Aujourd'hui l'économie

Pour mieux comprendre notre environnement, Aujourd'hui l'économie vous propose un rendez-vous quotidien pour décrypter un fait marquant de l'actualité économique. Un focus quotidien complété par une sélection d'informations économiques. Le vendredi, diffusion d’« Aujourd’hui l’économie, le Portrait », celui d’un acteur ou actrice de cette actualité, d’une entreprise grand ou petite... La chronique Aujourd'hui l'économie prend ses quartiers d'été. Pour la remplacer, nous vous proposons 3 séries : Les grandes sagas industrielles (du 5 au 9 août 2019) ; Les objets/produits symbole d'un pays (du 12 au 16 août 2019) ; Les succès de l'économie verte (du 19 au 23 août 2019). Heures de diffusion (heure de Paris) : du lundi au jeudi à 7h17 (antenne Monde), 8h20 (antenne Afrique), et «Portrait Eco» le vendredi à 7h17 (antenne Monde), 8h20 (antenne Afrique), et 19h21 (toutes cibles).

  • 3 minutes 15 seconds
    Donald Trump et les cryptomonnaies: quand le business est aussi politique

    Donald Trump a lancé sa cryptomonnaie. Son nom, le Trump Coin. Mise en service quelques heures avant son investiture, cette cryptomonnaie soulève de nombreuses interrogations. Comment analyser cette initiative ? Décryptage. 

    Commençons par le commencement. Le Trump Coin, c'est un jeton virtuel à l'effigie de Donald Trump. C'est un peu comme s'il vendait des tasses ou des t-shirts avec son visage dessus finalement. Attention à ne pas confondre avec le BitCoin qui pour le coup sert à effectuer des paiements. Là, ce Trump Coin n'a pas utilité de paiement. Sa valeur repose uniquement sur la personnalité du président américain et donc aussi sur sa popularité ! 

    Le TrumpCoin n’a pas de valeur fixe. Comme toute cryptomonnaie, elle fluctue de minute en minute, en fonction de la demande. Le seul montant qui a été fixé c'est lorsque les jetons ont été émis c’est 7 dollars l'unité. Immédiatement, ils ont été pris d'assaut pour atteindre les 75 dollars l'unité. Mais la subtilité est là: seulement 200 millions de jetons ont été mis sur le marché sur le milliard qui doit l'être d'ici trois ans.  

    Quel est l’intérêt de cette crypto ? 

    Plusieurs raisons de créer et de posséder du TrumpCoin. Déjà, pour Donald Trump, avoir une source de liquidités supplémentaire. L'occasion aussi pour lui de monnayer et son image et son pouvoir finalement pour augmenter sa fortune. Pour les acheteurs, l'intérêt est d'abord symbolique. Beaucoup d'entre eux sont de simples fans de Donald Trump et donc faire partie de cette aventure c'est renforcer le sentiment de proximité avec lui. Pour d'autres, c'est évidemment et surtout spéculatif, l'occasion de gagner un peu d'argent en revendant ce Trump Coin. 

    À lire aussiCryptomonnaies: Donald Trump lance le «Trump Meme» porté par une envolée des cryptos

    Mais il y a surtout un enjeu politique derrière tout cela. Initialement opposé à ce système, Donald Trump a revu sa copie pour la simple et bonne raison qu'il y a beaucoup d'argent dans le milieu. Durant sa campagne, il a même été soutenu par de grands noms du secteur. Il s'agit là de les rassurer et de faire partie du même monde qu'eux. D'ailleurs, dans sa logique de dérégulation du système, Donald Trump a promis que son administration serait favorable aux cryptomonnaies ! 

    De nombreuses craintes 

    On parle de Donald Trump mais aussi et surtout du président des États-Unis d'Amérique. Ces jetons, ils sont à son effigie. Aucune mention de son statut actuel. C'est subtil mais c'est légal. Dans les faits, il existe un débat sur l'existence de conflits d'intérêts potentiels, même si légalement cela semble compatible et admissible. En revanche, le risque c'est que s'il vend trop vite ses jetons et qu'il cause des pertes importantes aux personnes qui en ont acheté, il pourrait y avoir des actions en justice contre lui de personnes qui considèreraient avoir été trompées. Du côté des défenseurs des cryptomonnaies, on est aussi très dubitatif et beaucoup estiment que ce n'est pas une bonne publicité pour le secteur. Quoi qu'il en soit, comme le veut la formule anglosaxonne, business is business, as usual

    23 January 2025, 8:32 am
  • 3 minutes 14 seconds
    Comment le Mexique se prépare aux mesures de Donald Trump

    C’est l’une des bêtes noires de Donald Trump: le Mexique. Au sud des États-Unis, à la frontière, le président américain y a déclaré l’état d’urgence. Le Mexique est également la cible de droits de douane importants. La période semble compliquée pour le pays. Décryptage.

