Parce que le livre ouvre sur le monde et que le monde se comprend par le livre, chaque semaine, le magazine littéraire de RFI reçoit un grand écrivain francophone ou étranger. Au sommaire, également, toute l’actualité de la littérature française et internationale : des reportages, des témoignages, des coups de cœur et un partenariat avec le magazine « Books » qui rend compte, chaque mois, des livres et des idées du monde entier. Réalisation : Fanny Renard. *** À partir du 5 avril 2019. Diffusions le vendredi et le samedi : - le vendredi à 13h30 TU vers toutes cibles ; à 20h30 TU vers l'Afrique haoussa ; à 21h30 TU vers Malabo ville Bata, le monde et Paris sauf Afrique ; le samedi à 13h30 TU vers toutes cibles ; à 20h30 TU vers l'Afrique haoussa. Page Facebook de l'émission: cliquer ici. : www.facebook.com/pages/Litt%C3%A9rature-Sans-Fronti%C3%A8res/148906921845586 Retrouvez les sujets traités par cette émission sur RFI SAVOIRS = http://savoirs.rfi.fr/
Jean Echenoz est né à Orange (Vaucluse) en 1947. Prix Médicis 1983 pour «Cherokee», Prix Goncourt 1999 pour «Je m'en vais», il est l'auteur d'une vingtaine de titres, romans, nouvelles, opéra. Toute son œuvre est publiée aux éditions de Minuit.
Son nouveau livre «Bristol» suit les aventures d'un cinéaste qui part tourner un film dans le sud du continent africain.
« - Alors qu'est-ce que vous faites dans la région, dites-moi un peu, s'inquiète le commandant Parker.
- Disons que c'est pour un film que je suis en train de tourner, indique Robert. Comme vous voyez.
- On ne m'en avait pas averti, regrette le commandant, mais voilà qui m'intéresse beaucoup. Et quel genre de film, au juste ?
- Toujours pareil, expose Robert, l'amour et l'aventure. Avec l'Afrique et ses mystères, vous voyez le genre.
- Ah oui, soupire le commandant Parker, je vois en effet très bien le genre. Et pour votre histoire d'amour, vous avez pris quelle actrice ?
- Céleste, dit Robert. Céleste Oppen.»
(extrait de Bristol aux éditions de Minuit).
Marie-Reine de Jaham, fille d'un Béké (descendant de colons français), est née à la Martinique. Après avoir grandi à Saint-Pierre, elle se marie à 17 ans et suit son époux aux États-Unis, où elle embrasse la carrière publicitaire, d'abord à New York, puis à Paris où elle fonde l'association culturelle Patrimoine Créole. Autrice de nombreux livres, littérature et non-fiction, elle publie la suite de son premier roman La grande Béké paru en 1989 sous le titre L'héritière de la grande Béké.
« Je m’appelle Garance de la Joucquerie et je suis l’arrière-petite-fille d’une femme légendaire qu’on surnommait la grande Béké. Près d’un siècle s’est écoulé depuis qu’elle me lança ce poignant défi "Quelqu’un devra prendre ma suite, je voudrais que ce soit toi".
La Martinique n’était alors qu’une colonie ployant sous la domination blanche.
Année après année, je l’ai vue changer, tenir tête aux anciens maîtres et peu à peu les évincer. Je l’ai vue essuyer la houle des bouleversements mondiaux, et enfin, faire face à l’immense basculement de la décolonisation.
Pour sauver son domaine, la grande Béké alla jusqu’à déshériter ses enfants légitimes, faisant de son bâtard le maître de la plantation. Elle avait tout organisé, tout prévu. Tout ? Non. Personne n’aurait pu prévoir ce qui est arrivé. » (Présentation de Caraïbéditions)
Écrivain et diplomate, Amadou Hampâté Bâ, né aux alentours de 1901, dans une famille noble à Bandiagara (Soudan français et actuel Mali), aimait consigner les histoires, contes, proverbes et paroles de sagesse qui l'ont abreuvé jusqu'à la fin de sa vie en 1991. Un patrimoine où figure le conte initiatique Kaïdara qui aujourd'hui parait dans une nouvelle version illustrée par l'artiste sénégalais Omar Ba aux éditions Diane de Selliers.
