Chronique des Matières Premières

Céréales, minerais ou pétrole, les ressources naturelles sont au cœur de l’économie. Chaque jour, la chronique des matières premières décrypte les tendances de ces marchés souvent méconnus. Diffusions : 06h18, 08h52 (sauf Afrique) et 13h24, 18h35 heure de Paris.   Retrouvez les sujets traités par cette émission sur RFI SAVOIRS = http://savoirs.rfi.fr/

  • 1 minute 56 seconds
    L'antimoine, le métal anti-feu, dépasse les 37 000 dollars la tonne

    L'antimoine, un métal utilisé dans les retardateurs de flamme, atteint des prix historiques. Cette hausse spectaculaire est portée depuis deux mois par les restrictions imposées par la Chine sur l'exportation des produits à base d'antimoine. 

    Cela fait deux mois que la Chine contrôle drastiquement ses exportations d'antimoine, deux mois pendant lesquels les prix spot du métal ont bondi de plus d'un tiers. De 25 000 $/tonne, mi-septembre, ils ont dépassé les 37 000 $/tonne cette semaine, pour une livraison au port de Rotterdam, selon des données d'Argus Media qui pointe des stocks très bas dans les entrepôts. 

    L'application des restrictions chinoises, qui pourraient encore durer plusieurs mois, selon un expert de la filière, a joué un rôle de catalyseur de prix dans un marché déjà tiré vers le haut depuis le début de l'année, et plus largement depuis 2020, comme le rappelle une étude de Mineralinfo, le site d'information du ministère français de la Transition écologique et du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). 

    L'antimoine est résistant au feu et c'est ce qui lui vaut d'être prisé aussi bien pour la fabrication de plaquettes de frein que de munitions. Grâce à ses autres propriétés, il est utilisé pour la construction de batteries électriques et de cellules photovoltaïques. Cette dernière application sera peut-être le moteur de la consommation de demain : selon le cabinet de conseil Project Blue, plus d'un tiers de la demande mondiale d'antimoine d'ici à 2050 sera tirée par le secteur photovoltaïque.

    À lire aussiLa Chine va limiter ses exportations d'antimoine, un métal rare et stratégique

    Un métal critique pour l'Union européenne

    Depuis 2011, l'Union européenne a compris que le métal gris-blanc était stratégique et l'a inscrit sur la liste des métaux critiques. À cette époque, les prix avaient bondi après une baisse de la production chinoise. Le stress de manquer avait entrainé des évolutions technologiques et accéléré le recyclage de batteries en fin de vie. 

    Mais cela n'a pas permis d'éviter un déficit évalué au printemps à 10 000 tonnes environ, selon Project Blue, car face à la multiplication des usages, l'offre ne suit pas. 

    Un approvisionnement dépendant de la Chine et de la Russie

    Le renouvellement des réserves est trop lent, la teneur en antimoine est en baisse dans les mines historiques, en particulier celles de Chine. Le pays a vu sa production baisser ces dernières années — soit 37,5 % de la production mondiale en 2023 selon le BRGM — mais domine toujours le marché avec la Russie et le Tadjikistan. Cette concentration rend l'approvisionnement particulièrement vulnérable aux tensions géopolitiques.

    Les prix records actuels pourraient pousser des investisseurs à s'intéresser plus à l'antimoine, ou encourager le recyclage. Mais le déficit est parti pour durer jusqu'en 2026, de l'avis des experts de Project Blue.

    À lire aussiLa Chine renforce son emprise sur le commerce mondial d'antimoine

    14 November 2024, 11:07 pm
  • 1 minute 41 seconds
    2024, prix record pour l'ail sur le marché européen et méditerranéen

    En Espagne, en Égypte ou encore en France, les prix de l’ail atteignent des records. En cause, des surfaces et des rendements qui ont baissé sous la pression d’une mauvaise météo et de maladies.

