethânia Ultimo Desejo, extrait de Maria Bethânia Canta Noël Rosa e outras raridades 1965

    - Caetano Veloso Falso Leblon, extrait deZii e Zie 2009

    - Luiz Gonzaga Vem Morena, extrait de Gonzagão olha pro céu 1949

    - Beth Carvalho Vou festeja, extrait deFirme e forte no pagode 1978.

    X - Instagram (vmobr23) Équateurs.

     

    Pour aller plus loin, quelques liens :

    - Véronique Mortaigne dans Le Monde 

    - Entretien avec le photographe Pierre Verger en 1992.

    2 November 2024, 7:00 am
  • 48 minutes 30 seconds
    La kora, de Victor Schœlcher à Ballaké Sissoko #SessionLive

    La kora est au centre de cette émission, avec le virtuose malien Ballaké Sissoko, en duo avec Lorenzo Bianchi Hoesch, puis entretien avec Alexandre Girard-Muscagorry.

    La rencontre d’un instrument ancien et ancestral comme la Kora entre les mains d'un virtuose comme Ballaké Sissoko et d’une électronique consonante mais complexe, élargissant les possibilités de l'instrument même, comme celle proposées par Lorenzo Bianchi Hoesch, c’est ce qu’offre Radicants. Il s’agit d’une recherche de nouvelles voies qui ont à voir avec l'immersion, l'abandon, l’hypothèse de nouvelles racines, plutôt qu’avec leurs négations ou leur défense aveugle et faussement respectueuse.

    Aujourd'hui, ces nouvelles racines sont à inventer : des racines dynamiques, en évolution et capables de soutenir l’autre. Respecter l’idée d’enracinement et justement savoir le projeter dans un monde kaléidoscopique et facetté. Ceci est le fil rouge, l’idée abstraite qui soutient ce projet et qu’on veut défendre.

    La curiosité et l’ouverture de Ballaké Sissoko permet la construction d’un vrai territoire d’échange dans lequel l’électronique se veut accueillante des sonorités de la Kora. Il n’y a donc pas d’opposition entre deux mondes - acoustique et électronique, traditionnel et contemporain, africain et occidental - mais plutôt acceptation, collaboration et prise de risque. Lorenzo Bianchi Hoesch développe depuis longtemps un langage original d’improvisation avec l’ordinateur, en créant ses propres outils informatiques, et en utilisant de nombreuses interfaces. Il s'agit donc de bâtir un réel dialogue entre les deux musiciens dans lequel, si la Kora est la source de tout, l'électronique est le développement, la résonance, et la forme. L’interplay est donc un mot-clé pour ce projet, et la méthode de recherche même, le noyau du processus de création. Un dernier aspect fondamental est l’immersion sonore. Musiciens et public partagent le même espace acoustique et sont immergés dans un univers sonore spatialisé, métaphore  de l'enracinement dans un nouveau monde. 

     

     

    Titres interprétés au grand studio

    - Sené Live RFI

    - Keneya avec Emile Parisien, extrait de l’album

    - Berceuse Live RFI.

    Vidéo

     

     

    - Line Up : Ballaké Sissoko, kora, Lorenzo Bianchi Hoesch, machines.

    Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant, Camille Roch.

    ► Album Radicants (Ornithology 2024).

    Site Ballaké Sissoko - Site Lorenzo Bianchi Hoesch.

     

     

    Puis nous recevons l’historien d’art Alexandre Girard-Muscagorry pour la sortie du livre « La kora de Victor Schœlcher, L’empire d’un instrument ouest-africain ».

    Victor Schœlcher (1804-1893), journaliste et homme politique élu député en Martinique puis en Guadeloupe, a marqué l’histoire en se faisant l’architecte du décret de l’abolition de l’esclavage en France, en 1848. Passionné par les arts, il établit une collection de nombreux objets, notamment acquis dans le cadre de voyages dans les îles de la Caraïbe, en Égypte ou en Sénégambie. Il y voit le signe de l’humanité de peuples, pourtant réduits en esclavage par la traite. Schœlcher est néanmoins un fervent défenseur de la colonisation.

    C’est au cours de son voyage en Sénégambie en 1847 que Victor Schœlcher fait l’acquisition d’une kora, un instrument traditionnel joué depuis le XIIIè siècle dans la région. En métropole, l’objet intègre les collections privées de l’homme politique avant d’être exposé dans de prestigieux musées. En effet, Schœlcher œuvre largement à la réception d’objets non européens dans les musées français.

    Au fil de la colonisation, puis des décolonisations, la kora est l’objet de multiples appropriations et transformations : après avoir servi la mise en scène du monde sénégambien lors des Expositions universelles françaises, elle devient un véritable emblème lors des indépendances ouest-africaines.

    Cette kora compte parmi les premiers instruments non occidentaux exposés au Musée de la musique de Paris. Elle l’est encore aujourd’hui.

     

    Alexandre Girard-Muscagorry est historien de l’art et conservateur eu Musée de la musique de Paris, chargé des collections d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques. Il poursuit parallèlement une thèse de doctorat à l’EHESS consacrée au parcours de collecteur et collectionneur de Victor Schœlcher et aux usages des objets dans son projet abolitionniste et colonial. Co-commissaire en 2022 de l’exposition Fela Anikulapo-Kuti : rébellion afrobeat (20 octobre 2022-411 juin 2023), il prépare actuellement avec l’équipe du Musée de la musique, un réaménagement du parcours de musée vivant, visant à embrasser une approche plus globale du patrimoine instrumental.

     

    Morceaux choisis par Alexandre Girard-Muscagorry

    01_Sunjata par Foday Musa Suso

    02_Cet enregistrement d’un joueur de kora à l’Exposition universelle de 1900 par Léon Azoulay et conservé aux Archives du Crem. Il s’agit du plus ancien enregistrement de kora connu !