Long poème allégorique en vers libres, le conte Kaïdara fait le récit du voyage de trois hommes sur le chemin de la connaissance de soi et du monde. Guidés par une voix puissante et omnisciente, Hammadi, Hamtoudo et Dembourou se rendent au pays des génies-nains, où ils rencontreront le dieu Kaïdara. Des apparitions mystérieuses — animaux, plantes, êtres polymorphes — rythment leur voyage : onze figures s’adressent à eux dans des discours énigmatiques, ponctués de la même ritournelle :
Je suis le symbole du pays des génies-nains
et mon secret appartient à Kaïdara,
le lointain, le bien proche Kaïdara…
Quant à toi, fils d’Adam, va ton chemin.
vers 124-127
N’ayant pas la moindre idée du but de leur voyage, souffrant de faim et de soif, les voyageurs cheminent à travers d’épaisses forêts, des vallées infinies et des plaines arides :
Ils marchèrent le jour, ils marchèrent la nuit, ils marchèrent
sans chercher à savoir où la route voulait les conduire.
Ils se trouvaient attirés par une force invisible et puissante.
Sans volonté aucune, ils étaient aspirés, possédés.
vers 752-755
Au terme de ce périple initiatique, les trois compagnons rencontrent Kaïdara, dieu de l’or et de la connaissance dont le conte porte le nom.
Un siège en or pur fut disposé
sur lequel trônait un être humain
à sept têtes, douze bras, et en outre pourvu
de trente pieds dénombrables.
Qui était-ce ? Kaïdara le surnaturel
qui change de forme à volonté et dont chaque forme est unique.
vers 803-808
Métaphore du cosmos, Kaïdara est une émanation de Guéno, dieu tout-puissant du panthéon peul. Sans dévoiler aux voyageurs les significations secrètes des mystères qu’ils ont rencontrés, Kaïdara offre à chacun trois bœufs chargés d’or, leur recommandant d’en faire bon usage. Les hommes retournent alors vers la surface de la terre. « Je consacrerai tout mon or à quérir le pouvoir », dit Dembourou. « Je ferai de mon or un bien meilleur usage… j’accroîtrai mes biens en quantités abondantes », réplique Hamtoudo, qui ne rêve que de richesse matérielle. Hammadi, quant à lui, n’aspire qu’au savoir :
Je forme le vœu de consacrer mon or
à quêter le sens des symboles observés.
Hormis cela, je n’ai point d’autres rêves en tête.
Certains croiront que mon souhait est folie.
D’autres l’estimeront bien modeste ambition.
Pour moi-même cependant, il n’est de plus grand but
que puisse s’assigner un homme sur cette terre.
vers 881-887
Présentation des éditions Diane de Selliers.
Avant de refermer l'année 2024, hommage à l'un des grands écrivains, disparu en novembre dernier. Breyten Breteynbach auteur sud-africain, peintre également, décédé à l'âge de 85 ans en France. Militant anti-apartheid, emprisonné pendant sept ans, il était devenu l'une des voix les plus importantes de la littérature mondiale avec la publication d'une vingtaine de titres, fiction, essai, poésie, en anglais ou en afrikaans, sa langue maternelle. Florilège de deux rencontres avec Breyten Breytenbach.
Avec Cœur-Chien, Breyten Breytenbach revient sur les lieux de sa naissance et de son enfance : Bonnievale, Wellington… Dans la région afrikaner proche de la ville du Cap, la première Afrique du Sud blanche, celle qui commence en 1652 et se constitue tout au long du XVIIIe siècle, avant l’arrivée des Anglais. Ce dernier voyage de Breyten Breytenbach est une recherche de son enfance et de ses ancêtres, un retour vers le cœur le plus intime de l’écrivain... « Pourquoi après tant d’années est-ce que je ressens la nécessité d’aller à la recherche de l’autre, de l’enfant que j’ai dû être ? ». Sans doute pour combler le vide créé par « l’absence », l’absence du pays en soi et l’absence de soi dans le pays, à cause de l’exil, de la prison, des déchirements. À cause de l’apartheid.