    L’ail chinois représente 80 % de la production mondiale. Et on en trouve bien évidemment partout, y compris sur les étals européens. Mais le ton du marché est donné, en Europe, par l’ail espagnol, explique Geoffrey Aumont de Paris Ail, un producteur et distributeur français. Sur la base de cette référence, l’ail chinois se positionne souvent un euro plus bas, et l’ail français légèrement au-dessus. Mais les tensions actuelles d’approvisionnement réduisent les différences de prix.

    L’Espagne a vu ses surfaces diminuer d’un quart cette année, selon le site spécialisé FreshPlaza. Les maladies — en particulier le « waxy breakdown » —, une météo défavorable et des coûts d’assurance qui ont augmenté ont découragé les agriculteurs. L’année dernière, certains ont vu leur rendement baisser de 80 %. 

    Des saisons plus courtes

    En conséquence, sur le plus grand marché de gros de produits agricoles, celui de Rungis, au sud de Paris, le prix de l’ail espagnol a doublé en 5 ans. Et n’a peut-être pas atteint son sommet. « Tous les 3 ou 4 mois, les prix continuent d’augmenter », explique le dirigeant de Paris Ail. 

    En Égypte, le prix de l’ail a triplé entre le début et la fin de la dernière saison de commercialisation, qui s’est terminée en juin, faute de volumes suffisants pour répondre à la demande. La production a, là aussi, été délaissée par les petits agriculteurs qui ont préféré cultiver des oignons en raison de leur prix sur le marché local l’année d’avant.

    Les volumes disponibles ont été pris d’assaut par les exportateurs et se sont vite épuisés. Saisons courtes et pénuries mondiales vont devenir la norme, prédit même un exportateur égyptien, Ehab Sami, PDG de Noureen Food, cité par FreshPlaza.

    Des prix à nouveau incitatifs

    Les prix actuels pourraient cependant jouer un rôle moteur pour inverser la tendance chez les agriculteurs, après des années difficiles. Il faudra attendre la prochaine campagne en Espagne pour voir si l’effet se fait effectivement sentir, mais en Égypte, c’est déjà le cas.

    Les surfaces cultivées auraient doublé pour la nouvelle campagne qui se prépare selon l’opérateur Garlico Egypt, ce qui annonce une bonne saison 2025 en termes de volumes, en Égypte, avec des prix qui logiquement devraient alors baisser.

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    13 November 2024, 11:14 pm
  • 1 minute 37 seconds
    La production espagnole de kakis ravagée par les inondations

    Les pertes agricoles sont immenses dans la région de Valence. Les inondations exceptionnelles de fin octobre ont en particulier affecté la production de kakis, des fruits à la peau lisse et à la couleur orangée très prisés en Asie. La Chine en est le premier producteur, mais l'Espagne en est le principal exportateur, et les prix ont déjà commencé à grimper.

    70 à 80 % des kakis espagnols poussent dans la région de Valence. C'est donc l'essentiel de la production qui a été touchée. La récolte avait débuté depuis un mois quand les inondations ont eu lieu. Elle devait se poursuivre jusqu'à mi-décembre environ, pour une commercialisation jusqu'à fin janvier, mais le calendrier habituel sera évidemment bousculé. 

    Sur les volumes qui restaient à récolter, au minimum la moitié a été détruite. Sur certaines parcelles, les pertes se montent même à 70 %, selon l'Association espagnole du kaki, qui réclame des aides directes, des allègements fiscaux et un plan de redressement spécifique pour les producteurs.

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    Fruits détruits ou gorgés d'eau

    Les fruits qui ont survécu, eux, sont gorgés d'eau. Il sera donc impossible de les conserver en chambre froide trois à quatre semaines pour allonger la campagne, comme c'est traditionnellement le cas. Il sera peut-être par ailleurs difficile de tous les ramasser. Beaucoup de chemins ruraux ont été emportés par les eaux, les accès aux champs sont compliqués, et le resteront encore plusieurs semaines. 

