La papyrologie est vraiment née au XIXe siècle avec la découverte de dizaines de milliers de papyrus grecs, latins,
Jean-Luc Fournet
Collège de France
Culture écrite de l'antiquité tardive et papyrologie byzantine
Année 2023-2025
Dimitte voces, accipe sensus ! Les hiéroglyphes à la Renaissance ou l'utopie d'une langue et d'une écriture universelles
Conférence - Jean Winand : La fin d'un cycle : quand Athanasius Kircher composait ses propres hiéroglyphes
Jean Winand
Professeur ordinaire, Département des sciences de l'Antiquité, égyptologie, mondes anciens, université de Liège
Jean Winand est invité par l'assemblée du Collège de France sur proposition du Pr Jean-Luc Fournet.
https://www.college-de-france.fr/fr/personne/jean-winand
Résumé
L'œuvre abondante du père Athanasius Kircher (1602-1680) marque un tournant, plus qu'une rupture avec l'esprit et les pratiques de la Renaissance. Le célèbre jésuite est connu – entre autres choses – pour ses nombreux ouvrages dans lesquels il tenta d'accommoder les inscriptions hiéroglyphiques à la foi chrétienne en vertu d'un présupposé théologique (prisca theologia). D'un point de vue méthodologique, Kircher resta en grande partie un homme de la Renaissance. Loin de renier l'approche symbolique des humanistes, il l'amplifia en élargissant son encyclopédie à toute forme de savoir (alchimie, magie, sciences) et tous types de sources (notamment arabes et hébraïques, mais aussi en lien avec l'Extrême-Orient). Il se distingua toutefois des pratiques de ses prédécesseurs en travaillant sur un corpus de textes authentiques (ou supposés tels). La dernière des trente dédicaces – une inscription hiéroglyphique de son cru disposée sur un obélisque – qu'il offrit à l'empereur du Saint-Empire en ouverture de l'Oedipus Aegyptiacus servira de point de repère pour cette dernière leçon. Cette composition personnelle marque à la fois une continuité avec l'esprit de la Renaissance en montrant la capacité des modernes à rédiger de nouveaux textes hiéroglyphiques, mais aussi une rupture dans la mesure où Kircher abandonna le répertoire des signes en vogue à la Renaissance pour se tourner vers des signes attestés sur les monuments égyptiens, conférant par là même un verni d'authenticité à sa composition.
Jean-Luc Fournet
Collège de France
Culture écrite de l'antiquité tardive et papyrologie byzantine
Année 2023-2025
Dimitte voces, accipe sensus ! Les hiéroglyphes à la Renaissance ou l'utopie d'une langue et d'une écriture universelles
Conférence - Jean Winand : Lambert Lombard et le monument de Hubert Mielemans (église Sainte-Croix, Liège, ca. 1558-1560)
Jean Winand
Professeur ordinaire, Département des sciences de l'Antiquité, égyptologie, mondes anciens, université de Liège
Jean Winand est invité par l'assemblée du Collège de France sur proposition du Pr Jean-Luc Fournet.
https://www.college-de-france.fr/fr/personne/jean-winand
Résumé
Lorsqu'elles illustrent des éditions imprimées, les inscriptions néo-hiéroglyphiques sont généralement accompagnées d'une traduction. Que faire dès lors que la traduction fait défaut, ce qui est généralement le cas pour les inscriptions figurant sur des monuments ou des tableaux ? Le visiteur ou le spectateur se transforme en déchiffreur, essayant de trouver une solution aux énigmes posées par les inscriptions néo-hiéroglyphiques. Le monument funéraire d'Hubert Mielemans (église Sainte-Croix, Liège, ca. 1558-1560) représente un cas d'école avec ses deux colonnes d'inscriptions. Même si manque toujours un témoignage direct, l'implication de l'artiste liégeois Lambert Lombard (1505-1566) fait peu de doutes. Ce dernier, qui était parti se perfectionner en Italie pendant près d'une année et demie, parsema généreusement ses œuvres de néo-hiéroglyphes. L'étude de ces dernières est l'occasion de réexaminer la question de la frontière entre les inscriptions néo-hiéroglyphiques (transposables dans une langue naturelle) et les « inscriptions » à but décoratif ou indexicales d'une certaine image de l'Égypte (sans possibilité de transposition). En l'absence du brouillon préparatoire qui dut nécessairement exister, le déchiffrement qu'on peut proposer des inscriptions du tombeau de Hubert Mielemans restera toujours un essai. L'interprétation suggérée ici s'appuie sur les sources disponibles à l'époque de la composition et suit les principes de rédaction attestés par ailleurs.
Jean-Luc Fournet
Papyrologue
Collège de France
Année 2024-2025
Exemples et problèmes de variation inter- et intra-scribale en écriture latine
Intervenant(s) :
Peter Stokes
EPHE-PSL
Marc Smith
Directeur d'études, École nationale des chartes / École pratique des hautes études (PSL)
Jean-Luc Fournet
Papyrologue
Collège de France
Année 2024-2025
The Problem of Two Related Scripts in Hamburg, Staats- und Universitätsbibliothek, Cod. Levy 19
Intervenant(s) :
Celeste Jingyan PAN
Université d'Oxford
Jean-Luc Fournet
Papyrologue
Collège de France
Année 2024-2025
À chaque client son écriture : l'atelier de Joseph Rosh ha-Seder dans l'Égypte Ayyoubide
Intervenant(s) :
Judith Olszowy-Schlanger
EPHE-PSL
Jean-Luc Fournet
Papyrologue
Collège de France
Année 2024-2025
Variations intra-scribales dans les manuscrits chinois du IVe s. av. n. ère : autour des travaux de la professeure Li Songru
Intervenant(s) :
Olivier Venture
EPHE-PSL
Jean-Luc Fournet
Papyrologue
Collège de France
Année 2024-2025
Digraphisme et polygraphisme chez les copistes grecs de la Renaissance : quelques exemples, le contexte et ses (possibles) causes
Intervenant(s) :
Giacomo Cardinali
Biblioteca Apostolica Vaticana
Jean-Luc Fournet
Papyrologue
Collège de France
Année 2024-2025
Les finalités des écritures dans la correspondance épistolaire bilingue de Dioscore d'Aphrodité (Égypte, VIe s.)