Cœur-Chien est le livre de la réconciliation d’un homme avec son pays, son peuple, sa langue. Une réconciliation avec lui-même. Après tant d’allers et retours, l’histoire d’amour peut renouer le fil brisé des rêves : « De même qu’on ne peut survivre sans rêves, on ne peut avancer sans le souvenir du lieu d’où l’on vient, même si ce voyage est fictif. Ce que nous appelons identité, n’est-ce pas cette situation faite de bouts et de morceaux qui sont les souvenirs des rencontres, de situation et d’événements précédents, de souvenirs accrochés aux branches ? »
Cœur-Chien marque en quelque sorte la fin d’un cycle commencé au début des années 1960, fait de voyages et de retrouvailles impossibles, une longue histoire de haine et d’amour. Sans doute le livre le plus tendre et le plus intime de Breyten Breytenbach. « Écrire, c’est rendre visible la mémoire. » C’est aussi la revivifier pour retrouver la paix.
(Extrait de la préface du traducteur Jean Guiloineau aux éditions Actes Sud)
Traduit de l’afrikaans par Georges-Marie Lory.
La femme dans le soleil, itinéraire poétique d’un homme que l’histoire a changé en oiseau migrateur. Tout y est : sa survie sous le régime d’apartheid, son goût des terres fauves, la vitalité charnelle de l’amour, l’état d’insurrection dans lequel le laisse l’injustice. Sans oublier ces lieux qu’il arpente avec une énergie créatrice : l’île de Gorée, où fait souvent escale sa voile blanche, Paris sa ville de cœur, l’Eastern Cap que le couchant transforme en « coulée d’or ». Si les frontières lui sont étrangères, c’est que l’exilé est aussi un « oiseau constructeur » qui sait tenir le cap de l’espérance. Par la force magique de son verbe et un sens inné de la résistance, le poète tend vers l’horizon un rêve immense de liberté. (Présentation des éditions Bruno Doucey)
Extrait :
« Très-aimée, je t’envoie une tourterelle vermeille
car personne ne tire sur un messager rouge
Je lance haut dans l’air ma tourterelle vermeille je sais
que tous les chasseurs la prendront pour le soleil »
Auteur et illustrateur français né en 1982, Benjamin Lacombe est l’un des représentants phares de la nouvelle illustration française. Il a écrit et illustré une vingtaine d’ouvrages, dont certains ont été traduits dans une dizaine de langues et primés à travers le monde, tels que Les amants papillons, Généalogie d’une sorcière, La mélodie des tuyaux, Il était une fois.... Il expose régulièrement son travail en galerie et dirige la collection « Papillon noir » où il publie une version intégrale et illustrée du chef-d'œuvre d'Oscar Wilde.
« Premier ouvrage abordant sans tabous l’homosexualité, Le portrait de Dorian Gray, censuré par deux fois et qui conduira Oscar Wilde en prison, est ici proposé dans sa version intégrale et non expurgée.
Cette édition exceptionnelle, magistralement illustrée par Benjamin Lacombe et enrichie d’extraits du poème De Profundis, offre un éclairage nouveau sur ce monument de la littérature. » (Présentation des éditions Gallimard)
L'exposition Papillon noir – Benjamin Lacombe est présentée à la Galerie Gallimard (Paris VII) depuis le 26 novembre 2024.
Beyrouk est né à Atar, dans le Nord mauritanien. Fondateur du premier journal indépendant de son pays, il est aujourd’hui reconnu comme l’une des voix essentielles de la littérature de Mauritanie. Écrivain de langue française, il est l'auteur d'un recueil de nouvelles et de plusieurs romans couronnés par de nombreux prix. De son enfance dans le désert à sa passion pour la littérature française et son goût pour les personnages en marge, voici un grand entretien inédit avec Beyrouk chez lui à Nouakchott.
Quelques-uns des livres de Beyrouk couronnés par les Prix Kourouma, Prix du Roman Métis des Lycéens, Prix Cheikh Hamidou Kane, prix littéraire Les Afriques.