    03_Cet enregistrement d’un joueur de soron en 1952 en Guinée par Gilbert Rouget : le soron est un cousin guinéen de la kora. La particularité de cet enregistrement, c’est qu’on entend un instrument avec des cordes en peau et non en nylon, comme sur les anciens instruments 

    04_ Jali Nyama Suso

    05_ konkoba par Toumani Diabaté, extrait de l’album Kaira.

    Musée de la musique - Kora.

    27 October 2024, 7:00 am
  • 48 minutes 29 seconds
    Hadouk dans la #SessionLive et playlist Sophian Fanen

    Playlist mensuelle de Sophian Fanen, de Kit Sebastian à Barbara Dane et le duo instrumental Hadouk dans la #SessionLive.

    Tous les mois Sophian Fanen chronique 5 nouveautés. Voici son choix pour cette fin octobre :

    - Kit Sebastian, Metropolis, tiré de l'album New Internationale (Brainfeeder, 2024)

    Avec pas d'casque, Accepter le mystère, tiré de l'album Cardinal (Bravo musique, 2024)

    - Broadcast, Valerie, tiré de la compilation «Distant Call - Collected Demos 2000-2006» (Warp Records, 2024)

    - Cheb, B'lil F'sma, single (ZRMOMIYAPHONE, 2024)

    Barbara Dane (1927-2024) and the Chambers Brothers, It Isn't Nice, tiré de l'album Barbara Dane and the Chambers Brothers (Folkways Records, 1966).

     

     

    Puis nous recevons Hadouk dans la #SessionLive pour la sortie de l’album Le Concile des Oiseaux, incluant Le Bal des Oiseaux (1996) donc double album !

    L’ultime album du duo Hadouk célèbre 30 ans de carrière : une poésie instrumentale, une ode au vivant et à la nature par les magiciens Didier Malherbe et Loy Ehrlich.

     

     

    En toute liberté, l’histoire de ces deux instrumentistes hors normes s’est écrite sur plusieurs décennies. Didier Malherbe et Loy Ehrlich se rencontrent en 1970. Le premier fait partie du légendaire groupe de rock progressif Gong ; le second se fond dans les musiques africaines avec les groupes West African Cosmos, Touré Kunda et de Youssou N’Dour. Ensemble, sur le socle d’une amitié indéfectible et d’une grande complicité artistique, ils fondent Hadouk en 1995. Un premier disque a vu le jour en 1996, Le Bal des Oiseaux. Réédité en 2024, il entre en résonance avec Le Concile des Oiseaux, le dixième et dernier album du duo publié cette même année. De l’un à l’autre, Hadouk boucle harmonieusement un cycle initié il y a trente ans. Hadouk incarne une poésie soutenue par une curiosité des sons et des instruments, des rythmes inspirés par la nature et le vivant. Une symphonie conjuguant l’Orient, l’Afrique et l’Occident, les mélodies traditionnelles et l’improvisation du jazz. Amoureux du verbe et des fusions, artisans de la fantaisie, leur philosophie est celle du voyage intérieur. Les flûtes, ocarinas, le doudouk et le soprano de Didier Malherbe se marient aux claviers, vièles, à la kora et au guembri de Loy Ehrlich, produisant une musique métisse et organique, dans un langage onirique célébrant le Tout-monde. Des mélopées ancestrales aux transes gnawa, des effluves arméniennes au blues malien, Hadouk est un conte qui s’écoute grâce à l’imaginaire sans limite de ces deux magiciens. Après une dizaine d’albums à son actif et avec ce nouvel et dernier opus Le Concile des Oiseaux, Hadouk renoue avec la forme de ses origines : le duo. Didier Malherbe et Loy Ehrlich proposent une musique épurée où l’on retrouve tous les ingrédients qui ont fait l’originalité et la saveur du groupe : des mariages insolites d’instruments et de sonorités, créant la possibilité d’un folklore du monde… imaginaire. Conçu comme le miroir de leur premier disque, le morceau Hadouk Song en ouverture, sur un duo kora / doudouk, est une reprise du thème Hadouk qui inaugurait l’album Le Bal des Oiseaux. De la même manière, le percussionniste Steve Shehan, qui avait participé à l’enregistrement d’un morceau en 1996, apporte cette fois sa contribution sur le titre éponyme Le Concile des Oiseaux. Dix compositions pour un voyage intemporel avec la compagnie “Air Hadouk” : zéro émission de CO2 et dépaysement garanti !

     

     

    Titres interprétés au grand studio

    - Hadouk Song Live RFI  Loy : kora, Didier : doudouk

    - Loukoumotive, extrait Le bal des Oiseaux

    - LHaj Bawu Blues Live RFI   Loy : gumbri hajouj, Didier: flûte chinoise bawu.

     

    Line Up : Didier Malherbe (doudouk, flûte), Loy Erhlich (kora, guembri).

    Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.

    ► Album Le Concile des Oiseaux (DuNose Prod, sortie 25 octobre 2024).

    CD 1 ⎮ Le Concile des Oiseaux (2024) Didier Malherbe : doudouk, flûtes, flûte Bawu, ocarinas, khaen. Loy Ehrlich : hajouj, awicha, gumbass, kora, ribab, cellito d’amore, laouto, percussions, osmose keyboard. Le Concile des Oiseaux Steve Shehan : balais berbères. Tao Ehrlich: cymbales.