    L'autre frein, c'est tout simplement qu'« il n'y a presque personne aujourd'hui pour récolter », explique le directeur des structures françaises de la coopérative Anecoop, Jean-Luc Angles — qui représente à peu près 50% de la production espagnole —, la priorité étant souvent ailleurs pour les producteurs, eux-mêmes touchés personnellement par la catastrophe.

    Prix en hausse de 10 à 20% 

    Avant même les inondations, la récolte espagnole s'annonçait plus faible que l'année dernière, elle sera finalement catastrophique.  Les prix au producteur n'ont pas tardé à augmenter, ils sont environ 10 à 20 % plus élevés déjà. Les opérations promotionnelles qui avaient été montées dans la grande distribution ont été logiquement déprogrammées. 

    L'Europe devra faire cette année avec moins de kakis, l'Espagne étant le premier exportateur mondial et le premier fournisseur européen. Le deuxième, c'est l'Italie, mais le pays se situe loin derrière, et sera donc incapable de pallier le déficit espagnol.  

    12 November 2024, 11:02 pm
  • 1 minute 48 seconds
    Entre les États-Unis et le Canada, la guerre du bois a déjà commencé

    Depuis des décennies, le marché nord-américain du bois est dominé par la production canadienne. Un ascendant qui pourrait bien prendre fin, puisque les États-Unis semblent bien partis pour détrôner leur voisin, une première en 54 ans. 

    C'est une querelle qui remonte aux années 1980. Depuis cette date, la filière américaine du bois accuse le Canada de dumping en la matière. Selon elle, Ottawa subventionne ses producteurs de bois, qui inondent ensuite le marché de son voisin. La demande aux États-Unis est particulièrement forte tant c'est un matériau utilisé dans la construction.

    Depuis plusieurs années maintenant, Washington agite la menace de droits de douane. Lors de son premier mandat, Donald Trump les avait augmentés dans le cadre de sa politique protectionniste. Des taxes rehaussées en août dernier par le département américain du Commerce. Elles sont passées de 8% à plus de 14%. Une décision qui n'a pas plu à l'Association américaine des constructeurs d'habitations, pour laquelle cela signifie une augmentation significative des coûts. Pas du goût non plus du gouvernement canadien, qui dénonce une mesure qui va « porter préjudice aux consommateurs et aux producteurs des deux côtés de la frontière ».

    Des conséquences « dévastatrices » côté canadien

    Autre conséquence de la hausse des tarifs douaniers : d'après l'institut Fastmarkets, la production américaine de bois va surpasser celle de son voisin pour la première fois depuis 1970. Car en parallèle des sanctions douanières, le sud des États-Unis n'a jamais produit autant de bois. En cause, une expansion sans précédent des forêts privées. Selon le président de la société de conseil Forisk Consulting, cité par Bloomberg, elles ont fait de la région « la plus grande réserve de bois du continent ».

    Forcément, côté canadien, on s'inquiète, d'autant qu'avec le retour de Donald Trump dans le bureau ovale, les droits de douane pourraient augmenter. Kurt Niquidet, économiste pour le Conseil de l'industrie forestière de Colombie-Britannique,  prévient : une nouvelle hausse pourrait être « dévastatrice pour le secteur » canadien du bois, qui pèse plus de 7 milliards de dollars.

    11 November 2024, 11:17 pm
  • 1 minute 47 seconds
    Le Kenya peine à éliminer ses stocks et lève son prix plancher

    Écouler un surplus de 15 millions de kilos de thé, c'est le défi qui se pose au Kenya qui voit les stocks s'accumuler. Un défi colossal, car l'augmentation de la production de thé dans le pays s'est faite au détriment de la qualité.

    Les stocks de thé ont atteint au mois d'octobre de quoi préparer plus de sept milliards de tasses, selon les calculs de l'agence Bloomberg. Un défi pour le Kenya qui se doit de commercialiser ces feuilles au plus vite faute de voir leur qualité baisser et leur valeur avec.  