Une jeune femme libre, Saara, resplendissante au milieu des pudeurs de la ville. Un petit mendiant sourd-muet qui entend tout et refoule ses colères. Un Cheikh, sage parmi les sages d’une paisible oasis, perturbé par une passion interdite. Une administration corrompue, qui veut ériger un barrage sur les cœurs des gens. Et une montagne d’où s’échappent, le soir, d’étranges grondements.
La poésie de Beyrouk plane au-dessus de ce récit poignant. S’il dénonce férocement les injustices sociales, le grand auteur mauritanien en appelle aussi au respect de la nature, ainsi qu’à l’ancrage dans la tradition pour mieux se préserver des tentations violentes. Il nous livre là un texte enchanteur, sensuel, empli de spiritualité et d’émotion. (Présentation des éditions Elyzad).
✦ PRIX CHEIKH HAMIDOU KANE 2023
✦ PRIX Littéraire LES AFRIQUES 2023
Je suis seul, dit le narrateur caché de tous, alors que sa ville située aux portes du désert est tombée aux mains de djihadistes. Au fil de son soliloque haletant, se déroule la mécanique inexorable des évènements qui l’ont mené à se retrancher dans cette chambre étroite. Il se trouve prisonnier, prisonnier de sa peur, des amours qu’il a piétinées, du malheur des siens, des corruptions et des sinistres combattants qui paradent dans la rue. L’histoire de sa vie, de la pauvreté nomade aux succès mondains, porte en son cœur le germe de la perte. Seule Nezha, son ancienne bien-aimée, aurait le pouvoir de le sauver. Mais le veut-elle ? (Présentation des éditions Elyzad).
Prix Ahmed Baba de la littérature africaine
Tout ramène le père et le fils, dont les récits alternent dans cet envoûtant roman, au drame qui a fait éclater leur famille.
Le père est en prison. Dans une longue mélopée adressée à la femme qu’il est parvenu à épouser et qu’il aime encore aveuglément, il convoque les prémices enchantées de leur histoire et les souvenirs des jours heureux, mais également l’engrenage des mensonges et de la jalousie. Pour elle, le jeune étudiant issu d’une tribu nomade était prêt à tout : s’inventer un passé, rompre avec les siens, vendre son cheptel et, grâce à cet argent, lui offrir l’avenir chimérique dont elle rêvait. Maintenant que tout est perdu, il se remémore ce monde du désert qu’elle méprisait, la vie d’errance à laquelle il a renoncé, au rythme du soleil, des étoiles et des bêtes.
Leur fils, enfant des quartiers pauvres, n’a pas supporté le silence des dunes, l’école coranique, l’eau qu’il fallait aller puiser. Il s’est vite réfugié chez des amis de ses parents. Les batailles rangées entre bandes rivales, les soirs à regarder le foot à la télévision, les menus larcins, l’empêchent de trop penser à sa mère qu’il adorait. Parfois, il traîne aux alentours de la prison. Et aussi près de la maison de sa petite sœur, Malika, qui lui manque mais qu’on lui interdit de voir.
En écho à la voix puissante et désespérée de son père, celle naïve et bouleversante du garçon vient ancrer la tragédie intime qu’ils partagent dans un saisissant contraste entre croissance urbaine et habitudes ancestrales des Bédouins. Ce n’est pas la moindre qualité de Parias que d’inscrire dans l’universel ces destins si singuliers avec une telle force d’émotion. (Présentation deséditions Sabine Wespieser)
À l'occasion de la 15ème édition du festival littéraire «Les Traversées Mauritanides», grand reportage sur place à Nouakchott.
"Écrire, c’est se mettre à nu. Laisser parler son encre, loin de ses horizons. S’exposer aux jugements aussi. Mais peu importe, si nous en avons fait le choix. Et cette édition des Traversées Mauritanides tient le fanal. En 15 ans, de rendez-vous littéraires, nous avons libéré et reconstruit des paroles. Des auteurs ont partagé nos complicités, des lieux accueilli nos récits et confessions. Au nom de la littérature !" Bios Diallo, Directeur
Invités du reportage :
* Bios Diallo, journaliste et écrivain, directeur du festival «Les Traversées Mauritanides»
* Ndiaye Sarr, enseignant-chercheur à l'Université de Nouakchott
* Une étudiante de l'Université de Nouakchott
* L'écrivaine Ananda Devi
* Christophe Roussin, délégué général de l'Institut Français de Mauritanie
* L'écrivain Boubacar Boris Diop.