    CD 2 ⎮ Le Bal des Oiseaux (1996) Didier Malherbe : doudouk, flûtes, ocarinas, soprano, clarinette bambou, guimbarde, zeff, percussions. Loy Ehrlich : hajouj, awicha, kora, sanza M’bira, bolong, ukulélé, claviers, tablas, percussions Marsyas Steve Shehan : calebasse, shekéré.

     

     

    YouTube - Facebook - Site.

    Hadouk en concert le 5 décembre 2024 au New Morning, Paris.

    26 October 2024, 6:00 am
  • 48 minutes 30 seconds
    Da Break et Mangane #SessionLive

    Du rock steady lyonnais à l’afro-jazz sénégalais.

    Les 1ers invités de la #SessionLive sont le groupe Da Break pour la sortie du nouvel album Steady.

    Comme d'autres ont pu le faire avant eux (Gainsbourg, Snoop Dogg, Lavilliers ou Sinead O'Connor…), DA BREAK nous embarque pour revisiter leurs meilleurs tracks façon «Reggae Vibes», et nous propose de redécouvrir son répertoire avec un son plus «roots» que jamais. Une parenthèse enchantée qui parlera autant aux fans de la première heure qu'aux amateurs du genre; une bulle hors du temps d’un groupe en pleine introspection, libérant enfin une facette différente de son ADN. L’idée d'un «auto remix reggae old school» germait depuis un long moment, avec la volonté de se plonger dans une esthétique de sons 60's/70's et de rendre hommage à cette culture Reggae, ce monument qu’ils aiment et respectent tant. Les concerts de DA BREAK étant toujours des expériences instrumentales riches et ultra vivantes grâce à un crew de musiciens solides, le choix d’enregistrer LIVE, tous dans la même pièce, était évident ; avec instruments et micros 'vintage' afin de profiter de ce grain chaleureux et authentique.

     

    En résulte un album roots & rocksteady sans électronique, penchant vers un jazz moite et rugueux, une soul tropicale ou encore un gospel avec du sable entre les orteils… définitivement reggae ! DA BREAK reste DA BREAK, avec cette lumière intérieure, lorgnant cette fois du côté des Caraïbes. Lorsque l’on connaît l’influence historique des soundsystems jamaïcains sur les block-parties américaines, rien d'étonnant finalement à ce que DA BREAK ait souhaité rendre hommage à ceux qui les auront bercés, et qui les influencent encore aujourd'hui : Bob Marley & the Wailers, Jimmy Cliff. Culture, Toots & the Maytals, Burning Spear, The Gladiators, Yellowman, Israel Vibration, LKJ & Mad Professor, UB40, Chakademus & Pliers ou encore Peter Tosh pour n’en citer que quelques-uns.

    DA BREAK est de retour en 2024 avec ce 4ème album Steady sideproject sous forme de conceptalbum 100% reggae dans lequel Da Break revisite ses propres compositions.

     

    Titres interprétés au grand studio

    - Give Your Steady Love Live RFI

    - Fine & Steady, extrait de l’album

    - Down The Steady Street Live RFI.

    Line Up : Hawa (chant), Rémy Kaprielan (batterie), Pierre Vadon (claviers), Nicolas Mondon (guitare) et Kamal Mazouni (basse).

    Son : Mathias Taylor & Benoît Letirant.

    ► Album Steady (La Ruche / Inouïe 2024).

    Facebook - YouTube - instagram.

     

    Puis nous recevons Mangane dans la #SessionLive pour la sortie de l’album Zoom Zemmatt

     

    Dans une industrie qui se repaît des jeunes premiers, Mangane a de quoi dénoter. Il aura soixante ans en 2024, et il s’apprête à publier un premier disque produit par un label, à l’heure où d’autres envisagent la retraite. Ce qui n’est pas pour déplaire aux plus curieux qui devraient s’y retrouver tant cet afro-jazz n’est pas tout à fait dans le droit sillon des classiques du style. Non, c’est plutôt dans les chemins buissonniers que s’inscrit la musique de Zoom Zemmatt - qui donne son nom à l’album -, en une dizaine de titres qui rassemblent les sédiments d’une vie passée en musiques, au pluriel de son suggestif. Et pourtant, ce n’était pas écrit d’avance pour celui qui est né à Thiès, grande cité à une heure de route de Dakar et épicentre de la construction du chemin de fer dans la sous-région, dans une lignée familiale d’agriculteurs. Son père est cheminot, sa mère gère le foyer.

    Aux premières heures de l’Indépendance, la tradition qui veut que la musique soit exercée par des griots est prégnante, mais le jeune Ousseynou - son prénom, Mangane étant son nom - va néanmoins comme d’autres oser s’aventurer dans ce qui n’est alors pas vraiment un métier. « J’ai grandi dans un quartier peuplé des gens de la sous-région, Nigériens comme Maliens, venus travailler à la construction du chemin de fer. Dans cette ambiance pluriethnique, il y avait tout le temps des activités culturelles, et c’est comme ça que je suis arrivé dans la musique ! »

    Encore gamin, il y verra le mythique Rail Band de Bamako, entre autres. Et y sera bercé par les musiques afro-cubaines, celle des Baobab, Number One et autre Star Band. Sans compter le Dieuf Dieul et le Royal Band, dans un versant plus traditionnel, deux bands de Thiès. « Et à la même époque, j’ai commencé à écouter aussi les musiques afro-américaines et anglaises. » Jazz, blues, folk, pop, tout passe dans les oreilles de ce jeune qui suit des cours de théâtre au collège, une « leçon d’humilité » dira-t-il bien plus tard, et tâte de la guitare grâce à un de ses oncles.

    Dans les années 90, il monte le groupe Nakodjé, qui signifie le potager « C’était un travail atypique de recherche : on cherchait à concilier le traditionnel et le moderne, en mettant en avant des instruments comme le balafon, la flûte peule, la calebasse, et en les utilisant autrement que lors des réunions traditionnelles. » Puis, après une tournée en Suisse, il découvre Limoges et s’y installe.  

