Branchez-vous sur le juke-box littéraire de Radio Nova.
« Rien n’est pour toi et tout est à vendre, bats-toi la bouche pleine de cendres, tu finiras par prendre goût aux secrets et à la déception. » Écoute les vers orageux de Kae Tempest, poète·sse, dramaturge, musicien·ne, enfant de William Blake et du Wu-Tang, voix tonitruante venue d’un quartier historiquement ouvrier du sud-est de Londres, fille d’une enseignante et d’un maçon devenu avocat après cinq ans de cours du soir, auteur de l’implacable Europe is lost et dont le premier roman, Écoute la ville tomber, sorti en 2016 en Angleterre, vient d’être traduit aux éditions Rivages.
L’histoire de jeunes Anglais·es en cavale, issu·e·s des classes populaires, qui cherchent leur voie dans un monde brutal pas du tout fait pour iels. Confirmant ici son sens aigu de l’observation sociale, Tempest dévoile une heure durant ses coups de foudre littéraires, parmi lesquels Don DeLillo, James Baldwin, Kathy Acker, Carson McCullers ou William Faulkner. L’émission sera conclue par la déclamation – d’un seul souffle, les yeux fermés – des premières pages de son poème Les Nouveaux Anciens (éditions de L’Arche).
Une émission imaginée et présentée par Richard Gaitet, réalisée par Sulivan Clabaut. Traduction : Marguerite Capelle. Programmation musicale : Michael Liot. Vidéo : Massinissa Naït Mouloud.
Finito, rideau, merci pour tout et à bientôt, vous pouvez débranchez la machine : le juke-box littéraire de Radio Nova ne reprendra pas à la rentrée. Après neuf saisons, dansons sur sa tombe en buvant de la tequila, en public, dans la cale de la péniche Grande Fantaisie. Olé !
« Je suis convaincu que je reste avant tout ce que j’ai toujours été : un narrateur, mais un narrateur avec des besoins extrêmement pressants. Je veux présenter, je veux décrire, je veux distribuer des amulettes, je veux déchirer mon portefeuille et faire passer à la ronde des photos, je veux suivre mon flair. »
J. D. Salinger dans Seymour, une introduction (1963).
Finito, rideau, merci pour tout et à bientôt, vous pouvez débranchez la machine : le juke-box littéraire de Radio Nova, que j’anime avec fougue depuis septembre 2011, ne reprendra pas à la rentrée. Cette émission, qui fut pendant huit ans quotidienne et nocturne avant d'être déplacée cette saison au dimanche midi, qui démarra sans montage dans une cabine d’un mètre carré avec seulement sept bouquins et des pages YouTube pour habiller mes élucubrations, m’a emmené dans des zones inattendues de l’espace et du temps, où j’ai pu grandir, m’épanouir.
J’ai voyagé : à Kinshasa pour dix jours tourbillons, au cœur d’Alger dans un lycée, à Namur en compagnie de Poelvoorde ivre caisse. Dans les Ardennes, à pied, avec l’escouade des Rimbaud Warriors. À Brest, pour ressusciter le dernier empereur d’Ethiopie. À bord d'un bateau à la frontière allemande, avec Jean Echenoz et un éléphant mauve. Sur un ring de boxe, dans la piscine des Bains-Douches, à l’Olympia (dans la petite salle) ou au 36 quai des Orfèvres. À Belleville, en pleine rue, pour l’opération « une lecture une saucisse ». En public et en pyjama, dans la commune imaginaire de Saint-Milou lors du festival des Épatants Sédentaires.
À chaque rentrée, la page 111 est devenue mon totem. Le reste de l’année, j’ai arpenté des paquebots : Alejandro Jodorowsky, Brigitte Fontaine, Kate Tempest, Luz, Jean-Claude Carrière, Luke Rhinehart, Pierre Richard, Brian de Palma… ou Jean Rouzaud. J’ai été étourdi par des paysages sonores, peints en direct sous des extraits de romans ou de poèmes par Arthur H, La Féline, Catastrophe, Babx, Arat Kilo, Barbara Carlotti, Perrine En Morceaux…
J'ai ri avec Diane Bonnot, j'ai pleuré Axl Cendres.
Et j’ai lu, tous les jours.
On pourrait s’arrêter là. Et que ne durent que les moments doux. Mais… comme il me reste encore une émission à diffuser, je voulais la vivre, en public, pour retraverser neuf ans d’archives et d’expériences improbables au service du passé simple, du pas-si-simple, de toutes les narrations, des rebondissements ou bien sûr des épilogues audacieux.