Née en mer en 1986, Virginia Tangvald grandit au Canada. Après des années dans la musique, elle est devenue réalisatrice. «Les Enfants du large» est son premier roman. Une enquête familiale inouïe dans le sillage de son père, Peter Tangvald célèbre navigateur qui a lié le destin des siens à l’océan à la vie à la mort. Un livre éminemment littéraire qui se lit comme une odyssée.
"Virginia a vu le jour à bord du bateau construit par son père, Peter Tangvald, célèbre aventurier ayant fait plusieurs fois le tour du monde. De lui, elle n’a aucun souvenir : sa mère s’est enfuie avec elle bébé, avant que son père périsse dans un naufrage qui prendra aussi la vie de sa sœur. Seul survivant, son frère continuera à naviguer jusqu’à disparaître à son tour en mer.
De cette histoire de liberté à tout prix, d’errance et de perte, Virginia rassemble les pièces éparpillées sur les quatre océans dans un premier roman sidérant. Une enquête familiale pour conjurer le sort, combler les blancs des archives et ancrer son identité. Une odyssée fascinante, de l’île de Bonaire à Porto Rico en passant par Toronto et la Norvège, où la romancière embarque le lecteur sur la trace des siens pour se trouver elle-même. Une ode à ce pouvoir des mots : fixer des vies entre deux eaux."
(Présentation des éditions JC Lattès).
Direction Bucarest où quelques auteurs de la prestigieuse Académie Goncourt se sont rendus récemment à l'occasion du 100ème anniversaire de l'Institut Français en Roumanie. L'occasion aussi de rencontrer les étudiants qui participent au Choix Goncourt roumain. Grand reportage sur les traces du jury Goncourt, dans les coulisses de leur engagement littéraire, à travers l'exemple de ce voyage en Roumanie qui rime avec francophilie et francophonie.
Reportage à Bucarest en compagnie des jurés Goncourt venus à la rencontre des étudiants participant au Choix Goncourt de la Roumanie. L'occasion de faire le point avec eux sur le Choix Goncourt auquel participent aujourd'hui plus de cinquante pays. Une déclinaison internationale du plus prestigieux prix littéraire français inédite dans le monde.
Rencontres avec les écrivain.es : Paule Constant, Philippe Claudel, Pierre Assouline, la présidente de l'Institut Français Eva Nguyen Binh, la responsable de la librairie française de Bucarest : Elena Diaconu, ainsi que l'universitaire directrice du Département de langue et de littérature française de la Faculté de Bucarest Lidia Cotea et Adnana Giroud, présidente du jury choix Goncourt de Roumanie 2024.
Vera Bogdanova est née en 1986 à Moscou. Élevée par sa grand-mère, elle a suivi des études d’anglais et séjourné à New York avant de se lancer dans l’écriture de textes de science-fiction. En Russie, son premier roman dystopique paraît en 2021, suivi par «Saison toxique pour les fœtus», en 2022, publié récemment en français aux éditions Actes Sud. Vera Bogdanova vit entre Moscou et Bakou en Azerbaïdjan.
Roman traduit du russe par Laurence Foulon.
"Nous sommes en Russie, la datcha de la grand-mère est toujours le refuge des familles dont parlait Tolstoï, « qui sont malheureuses chacune à sa façon ». Ici les parents ont vu disparaître l’Union soviétique et ont droit, à la place d’un avenir radieux, au capitalisme sauvage et aux attentats terroristes.
Tout commence en 1995, Jénia a onze ans, elle est en vacances chez sa grand-mère où vient aussi son cousin Ilia, qui en a treize. Cinq ans plus tard, ils boivent de l’alcool pour la première fois, se baladent à moto et sortent en boîte… Encore cinq ans et c’est le premier baiser, la certitude d’être faits l’un pour l’autre malgré tous les obstacles. Les temps ont changé, mais pas les mentalités, pas les parents. Il y a aussi Dacha, la petite sœur d’Ilia, mal-aimée par une mère à la beauté ravageuse « qui ne sait pas choisir les hommes » et qui, comme trop de femmes russes, sera victime de violences conjugales exacerbées par l’alcool.