    Depuis trois ans, la vente de thé kényan a ralenti en raison du prix plancher instauré par les autorités – 2,34 dollars le kilo exporté. Un prix qui a valorisé même les qualités les plus basses, qui n'ont du coup pas trouvé preneur. En 2023, selon la Tea Board of Kenya, 40% du thé proposé aux enchères de Mombasa est ainsi resté invendu. Lors d'une vente en juillet dernier, ce taux d'invendu est même monté à 60%.

    Une surproduction qui pèse sur les prix

    Aujourd'hui l'obstacle du prix est levé : les autorités ont finalement cédé début octobre pour tenter de résorber l'excédent. Cela veut dire que les qualités dont les prix avaient été artificiellement gonflés vont retrouver une valeur plus réaliste aux yeux des acheteurs qui avaient boudé ces derniers mois. 

    L'objectif fixé est de liquider le trop-plein, mais la mesure ne sera pas synonyme de prix à la hausse au contraire. Le vice-président du négoce chez Universal Commodities Trading, cité par l'agence Bloomberg, estime que l'augmentation de la production kényane a déjà fait chuter les prix à l'échelle mondiale de 10 à 30%. 

    Les pays qui vendent leur thé aux enchères de Mombasa peuvent en témoigner. C'est le cas de l'Ouganda qui a vendu l'essentiel de sa production à moitié prix ces deux dernières années. Ce qui a conduit au moins 10 des 37 usines du pays à fermer.

    Le thé kényan de meilleure qualité demain ? 

    De l'avis des experts, la remontée des prix ne passera que par la maitrise de la production chez le plus grand exportateur de thé au monde, car la croissance des volumes n'est pas suivie par celle de la demande qui augmente plus lentement. 

    Le Kenya ne fera pas non plus l'économie d'un travail sur la qualité de ses feuilles s'il veut mieux vendre son thé et mieux le valoriser en dehors des groupes industriels qui sont ses principaux clients. Un souhait exprimé par le président kényan lui-même.

    10 November 2024, 11:00 pm
  • 1 minute 44 seconds
    ArcelorMittal, symbole d'une crise de l'acier qui dure en Europe

    Un bénéfice net divisé par trois, au troisième trimestre : c'est l'annonce faite par ArcelorMittal, le géant mondial de l'acier. Une chute qui illustre la difficulté des choix stratégiques auxquels sont confrontés les sidérurgistes implantés en Europe face à la surabondance d'acier chinois commercialisé à bas prix.

    De l'acier chinois en Amérique latine, en Amérique du Nord, en Europe, il y en a beaucoup. Et même trop depuis plusieurs mois, à écouter les sidérurgistes. ArcelorMittal, le numéro deux mondial, l'a encore regretté cette semaine en annonçant ses bénéfices du troisième trimestre : les « exportations agressives » de la Chine ne sont « pas soutenables », rapporte le groupe dans un communiqué.

    Les exportations chinoises ont atteint leur plus haut niveau depuis 2015 – soit 11,2 millions de tonnes pour le seul mois d'octobre, selon des données douanières publiées cette semaine. Sur les dix premiers mois de l'année, elles ont augmenté de 20% par rapport à la même période l'année dernière.

    Stratégie européenne dans l'impasse

    ArcelorMittal, qui réalise une part importante de son activité en Europe, a joint sa voix à celle des sidérurgistes européens qui ont appelé au secours les États membres de l'Union européenne ces dernières semaines pour obtenir des mesures d'urgence, afin de protéger la filière d'acier décarbonée qu'ils essaient de bâtir.

    Une filière jugée trop coûteuse dans la mesure où l'Europe ne produit elle-même pas d'énergie bon marché. Ce serait même le problème de fond qui expliquerait le recul industriel européen face à la Chine et aux États-Unis, selon Marcel Genet, PDG de Laplace Conseil, cabinet spécialisé dans les industries métallurgiques et minières. Un contexte qui rend l'Europe plus vulnérable aux prix bas de l'acier et donc à ceux pratiqués par la Chine.