    La tête haute, face caméra, la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, reste confiante. « Il faut garder la tête froide » a-t-elle expliqué ce mardi 21 janvier face aux premières mesures annoncées par Donald Trump. Pourtant, derrière ce relativisme de la présidente de gauche nationaliste, il y a urgence pour le Mexique, car Donald Trump entend taxer à hauteur de 25% tout produit mexicain importé sur le sol américain, avec une entrée en vigueur dans moins de dix jours, le 1er février. 

    Pour le Mexique, les impacts de cette mesure seront très importants car le pays est ultra dépendant des Etats-Unis. Plus de 80% des exportations mexicaines y sont destinées. Il s'agit là de voitures, de camions et de produits électroniques. On notera aussi que le Mexique est l'un des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis. Les investissements directs étrangers d'entreprises américaines sont estimés à 236 milliards de dollars. Dernière illustration en date, Amazon a annoncé il y a dix jours y investir cinq milliards pour la construction d'un centre de données ! 

    Le Plan Mexico 

    Pourtant, le Mexique et les États-Unis sont liés dans le cadre d'un accord de libre-échange: l’ACEUM, accord commercial ente les États-Unis, le Canada et le Mexique. Donald Trump entend le mettre à mal, d'autant qu'il doit être renégocié dans un an, en 2026. Cet accord a d'ailleurs vu le jour durant son premier mandat, remplaçant l'ALENA, l'accord de libre-échange nord-américain. Le Républicain le considérait comme le « pire traité commercial jamais signé » par son pays.  

    À lire aussiPourquoi l'immigration va déterminer le sort de l'économie américaine sous Donald Trump

    Plusieurs options sont ainsi sur la table de Claudia Sheinbaum. Elle ne s’alarme pas, elle a un plan: le Plan Mexico, présenté la semaine dernière. L'ambition, c'est de faire résister l'économie mexicaine en se recentrant sur ses capacités et ses opportunités, et surtout, en ne comptant pas sur les États-Unis. Deuxième solution, soigner ses relations avec les autres pays. Exemple tout récent avec la signature d'un accord commercial avec l'Union européenne la semaine dernière également. Et puis Claudia Sheinbaum bien que sous pression entend elle aussi la mettre sur les États-Unis. En représailles, elle envisage des tarifs douaniers plus importants, avec cet objectif de mettre en danger des entreprises américaines dépendantes de produits mexicains. 

    Quelle réaction de Donald Trump ? 

    Mais au-delà de l’aspect économique et financier, il y  a aussi la question des Mexicains immigrés aux États-Unis. Il ne faut pas l'omettre, cette diaspora est un pilier économique du Mexique. Les travailleurs mexicains installés aux États-Unis ont envoyé l'an dernier près de 66 milliards de dollars à leur pays d'origine. Ces transferts de fonds sont ainsi essentiels au PIB mexicain. De fait, le Mexique et sa présidente Claudia Sheinbaum sont clairement dans un rôle d'équilibriste. Elle le sait, il faut savoir tenir tête à Donald Trump, c'est un businessman, habitué à d'âpres négociations. Encore faut-il qu'il veuille négocier ! 

    À écouter aussiGrand reportage - Trump, le retour : au Mexique sur les rails de la crise migratoire

    22 January 2025, 7:56 am
  • 2 minutes 57 seconds
    Pourquoi l'immigration va déterminer le sort de l'économie américaine sous Donald Trump

    À peine a-t-il été investi que Donald Trump a signé des décrets qualifiant d'urgence nationale l'immigration illégale à la frontière avec le Mexique. Il a aussi révoqué le droit du sol automatique pour les enfants de migrants clandestins. Pourtant, l'immigration est importante pour l'économie américaine. Décryptage. 

    Pour Donald Trump, c’est l’un des maux de la société américaine : l’immigration. Mais qu'elle soit légale ou illégale, elle participe à la vitalité de l'économie du pays. Elle soutient la croissance tout court, mais aussi la croissance démographique. Peu de chiffres précis ont été publiés sur le nombre de personnes qui travaillent aux États-Unis sans y être nées, mais le bureau du budget au Congrès américain parle de plus de 32 millions d'immigrés actifs sur le marché du travail. Là encore, c'est important de le préciser, ce nombre englobe les travailleurs légaux et illégaux. En 2022, ils étaient un peu plus de 8 millions de migrants illégaux à travailler aux États-Unis. C'est cette catégorie de personnes que visent les mesures anti-immigration de Donald Trump. Ces femmes et ces hommes travaillent généralement dans les secteurs de l'agriculture, du bâtiment, dans l'industrie et le service à la personne, mais aussi dans l'hôtellerie. 

    À lire aussi«Je déclarerai l'état d'urgence à notre frontière sud», a affirmé D. Trump lors de son investiture

    Création de valeur 

    Et puisque toutes ces personnes travaillent, elles produisent de la richesse, ce qui peut être synonyme de croissance. Et puis surtout, en travaillant sur le sol américain, toutes ces personnes dépensent leur salaire sur le sol américain. Elles payent des impôts à l'administration fiscale américaine. Pour certaines familles, elles font des enfants, ce qui implique également une source de consommation et sur le long terme, de la main-d'œuvre en devenir. 