Intervenant(s) :
Yasmine Amory
Ingénieure-chercheuse rattachée à la chaire Culture écrite de l'Antiquité tardive et papyrologie byzantine
Jean-Luc Fournet
Papyrologue
Collège de France
Année 2024-2025
Colloque - Une main, des écritures : aspects du polygraphisme
Same but different? Variations inter- et intra-scripteurs au sein des notaires du village d'Aphrodité (Égypte, VI-VIIe s.)
Intervenant(s) :
Jean-Luc Fournet
Professeur du Collège de France
Isabelle Marthot-Santaniello
Université de Bâle
VIIe journée du Groupe de recherches transversales en paléographie (GRTP)
Le Groupe de recherches transversales en paléographie (GRTP), qui a pour vocation de développer une approche transdisciplinaire de la paléographie, vous invite à participer à une nouvelle journée d'études et de discussions.
Après les paramètres chronologiques et spatiaux dans la formation, le développement et la diversification des types graphiques, nous aborderons les variations volontaires ou involontaires qui affectent l'écriture d'un même individu.
De quels types sont ces variations ? Quelles raisons y président ? De quelles méthodes disposons-nous pour les appréhender ? Telles seront les principales questions auxquelles chercheront à répondre les intervenants, travaillant sur des aires géographiques et culturelles variées.
Jean-Luc Fournet
Collège de France
Culture écrite de l'antiquité tardive et papyrologie byzantine
Année 2023-2025
Dimitte voces, accipe sensus ! Les hiéroglyphes à la Renaissance ou l'utopie d'une langue et d'une écriture universelles
Conférence - Jean Winand : Festina lente : une lecture hiéroglyphique du monde
Jean Winand
Professeur ordinaire, Département des sciences de l'Antiquité, égyptologie, mondes anciens, université de Liège
Jean Winand est invité par l'assemblée du Collège de France sur proposition du Pr Jean-Luc Fournet.
https://www.college-de-france.fr/fr/personne/jean-winand
Résumé
Le célèbre motif de l'ancre au dauphin est attesté depuis l'époque impériale romaine, comme en atteste le monnayage de Titus. Repris par les artistes et les humanistes de la Renaissance, son sens se développe et se transforme. La devise se laissera décliner iconographiquement de plusieurs manières sur des supports variés : outre l'ancre et le dauphin qui en constituent l'expression la plus populaire, on trouve l'ancre et le rémure, mais aussi le crabe et le papillon, qui illustrent la devise originale d'Auguste sur une série d'émissions monétaires. La composition incarne une autre face des hiéroglyphes renaissants : les iconogrammes, c'est-à-dire des compositions complexes devant être lues symboliquement et susceptibles d'être glosées linguistiquement, sans pour autant suivre les règles d'écriture propres aux néo-hiéroglyphes. Ce mode d'expression connaîtra un grand succès à la Renaissance, favorisant l'éclosion de genres nouveaux, comme les emblèmes et les imprese. Sans le savoir, les iconogrammes de la Renaissance renouaient avec une pratique amplement attestée en Égypte ancienne.
Jean-Luc Fournet
Collège de France
Culture écrite de l'antiquité tardive et papyrologie byzantine
Année 2024-2025
Dimitte voces, accipe sensus ! Les hiéroglyphes à la Renaissance ou l'utopie d'une langue et d'une écriture universelles
Conférence - Jean Winand : Venise, 1499 : Hypnerotomachia Poliphili ou la naissance des néo-hiéroglyphes
Jean Winand
Professeur ordinaire, Département des sciences de l'Antiquité, égyptologie, mondes anciens, université de Liège
Jean Winand est invité par l'assemblée du Collège de France sur proposition du Pr Jean-Luc Fournet.
https://www.college-de-france.fr/fr/personne/jean-winand
Résumé
La parution en 1499, chez l'éditeur Aldo Manuce, à Venise, de l'Hypnerotomachia Poliphili attribuée à Francesco Colonna marque le début d'un mode d'expression savant et original dont les quelques productions qui nous sont parvenues s'étendent sur un peu plus d'un siècle. L'écriture en néo-hiéroglyphes entendait renouer, voire amplifier, une forme de communication en lien direct avec le monde des idées sans passer par le truchement d'une langue naturelle. Ce faisant, les humanistes du XVe siècle et les artistes de la Renaissance pensaient se rattacher à une tradition authentique remontant à l'Égypte antique telle qu'elle avait été remodelée par les philosophes et les historiens de la tradition platonicienne. Si l'engouement pour le mode d'expression hiéroglyphique doit beaucoup à la redécouverte en 1419 des Hieroglyphica, transmis sous le nom d'Horapollon, il fut aussi facilité par la pratique continue de divers modes d'expression symbolique depuis la fin de l'Antiquité jusqu'à l'aube de la Renaissance, ce qui permit d'ancrer la culture des images hiéroglyphiques dans les préoccupations chrétiennes, en en légitimant ainsi l'usage.
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