Pour notre épilogue, j’ai donc donné rendez-vous aux curieuses, aux égarés, ainsi qu’aux artistes ayant bêché et vu fleurir avec moi ce jardin de mots et de pensées, pour un enterrement de première classe que j’envisage comme assez mexicain, dansons sur les tombes en buvant de la tequila. À toutes ces guerilleras, à tous ces compañeros, à bord de la merveilleuse péniche Grande Fantaisie, ce rêve flottant de musiques et d’amitiés amarrée face au 3 quai de l’Oise, Paris 19e. Olé !
« - Bon, dit-il, me voici. »
Il tenait à la main une valise pleine de linge et dans l'autre une valise identique renfermant les quelque deux mille lettres qu'elle lui avait écrites. Elles étaient classées suivant leur date de réception, en liasses ficelées avec des rubans de couleur. Et aucune n'était ouverte. »
Gabriel Garcia Marquez, Chronique d'une mort annoncée (1981).
Une émission imaginée et animée par Richard Gaitet, réalisée par Sulivan Clabaut avec l’aide de Mathieu Boudon et Nabil Chafa. Coordination : Théo Sebald, Esteli Hernandez Ortiz. Remerciements au long cours, éternels et tourneboulants : Marc H’Limi, Mélanie Mallet, Mathilde Serrell, Bruno Delport, Rania Cherfi, Max Guiguet, Emile Omar, Michael Liot, Héloïse Delaunay, Juste Bruyat, Lucile Aussel, Malo Williams, Guillaume Girault...
Il a été le premier artiste à grimper à bord de notre podcast quotidien d’utopies poétiques, L’Arche de Nova, à formuler sa vision forcément trouble de l’avenir au temps du confinement, à esquisser ses doutes quant à notre envie de retour aux grandes embrassades sociales. Agrégé de lettres et professeur d’Histoire du cinéma, l’écrivain et cinéaste Xabi Molia, 42 ans, Basque de Bayonne auto-catapulté à Ménilmontant, publiera le 20 août aux éditions du Seuil son nouveau roman, Des jours sauvages, robinsonnade obligée de quatre-vingt Français échoués sur une île déserte du Pacifique, ces compatriotes ayant fui notre pays… ravagé par une épidémie de grippe inédite et foudroyante. Ciel !
Non, pas la peine de hurler à l’opportunisme : ce survivalhumaniste était terminé en novembre dernier. « Aucun d’entre eux n’aurait dû se retrouver sur cette île inconnue, écrit Xabi Molia. (…) Ils se racontaient que le monde entier avait été contaminé et que ce serait une folie de le rejoindre. Ou bien ils craignaient d’être jugés à leur retour parce qu’ils avaient déserté. Ou juste ils trouvaient là une forme d’accord qu’en France ce qu’ils avaient appelé la vie moderne les avaient empêché d’atteindre. Ils voulaient qu’on les oublie. »
« Un confinement, ça peut durer », dit plus tard l’un des naufragés de cette île aux forêts « dédaléennes », aux troncs noirs « suintants ». « Ils avaient laissé derrière eux les villes polluées et les étés caniculaires, l’argent, le travail salarié, le temps compté, le temps perdu sur internet, tous ces liens invisibles qui les empêchaient d’être heureux. La catastrophe était leur chance. » Mais pendant ces trois mois de pandémie, qu’a fabriqué l’auteur des Premiers(variation cocorico sur le mythe du super-héros, en 2017) ou d’Avant de disparaître (roman qui déjà, en 2011, peignait Paris débordée par une épidémie) ? Nous avons une heure pour en parler et, comme dans les meilleurs films-catastrophes, je vous garantis un sacré rebondissement à la fin de cette émission.
Une émission imaginée et animée par Richard Gaitet, réalisée par Sulivan Clabaut. Programmation musicale : Michael Liot. Lecture finale : Sophie Marchand, d’après J. R. R. Tolkien.
Visuels : Lost, de Damon Lindelof, Carlton Cuse et J. J. Abrams (2004-2010).
Comment les mots viennent aux critiques ? Deux membres de l’équipe démissionnaire des « Cahiers du Cinéma », Jean-Philippe Tessé et Paola Raiman, feuillettent leur livre d’images à travers la dimension littéraire de l’exercice, à l’heure de la réouverture des salles obscures.