    Si Donald Trump s'en prend autant à l'immigration, c’est parce que pendant le mandat de Joe Biden, le marché de l'emploi était particulièrement tendu. L'économie américaine sortait des confinements et de la pandémie de Covid. Pour relancer la production, le pays manquait de main-d'œuvre, généralement d'emplois peu qualifiés. Ce sont ces personnes immigrées qui ont accepté d'occuper ces postes. Durant le mandat de Joe Biden, la population active née à l'étranger a augmenté de 15% ! 

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    Des arguments aux conséquences néfastes 

    Le nouveau président des États-Unis considère que cette main-d'œuvre prend la place des Américains qui sont nés aux États-Unis. Plus encore, qu'il y a une compétition entre migrants et non-migrants pour accéder aux emplois. Autre argument : parce que ce sont les migrants qui acceptent ces emplois non qualifiés, selon Donald Trump, ils contribueraient à la baisse des salaires. Et que par leur présence sur le sol américain, ils participeraient à l'inflation, car ils feraient augmenter la demande. Or, tout cela n'a jamais été vraiment prouvé. 

    Difficile de dire avec précision et certitude ce qu’il se passerait si Donald Trump mettait son plan à exécution, mais déjà, ce serait très coûteux. D'après le groupe de réflexion pro-immigration National Immigration Forum, il coûterait 150 milliards de dollars. À cela, il faut ajouter 15 milliards de dollars par an pour maintenir la sécurité aux frontières. Et puis surtout, cela va frapper de plein de fouet des secteurs d'activité entiers. Cela n'est pas sans conséquences, puisque d'après les économistes de Bloomberg, le principal impact pourrait être la baisse du PIB, voire atteindre une croissance nulle sous le mandat de Donald Trump. Preuve que l'immigration aux États-Unis n'est pas un jeu à somme nulle et qu'elle a un poids très concret dans l'économie du pays !

    21 January 2025, 7:20 am
  • 3 minutes 12 seconds
    États-Unis: quel bilan économique de la présidence de Joe Biden?

    Ce lundi 20 janvier, Joe Biden va quitter la Maison Blanche. La fin d’un mandat de quatre ans au bilan économique paradoxal. Décryptage. 

     

    Pour paraphraser une formule célèbre, le bilan est globalement positif. Joe Biden a pris ses fonctions en janvier 2021 avec une priorité : relancer l'économie du pays après la crise du Covid. Quatre ans plus tard, on peut dire que c'est mission réussie, la plupart des indicateurs économiques américains sont au vert. La croissance est repartie aujourd'hui aux alentours de 3%. Plus de 16,5 millions d'emplois ont été créés durant le mandant de Joe Biden. Le taux de chômage au contraire a fortement chuté, estimé à 4,2%, avec une période sous les 4% d'une longévité inédite depuis les années 1960. Pourtant, sa présidence, en termes économiques, était mal embarquée. Lorsque Joe Biden arrive à la Maison Blanche, le pays sort à peine des confinements. L'économie est à genoux, la croissance est négative. Il pense avoir la solution avec ce que les observateurs vont appeler les « Bidenomics », c'est-à-dire ses différentes mesures. 

    Une incontrôlable hausse des prix

    Pour sauver l’économie, le démocrate adopte alors une politique interventionniste avec, dès son arrivée au pouvoir, le vote d’un plan de sauvetage de 2 000 milliards de dollars. La stratégie adoptée fonctionne, mais le pays est vite confronté à un manque de main d'œuvre. La production ne va pas assez vite, la demande explose, la mécanique se grippe. Résultat : ce sont les prix qui ont explosé. L’inflation, c'est la principale préoccupation des électeurs. Et malgré le paysage économique plutôt au beau fixe, c'est l'inflation qui a été au premier plan. Elle a augmenté à toute vitesse et a même dépassé les 10% en milieu de mandat de Joe Biden. Les Américains sont étouffés par cette inflation, d'autant que les salaires n'ont pas augmenté aussi vite. Le revenu réel lui est resté presque stable, on peut tout de même lui noter un léger frémissement aux alentours de 2% durant le mandat de Joe Biden. 

    L’IRA pour sauver les États-Unis 

    Pour sortir de ce marasme, Joe Biden dégaine une de ses « Bidenomics » pour relancer l'économie du pays. Son nom : l’IRA, l’Inflation Reduction Act. Il s’agit là d’un grand paquet législatif de 400 milliards de dollars mis en place à l'été 2022 pour réduire l'inflation. L'ambition est claire : relancer l'économie avec des crédits d'impôts à tout-va pour favoriser les investissements privés, la production d'énergie verte ou encore la baisse des prix des médicaments. À cela aussi, il faut ajouter la guerre en Ukraine, puisque les États-Unis ont très largement contribué à armer le pays. Dépenses de plusieurs dizaines de milliards de dollars qui ont bénéficié à l'industrie militaire américaine. 