    Les sidérurgistes européens face à de nouvelles taxes

    La perspective d'un retour de Donald Trump au pouvoir pourrait ne pas arranger les finances des sidérurgistes européens : l'acier sera logiquement dans le viseur de nouvelles taxes douanières américaines. Ce qui veut dire que les volumes d'acier qui ne seront plus exportés vers les États-Unis seront réorientés vers le marché mondial, et notamment le marché européen, un facteur de baisse des prix, sur le papier.

    ArcelorMittal a des intérêts importants aux États-Unis et pourrait profiter donc d'éventuelles nouvelles mesures protectionnistes américaines. Mais ses activités en Europe devraient au contraire continuer de souffrir de leur manque de compétitivité, assure un de nos interlocuteurs.

    7 November 2024, 11:21 pm
  • 1 minute 45 seconds
    Matières premières: les élections américaines ne renversent pas les marchés

    La victoire de Donald Trump n’a pas fait réagir outre mesure les cours des matières premières. Une preuve peut-être que l’influence des États-Unis sur les principaux marchés n’est peut-être plus si grande.

    Comme il l’a promis, Donald Trump devrait ouvrir les vannes de la production pétrolière et gazière, une fois de retour au pouvoir, et renforcer la position du pays en tant qu’exportateur d’énergies fossiles. Mais ira-t-il jusqu’à inonder le marché mondial pour chercher à mettre fin à la guerre en Ukraine, comme cela a été évoqué dans son entourage ? Difficile à imaginer, car faire couler le pétrole à flot ferait certes baisser les prix et pénaliserait Vladimir Poutine, mais les producteurs américains seraient tout aussi impactés, rappelle Philippe Chalmin, économiste, professeur émérite à l’Université Paris Dauphine et éditeur du rapport CyclOpe sur les marchés mondiaux.

    En revanche, il est fort probable que l’appétence de Donald Trump pour les énergies fossiles pèse sur la transition environnementale. La consommation américaine de pétrole pourrait alors baisser moins vite que prévu, voire augmenter, ce qui compenserait peut-être alors la hausse de la production : « L’effet sur les prix du pétrole pourrait au final être quasi-neutre », estime l’expert en matières premières.

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    Énergies fossiles versus batteries électriques

    Mais ce n’est là qu’une hypothèse. Car ce scénario pourrait être bousculé par le positionnement d’Elon Musk, le patron de Tesla, aux côtés de Donald Trump durant cette campagne.

    Après avoir été soutenu par le milliardaire, le futur président pourra difficilement ne pas appuyer le développement d’unités industrielles de fabrication de batteries. Si la dynamique se poursuit, elle tirera la demande américaine pour les énergies fossiles vers le bas.   

    Un soutien au secteur des batteries devrait logiquement s’accompagner d’aides au développement du secteur minier. Mais sur les métaux, dans l’immédiat, c’est beaucoup plus la Chine que les États-Unis qui est scrutée à la loupe. La réunion de l’organe suprême du Parlement chinois — le Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire — qui se termine vendredi 8 novembre pourrait être l’événement qui aura un impact durable sur les cours s’il confirme la mise en place d’un solide plan de relance économique.

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    Le dollar, devise des matières premières

    Pour l’heure, ce qui retient l’attention des partenaires commerciaux des États-Unis, c’est l’évolution du dollar. La monnaie américaine est devenue La devise des matières premières. Historiquement, lorsque le dollar monte, mécaniquement le prix des matières premières a tendance à baisser, même si régulièrement cette règle est contredite par les faits.

    L’autre point de vigilance, c’est la perspective de nouvelles taxes douanières. À en croire l’augmentation des achats chinois de céréales et de soja américain qui ont précédé le scrutin, la Chine s’y prépare. Tout en sachant que si elle ne peut plus acheter aux États-Unis, elle pourra se fournir au Brésil, le nouveau grenier du monde.