    En 2011, il sort Lann la, (Y’a quoi ?), un premier album autoproduit. 2019, Lëkkëlô (le lien) mais le Covid ne laissera pas sa chance à ce second album.

    Novembre 2022, Laborie Jazz rentre dans le jeu et Zoom Zemmatt voit le jour. Mangane rassemble ainsi toutes les pièces qui ont façonné sa singularité depuis tant d’années, à l’image de son répertoire, « une musique suffisamment ouverte pour permettre l’improvisation », où celui qui joue de la guitare mais aussi de la kalimba s’épanche principalement en wolof sur les questions qui le taraudent depuis toujours : l’immigration, les jeunes, l’amour, le respect. Sans oublier le bassiste Alune Wade qui est du voyage.

     

    Titres interprétés au grand studio

    - Emmène-moi Live RFI

    - Jubbantil, extrait de l’album

    - Nguistal - Smooth Talker Live RFI.

    Line Up : Mangane (voix, guitare, sanza), Hervé Samb (guitare), Benjamin Naud (batterie) et Ranto Rakotomalala (basse).

    Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant,

    ► Album Zoom Zemmatt (Laborie Jazz 2024)

    Réalisation : Donatien Cahu.

    Mangane EPK - facebook - Laborie Jazz.

    20 October 2024, 6:00 am
  • 48 minutes 30 seconds
    Soba + Ayom #SessionLive

    Du blues burkinabè de Soba à l’afro-latin tropical d’Ayom.

    Nos 1ers invités : le trio Soba pour la sortie du 1er album Fiman

    Formé par le chanteur-guitariste Moussa Koita, l’harmoniciste Vincent Bucher et le batteur Émile Biayenda, Soba renoue les liens entre la chanson mandingue et le blues du Mississippi. Soit un afro-blues aussi rustique que lumineux, au moyen duquel le trio explore les recoins de l’âme humaine. Pour remonter aux racines du blues, il faut rejoindre le Mississippi depuis Chicago, naviguer vers le Sud jusqu’à la Nouvelle-Orléans via Memphis, puis embarquer pour les Caraïbes et finalement traverser l’Atlantique jusqu’aux rivages d’Afrique de l’Ouest depuis lesquels le rhizome se ramifie via les fleuves Niger et Congo. On peut lire Le pays où naquit le blues, d’Alan Lomax, ou regarder «Du Mali au Mississippi : Feel Like Going Home», de Martin Scorsese. On peut se plonger dans les enregistrements historiques, du pionnier américain W. C. Handy jusqu’au maître malien Ali Farka Touré. Pour tout comprendre des voyages qui forment l’éternelle jeunesse du blues, on peut enfin écouter un album lumineux grâce auquel tout s’éclaire : Fiman, du trio franco-burkinabè Soba. Soba désigne «la grande maison» en dioula, le parler mandingue notamment pratiqué au Burkina Faso. Foyer des retrouvailles amicales et des complicités musicales, Soba est le toit sous lequel se rencontrent Moussa Koita, Vincent Bucher et Émile Biayenda. La formation s’est échafaudée au fil des six dernières années, depuis que ses membres ont fait connaissance dans les projets des autres, jusqu’à vouloir ériger leur groupe sur les fondations du blues qu’ils ont en commun.

     

    Entre Moussa Koita et Vincent Bucher, la collaboration s’est ainsi nouée dans le groupe d’Abou Diarra, le maître malien du kamele n’goni qui creuse la source du blues mandingue. L’intuition s’est vite confirmée qu’ils étaient faits pour jouer ensemble. Guitariste et chanteur burkinabè, né dans une famille de griots de Bobo-Dioulasso, Moussa Koita a écumé l’underground parisien où sa réputation est élogieuse dans les domaines des musiques traditionnelles ouest-africaines, du reggae et de la soul, en plus de travailler avec le groupe Rivière noire et la chanteuse Kady Diarra. De vingt-deux ans son aîné, l’harmoniciste Vincent Bucher s’est d’abord passionné pour le blues originel. Immergé dans la « sono mondiale » parisienne du début des années 1980, puis complice de CharlElie Couture, Bill Deraime, Patrick Verbecke et du Heritage Blues Orchestra nommé aux Grammy Awards en 2013, il a noué des compagnonnages fructueux avec le polyinstrumentiste franco-malgache Tao Ravao et l’éminent guitariste malien Boubacar Traoré. À l’époque où les deux musiciens épaulent Abou Diarra, Moussa Koita développe déjà, avec une créativité prolixe, ses propres projets de chanson mandingue contemporaine sur lesquels Vincent Bucher pose parfois des parties d’harmonica. L’idée germe bientôt de jeter un pont avec le blues mississippien, dans son essence la plus rustique. Le duo vérifie rapidement que la connexion fonctionne. Pour bien faire, il ne manque plus qu’un batteur-percussionniste qui indiquerait la rythmique inhérente au genre. Musicien parmi les plus prisés de la diaspora subsaharienne, explorateur des hybridations entre le jazz et les rituels ancestraux, au point de s’immerger pendant six mois avec les pygmées Mbenga, Émile Biayenda est tout indiqué. Après avoir côtoyé Vincent Bucher avec Tao Ravao et les Tambours de Brazza, il a fait la connaissance de Moussa Koita dans le groupe de Sam Mangwana, légende de la rumba congolaise. Moussa, Vincent, Émile : les astres sont alignés. Le trio est né.

     

    Titres interprétés au grand studio

    - Fiman Live RFI

    - Horonke, extrait de l’album

    - Tounga Live RFI.