    Ce lundi 20 janvier, Donald Trump va donc retrouver le pays dans un bon état. Mais le revers de la médaille de toutes les mesures de Joe Biden, c'est l'explosion de la dette publique, à hauteur de 125% du PIB américain. Pourtant, c'est tout le paradoxe : si Joe Biden a relancé l'économie du pays, les Américains ne le ressentent pas comme tel, bien au contraire. C'est d'ailleurs ça qui a, en partie, coûté l'élection au parti démocrate ! 

    17 January 2025, 2:23 pm
  • 3 minutes 7 seconds
    Liban: les grands défis économiques pour le prochain gouvernement

    Le Liban a deux nouveaux visages à sa tête : Joseph Aoun, élu président, et Nawaf Salam, désigné Premier ministre. Il entame, ce mercredi 15 janvier, les consultations pour former son nouveau gouvernement. L’une des urgences pour le futur exécutif libanais, c'est de sortir le pays de la crise économique qu'il traverse. Décryptage. 

    Le cap est donné. Dans son discours d’investiture la semaine dernière, Joseph Aoun a promis des réformes économiques et financières. Et pour mettre en perspective cette situation libanaise, difficile de passer à côté de ces quelques chiffres. D'abord le PIB est en chute libre, de 54 milliards de dollars en 2018, il peine à atteindre les 20 milliards en 2023. Les prix ont explosé, l'inflation est désormais à trois chiffres. Résultat, 80% de la population au Liban vit sous le seuil de pauvreté. Et puis un dernier chiffre qui met en lumière cette crise de l'économie libanaise, c'est la dette publique du pays, estimée aujourd'hui à plus de cinq fois son PIB. Concrètement, si le Liban ne dépensait théoriquement que pour rembourser sa dette, il lui faudrait plus de cinq ans pour le faire. C'est donc sur ces bases que devront travailler les futurs dirigeants libanais. 

    L’importance de l’aide internationale 

    Mais à cette situation économique vient s'ajouter évidemment le conflit entre le Hezbollah et Israël sur le sol libanais. La guerre a endommagé - voire rayé - de la carte les exploitations agricoles et les infrastructures qui supportent l'économie libanaise. Le conflit a aussi fait fuir les investisseurs étrangers et les touristes. Or le tourisme, c'était pratiquement un tiers du PIB du Liban ! 

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    Pour faire repartir l’économie, les nouveaux dirigeants peuvent compter, dans un premier temps, sur l’aide internationale. Elle ne date pas d'hier, tout comme la crise d'ailleurs. En avril 2022, le Fonds monétaire international (FMI) avait trouvé un accord préliminaire avec Beyrouth pour un plan d'aide de trois milliards de dollars. Mais à une condition, la restructuration de la dette et que de lourdes réformes soient menées pour remettre l'économie sur les rails et notamment le système bancaire pour lequel les institutions réclament notamment plus de transparence. Et pour le moment, rien ! 

    Des signaux positifs 

    Pour l'heure, le président et le Premier ministre bénéficient d'une bonne image auprès des puissances occidentales et des pays arabes. Obtenir leur soutien conjoint est l'une des seules façons d'obtenir les fonds nécessaires à la reconstruction du pays. Autre source d'optimisme : la réaction des marchés au changement d'exécutif. Le cours moyen des eurobonds, les titres de la dette libanaise en dollar ont augmenté depuis l'arrivée de Joseph Aoun au pouvoir. Cela signifie que les investisseurs institutionnels sont confiants et que cela peut avoir un impact positif sur les perspectives économiques et financières du pays. Le défi est donc titanesque mais le Liban a les capacités de trouver des moteurs de croissance durable, tels que le tourisme, l'agriculture et bien sûr la diaspora. Elle est primordiale, puisque l'économie libanaise se maintient par le biais d'une rente diasporique, via les transferts de fonds, de plus d'un tiers de son PIB. La première banque du pays, c'est Western Union ! 

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    15 January 2025, 8:15 am
  • 3 minutes 11 seconds
    Pourquoi l'essor des exportations chinoises est une mauvaise nouvelle pour Pékin

    Les exportations chinoises ont atteint un record en 2024, elles ont augmenté de 7,1% par rapport à 2023. Et si pour l'économie chinoise, c'est une bonne nouvelle, derrière cette tendance se cache en fait un grand danger pour la deuxième économie mondiale. Décryptage.

    C'est l'un des rares indicateurs au vert de la Chine en 2024 : ses exportations records, d'une valeur de 3 600 milliards de dollars. Concrètement, elles représentent aux alentours d'un cinquième de sa croissance. Cela veut donc dire que la part des exportations dans l'économie chinoise est importante pour ne pas dire essentielle. Si on regarde dans le détail, c'est notamment l'entreprise BYD qui dope les exportations, le constructeur chinois de voitures électriques est à l'avant-garde de cette tendance, avec des ventes à l'étranger qui ont tout simplement explosé l'an passé. Juste un chiffre pour l'illustrer : +72% !