« Le 31 janvier, un conglomérat de producteurs et d’hommes d’affaires a acheté Les Cahiers du Cinéma. » C’est en ces termes que s’ouvrait, en mars, l’édito du rédacteur en chef, Stéphane Delorme. Parmi les actionnaires de la légendaire revue fondée en 1951, figurent désormais les producteurs des films de Jacques Audiard, de Ladj Ly, d’Arnaud Desplechin ou de Rebecca Zlotowski, ainsi que les patrons de Meetic, de Free ou BFM TV, sans oublier un ex-président d’Endemol France. Face à un tel tsunami d’intérêts, la quasi totalité de la rédaction, à l’exception de trois de ses membres, a démissionné. « Le fait même que des producteurs possèdent la revue brouillera la réception des films et créera une suspicion légitime. »
Les premiers communiqués des nouveaux actionnaires évoquent le désir d’une revue « chic » et « conviviale », « recentrée sur le cinéma français ». Réponse de Delorme : « Les Cahiersse sont toujours moqués du chic et du toc. La santé des Cahiers, c’est leur virulence(…), au service de la défense d’idées, de passions et de convictions (…) toujours ouverts sur le monde. Et l’équipe a toujours été attentive au cinéma français mais sans doute ce n’était le boncinéma français. (…)Il faut recentrer les excentriques. »
Pour la planète cinéphile, c’est un avis de tempête. Pour moi, c’est une catastrophe semblable à la fin de Melancholiade Lars von Trier, quand l’astéroïde anéantit la cabane de fortune qui abrite Claire, Justine et l’enfant. Certains matins chantants, je n’étais pas loin de penser qu’on tenait là le meilleur journal de France, le plus rigoureux en termes de pensée, d'exigence éthique et esthétique.Chaque mois, je lisais des entretiens solides avec des cinéastes parfaitement inconnus du grand public, des discussions sans déférence avec des personnalités reconnues passé.e.s maîtres et maîtresses dans l’art si peu compris de la mise en scène, des pages et des pages d’analyses fouillées d’œuvres rares que je n’aurais jamais découvertes sans eux, des coups de projecteurs sur l’ombre des cent métiers du 7eart ou la ligne tenue des programmateurs du festival de Pétaouchnok ; ainsi, bien sûr, qu’un regard sur le monde, politisé, à chaque notule ou presque, qui n’était pas dupe des violences et des fourberies de notre époque. Quant à l’écriture ! Chaque phrase était soignée, imprévisible, non conforme à ce style passe-partout qui mine la presse culturelle et assèche la langue ainsi que les imaginaires. (Evidemment, c’était comme ça depuis des décennies, je le vérifierai en tombant sur toute une collection de Cahiersde 1986-1987 déposée comme par magie au pied de mon immeuble.)
Signe du destin, peaufinant sa dramaturgie : le dernier numéro de l’équipe en poste depuis onze ans, leur chant du cygne, a surgi en kiosques en pleine pandémie mondiale, en avril. Titre de Une : « Qu’est-ce que la critique ? », plaqué sur une photo tirée du Livre d’imagesde Godard, celle d’une mer en remous toute en nuances de bleu, au crépuscule. À l’intérieur, un dossier de trente-cinq pages sur « l’art d’aimer l’art d’aimer », à propos des rôles, des devoirs et des affects de la critique cinématographique. « Quand on aime la vie, on va au cinéma, et aimer le cinéma, c’est le défendre. Contre les agressions du marché ; contre les clichés, les complaisances ; contre tout ce qui abîme notre sensibilité », écrit Stéphane Delorme, encore...
Hommage gouaille à l’auteur anarcho-marxiste de « Fatale » tandis que sa correspondance inédite se dévoile, assortie d’une réédition de ses chroniques ludiques et cinématographiques. Avec les témoignages énamourés de Nicolas Mathieu, Joseph Ponthus et Christophe Siébert.
« L’auteur par lui-même ? Né le 19 décembre 1942 à Marseille, dans la classe moyenne. Enfance et première jeunesse à Malakoff (Hauts-de-Seine). Etudes secondaires au lycée Michelet. Etudes supérieures d’anglais et d’histoire-géographie à Paris. Pas de diplômes. À l’époque et par périodes : auto-stoppeur longue distance, pompiste, instituteur, assistant de français dans un collège pour aveugles en Angleterre, militant néo-bolchévik, contrebassiste et saxophoniste (alto), cinéphile (…) De 1965 à 1970, effectue des travaux d’écriture très divers : films libidineux, synopsis, retapage de scénarios, négrifications, adaptations littéraires de films, télévision scolaire, prières d’insérer, romans d’aventures pour adolescents, romans pornographiques, films pour la prévention des accidents du travail, et nombreuses traductions, seul ou en collaboration avec sa femme traductrice. »
Pour les veinard.e.s qui n’auraient jamais entendu parler de ce sympathique personnage ni même jeté un œil de verre au moindre de ses écrits, les éditions de la Table Ronde viennent de livrer le meilleur bulletin météo de ce printemps si bizarre : Lettres du mauvais temps, soit la correspondance inédite de Jean-Patrick Manchette, excellente porte d’entrée dans l’univers de l’auteur de Fatale (1977), du Petit bleu de la côte Ouest (1977) ou de La Position du tireur couché (1981), traducteur de la BD Watchmen d’Alan Moore et Dave Gibbons, reconnu comme le principal rénovateur du polar français des années 70 et 80, théoricien brillant et gouailleur de la littérature de genre et plutôt « incapable d’être un citoyen obéissant ».