    Line Up : Moussa Koita (chant, guitare), Vincent Bucher (harmonica) et Emile Biayenda (batterie, cajon).

    Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant et Camille Roch.

    ► Album Fiman (MDC/Pias Integral 2024).

    YouTube - facebook - instagram.

     

    Puis nous recevons le groupe Ayom pour la sortie de l’album SaLiVa.

     

    Ayom est un groupe de 6 voyageurs : Jabu, une Brésilienne ; Alberto, un Italien résidant en Espagne ; Timoteo, d’origine grecque et italienne ; Francesco, également Italien, Ricardo et Walter, tous deux Angolais. Ils se sont réunis autour d’une passion commune pour la musique de la diaspora africaine et lusophone en particulier (Brésil, Angola, Cap-Vert), et trouvé à Lisbonne, une sorte de patrie.

    Après avoir joué avec le Black Atlantic Tour dans le monde entier, Ayom sort l’album Sa.Li.Va, un acronyme représentant 3 impulsions : « SA-grado » (sacralité), « LI-berdade » (liberté et amour) et « VA-lentia » (courage).

    L’album est une trilogie, avec 3 titres reliés au Sacré, 3 autres qui célèbrent la liberté, l’amour et la vie, et les 3 dernières qui abordent les thèmes de lutte contre les injustices, le racisme, la machisme et la colonisation. Sur cet album, on chante en italien, en portugais ou en yoruba.

     

    Titres interprétés au grand studio

    - Filhos da Seca Live RFI

    - Vestido de Fogo, extrait de l’album

    - Eu Me Quero Mais Live RFI.

    Line Up : Jabu Morales (chant, percussions), Timoteo Grignani (percussions), Alberto Becucci (accordéon) et Ricardo Quinteira (guitare électrique).

    Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant et Camille Roch.

    ► Album Sa Li Va (Ayom music, l’Autre Dist. 2024).

    Site - facebook - YouTube.

    À lire dans The Guardian.

    Réalisation : Donatien Cahu.

    19 October 2024, 6:00 am
  • 48 minutes 30 seconds
    #SessionLive Lass et Touki, le Sénégal en partage

    Le Sénégal en partage avec 2 groupes emmenés par des artistes sénégalais, Lass et Amadou Diagne dans la #SessionLive « Passeport » vs « Plastic Man ». (Rediffusion)

    Il y a des albums qui restent comme des pierres d’angle, des étapes essentielles dans la discographie d’un artiste. Passeport marquera sans doute celle de Lass d’une façon indélébile. Sur ce second disque, le formidable chanteur sénégalais déculpe les qualités appréciées sur son premier album (Bumayé en juin 2022) ayant alors fait de lui un « ambassadeur prometteur » de la musique africaine moderne selon le journal Le Monde à l’époque. Ce nouveau disque est d’abord le signe d’une solide expérience acquise par le live, avec plus de 120 dates en Europe, dont certains des plus grands festivals (Montreux Jazz, Vieilles Charrues, Sziget), et des invitations prestigieuses comme celles de Fatoumata Diawara, Roberto Fonseca à la Salle Pleyel de Paris, Guts au Jazz Café de Londres, ou Jovanotti en Italie (Venise et Naples). Ce nouveau disque est surtout le fruit d’un enregistrement avec le talentueux producteur Jordan Kouby (Hindi Zahra, Keziah Jones, Ayo, Fakear, etc). Ce dernier a présenté à Lass de nouveaux complices en studio, dont les cuivres en or du collectif Cotonete, et le fougueux Florian Pellissier aux claviers... Tous ont complété avec un enthousiasme contagieux les nouvelles compositions originales des musiciens de Lass : Etienne Kermarc, Nico Taïte, Erwan Loeffel et le guitariste sénégalais Magaye Gueye qui marque ce disque de ses cordes magiques sur presque tous les morceaux.

    Bien sûr, le cœur de cet album reste les mélodies et la voix époustouflante de Lass, un talent qu’il affine depuis sa tendre enfance au Sénégal, lorsqu’il entrainait sa voix face à l’océan à Thiaroye-sur-Mer, la banlieue de sable où il est né. On connait désormais son histoire, des premières parties de Daara J à Dakar jusque dans les soirées du Voilaaa Sound System après son arrivée en France, sans oublier les tragédies et les combats sur la route : les amis disparus dans les pirogues en mer, la difficulté pour traverser les frontières et rejoindre la mère française de ses enfants, le chômage, les premiers « concerts » sauvages au chapeau dans les gares...

     

    Mais Lass a fait son chemin, embarquant au passage ceux qui croient en lui. Bruno Patchworks du Voilaaa Sound System est à ses côtés depuis le début, et le compositeur signe encore ici « Massamba », le premier single... Après un premier album l’ayant installé en France comme nouvelle révélation africaine, Passeport prend le relais.

    Pour le clip du single Massamba, Lass souhaitait travailler avec la nouvelle vague de vidéastes sénégalais qui rivalisent désormais avec les meilleures productions audiovisuelles internationales. Le réalisateur Sélémane Dieye est le plus en vue de cette jeune génération qui signe déjà des clips de rap et des images pour Netflix. Il a tourné ce clip de Lass en slalomant dans les rues embouteillées de la médina, à la poursuite d’un casting de skateurs aventureux. Ces « cool kids » aux cheveux oranges trainent (trop) sur les trottoirs de la capitale, bousculent les structures familiales traditionnelles, et nous emmènent dans un Dakar urbain et moderne qui déjoue les vieux clichés de la « world music ».

     

    Titres interprétés au grand studio

    - Massamba Live RFI voir le clip 

    - Sory Feat. Roberto Fonseca, extrait de l’album audio 

    - Passeport Live RFI voir le clip.