    La Chine est vulnérable 

    Mais cette importance des exportations dans l’économie chinoise est un problème. Cela signifie que la Chine est ultra dépendante des exportations, précisément. Et qui dit dépendance, dit vulnérabilité. Le principal risque évidemment, c'est la menace de Donald Trump d'augmenter les droits de douane de 60% sur toutes les importations de produits chinois quand il arrivera à la Maison Blanche. Cette politique pourrait porter un coup sévère à ce pilier de la croissance chinoise qui devra trouver réponse à cette question : que faire de la production chinoise qui ne pourra plus être livrée aux États-Unis ? Car c'est là que ça coince. Parce que le risque de guerre commerciale avec les États-Unis pourrait avoir des conséquences sur les relations entre Pékin et d'autres nations. Si les entreprises chinoises essaient d'inonder d'autres pays, ils pourraient être amenés à eux aussi prendre des mesures pour limiter le phénomène. L'Union européenne notamment a déjà mis en place des droits de douane allant jusqu'à 45% sur les véhicules électriques fabriqués en Chine. 

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    Crise en interne 

    Mais il y a un hic : toute cette production chinoise ne peut pas être distribuée en Chine. C’est tout le problème de son économie. La demande est faible, le pays est notamment frappé par une crise persistante du secteur de l'immobilier. Alors pour faire repartir la consommation, les autorités ont subventionné les grandes industries du pays. Elles ont aussi assoupli les restrictions sur l'achat de logements. Des mesures pour inciter la population à acheter, tout comme la création de remises pour l'échange de vieux appareils électroménagers contre l'achat de modèles plus récents, évidemment chinois.

    Tout cela a en tout cas eu une conséquence : la chute des prix. Résultat, beaucoup d'entreprises chinoises ont vu leurs marges réduire voire complètement disparaître. Des comptes dans le rouge qui ont poussé bon nombre de société à mettre la clé sous la porte. La situation inquiète les autorités. Elles devront d'ailleurs présenter de nouvelles mesures de soutien budgétaire lors de la réunion de l'Assemblée populaire nationale en mars 2025. Et puis cet autre rendez-vous, non négligeable dans les prochains jours : la publication des chiffres de la croissance. Puisque si Pékin tablait sur une croissance à 5% pour 2024, elle pourrait être en deçà des projections, entre 4 et 4,5% ! 

    14 January 2025, 8:01 am
  • 3 minutes 13 seconds
    Le Guyana, nouvel eldorado du pétrole

    En 2024, les exportations de pétrole du Guyana ont explosé : +54%. Ce pays au nord de l'Amérique latine, coincé entre le sud du Venezuela et l'océan Atlantique, devient un acteur important sur le marché du pétrole. Décryptage. 

    Le Guyana, c'est une économie toute récente d’à peine dix ans. L'explication, c'est qu'un gigantesque gisement de pétrole a été découvert à seulement 200 kilomètres de ses côtes en 2015. Depuis, le pays de seulement 800 000 habitants connait la plus forte croissance de la planète, aux alentours de 35%. Le Fonds monétaire international (FMI) estime d'ailleurs dans ses prévisions que ça devrait continuer ainsi jusqu'en 2028. Cette situation économique entraîne ainsi une transformation pour le moins accélérée de son développement. C'était il y a peu le deuxième pays d'Amérique du Sud au plus faible revenu par habitant. C'est désormais tout l'inverse, à tel point que le Guyana est aujourd'hui l'un des pôles les plus attractifs de la région. La compagnie pétrolière Exxon Mobil l'a parfaitement saisi et y a investi des dizaines de milliards dans l'extraction de pétrole. La production est telle que le Guyana est en passe d'entrer dans le top 20 des producteurs mondiaux avec 770 000 barils par jour cette année. Ambition affichée d'1,8 million d'ici dix ans. Si l'on rapporte au nombre d'habitants, les réserves du Guyana sont équivalentes à celles de l'Arabie saoudite

    Pas de ruissellement 

    Pourtant, la population précisément ne bénéfice pas pleinement de cette activité. Si le PIB par habitant est élevé, pratiquement de la moitié de la population vit avec moins de 5,50 dollars par jour, ce qui les place sous le seuil de pauvreté. Cette croissance entraine une inflation qui ne bénéficie pas aux locaux. Les investissements étrangers ont fait exploser les prix des loyers et de l'alimentation. D'après le département d'État américain, l'inflation a atteint les 6,6% en 2023. Le pays a d'ailleurs connu un vaste mouvement de grève au printemps dernier. Le groupe américain Exxon Mobil pour sa part explique que la création d'une industrie pétrolière à partir de zéro a profité aux Guyaniens avec la création d'emplois locaux avec l'avènement de sous-traitants. 

    Malédiction des ressources naturelles 

    Concrètement, le Guyana ne se repose « que » sur cette ressource qu'est le pétrole. Ce qui comporte naturellement des risques, parmi lesquels l’épuisement de cette ressource. Sans jouer les oiseaux de mauvaise augure, cette situation a un nom. La « malédiction » des ressources naturelles. Des décennies de boom économique qui enrichissent les dirigeants alors que la population reste sous le seuil de pauvreté. La situation du Guyana pourrait en être une illustration du XXIe siècle. 