« Après 1970, publie des romans dans la Série Noire (…) Est considéré comme « gauchiste » (…) Se réfère aussi vivement à la vieille tendance « réaliste-critique » du roman noir américain, étant entendu qu’elle a changé de fonction et de théâtre. Au reste, pense que le roman a depuis un bout de temps fini de donner tout ce qu’il pouvait donner, et cherche seulement à distraire ses amis. Aime : les jeux (à l’exclusion des jeux d’argent) ; le cinéma hollywoodien ; le jazz ; la pensée allemande ; l’entrecôte. »
Plus de 500 pages de courriers jamais banals, édités avec soin, chouettos et chaleureux comme un vieux pote qu’on retrouve ou qu’on rencontre pour la première fois, dans lesquelles l’agoraphobe au fume-cigarette défenestre les récits horrifiques de Stephen King (et « leur absence de finalité ; faire frissonner, voilà tout »), complimente Jean Echenoz pour Cherokee (« tout ce bordel se tient », « comme un château de cartes qui serait une brique ») et crée un bref mouvement d’intervention politico-dada nommé Banana, qui consistait à manger lentement des bananes en public avant de les jeter sous les pieds des flics afin de protester contre les violences
policières ; spécifiquement, contre l’assassinat d’un adolescent noir dans un commissariat du XVIIIe arrondissement de Paris en avril 1993.
En parallèle, la même maison réunit pour la première fois en recueil Play it again, Dupont, ses chroniques ludiques sur tous types de jeux (vidéo, de plateau, de société), extraordinairement précises et marrantes, publiées dans le magazine Métal Hurlant de 1978 à 1980 sous le pseudo de Général-Baron Staff. Et ça ne suffisait pas côté boutons de Manchette, les éditions Wombat rouvrent Les Yeux de la Momie, soit l’intégrale de la rubrique ciné tenue dans Charlie Hebdo de 1979 à 1982, culte pour le petit culot qu’il lui fallut pour, selon ses dires, livrer cent critiques de films sans en voir un seul, « à l’aveuglette », « pour ridiculiser toute la critique cinématographique bidon », puisque « tous les journalistes sont des menteurs et des putes », note-t-il avec décontraction.
Pour compléter le tableau, ne restait plus qu’à...
Le film, en noir et blanc, muet, dure une douzaine de minutes. Tourné en 1927 sous la direction de Clyde Bruckman, La Bataille du siècle, classique miniature du cinéma burlesque porté par la bonhommie gaffeuse de Laurel et Hardy, démarre par une scène de boxe où l’un des deux combattants (joué par Stan Laurel, surnommé « chiffe molle » en raison de son physique de crevette anémique), remporte le match par inadvertance.
Le lendemain, son entraîneur (Oliver Hardy) lui souscrit une assurance et place une peau de banane sur sa route pour simuler un accident dans l’espoir de toucher un petit pactole. Or, c’est un malheureux livreur de tartes à la crème qui glisse sur le fruit. S’en suit une enfilade de crème pâtissière écrasée sur le nez, les fesses, les chaussures vernies ou la redingote des passants qui passent et des figurants qui se nettoient la figure dans cette rue devenue théâtre d’un raz-de-marée à haute teneur calorifique.
La séquence, historique, aurait nécessité « quatre mille tartes ». Peu de temps après, Stan Laurel déclara en interview : « On a voulu faire en sorte que chaque tarte ait un sens. »
Cent quatre-vingt treize ans plus tard, un curieux personnage fait son apparition : c’est l’écrivain français Pierre Senges, qui signe une drôle d’enquête moelleuse, Projectiles au sens propre, à propos des quatre mille sens possibles de cette avalanche de crème fouettée sur biscuit discobole, proprement publiée en janvier dernier aux éditions Verticales. « Une tarte équilibre de la terreur, une tarte de longue frustration emmagasinée, une tarte de fierté mal placée, une tarte de surenchère, une tarte de sport et de fair-play, une tarte de manœuvre érotique, une tarte d’amitié bourrue, une tarte de conflit de voisinage, une tarte de maintien de l’ordre, une tarte de promotion des opprimés, une tarte d’argument définitif, une tarte faux pas au dîner qui déclenche des guerres, une tarte d’art pour l’art, une tarte de geste gratuit à la limite de l’insignifiance… », le tout, par exemple, « au cours d’une série infinie de vengeances et de contre-vengeances (elle aurait pu être une malédiction, elle est aussi une partie de plaisir, ça nous donne une idée de la complexité du genre humain – comme si on en avait besoin.) »
De quoi permettre à l’auteur érudit d’Achab (séquelles), roman pour lequel il fut honoré sur Nova en 2015 du prestigieux Prix de la Page 111, de faire mousser sa passion très sérieuse pour les listes, l’humour « rentré » et le comique de répétition, sans indigestion. Au soleil de midi, et si on commençait par le dessert ?
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