    Line Up : Lass, chant, Pape «Magaye» Gueye, guitare.

    Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor.

    ► Album Massamba (Chapter Two/ Wagram 2024).

    Lire sur RFI Musique - YouTube - Instagram -  TikTok.

     

     

    Puis nous recevons Touki, qui signifie « Voyage » en wolof

     

    Touki est un collectif composé par l’Anglo-Sénégalais Amadou Diagne (kora, percussions, chant) et le Franco-Américain Cory Seznec (guitare, chant). Le duo, devenu trio avec l’ajour d’un violoncelle, sort son 2ème album Plastic Man enregistré aux studios Real World. Cet album se concentre sur les thèmes du changement climatique, de l’activisme environnemental ou des sujets plus spirituels. Le visuel de la pochette représente le désert de Libye, photographié par le journaliste italien Giulio Piscitelli, un désert qui est le théâtre de la tragédie humaine avec ses populations déplacées. Plastic Man est aussi le nom d’un activiste sénégalais qui se bat contre la pollution… Du plastique.

    Titres interprétés au grand studio

    - Harit Live RFI

    - Fula Cowboy, extrait de l’album

    - God Among Men Live RFI.

     

    Line Up : Amadou Diagne, kora, percus, Cory Seznec, guitare, banjo et Marius Pibarot, violon, violoncelle.

    Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.

    ► Album Plastic Man (Captain Pouch Rd 2024).

    Facebook - Bandcamp - Instagram - YouTube.

    13 October 2024, 6:00 am
  • 48 minutes 30 seconds
    Abdoulaye Kouyaté #SessionLive et rencontre avec Olivier Conan

    Afropop, zouk et yole traditionnel de Guinée et écriture automatique.

    Notre 1er invité est Olivier Conan pour son nouveau projet Combo Daguerre.

    Basé à New York, Combo Daguerre est le nouveau projet d’Olivier Conan qui, après avoir passé plus d’une décennie immergé dans le monde de la cumbia psychédélique avec son groupe Chicha Libre, a maintenant mis au point un répertoire original de thèmes francophones joué en mode psychédélique. Le groupe est composé de musiciens latins établis à Brooklyn, et les influences multiples comprennent le boléro, la cumbia, le rock 60’s ainsi que d’évidentes influences gainsbouriennes et surréalistes. Chicha Libre est devenu un groupe culte en Amérique du Sud et au Mexique et Combo Daguerre est un peu l’héritier francophone d’un projet qui n’aurait pu naître qu’à New York où les frontières culturelles et linguistiques sont fluides et les influences pan-latines débordent sur tous les mondes musicaux : du rock, au hip-hop - et maintenant la chanson. Les thèmes à la fois joyeux et sérieux sont ceux de l'exil, de la nostalgie déplacée et d'une langue frelatée par la distance. Le dessin qui illustre la pochette tire son inspiration des têtes de cheval des boucheries chevalines parisiennes. Un symbole bicéphale qui représenterait un empire disparu ?

     

    Après 30 ans passés à Brooklyn, terre peu sainte où le français n’existe que dans des formes créolisées, mon français boite des deux jambes. Ma nostalgie se nourrit d’une langue et de souvenirs tous les deux reconstitués. Je ne contrôle ni la grammaire, ni le lexique, ni même la chronologie. Les images de mon enfance parisienne sont maculées, mâtinées d’images de mes aïeux, de photos de classe et de cartes postales d’une autre époque. Mes souvenirs pourraient être ceux d’un autre. Je, bien sûr, pourrait être un autre. Le Paris où je crois avoir grandi est peut-être bien celui de Rivette et de Truffaut. En tout cas, je crois le reconnaitre dans le Daguerréotypes de Varda (parce que j’ai été un enfant du 14ème), voire dans Les Maléfices de Jacques Yonnet ou Les Nuits de Paris de Restif de la Bretonne. Les paroles de Combo Daguerre sont placées sous le signe de Fracassines - une chanson écrite Dieu sait quand et Dieu sait comment, et qui est apparue - comme une vierge chrétienne - sans prévenir. Génération spontanée, écriture automatique. Le reste de l’album est parsemé de bribes inconsciemment glanées au hit-parade de la poésie française parce qu’après trente ans d’absence, tout ce qui demeure de cette culture enfouie, c’est une eau polluée dans laquelle flottent les scories d’une culture française élémentaire. Fracassines est un travail automatique avec peu d’interventions conscientes. Olivier Conan.

     

    Titres joués

    Fracassines

    Paroles trouvées sur mon écran d’ordinateur sans souvenir de les avoir écrites. Qu’elles ne signifient pas grand-chose est presque rassurant.

    88 rue Daguerre 

    Cumbia Instrumentale du guitariste péruvien Felipe Wurst. 88 rue Daguerre est l’adresse d’Agnès Varda.

    Daguerre Paris

    Le Petit Bossu

    Chanson du XVIème siècle. La version qu’Yvonne George chantait dans les années 20 était en fait une icône de l’élite littéraire de l’époque. Amie de Cocteau (qui ne l’était pas ?) et de sa coterie. Desnos tombe amoureux d’elle et lui dédie son A la Mysterieuse (j’ai tant rêvé de toi..) et en fait l’héroïne de son roman «Le vin est tiré». Yvonne George n’est pas convaincue. Elle préfère les femmes, et l’opium. Elle meurt à 33 ans, comme une rock star. 

    ► Album Fracassines (Barbès Rd 2024).

    Site Combo Daguerre - facebook - Barbès Records bandcamp.