    Pourtant, le Venezuela a des vues sur ce pétrole et une partie du Guyana. Caracas revendique la région de l'Essequibo, zone frontalière entre le Guyana et le Venezuela sous laquelle se trouvent 16 milliards de barils équivalents pétrole d'après la société de recherche énergétique Rystad. Cette réserve fait évidemment des envieux. Des envies qui pourraient être de nouveau d'actualité alors que Nicolas Maduro vient d'être renouvelé au pouvoir au Venezuela, et que les prochaines élections guyaniennes ont lieu à la fin de l’année ! 

    13 January 2025, 8:11 am
  • 3 minutes 3 seconds
    Pourquoi Donald Trump pourrait faire du mal à la voiture américaine

    Le gigantesque salon de l'automobile de Detroit, dans le Michigan, s’ouvre ce vendredi. Detroit, c'est historiquement la terre de la voiture aux États-Unis. L’évènement va sans aucun doute être marqué par le prochain retour de Donald Trump à la Maison Blanche et par la concurrence chinoise dans le secteur automobile. Décryptage. 

    Le marché américain de la voiture représente l’un des plus florissants au monde. En 2024, ce sont pratiquement 16 millions de voitures qui y ont été vendues dont 1,3 million d'électriques. Le marché pèse donc lourd avec un chiffre d'affaires estimé aux alentours de 364 milliards de dollars pour 2023 d'après IBIS World. Voilà pour les chiffres.

    Concernant la part de véhicules électriques vendus, 10% des ventes, ça représente beaucoup d'argent, d'autant qu’ils sont plus chers que les voitures thermiques, à essence ou au diesel. Mais on peut aussi dire qu'une voiture sur dix, ce n'est pas un raz de marée des ventes, d'autant qu'il existe un coup de pouce des autorités américaines pour acheter de l'électrique 100 % américain. 

    La fin de l’aide fédérale ? 

    Pour convaincre les Américains à acheter des voitures électriques produits aux États-Unis par des constructeurs américains, Joe Biden et son administration ont mis en place un crédit d’impôt de 7500 dollars dans le cadre de l’Inflation Reduction Act. Mais le futur président Donald Trump entend mettre fin à cette généreuse mesure incitative. Les constructeurs automobiles américains bénéficient aussi d'une aide fédérale pour la production et l'infrastructure des véhicules électriques. Si cette mesure est supprimée, cela va nécessairement avoir un impact sur le secteur. Illustration bien concrète en Allemagne puisque Berlin offrait une aide de ce type. Résultat : après la suppression de cette subvention les ventes de voitures électriques se sont effondrées, ce qui a mis en grande difficulté les constructeurs automobiles ! 

    Tesla au centre du jeu 

    Tous les constructeurs américains et européens aux États-Unis ont peur de ces mesures américaines, d'autant qu'ils y investissent beaucoup. Par exemple, Stellantis a mis sur la table au printemps dernier 400 millions de dollars pour développer l'électrique et les batteries dans trois de ses usines du Michigan. L'inquiétude est donc bien là pour les grands du secteur, mais un groupe soutient la suppression de ce crédit d'impôt. Ce groupe, c'est Tesla ! 

    À écouter aussiTesla, une entreprise finalement comme une autre

    Pourtant, l'an passé, une voiture électrique sur deux vendues aux États-Unis, c'était une Tesla ! Si Tesla et son patron, un certain Elon Musk, encouragent la fin de cette mesure, c'est par pragmatisme, parce que tout simplement Tesla est leader sur ce marché. C’est le seul groupe qui gagne de l'argent à chaque vente de voiture électrique. Ce n'est pas le cas de ses concurrents. General Motors ou Ford perdent de l'argent sur la vente de ces véhicules électriques. La fin de ce bonus fédéral pourrait donc augmenter mécaniquement les pertes pour ces groupes, cela alors que la concurrence chinoise bien que peu présente est de plus en plus forte. 

    Finalement, le grand sujet qui va animer le salon de l'auto de Détroit, ce n'est pas tant cette concurrence puisqu'aucun groupe chinois ne sera représenté, mais bien l'avenir du secteur automobile américain sous le mandat de Donald Trump. 

    10 January 2025, 10:33 am
  • 3 minutes 3 seconds
    «Dry January»: le mois de «janvier sans alcool» fait les affaires des producteurs d'alcool

    Le phénomène, d'année en année, séduit aussi bien en France qu'aux États-Unis en passant par le reste de l'Europe. Le « dry January », traduisez « janvier sec » ou « sobre », un mois sans consommer une goutte d'alcool. Cette tendance est certes portée par une question de santé publique, mais elle cache de nombreux enjeux économiques. Décryptage. 