    Donald Trump pourra-t-il imposer des tarifs douaniers aussi élevés que ceux qu’il a annoncés ? Philippe Chalmin en doute, et rappelle que de telles hausses pourraient avoir des conséquences négatives sur la croissance américaine.

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    6 November 2024, 11:11 pm
  • 1 minute 31 seconds
    Les pays de l'Opep+ attendront fin décembre pour produire plus

    Début septembre, les pays de l'Opep+ avaient décidé d'attendre début décembre pour relancer leur production. Le délai est à nouveau prolongé d'un mois. Faute de demande et dans l'attente des élections américaines, l'Opep+ joue la prudence.

    En septembre, les pays de l'Opep+ avaient prévenu que leur décision pourrait être revue à tout moment et c'est ce qui s'est passé, à l'initiative de huit des 22 membres de l'organisation. L'Arabie saoudite, la Russie, l'Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l'Algérie et Oman ont jugé que le contexte n'était pas encore propice à une réouverture des vannes.

    Ni les coupes de production reconduites de mois en mois, ni le conflit au Proche-Orient ne semblent avoir de réelles prises sur les cours. Depuis des mois, les facteurs macroéconomiques reprennent le dessus après chaque sujet de tension et maintiennent les prix des deux références américaine (WTI) et européenne (Brent) autour de 70 dollars le baril.

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    Une offre abondante hors de l'Opep+

    Ce qui empêche les cours de remonter depuis plusieurs mois, c'est la peur de ne pas voir la demande repartir durablement en Chine, premier importateur de brut, et dans le monde, même si le dernier rapport de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), a constaté la semaine dernière un sursaut de la demande aux États-Unis, que ce soit pour l'essence, le kérosène, ou dans l'industrie.

    En face, l'offre n'est finalement pas si restreinte que ce que voudrait l'Opep+ : car si les membres du cartel pétrolier gardent sous terre près de 6 millions de barils/jour pour ne pas inonder le marché, les pays non membres ne s'imposent pas de limites.

    L'Opep+ voit son poids diminuer

    C'est en particulier le cas des États-Unis où la production de brut a atteint un record de 13,4 millions de barils par jour au mois d'août. Au fil des mois, l'Opep+ a perdu des parts de marché et ne représente désormais qu'à peine la moitié de la production mondiale, d'où sa difficulté à orienter les cours.

    Attendre un mois de plus, jusqu'à fin décembre, pour remettre des barils sur le marché, est pour le cartel pétrolier un moyen aussi de temporiser jusqu'aux résultats des élections américaines : leur issue pourrait avoir un impact significatif sur l'économie, la demande en pétrole et donc sur les prix, selon un analyste de Rystad Energy.

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    4 November 2024, 11:01 pm
  • 1 minute 47 seconds
    Les vins australiens retrouvent des couleurs en Chine

    En Chine, le dégel des relations entre Pékin et Canberra profite notamment aux vins australiens. Les importations ont progressé de 31 % sur les trois premiers trimestres de 2024 par rapport à l’année précédente. 

    De notre correspondante à Pékin,

    L’appétit des consommateurs chinois pour le vin australien semble s’être accru cette année. Et pour cause, en mars, Pékin a officiellement levé les droits de douane imposés sur le vin australien depuis 2020, des taxes pouvant aller jusqu’à 218 %.

    Ces tarifs avaient été instaurés en période de tensions diplomatiques, largement considérées comme une punition pour le précédent gouvernement australien qui a adopté des lois interdisant l'ingérence étrangère secrète dans la politique intérieure, pour avoir empêché le géant chinois des télécommunications Huawei de déployer le réseau 5G de l'Australie pour des raisons de sécurité et pour avoir demandé une enquête indépendante sur la pandémie de Covid-19.

    Les viticulteurs australiens en ont fait les frais, car la Chine représentait près de 40 % des exportations totales de vin de l'Australie en 2019. On estime que les droits de douane ont coûté à l'économie australienne 20 milliards de dollars australiens (environ 12,1 milliards d'euros).