     

    Puis nous recevons Abdoulaye Kouyaté dans la #SessionLive pour la sortie de l’album Fefanyi – Le Bienfaiteur.

     

    Après des années passées à sublimer les musiques des artistes qu'il accompagne par son jeu de guitare et la douceur de sa Kora (Ba Cissoko, Mariama, Jain et Gabi Hartmann entre autres), Abdoulaye Kouyaté met son énergie créatrice dans un projet personnel qui rassemble ses compositions originales. En plus du guitariste virtuose, on découvre qu'Abdoulaye Kouyaté est un orfèvre de mélodies et un chanteur au timbre feutré. Tantôt profonde et touchante, tantôt rythmée et dansante, sa musique métissée oscille entre ballades, instrumentaux à la kora et des morceaux aux sonorités afropop empruntant leur rythmique au coupé décalé, au zouk ou au yolé traditionnel de Guinée. 

    Abdoulaye confie la réalisation de l'album à Patrick Ruffino et s'accompagne de Yannick Vela à la basse et Nicolas Grupp à la batterie. L'album est enrichi par les précieuses contributions du joueur de flûte peule Dramane Dembele, de la chanteuse Gabi Hartmann, du bassiste Guy Nsangué, du saxophoniste Robbie Marshall, du violoncelliste Guillaume Latil, du djembefola Dartagnan Camara et des choeurs de la chanteuse Djene Kouyaté.

     

    Ce premier disque affiche une diversité étonnante. Chantés en Soussou (la langue de la capitale guinéenne, Conakry) et en français, plusieurs titres s'inspirent de la jeunesse romanesque d'Abdoulaye dans le Conakry des années 1990-2000. Une époque où il se perfectionnait à la guitare en suivant à la trace les musiciens de son quartier, animait avec son groupe de folles soirées expatriés au Grand Hôtel Camayenne, et tombait amoureux pour la première fois (Inondi, Doumedira, On fait quoi ? et Nitanama notamment). À l'insouciance guinéenne, succède la jungle de l'Europe, la vie d'adulte, les responsabilités, le froid, et les apprentissages difficiles. Ces leçons de vie inspirent notamment les morceaux Douniéma (le rancunier), Saré (tout à un prix) ou Inamakana (si tu ne peux pas aider ton prochain, ne l'enfonce pas). Le morceau Fefanyi (le bienfaiteur) qui donne le titre de l'album reprend la tradition des griots, dont les Kouyaté sont issus, de « chanter les louanges » des grands Hommes, des généreux bienfaiteurs. 

    Suivant le chemin ouvert par son père Sekou Kouyaté, griot moderne, guitariste respecté et chef d'orchestre de Miriam Makeba durant ses années d'exil en Guinée, Abdoulaye Kouyaté façonne son jeu de guitare à l’écoute du jazz, du funk, du reggae, le Son Cubano ou de la Biguine antillaise tout en lui donnant des sonorités mandingues. Il cite Paul Simon et Georges Benson en inspiration. En Guinée, on l'affuble du surnom «jazzman» en raison de son style qui s'écarte du mandingue traditionnel. Lorsque son père tombe malade, Abdoulaye le remplace en tant que joueur de kora dans Circus Baobab. Avec ce premier cirque d'Afrique de l'Ouest, il sillonnera le monde pendant une décennie, avant de s'établir à Marseille puis à Paris. 

     

    Titres interprétés au grand studio

    - Inondi Live RFI  

    - Toi Tu Penses nous on bouge, extrait de l’album

    - Inamakana Live RFI.

    Line Up : Abdoulaye Kouyaté - voix, guitare - Thierry Fournel - guitare - Yannick Vela - basse - Nicolas Grupp – batterie.

    Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor.

    ► Album Fefanyi – Le Bienfaiteur (Reva prod - Rock'n hall 2024).

    Site - YouTube - Facebook.

    12 October 2024, 6:00 am
  • 48 minutes 30 seconds
    #SessionLive : Bab'L’Bluz & Akagera

    Du monde des esprits aux mondes du jazz, 2 groupes sont invités dans la #SessionLive Bab’L’Bluz et Akagera. (Rediffusion)

    Entrer dans l'univers de Swaken, le très attendu 2ème album du power quatuor franco-marocain Bab L' Bluz, qui sortira le 10 mai sur Real World Records.

    Swaken est composé de onze morceaux qui pétillent et pulsent avec une énergie cinétique. Suivez la spirale et trouvez votre centre. Bougez et tourbillonnez, headbangez et fouettez vos cheveux, dans un état qui est à la fois extérieur et intérieur, un état altéré où les esprits s'ouvrent, les frontières tombent et la confiance - dans les valeurs, les principes, nous-mêmes - est redécouverte, concrétisée. Swaken (origine : Moroccan Darija) - possessions, transcendance ou Esprits habitant les humains.

     

    Il s'agit d'une musique enracinée aussi bien dans le blues psychédélique, le funk et le rock que dans les rythmes de transe du Maghreb nord-africain : Gnawa, Amazigh, Hassani et Houara.

    Enregistré dans les studios Real World à Wiltshire, en Angleterre, écrit en partie au Maroc – lieu de naissance de la lead/chanteuse Yousra Mansour – et surtout au cours d'une tournée mondiale qui a renversé les salles et les festivals d'Adélaïde, de Barcelone et de New York à Essaouira au Maroc, à Lomé au Togo et à Dougga en Tunisie. La voix mélismatique de Mansour n'a jamais sonné avec autant de force, ni les riffs de son luth électrique awisha aussi puissants. Ses coéquipiers Brice BottinIbrahim TerkemaniJérôme Bartolome (aux claviers, flûtes, guembri électrique, batterie, chœurs et castagnettes qraqeb) interagissent avec ce qui pourrait être de la télépathie, leur jeu étant habile et serré.