     

    Cet engouement pour l'abstinence en matière d'alcool a le vent en poupe depuis une dizaine d'années. Le mouvement est né aux États-Unis et est ensuite arrivé par l'Angleterre. Un concept qui prend ses racines dans les excès des fêtes de fin d'année, où l’alcool s’invite à table plusieurs jours d'affilée. L'idée est donc d'arrêter net sa consommation pour « se refaire une santé ». Rien qu'en France, d'après un sondage de l'IFOP, une personne sur trois dit être sobre en janvier.

    À écouter aussiPriorité Santé: Défi de janvier, un mois sans alcool

    Cela a pour effet une baisse de la vente d’alcool. Le phénomène ne date d’ailleurs pas d’hier puisque, historiquement, janvier a toujours été un mauvais mois pour l'industrie de l'alcool. Le dry january n'arrange donc pas les affaires des acteurs du secteur. Le phénomène a pris une telle ampleur que les géants de la boisson alcoolisée ne peuvent pas se permettre de passer à côté de cette mode. Les alcooliers et les producteurs doivent donc s'adapter pour ne pas perdre de parts de marché. 

    Un marché à 11 milliards de dollars 

    L’alternative aux boissons traditionnellement alcoolisées, ce sont les boissons sans alcool. Qu'il s'agisse du vin, de spiritueux, d'effervescents ou de la bière, ces produits inondent le marché. Sur ces cinq dernières années, les rayons sont passés d'une dizaine de références à plus de 250. Et justement, le marché mondial de la boisson sans alcool a explosé. En 2022, il a dépassé les onze milliards de dollars. Sa croissance annuelle est d'ailleurs estimée aux alentours de 7 %. 

    Si de petites marques ou des viticulteurs se sont positionnés sur ce marché, les grands industriels de l'alcool sont également présents : il suffit de regarder un match de foot ou de rugby à la télé pour voir des pubs autour des terrains de boissons sans alcool produites par ces grands groupes... Comme Guinness 0.0 % ou Heineken 0.0 %. 

    Les producteurs d’alcool à l’attaque  

    Heineken a investi ces dernières années plus de six millions d'euros pour développer la technologie nécessaire à la conception de bouteilles de bières sans alcool pour que ses produits aient le même goût que les contenus alcoolisés. Le leader mondial du secteur, AB Inbev, l'a parfaitement intégré dans son plan de développement. Cette année, il estime que les bières sans alcool vont représenter au moins 20 % de sa production totale : une bouteille sur cinq sortie d'usine par ce géant de l'alcool n'en contiendra finalement pas. 

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    La demande est forte et le marché de la bière sans alcool est en pleine expansion. Il croît plus vite que celui de la bière classique. Cette croissance s'explique par une hausse du nombre de consommateurs donc, mais aussi par la diversification de l'offre, tout comme de sa qualité. Finalement, le vers d'Alfred de Musset (La coupe et les lèvres, 1831) devenu dicton « qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse » ne fait définitivement plus recette en 2025. Dorénavant, le flacon se suffit à lui-même ! 

    9 January 2025, 8:39 am
  • 3 minutes 6 seconds
    Sourires aux Golden Globes, grimaces en coulisses: Hollywood face à la crise

    La cérémonie des Golden Globes se tenait ce dimanche à Los Angeles. Durant ce grand rendez-vous du cinéma et des séries télé du monde entier, le film Emilia Perez de Jacques Audiard a été couronné par quatre fois. Mais derrière la cérémonie et les paillettes se cache une industrie en grande difficulté. Décryptage. 

    Hollywood, au-delà d’être la colline la plus connue de Los Angeles, c’est aussi un quartier qui pèse très lourd dans l’économie de la ville et de la Californie. Cette industrie du divertissement que représente Hollywood c'est 681 000 emplois, secteur essentiel il va sans dire qui contribue à hauteur de 115 milliards de dollars par an à l'économie régionale d'après l'Agence de développement économique de Los Angeles. Mais le secteur emblématique de la côte ouest américaine a été frappé de plein fouet par la pandémie de Covid-19 il y a cinq ans. Suspension quasi totale des tournages, ce qui implique moins de contrats pour une bonne partie des professionnels du secteur. Après cette période de léthargie, la reprise a été longue et difficile. 

    Les conséquences de la grève de 2023 

    La reprise des tournages a néanmoins été enrayée par une grève des acteurs et des scénaristes l'année dernière. Au total, 148 jours de grève, le plus long conflit vécu par Hollywood dans toute son histoire. Mouvement social non sans conséquence puisque, si un accord a été trouvé entre les syndicats représentant les scénaristes et les plateformes de streaming, il a eu un coût, estimé à environ six milliards de dollars d'après l'institut américain Milken. Et si le secteur a eu du mal à repartir après le Covid-19, la grève n'a rien arrangé. Pour le troisième trimestre 2024, les niveaux de production cinématographiques ont diminué de 5% par rapport à la même période en 2023. 

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    L’explication réside en ce point : après la grève, la situation pour les travailleurs du cinéma et des séries n'a fait qu'empirer. L'une des principales raisons, c'est que les productions ont boudé Hollywood et ses studios. La grève leur a semblé interminable. À cela il faut ajouter le coût de la vie qui a augmenté à Los Angeles. Et ça peut paraitre anecdotique mais ça ne l'est pas, les accords à l'issue de la grève justement ont rendu les productions plus coûteuses. 