    Le vin australien n'étant pas disponible, les consommateurs chinois se sont tournés vers d'autres sources, ce qui a entraîné un changement dans la microéconomie. Le marché chinois du vin s'est affaibli, alors que la consommation intérieure se remettait d'un ralentissement. Aussi, les vins français, chiliens et italiens ont pris des parts de marché.

    Mais la suppression des droits de douane a donné un nouveau souffle aux exportations australiennes de vin vers la Chine : en septembre, la valeur des importations de vin en bouteille a bondi, atteignant 2 952 fois le montant enregistré en septembre 2023. Cette forte reprise place Canberra en deuxième position des fournisseurs de vin dans l’empire du Milieu, juste derrière la France.

    Les vins australiens sont toujours très appréciés des consommateurs chinois, car ils offrent un équilibre entre qualité et prix abordable. Les importateurs chinois sont optimistes et enthousiastes à l'idée de reprendre le commerce. L'industrie s'attend à ce que le retour du vin australien stimule le marché et la consommation en vue d'une reprise.

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    35% de hausse de chiffre d'affaires

    Les producteurs australiens comme Treasury Wine Estates, propriétaire de la marque Penfolds, observent une hausse de 35% du chiffre d’affaires en Asie, signe d’une reprise vigoureuse du marché. Le vin australien, et en particulier les marques de prestige, attire des consommateurs aisés chinois, qui perçoivent les vins étrangers comme des produits haut de gamme et des symboles de statut social, ce qui contribue à une demande constante d'importations.

    Cependant, des défis persistent. Le marché chinois du vin s’est réduit ces dernières années, et la concurrence internationale reste forte. Les incertitudes économiques en Chine pourraient également influencer la demande à long terme.

    Le rebond rapide des vins australiens, et en particulier des marques premium, laisse penser que le marché chinois conserve une appétence solide pour les vins importés. Et même si les considérations de santé modifient les habitudes de consommation du marché général, ce qui conduit à une modération de la consommation d'alcool, cela reste un secteur qui, pour le moment, résiste aux vents économiques défavorables.

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    3 November 2024, 11:13 pm
  • 1 minute 42 seconds
    Sénégal: les transformateurs de noix de cajou appellent l'État à l'aide

    La filière de l'anacarde est en difficulté au Sénégal. Après une mauvaise récolte et une flambée des prix de la noix de cajou brut, les transformateurs manquent de matières premières, au point que l'ensemble des unités de transformation du pays ont suspendu leur activité depuis le mois de mai dernier.

    De notre correspondante à Dakar,

    Les comptes sont dans le rouge. Au lieu des 300 tonnes de noix de cajou habituels, Ethicajou, l'un des quatre transformateurs industriels du Sénégal, affirme n'avoir pu acheter que 24 tonnes. En cause, des prix faramineux suite à une récolte moitié moins importante et l'absence de mesures de protection de l'État pour éviter que les producteurs de cajou ne vendent aux exportateurs vietnamiens et indiens plutôt qu'aux entreprises sénégalaises.

    En Casamance, Ethicajou a été obligée de fermer jusqu'à la prochaine campagne en avril 2025, et les 119 personnes qui y travaillaient ont été licenciées pour motifs économiques. Une situation qui met en péril l'avenir de l'entreprise, installée depuis trois ans grâce à un investissement étranger et pas encore à l'équilibre, et ce alors que le potentiel d'emplois que représente cette entreprise pour la zone de Kolda en Casamance – l'une des plus pauvres du pays – est crucial.

    Pour chacune des unités de transformation d'anacarde du Sénégal, c'est le même scénario. Les machines sont à l'arrêt. Plus de 400 personnes ont perdu leur travail.