     

    Se perdre pour se retrouver est un principe central de Swaken, un album dont le son analogique chaleureux fait un clin d'œil à des icônes du rock des années 70 comme Jimi Hendrix, Led Zeppelin et Nass El Ghiwane, les Rolling Stones du Maroc, des guerriers de la justice sociale qui ont mélangé le rock et le folk occidentaux avec une esthétique de transe influencée - comme celle de Bab L' Bluz - par les lilas gnawa, les rituels de guérison nocturnes destinés à la possession d'esprits sacrés.

    «Les tournées incessantes ont renforcé notre confiance et notre puissance», explique Mansour à propos du groupe qu'elle a cofondé en 2018 avec le guitariste français, joueur de luth guembri basse et multi-instrumentiste Brice Bottin, qui a coproduit Swaken avec Katie May, dans la Wood Room des studios de Real World Studios.

    «Nous avons adapté notre son aux foules des festivals, nous l'avons rendu plus lourd, plus rock. Nous avons ajouté plus d'instruments. Plus de courage. Plus de feu.»

    «Nous aimons l'énergie du rock», ajoute Bottin, qui manie également les sirènes dub et joue de la guitare, du banjo, des percussions et de la flûte peul d'Afrique de l'Ouest. «Vous branchez votre instrument et vous rendez les gens fous. Le rock est né du blues. Les deux sont liés à la musique de transe. On peut écouter attentivement, ou headbanger, et être complètement emporté».

    La plupart du temps, Mansour écrit et chante en darija, son dialecte maroco-arabe, et la langue préférée du mouvement Nayda («nayda» signifie «haut» en darija). Sur Swaken, elle aborde des sujets controversés tels que les lois marocaines sur l'héritage, les disparités salariales entre hommes et femmes et l'augmentation des cas de suicide et de dépression, tout en appelant à l'unité, à la tolérance et à la gentillesse dans un monde de plus en plus fragile.

    «Il arrive encore que nous soyons confrontés à des attitudes dépassées», déclare Mansour en haussant les épaules. «Ce qui ne fait que renforcer ma détermination à exprimer tout ce que je ressens. Je ne me censurerai pas. »

     

    Titres interprétés au grand studio

    - Imazighen Live RFI voir le clip

    - Iwaiwa Funk

    - Amma Live RFI.

    Line Up : Brice Bottin, guembri, Yousra Mansour, awisha + mandole, Mehdi Chaib, flûtes et percus, Brahim Terkemani, batterie et spds.

    Son : Jeremy Besset & Mathieu Dubois.

    ► Album « Swaken » (Realworld 2024).

    Facebook - Instagram - YouTube.

     

     

    Puis nous recevons le groupe Akagera pour la sortie du nouvel album Traverse

    À l'automne 2018, peu après leur rencontre et leur premier concert, les musiciens d'Akagera entament l'écriture et l'enregistrement au Studio Prado de leur premier album Serpente, produit par le label Prado Records. Le nom du groupe est un hommage à l’album AKAGERA, produit en 1980 par le trio Humair, Jeanneau, Texier.

    On notera l'exceptionnelle participation de Famoudou Konate sur le titre « Msafara », qui sera l'unique enregistrement du maître du djembe hors du champ des musiques traditionnelles guinéennes. L'album sortira en octobre 2019, et en janvier 2019 la release party aura lieu au Studio de l'Ermitage à Paris. Pour la première fois dans ce lieu mythique, le système de diffusion sonore sera complété par l'équipe de la société FLUX:: afin de proposer au public un concert immersif avec un son spatialisé. La même année, AKAGERA et FLUX:: ont inauguré la première salle parisienne équipée en son immersif, le 360 Paris Music Factory.

    Malgré la pandémie de 2020 et son lot d'annulations (tournées en Colombie et au Congo), le trio a approfondi son travail de recherche sur le son bien particulier induit par son instrumentation atypique sans basse (vibraphone et marimba, trombone basse et batterie). Il a également poursuivi l'exploration des rythmes des continents africain et américain, en les associant aux harmonies issues du jazz et de la musique française du début du XXème siècle.

    Renforcé par ce travail de consolidation, le trio a su rebondir en 2021. Depuis, il s'est produit en concert à 33 occasions, a participé au marché des professionnels du jazz «Jammin' Juan» et a multiplié les collaborations : Anbessa - L'hommage à Manu Dibango, l'Orchestre Symphonique d'Orléans et Jean-Charles Richard (concerto pour saxophones de Martial Solal), l'écrivain Arnaud Roi (livre « État Sauvage » paru chez l'Ecarlate), le trompettiste Alain Vankenhove, l'harmoniciste Olivier Goulet, le saxophoniste Olivier Zanot et le chanteur sénégalais Majnun.

    En mars 2024 sort leur nouvel album Traverse. Composé à partir de séances d'improvisation, il reflète la diversité du parcours et des influences des trois musiciens : la musique classique et contemporaine pour Benoit, les métissages de l'Amérique du Sud et des Caraïbes pour Stéphane, les rythmes africains et grooves brésiliens pour David, tout en réaffirmant leur passion commune pour le jazz.

     

    Titres interprétés au grand studio

    - Tony Live RFI

    - Traverse, extrait de l’album

    - Loonie’s Lament Live RFI.

    Line Up : David Georgelet (batterie), Benoît Lavollée ( vibraphone, marimba), Stéphane Montigny (trombone).

    Son : Benoît Letirant & Mathias Taylor.

    Réalisation : Donatien Cahu

    ► Album Traverse (Prado Rd 2024).

    Site Akageramusic - Facebook - Instagram.

    6 October 2024, 6:00 am
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