    La Californie boudée par les producteurs 

    Face à cette situation, les financeurs ont du trouver des solutions. L'une d'elles c'est de trouver d'autres sites pour tourner films et séries. Les emplois dans le cinéma et la production sonore depuis le début de la grève dans la région de Los Angeles ont ainsi diminué de 15%. « Au revoir » Los Angeles dans un premier temps, puis « au revoir » la Californie. Direction d'autres États comme le Nouveau-Mexique et la Géorgie. Leur force, c’est qu’ils offrent un impôt avantageux. La Géorgie notamment a un programme d'incitation fiscale illimité et a déjà permis aux studios hollywoodiens d'économiser des milliards de dollars. Depuis 2019, Netflix y a investi 575 millions de dollars. D'après une enquête du New York Times, 38 États américains offrent une forme d'incitation fiscale aux productions. Résultat, beaucoup de travailleurs à Hollywood ont dû arrêter ou déménager pour suivre les productions. D'autres attendent beaucoup du retour de Donald Trump à la Maison Blanche avec ses ambitions de dérégulariser l'économie. En tout cas, la machine à rêves qu'est Hollywood s'est transformée pour beaucoup en machine à cauchemars. 

    6 January 2025, 7:28 am
  • 3 minutes 18 seconds
    L'Afrique, terrain de jeu privilégié des investisseurs du Golfe

    Les investissements des pays du Golfe en Afrique sont de plus en plus nombreux. Dans un récent rapport, la banque africaine AfreximBank analyse cette tendance sur la période 2012-2022. Force est de constater que l'intérêt croissant de ces pays pour le continent africain est de plus en plus fort. Décryptage. 

    On le dit souvent, l’Afrique attire les investisseurs. Les pays du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Oman, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Qatar) ne sont pas en reste. Illustration l'été dernier avec la prise d'une participation de 25% du transporteur sud-africain Airlink par Qatar Airways. 

    De tous les pays du Golfe, ce sont les Émirats arabes unis qui investissent le plus sur le continent, suivis par l'Arabie saoudite et le Qatar. Au cours de la période d'étude, entre 2012 et 2022, les Émirats sont d'ailleurs devenus le quatrième investisseur étranger direct en Afrique, derrière la Chine, l'Union européenne et les États-Unis ! 

    L’Afrique a de nombreux atouts 

    C'est l'Égypte qui est en haut du podium, premier destinataire de ces investissements à hauteur de 11 milliards de dollars. Viennent ensuite le Maroc, l'Algérie, le Nigeria et l'Afrique du Sud. Les investissements se font donc à peu près partout, mais principalement dans les économies les plus importantes. Le rapport d'Afreximbank explique très bien l'intérêt des États arabes pour le continent. Cette année, sa population va atteindre le milliard 500 millions d'habitants, ce qui implique une main-d'œuvre en nombre notamment, mais aussi une demande intérieure de plus en plus forte ! 

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    L'Afrique est aussi une région stratégique, très riche en ressources naturelles comme le cobalt, l'or, le cuivre mais aussi le café par exemple. Le potentiel de croissance économique est donc très grand. Pour toutes ces raisons, d'après les projections, d'ici à 2050, le continent deviendra beaucoup plus important pour l'économie mondiale. Les pays du Golfe sont aussi intéressés par le potentiel agricole de l'Afrique, puisque dans le Golfe le climat est aride, très chaud et sec, peu propice aux cultures. Alors, les pays arabes viennent en Afrique chercher des terres cultivables, pour produire ce dont ils ont besoin afin d'assurer leur sécurité alimentaire. On parle d'accaparement, cela fait évidemment débat. Et puis leur proximité avec la Corne de l'Afrique est une autre explication à leurs investissements dans les pays de l'Est du continent. Les deux zones étant seulement séparées par la mer Rouge ou le Golfe d'Aden. 

    De nombreux secteurs plébiscités 

    Ne soyons pas exhaustifs mais les États du Golfe investissent dans des secteurs clé. Retenons l'agriculture, on l’expliquait à l'instant, par exemple en Égypte et au Soudan. Mais il y a aussi les énergies renouvelables comme au Maroc, ou encore les télécoms, le transport, le secteur bancaire et les infrastructures comme les ports, les aéroports et les réseaux logistiques. Finalement, pour les États du Golfe, de par leur situation géographique, il est donc particulièrement intéressant de s'imposer comme pivot entre l'Asie et l'Afrique. 

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    Des investissements qui sont utiles aux pays africains. À l'heure où les prêts chinois et l'aide européenne sont de plus en plus faibles, les dirigeants du continent doivent chercher et surtout doivent trouver d'autres sources de financement. Récemment, c'est la construction d'un gazoduc entre le Maroc et le Nigeria qui a été signé, conception possible grâce un partenariat entre le Royaume chérifien et les Émirats arabes Unis. 

    3 January 2025, 7:59 am
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