    Une filière cajou à haut potentiel d'emplois

    Avec environ 2 000 tonnes de noix de cajou brute transformées chaque année, le secteur ne représente que 3% de ce qui est récolté au Sénégal. Mais il ne demande qu'à croître, affirment les défenseurs de la cajou qui avancent ce chiffre.

    Pour 65 000 tonnes d'anacardes en 2023, décortiquer, griller et empaqueter le cajou pour la consommation directe permettrait de créer plus de 2 600 emplois d'ouvriers et près de 900 emplois de techniciens. Une donnée cruciale pour un pays miné par le chômage des jeunes. Encore faut-il pour cela sécuriser les approvisionnements en anacarde.

    Pas de taxes à l'exportation

    Le Sénégal est le seul pays de la Cédéao avec la Gambie à ne pas taxer les exportations brutes vers l'étranger et à ne pas avoir de politique de soutien à la transformation de la précieuse noix.

    En juin dernier, un plaidoyer sur le modèle de la Côte d'Ivoire a donc été transmis aux nouvelles autorités sénégalaises. Parmi les demandes, celle d'imposer une taxe de 52 francs CFA (0,08 centimes d'euro) par kilo aux exportateurs pour encourager ces derniers à vendre en priorité aux transformateurs sénégalais, et ainsi donner une chance à des noix de cajou 100% made in Sénégal de s'exporter à l'étranger plutôt que les seules noix brutes.

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    31 October 2024, 11:05 pm
  • 1 minute 52 seconds
    En Côte d'Ivoire, la filière viande impactée par la crise au Sahel

    La Côte d'Ivoire dépend largement des importations de viande des pays du Sahel, zone agropastorale de référence. Seulement, la crise sécuritaire que traversent le Niger, le Burkina ou encore le Mali a un impact sur l'organisation de la filière dans le pays.

    Près de 55% de la viande consommée en Côte d'Ivoire est importée du Mali, du Burkina Faso et du Niger. La crise sécuritaire rend l'acheminement du bétail plus long et plus complexe. Les commerçants dépendent des escortes pour se déplacer. Ils passent notamment par le Bénin et le Togo, ce qui rallonge le temps de livraison des marchandises.

    Paradoxalement, cette situation ne se fait pas encore sentir sur les marchés. « Si les prix de la viande ont connu des soubresauts en 2021-2022, depuis, ils sont restés stables, car ils sont plafonnés », indique le docteur Ranie-Didice Bah-Koné, secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre la vie chère. Ce prix oscille entre 2 800 et 3 000 FCFA le kilo de viande de bœuf (4,20 et 4,60 euros). « Il n'y a pas eu de rupture d'approvisionnement », assure cette responsable.

    Cette situation pose tout de même la question du développement de la filière bétail dans le pays. Une filière elle-même impactée par la crise au Sahel.

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    Filière bétail en difficulté

    Les éleveurs se heurtent à des problèmes d'espace. « Au moment de la crise de 2002, des anacardiers ont été plantés sur les pistes qui correspondaient aux couloirs de transhumance », explique Moussa Bocoum, le président des éleveurs du Tchologo. Or, ces couloirs n'ont pas été redéfinis. Résultat : en saison des pluies, les conflits entre éleveurs et agriculteurs sont fréquents. Et « l'arrivée ces deux dernières années de réfugiés du Burkina Faso n'a fait qu'amplifier ce problème, puisque ces personnes viennent souvent avec leur troupeau », poursuit cet éleveur.

    Cela crée une certaine « tension sur l'accès aux ressources, notamment sur des points d'eau et la multiplication des vols de bétails », affirme le président des éleveurs du Tchologo, qui constate une nouvelle tendance : le départ de plusieurs éleveurs vers la Sierra Leone et le Ghana, à la quête d'espaces de pâturages.

    Le ministère des Ressources animales porte plusieurs programmes pour développer l'élevage de petits et de gros ruminants. À cela s'ajoutent des projets plus larges comme ces 10 000 hectares consacrés à la culture de semence fourragère à Badikaha.

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    30 October 2024, 11:05 pm
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