Portrait sans fard d’une époque, paru en 2022, ce roman aux multiples nuances de noir est devenu la référence de la génération Y." (Présentation des éditions Actes Sud)
Doublé historique, en cette année 2024, pour les auteurs du continent africain qui ont remporté les plus célèbres récompenses du milieu littéraire français : le prix Goncourt qui récompense «Houris», le troisième roman de Kamel Daoud et le prix Renaudot décerné à Gaël Faye pour «Jacaranda». Deux livres qui mettent en lumière les périodes sombres de l'Algérie et du Rwanda dans les années 90. Reportage à Paris au restaurant Drouant avec les lauréats, le jour de leur consécration.
Kamel Daoud, né en1970 à Mesra, en Algérie, est un écrivain et journaliste algérien d’expression française. En 1994, Kamel Daoud commence sa carrière journalistique au Quotidien d’Oran, un journal francophone algérien. Parallèlement à sa carrière de journaliste, Kamel Daoud se lance dans l’écriture littéraire. Son premier roman, Meursault, contre-enquête (2013), est une réécriture du célèbre L’Étranger d’Albert Camus, vue du point de vue de l’Arabe anonyme tué par Meursault. Ce roman lui vaut le Prix Goncourt du premier roman en 2015, ainsi que le Prix François Mauriac et le Prix des Cinq continents de la Francophonie.
En 2024, Kamel Daoud publie Houris, une œuvre qui explore les thèmes de la religion, de la liberté et de l’identité. Ce roman est salué par la critique pour sa profondeur et son originalité. Daoud continue de s’interroger sur les questions existentielles et sociétales, offrant à ses lecteurs une réflexion profonde sur le monde contemporain. Son roman remporte le prix Goncourt 2024, et est sélectionné en 2024 pour le Prix Goncourt des Lycéens.
« Je suis la véritable trace, le plus solide des indices attestant de tout ce que nous avons vécu en dix ans en Algérie. Je cache l’histoire d’une guerre entière, inscrite sur ma peau depuis que je suis enfant. »
Aube est une jeune Algérienne qui doit se souvenir de la guerre d’indépendance, qu’elle n’a pas vécue, et oublier la guerre civile des années 1990, qu’elle a elle-même traversée. Sa tragédie est marquée sur son corps : une cicatrice au cou et des cordes vocales détruites. Muette, elle rêve de retrouver sa voix.
Son histoire, elle ne peut la raconter qu’à la fille qu’elle porte dans son ventre. Mais a-t-elle le droit de garder cette enfant ? Peut-on donner la vie quand on vous l’a presque arrachée ? Dans un pays qui a voté des lois pour punir quiconque évoque la guerre civile, Aube décide de se rendre dans son village natal, où tout a débuté, et où les morts lui répondront peut-être. (Présentation des éditions Gallimard)
Auteur compositeur interprète, Gaël Faye est l’auteur du premier roman phénomène Petit pays (Grasset 2016, prix Goncourt des lycéens) ainsi que de plusieurs albums, de Pili pili sur un croissant au beurre (2013), à Mauve Jacaranda (2022). Il était la Révélation scène de l’année des Victoires de la musique 2018.
Quels secrets cache l’ombre du jacaranda, l’arbre fétiche de Stella ? Il faudra à son ami Milan des années pour le découvrir. Des années pour percer les silences du Rwanda, dévasté après le génocide des Tutsi. En rendant leur parole aux disparus, les jeunes gens échapperont à la solitude. Et trouveront la paix près des rivages magnifiques du lac Kivu.
Sur quatre générations, avec sa douceur unique, Gaël Faye nous raconte l’histoire terrible d’un pays qui s’essaie malgré tout au dialogue et au pardon. Comme un arbre se dresse entre ténèbres et lumière, Jacaranda célèbre l’humanité, paradoxale, aimante, vivante. (Présentation des éditions Grasset)
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